Attention à ne pas confondre Mörse et MORSE. Mörse est un groupe nordiste qui pratique un crust-punk-core, MORSE est un groupe montpelliérain qui tape plutôt dans le sludgecore gras et lourd. A l’image de sa pochette (parfaitement réussie d’ailleurs), un bon gros morse (ou un éléphant de mer ?) des familles.
Voila maintenant que les choses son claires on peut vraiment ausculter le bestiau de l’Hérault.

J’ai dit sludgecore mais en fait ce n’est pas vraiment ça. Bien sûr on trouve un son bien grassouillet sorti tout droit du marécage, des cordes rouillées qui envoient un son très lourd, riche en graisse mais au niveau des rythmiques, des tempos et de la durée des titres on est plus proche du d-beat ou du powerviolence que du sludge traditionnel. Par contre niveau ambiance générale et son là on cousine plus volontiers du côté du hardcore chaotique et noisy de chez Botch ou Breach, la froideur en moins pour ces derniers. En mixant toutes ses influences diverses et variées on a « Belief Destroyers » qui en 18 minutes fait couler le plomb dans tes tympans. On imagine que le morse est un animal lent, indolent, placide et forcément un peu gauche. Un peu comme Cheickh Diabaté. Mais celui-ci est vif, hargneux, agressif et toujours affamé. L’air du sud sans doute.

« Made By Monster » ouvre le disque par un larsen suivi d’une rythmique qui te fait d’emblée comprendre qu’on n’est pas là pour rigoler. Le batteur frappe comme un sourd, rythme syncopé, l’homme derrière le micro braille avec une voix de vieux loup de mer, mi hurlement, mi voix parlée, un timbre et une manière de poser sa voix assez particulière mais sacrément efficace. Emmené par un mid-tempo bien fat, « Made By Monster » pose ses couilles sur la table. Ensuite le groupe ne va cesser de voyager entre titres aussi brefs et ravageurs qu’une rafale de kalachnikov dans une ruelle marseillaise (« False Eyes », « Daycare For Bastards ») et des choses plus lourdes comme « Guided By Evil » qui peut être vu comme une incantation démoniaque ou païenne. Le point commun entre tout ça reste une propension à propager le chaos et un certain goût pour les riffs noisy. Je ne citerai pas les Melvins mais y’a un peu de ça dans le son de MORSE. Les morceaux s’enchaînent bien, avec homogénéité mais sans redondance, le son est massif (merci Scott Hull pour le mastering). Bref, tout est là pour faire de « Belief Destroyer » un bon skeud de hardcore chaotique velu, lourd et placé sous le signe du sludge et de la noise. Encore un groupe, à suivre du côté de la Butte Paillade.


Rédigé par : Seb On Fire | 14/20 | Nb de lectures : 13048