Cindy et Ernst-Jan - ALL FOR NOTHING par SEB ON FIRE - 3266 lectures
Au Hellfest on va voir des concerts. Plein de concerts. Mais on rencontre aussi des groupes et on en profite pour les interviewer. ALL FOR NOTHING s'est plié à l'exercice avec plein de bonne volonté. Le groupe, malgré deux très bons albums, est encore peu connu en France. C'est injuste, il fallait y remédier du coup on en profite pour laisser la parole à Cindy, vocaliste et Ernst-Jan, guitariste et fondateur du groupe. Enjoy.


Bonjour, pouvez-vous nous présenter le groupe et nous en faire une petite biographie ?
CINDY : OK, tout a commencé avec Ernst, notre guitariste qui a fondé le groupe il y a, je pense, une petite dizaine d'années maintenant. Il a monté ce groupe avec plusieurs autres gars en 2003. Depuis il y a eu pas mal de changements de line-up et ils cherchaient un chanteur et frontman car à cette époque, Ernst chantait tout en jouant de la guitare. Dans un groupe de hardcore c'est mieux d'avoir un chanteur « à temps plein ». Donc, leur bassiste de l'époque a proposé ma candidature si je puis dire. On a fait quelques répétitions, enregistré une démo et c'est comme ça que j'ai rejoint le groupe. Nous avons eu quelques derniers changement de line-up mais aujourd'hui voilà le groupe tel qu'il est : Moi (voix), Ernst-Jan (guitare), Bas (guitare), Ab (Bass) et Jim (batterie).


Est-ce important pour un groupe de hardcore comme le vôtre de jouer dans un gros festival comme le Hellfest ? Est-ce une bonne opportunité de se faire connaître ?
ERNST – JAN : Oui définitivement.
CINDY : Oh oui c'est très important. C'est une manière de faire connaître son groupe et de jouer devant des gens que tu n'aurais habituellement jamais touchés car ils ne viennent pas aux concerts hardcore, ils ne connaissent pas ton groupe ni ta musique donc ils s'en foutent. Personnellement je préfère jouer dans les clubs ou les petites scènes car on est vraiment proches des gens et tu peux voir tout ce qui se passe dans la salle, c'est vraiment sympa. Mais d'un autre côté tu as le Hellfest et comme on ne joue pas assez souvent en France, c'est une façon de rattraper notre retard et une façon vraiment cool de présenter le groupe aux kids. Et qui sait, s'ils aiment, ils viendront peut-être nous revoir quand nous passerons près de chez eux. C'est une excellente introduction à notre musique.
ERNST-JAN : Dans un sens, c'est parfait de jouer ici. Il y a tant de monde et si seulement dix pourcent des gens nous apprécient, nous serons contents. C'est assez fou, ça nous permet de réunir plus de gens une seule fois que lors de toutes nos dates passées en France réunies.
CINDY : Puis plus spécialement dans un festival comme celui-ci plus orienté Metal, c'est cool car il y a tout un tas de gens différents, et pas seulement des fans de hardcore qui sont susceptibles de venir voir le concert.
ERNST-JAN : On aime ça, on aime les punks, les coreux, les metalleux, on aime tout le monde.


Connaissiez-vous le festival avant de venir y jouer ?
CINDY : Oui bien sûr.
ERNST-JAN : Oui, on savait qu'il y avait un HELLFEST aux Etats-Unis. Mais quand tu achètes ou feuillètes des magazines spécialisés en Hollande, les retours sur le Hellfest sont toujours très enthousiastes, si tu es un hardcore Kid tu peux venir au Hellfest et voir des dizaines de groupes dont tu n'avais jamais entendu parler avant. C'est vraiment cool.
CINDY : En fait, nous étions censés partir jouer au Hellfest américain tous ensemble. Nous étions en train de réfléchir à comment rassembler l'argent nécessaire pour le voyage. Nous y étions presque quand le festival a été annulé donc c'est plutôt cool et marrant de pouvoir venir jouer ici au Hellfest en France.


