BEELZEFUZZ - Beelzefuzz (The Church Within) - 30/12/2013 @ 08h58
C'est curieux comme on peut passer d'un air dubitatif, circonspect, à une mine réjouie et enthousiaste à l'écoute d'un album. C'est exactement ce qui s'est produit pour moi avec " Beelzefuzz ", 1er album du groupe du même nom plein d'humour. La pochette réussie et sympathique et le patronyme choisi aiguille l'auditeur vers un stoner/doom rempli de fuzz. Or, le trio américain du Maryland donne en fait dans le revival Heavy/Doom en vogue actuellement et porté par des groupes comme Noctum ou In Solitude. La musique prend ici ses racines dans l'héritage de Black Sabbath et dans le terreau de la New Wave Of British Heavy Metal de la fin des années 70, à l'époque où le style n'était pas encore gagné par la virtuosité et le néo-classicisme du jeu des guitares. Elle est enrichie d'un son lourd caractéristique de la période actuelle, baigne dans un fuzz épais et des claviers pesants, et bénéficie d'une production très ample et naturelle, à l'ancienne, qui sert parfaitement son identité.
La magie opère. Dans un 1er temps, l'écoute de " Beelzefuzz " convoque énormément de souvenirs. Sur la musique d'inspiration Sabbathienne assumée, chacun pourra rebondir en fonction son parcours musical et croiser les fantômes des artistes qui ont laissé une empreinte mémorielle, consciente ou non. Pour ma part, je me suis surpris à penser à du Cerrone (?!) sur l'ambiance de " Lotus Jam ", à Hypocrisy période " Abducted " sur le début de " Sirens Song " avant d'y reconnaître du Smashing Pumpkins époque " Zeitgeist ". De la même manière, la voix du chanteur rappelle certains ténors du Heavy-Metal (Helloween, Dream Theater) mais en étant débarassée des longues envolées et traînées caractéristiques du style. Ainsi, en se réappropriant les codes du passé et en ayant parfaitement digérés les fondamentaux, Beelzefuzz parvient dans un 2ème temps à asseoir une réelle identité. Au final, chez Beelzefuzz, il n'est pas question de démonstration technique mais de liberté au service d'un feeling et d'un groove old-school. C'est dans ce cadre que se construisent les 8 morceaux de cet album court, alternant entre phases mid-tempo entraînantes et passages plus lents, plus doom.
" Beelzefuzz " démarre avec l'excellent " Reborn ", titre accrocheur à l'intro bien vue, porté par la voix souvent doublée dans les aigus et des petits leads de guitares qui voyagent en stéréo. L'opération de charme est en œuvre. Après une intro à la basse accompagnée de claviers surprenants, " Lotus Jam " amène son ambiance curieuse et ses gros riffs. Ca fonctionne toujours. L'album enchaîne sur une phase plus lourde et plus heavy old-school avant de repartir sur le très entraînant " Sirens Song ". " Hypnotise " part en contrepied avec son intro inquiétante et énigmatique avant de prendre une couleur Heavy/Doom en jouant parfaitement sur les variations de tempo. " Lonely Creatures " continue sur cette lancée avec des riffs martiaux et rappelle par moment Ghost. L'album se termine par " Lunar Blanco ", morceau doom aux guitares très lourdes, puis retrouve sa fougue sur " Light That Binds ", intriguant mais aussi révélateur du style développé.
Avec ce 1er album réussi, parions que Beelzefuzz ne restera pas confidentiel très longtemps. Influencé mais inspiré, old-school mais dans son époque, le groupe signe un album à l'identité réelle et vraiment réjouissant. On prend plaisir à y revenir souvent. Bref, Beelzefuzz devrait faire du Beelzebuzz... Bonne écoute et bonne découverte !
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La magie opère. Dans un 1er temps, l'écoute de " Beelzefuzz " convoque énormément de souvenirs. Sur la musique d'inspiration Sabbathienne assumée, chacun pourra rebondir en fonction son parcours musical et croiser les fantômes des artistes qui ont laissé une empreinte mémorielle, consciente ou non. Pour ma part, je me suis surpris à penser à du Cerrone (?!) sur l'ambiance de " Lotus Jam ", à Hypocrisy période " Abducted " sur le début de " Sirens Song " avant d'y reconnaître du Smashing Pumpkins époque " Zeitgeist ". De la même manière, la voix du chanteur rappelle certains ténors du Heavy-Metal (Helloween, Dream Theater) mais en étant débarassée des longues envolées et traînées caractéristiques du style. Ainsi, en se réappropriant les codes du passé et en ayant parfaitement digérés les fondamentaux, Beelzefuzz parvient dans un 2ème temps à asseoir une réelle identité. Au final, chez Beelzefuzz, il n'est pas question de démonstration technique mais de liberté au service d'un feeling et d'un groove old-school. C'est dans ce cadre que se construisent les 8 morceaux de cet album court, alternant entre phases mid-tempo entraînantes et passages plus lents, plus doom.
" Beelzefuzz " démarre avec l'excellent " Reborn ", titre accrocheur à l'intro bien vue, porté par la voix souvent doublée dans les aigus et des petits leads de guitares qui voyagent en stéréo. L'opération de charme est en œuvre. Après une intro à la basse accompagnée de claviers surprenants, " Lotus Jam " amène son ambiance curieuse et ses gros riffs. Ca fonctionne toujours. L'album enchaîne sur une phase plus lourde et plus heavy old-school avant de repartir sur le très entraînant " Sirens Song ". " Hypnotise " part en contrepied avec son intro inquiétante et énigmatique avant de prendre une couleur Heavy/Doom en jouant parfaitement sur les variations de tempo. " Lonely Creatures " continue sur cette lancée avec des riffs martiaux et rappelle par moment Ghost. L'album se termine par " Lunar Blanco ", morceau doom aux guitares très lourdes, puis retrouve sa fougue sur " Light That Binds ", intriguant mais aussi révélateur du style développé.
Avec ce 1er album réussi, parions que Beelzefuzz ne restera pas confidentiel très longtemps. Influencé mais inspiré, old-school mais dans son époque, le groupe signe un album à l'identité réelle et vraiment réjouissant. On prend plaisir à y revenir souvent. Bref, Beelzefuzz devrait faire du Beelzebuzz... Bonne écoute et bonne découverte !
Rédigé par : TheUgly | 14/20 | Nb de lectures : 11743