Même s'ils viennent jouer très souvent à Paris, un concert de Iron Maiden reste toujours un concert d'exception.
Le fait que le POPB affiche complet plusieurs mois avant la date fatidique montre bien qu' Iron Maiden a accédé ,depuis longtemps déjà, au statut de groupe culte .Car ce n'est sûrement pas les premières parties qui ont rameuté les foules.
Le concert débute par Lauren Harris, fille du bassiste d'Iron Maiden, dont la musique rock est plus anecdotique que son physique, d'après les dires des mâles plus excité par ce que contenait le pantalon en cuir de la donzelle que par le contenu de sa musique.
Si vous tenez néanmoins à vous faire une idée, trois titres sont écoutables sur son myspace : http://www.myspace.com/laurenharrisuk
Il semblerait qu'en live les compos soient plus heavy, peut être était ce du à la présence de d'un sosie de Zakk Wilde à la guitare et d'un bassiste qui ressemblait à Markus Grosskopf (Helloween), le premier s'amusant apparemment à rajouter des solos pour donner un côté heavy à la zique de la fille Harris.
Mais il fallait sans aucun doute arriver très tôt et rester sous la pluie toute la journée pour avoir la chance (si l'on considère ça comme un privilège) d'assister à sa prestation. De toute façon mis à part Helloween, Iron Maiden nous a toujours servi des groupes peu alléchant en première partie : Stray, Murderdolls, Dirty Deeds, Skin, Funeral For A Friend, The Almighty, Clutch, Puya….
Car votre serviteur n'a pu entrer dans l'enceinte de Bercy que pour la fin du set de Trivium.
Ceci étant du à un service de sécurité incompétent, bête et violent.
Ce n'est pas la première fois que des incidents arrivent au POPB à cause des membres du service de sécurité qui attendent n'importe quelle opportunité pour frapper quelqu'un (un comble pour un soi disant service de sécurité.) mais là ils ont atteint des sommets d'incompétence !!!
Une pseudo fouille, qui plus est complètement aléatoire, une lenteur hallucinante et quelques affrontements avec des fans de Iron maiden impatients ont contribué à ce désastre. Sans aucun doute la pire organisation jamais vue au POPB.
Et comme si notre désarroi n'était pas assez grand il a fallu que vienne s'ajouter au naufrage de notre attente les Pelforth de Belfort, pseudo groupe comique tiré de la télé qui une fois bruyamment installé sur les marches de Bercy m'aura plus excédé qu'autre chose.
Et encore je ne suis pas le plus à plaindre car je n'en avais strictement rien à faire de la prestation de Trivium mais pensez un peu à ceux qui ont tout de même débourser 43 euros pour voir un de leurs groupes préférés et qui pour la plupart n'ont même pas pu en voir la moitié. Personnellement, les ayant subi trois fois cette année, je n'étais pas déçu de les manquer, loin de là même. J'en profite d'ailleurs pour vous avouer mon incompréhension face à ce groupe qui semble jouir d'une belle renommé, encore plus depuis la sortie de leur dernier album « The crusade ». Peut être est ce parce que Messieurs Harris et Ulrich ont affirmé à la presse avoir été emballé par cette dernière production, que tous leurs fans se sont jetés dessus sans même se préoccuper de savoir quelle musique ils proposaient, mais en tout cas cette même presse a encensé ce groupe au point de les décrire comme le nouveau Metallica. Ce n'est pas parce qu'ils ont fait une reprise de « Master of Puppets » pour kerrang qui fêtait les 20 ans de ce cd mythique de Metallica en produisant un sampler tribute avec des groupes en vogue,
Je dois vous avouer que pour ma part, leurs prestations scéniques m'ont autant laissé de marbre que leur cd, et ce n'est pas en disposant d'un son aussi mauvais ce soir là que mon jugement à leur égard changera. Malgré tout les fans semblent ravis et certains qui ne connaissaient pas ont même semblé être conquis par leur performance.
Mais la vraie préoccupation de la soirée pour les fans d'Iron Maiden est tout autre durant le changement de plateau et le soundcheck : le groupe va-t-il vraiment jouer tout leur dernier album « A matter of life and death » ?
Ce n'est un secret pour personne, les shows précédent l'ont confirmé, Iron Maiden joue son très controversé dernier album en entier chaque soir de la tournée.
Evidemment cela a fait grincer de nombreuses dents puisque le disque étant extrêmement long (et ennuyeux diraient certains), leur set lui est au ¾ réservé, rejetant ainsi la plupart des classiques au placard. Mais ce sont les mêmes fans qui critiquaient le groupe auparavant, en soulignant le fait qu'ils jouaient toujours les mêmes classiques !!
Soulignons donc cette démarche audacieuse que bien peu de groupes établis se seraient permis sous peine de froisser la susceptibilité de leur public.