En fait avant de devenir ce gros « truc » le festival s’appelait Fury Fest et était exclusivement orienté hardcore
ERNST-JAN : Ah bon ? C'est devenu énorme en très peu de temps, en tout cas les organisateurs ont fait un travail formidable, c'est vraiment un cool festival.


Une dernière question pour en finir avec le Hellfest et la France. Connaissez-vous certains groupes de hardcore français ?
ERNST-JAN : Nine Eleven, un groupe que j'aime beaucoup. Kickback bien sûr, ils ne sont plus vraiment hardcore mais bon… Kickback est juste Kickback quoi tu vois ce que je veux dire ? Tu aimes ou tu détestes mais c'est Kickback quoi. Sinon je dois aussi checker xDIGx car beaucoup de gens m'en ont dit beaucoup de bien donc je vais écouter ça. Providence aussi. Sinon y a aussi Onesta avec qui ont a joués, ce sont de bons gars. J'aime beaucoup l'album avec la balle de basket : « We Got Game ».


Parlons un peu du nouvel album « To Live And Die For ». Il est sorti il y a quelques semaines maintenant et je l’ai trouvé plus direct avec des morceaux plus courts et énergiques. Etait-ce une évolution consciente de la part du groupe ?
CINDY : Non pas vraiment en fait, c'est juste venu comme ça puis nous avons eu quelques problèmes l'été dernier, notre batteur a décidé de quitter le groupe et donc nous avons eu très peu de temps pour préparer l'album car dans le même temps nous devions chercher un nouveau batteur. Nous avons trouvé Jim, et quelques semaines plus tard nous avons eu l'opportunité de partir en tournée avec Sick Of It All. Nous avons donc dû écrire et composer l'album en tournée car nous avions déjà réservé le studio d'enregistrement en janvier. Ca nous a vraiment poussés à écrire les chansons et à aller droit à l'essentiel. Mais au final on est assez contents du résultat qui est très « back to basics ».
ERNST-JAN : Plus agressif et plus direct aussi. Enregistrer un album comme ça, revient à prendre une photo du groupe, un instantané du groupe et de notre musique à l'instant T. Nous sommes vraiment contents de comment les choses ont finalement tourné. Puis on avait commencé à écrire avec notre ancien batteur puis Jim est arrivé avec un jeu un peu plus technique, ce qui nous a permis de réaliser quelques plans un peu plus complexes et aussi de nous adapter et d'adapter les morceaux déjà composés à son jeu.


Quel est le message, le feeling véhiculé par cet album. Et que se cache derrière ce titre « To Live And Die For » ?
CINDY : Le message derrière tout ça est d'essayer de capturer les bonnes choses de la vie. Plusieurs morceaux de notre album parlent d'amitié. Tu sais Ernst est dans ce groupe depuis dix ans, moi depuis sept ans et ce sont des choses qui t'apprennent qui sont vraiment tes amis et qui ne le sont pas. Ca te montre qui sont les personne qui sont toujours avec toi, celles sur qui tu peux compter et celles qui sont là dans les moments et te quittent dès les premières difficultés. C'est aussi un album qui témoigne de toutes les choses par lesquelles nous sommes passés, des gens que nous avons perdus, des choses qui nous ont affectés, qui nous ont énervés et de la façon dont tous ça influe et joue sur notre propre personnalité et notre vie. On y trouve des choses positives et des choses négatives mais les deux sont importantes car je pense qu'on peut toujours, du moins personnellement j'essaie de la faire, transformer les choses négatives en positif pour nous. On ne peut pas séparer tout ça. L'album parle aussi du groupe, on ne peut plus considérer notre musique comme un hobby ou une passion, c'est devenu plus que ça, c'est devenu notre vie, la chose pour laquelle on vit. « To Live And Die For » on y revient. C'est un message sur ce que nous pouvons donner au groupe et sur ce qu'en contrepartie le groupe nous apporte. Les choses importantes qu'il faut privilégier et ne pas se préoccuper des choses de moindres importances.


