Critique du film - ROAD DOGS par PAMALACH - 3847 lectures
En attendant que le film arrive chez nous...


Le pitch
En suivant trois groupes de metal avant, pendant et après leurs tournées, Shane Aquino signe avec ROAD DOGS un documentaire sur la vie de musiciens sur la route, où se mêlent rire, désillusions, joies et larmes.
H.T.T.H, Peppermint Creeps et Kettle Cadaver sont les groupes suivis dans ce reportage d'un peu plus d'une heure.


La Critique
Dans les années 90, et après avoir réalisé plusieurs vidéos clips, Shane Aquino quitte l'école de cinéma dans laquelle il étudie pour faire un film avec l'argent qu'il a économisé.
Ce film, un documentaire sur la vie de trois groupes de metal en tournée s'appellera ROAD DOGS.
Selon Shane Aquino, la sélection des groupes s'est faite naturellement.
H.T.T.H, Peppermint Creeps et Kettle Cadaver seront les combos suivis pendant plusieurs années. Tous inconnus du grand public, les groupes ont des profils très différents et n'ont en commun que le caractère underground de leur notoriété.

ROAD DOGS, c'est un documentaire sans fard, sans faux-semblants et carrément « Uncensored ».
Shane Aquino aura mis sept ans à finaliser ce projet avant de le présenter aux spectateurs (et il n'a pas été aidé par l'ex-femme de Traci Michaelz, batteur de Peppermint Creep, qui a tout fait pour interdire le film).
Bref, le réalisateur s'est sacrément investi dans le projet, en a bavé et en a chié avant d'en arriver au "cut" final... mais quand on voit le résultat, il peut être fier.

SPINAL TAP, ANVIL, HEAVY METAL IN BAGDAD, METAL JOURNEY OF A HEADBANGER, AIR HEADS... la liste des films et documentaires Metal "réussis" commence à s'allonger. Certains n'aiment pas mais moi je trouve ça cool... d'autant qu'il faudra dorénavant ajouter "ROAD DOGS" à cette belle liste.

En extrayant la sève de près de cinq ans et demi de bandes vidéos, Shane Aquino est arrivé, comme un Pollock chevelu, à distiller un alcool fort en gueule, garanti 100% Hardcore et "Open Doors".
En suivant les joies, les galères, les désillusions et la débauche de trois groupes américains, le jeune réalisateur révèle quelque chose de la mythologie Rock n'roll dans tout ce qu'elle à de grandiloquent et de sordide.
En choisissant de suivre un fil conducteur autour de la façon de bien réussir ses tournées, Aquino décortique avec malice les plaisirs mais aussi les pièges dans lesquels le musicien lamba peut tomber... et cela va des groupies qui se touchent la minette, aux pannes du tour bus, en passant par les salles presque vides et les drames qui jalonnent la vie de tout un chacun et qui n'épargne personne, qu'il soit musicien ou pas...

Je ne vais pas trop vous en révéler sur le doc bien sûr, mais il réserve autant de moment de rires que de passages poignants.
Si on peut voir le documentaire avec un prisme social voire politique, c'est avant tout de musique et de groupes de metal qu'il s'agit.
Musicalement très différents les uns des autres, les groupes ont assez peu de choses en communs d'autant qu'ils appréhendent le business et la scène avec des conceptions très diversifiées.

KETTLE CADAVER est à ce titre, le groupe qu'on remarque le plus et qu'on retient irrésistiblement à la fin du docu.
Pratiquant une musique industrielle, agressive et volontairement rentre-dedans le groupe a une image très forte, personnifiée par son champion tout droit sorti des limbes de l'enfer: Mister Edwin Borshein.
Adepte de la baston, des performances sanglantes et de l'extrême sous toutes ses formes, ce solide gaillard au regard de fou dangereux ne considère le metal que comme une musique Underground, violente et dangereuse.
En roue libre tout au long du tournage, le chanteur en fait voir de toutes les couleurs aux malheureux qui croisent sa route lorsqu'il pète les plombs... C'est-à-dire très souvent.
Secondé par des musiciens presque aussi ravagés que lui, Kettle Cadaver pratique une musique relativement classique mais très rêche et frontale, empruntant autant à l'Indus, qu'au Black Metal et... à MAD MAX.

THE PEPPERMINT CREEP est le fils bâtard de MUDERDOLLS et des NEW YORK DOLLS.
En pratiquant un punk/glam tirant parfois vers les roulettes du Skate core, les peinturlurés pratiquent une musique ensoleillée qui ne fait vraiment pas tache au soleil californien.
Drivé par feu le batteur Traci Michaelz, le groupe est fêtard, assez insouciant, très porté sur la fête et les drogues et balancé entre les grosses galères et des moments de bravoure particulièrement jouissifs.

H.T.T.H pour finir, pratique un Metal Groovy assez proche du néo le plus agressif. Issus des quartiers difficiles de L.A, les deux bros Christ tiennent avec autant de rigueur le pavé de leur shop baptisé le "No Regrets" (salon de tatouage, lieu de rencontre artistique...) que le devant des scènes les plus bruyantes de Sunset.
Réalistes, travailleurs mais aussi portés sur la fête et la débauche d'énergie, H.T.T.H draine avec lui une certaine tradition du metal américain allié à une éducation de rue.
Cela donne un crew de Tough Guys latinos auxquels on irait pas tirer sur les barbichettes.

Décortiqué en dix points à suivre absolument pour "bien réussir sa tournée", le film oscille entre les moments de fête vraiment gras et les tranches de vies plus touchantes, voire carrément émouvantes.
Assez court, le film est bien rythmé et suffisamment pêchu dans le montage pourqu'on ne s'ennuie pas une seule seconde. Bien que tous Américains et Californiens, on retrouve ici un certain côté underground assez éloigné des paillettes et du Biz auxquels certains groupes nous ont trop habitués. Du coup, le film a une certaine crédibilité qui alliée à un gros travail en amont permet d'avoir un résultat prenant, honnête et Hardcore.

En ce qui me concerne, je me suis vraiment régalé à la vision de ce documentaire et j'espère vraiment qu'il va trouver un distributeur en France pour que vous puissiez en profiter aussi. D'ici là, faisons du bruit pour "ROAD DOGS", les bons projets méritant plus que jamais d'être soutenus par les premiers concernés, nous les Metal Freaks.


Auteur
Commentaire
ratonearth
Membre enregistré
Posté le: 20/10/2012 à 10h45 - (105)
à soutenir absolument, pour l'initiative car il y a une vie sous la mondialisation...

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