Je suis donc de cette minorité qui a grandement apprécié cette dernière production et ai hâte de savoir ce que donne les titres sur scène. Malgré un son trop fort et quelques réglages nécessaires au cours du premier titre « different world » je rentre assez vite dans le show tout comme la majorité du public de Bercy. Bruce Dickinson bouge toujours autant sur scène et son chant ne souffre que de très rares approximations. Le son des guitares est plus brouillon en revanche, (un comble avec trois guitaristes) malgré une amélioration en cours de set , quand à la basse elle est à l'image du statut de Steve Harris dans Iron Maiden , c'est-à-dire très (trop ?)en avant.
Pourtant au fil des chansons, une certaine lassitude gagne le public et moi-même: le côté prévisible de la set list contribue sans aucun doute à ce résultat.
Bruce Dickinson a beau essayer de baragouiner quelques mots en français pour rallier le public à sa cause, mais même cela semble vouer à l'échec ; les mots semblant ne pas lui revenir.(trou de mémoire ? c'est qu'il commence à prendre de l'âge le père Dickinson)
Seul moyen de faire réagir le public : Bruce Dickinson envie un puissant projecteur pour éclairer une partie du public qui se lève et acclame le groupe.
Mais ça ne suffit pour que l'enthousiasme du public ne s'effiloche au fur à mesure des titres et c'est après plus d'une heure dix de show et un « Legacy » mettant un terme à « A matter of life and death »(et à nos souffrances !) que Bercy peu de nouveau exulter avec un « Fear of the dark » qui apporte une bouffée d'air frais à un public suffoquant.
Partant de ce constat, un bilan s'impose: une telle démarche était certes louable mais la façon dont elle a été exécuté est néanmoins peu efficace. Une organisation différente des titres par rapport au cd,entrecoupé de classiques, auraient sans aucun doute donné plus de force à cette première heure de concert qui s'est avéré sur la fin assez soporifique.
Pourtant le light show est, comme d'habitude avec Iron maiden, grandiose ; le Eddy géant affublé d'un tenue militaire et d'une mitraillette est également de la partie pour divertir le public, ce même Eddy qui sortira d'un tank géant pour scruter les spectateurs avec ses jumelles. Bref côté show scénique c'est réussi. Seule l'organisation de la set list est à blâmer, même pour un fan qui comme moi a adoré leur dernier opus. Finalement quatre titres tirés de celui-ci aurait été largement suffisant pour contenter les fans et ne pas lésé ceux qui ne l'ont pas appréciés. Iron Maiden a pris un gros risque sur cette tournée et ce n'est pas un rappel final grandiose avec un « 2 minutes to midnight » repris un coeur par le public, un « evil that men do » tiré de « seventh son of a seventh son » auquel beaucoup ont comparé leur dernière production, et un « hallowed by the name » concluant de bien meilleure façon ce concert qu'il n'a commencé, que l'on oublie la médiocrité de ce show.
Jamais je n'aurais cru pouvoir imaginer cela à la fin d'un concert de Iron Maiden mais il faut se rendre à l'évidence, le groupe a commis une grosse erreur sur ce coup.
C'est donc après un peu mois de deux heures de concert que le groupe quitte définitivement la scène .Mais comme nous l'a promis Bruce Dickinson , le groupe reviendra pour une tournée des stades lors de l'été 2008 « avec un petit bout d'Egypte ».
C'est aussi pour cela que le groupe est forcé de se pencher intégralement sur sa dernière production lors des shows promo de « A matter of life and death ».Ils ne peuvent pas jouer des classiques tirés de cette période sachant que leur prochaine tournée sera exclusivement consacré à la période 84/86 et que la précédente reprenait exclusivement les titres sortis de 80 à 83. Dans ce cas , pourquoi ne pas avoir inclus quelques titres de « brave new world » ou « dance of death » pour contrebalancer l'évidence de cette set list ?
Les grosses ventes de « A matter of life and death » ont sans aucun doute contribué à ce que le groupe opte pour cette solution (comme l'a souligné Bruce Dickinson dans un de ses nombreux speechs), mais au final , c'est quelque peu décevant en live, même pour moi qui, je le répète, ai vraiment apprécié ce cd.
Il va sans dire que la prochaine tournée, compte tenu de sa set list plus ancienne, est bien plus attendue par les fans de la première heure que ce show qui aura laissé à plus d'un, une sensation probablement inconnu pour la plupart d'entre eux : être insatisfait d'un concert d'Iron Maiden.
Set list :
01. Different World
02. These Colours Don't Run
03. Brighter Than a Thousand Suns
04. Pilgrim
05. Longest Day
06. Out of the Shadows
07. Reincarnation of Benjamin Breeg
08. For the Greater Good of God
09. Lord of Light
10. Legacy
11. Fear of the Dark
12. Iron Maiden
---------------------
13. 2 Minutes to Midnight
14. The Evil that Men Do
15. Hallowed Be Thy Name