Sur l’album il y a une participation de Craig Ahead de Sick Of It All. Comment l’avez-vous contacté et pourquoi cette participation vocale de Craig ?
CINDY : Comme je te l'ai dit, on est partis en tournée avec Sick Of It All pour trois semaines et on a vraiment eu le temps de les connaître et honnêtement c'est vraiment le groupe le plus cool avec lequel on ait tourné. Ils sont tous tellement gentils, tellement sympas et à des années lumières de toutes ces conneries de rockstar. Franchement ce sont vraiment les mecs les plus sympas. Puis en plus si tu es dans un bon jour, tu vas les voir jouer et tu vas te sentir comme de la merde tellement ils sont bons sur scène.
ERNST-JAN : Tu peux jouer le meilleur concert de ta vie, si SOIA joue derrière tu seras complètement détruit. Eux et Madball sont les deux meilleurs groupes de hardcore sur scène. Puis je le répète mais bon, ce sont vraiment des gars bien.
CINDY : Pour en revenir à Craig, nous aimions vraiment beaucoup sa voix. Puis il chante dans un groupe appelé Creep Division qu'on aime beaucoup aussi, surtout sa façon de chanter. On lui a demandé s'il était OK pour un featuring sur notre album et il a juste dit « OK, pas de problèmes ». Il a enregistré sa partie à New York. Et voilà, ça s'est fait comme ça.
ERNST-JAN : J'adore Creep Division et puis « Busted » est une de mes chansons préférées de SOIA. Il nous a demandé de quelle façon il devait chanter sur le morceau et on lui a répondu « Chante comme sur Busted » (rires). Bien sûr sa voix a un peu changé depuis l'album « Built To Last » mais au final le titre est tellement cool.


Ca fait maintenant deux mois que l’album est sorti, comment le jugez-vous avec le recul et quels sont les retours des fans, de la presse, etc etc ?
CINDY : Oh les retours sont très bons, surtout de la part des gens qui l'ont acheté, ils en sont très satisfaits. On a reçu beaucoup de messages très positifs nous disant que l'album était vraiment génial, très bon. Bon certains regrettent un peu le côté plus mélodiques mais aiment énormément l'album malgré tout. On est très contents de tous ces retours.
ERNST-JAN : Je te disais que l'album était comme une photo du groupe tel qu'il est aujourd'hui. Les photos peuvent être un peu plus bleues, un peu plus rouges, un peu plus ceci ou cela mais on reconnaît toujours le modèle. ALL FOR NOTHING est comme ça. On reconnaît la musique du groupe même si les albums ont quelques spécificités. On est très contents de celui-ci et heureux que les gens aiment ce qu'on propose mais le prochain album pourrait être un peu différent aussi et montrer une photo différente du groupe. On continue de jouer de la musique, on évolue, on devient meilleurs musiciens, meilleur chanteuse, on s'améliore et surtout on aime toujours créer et enregistrer notre musique, c'est le plus important. On prend du plaisir en studio et on commence à avoir le temps et les opportunités pour jouer dans des endroits différents, donc globalement on est vraiment contents de la tournure que prend notre musique et le groupe.


A ce propos, préférez-vous le travail en studio ou jouer sur scène. Certains groupes considèrent le passage en studio comme « un vrai boulot » et jouer sur scène comme du fun ? Quelle est votre position sur ce point ?
CINDY : Nous, cet album, on l'a enregistré très rapidement en dix jours. Certains groupes aiment prendre leur temps en studio pour tout peaufiner mais nous on devait faire vite pour dégager du temps pour jouer et tourner ce qui est encore plus important que de faire un album parfait. Bien sûr on enregistre des albums pour que les gens qui nous aiment aient quelque chose à écouter et pour présenter notre musique mais on ne cherche pas à faire un album parfait, on enregistre rapidement et on en revient toujours à cette histoire de photographie instantanée du groupe. Mais il est évident que pour ALL FOR NOTHING le plus important a toujours été de jouer et de monter sur scène le plus souvent possible et vivre des aventures tu vois.


J’ai remarqué qu’en tant que groupe vous étiez très attachés aux valeurs ancestrales et traditionnelles du hardcore. On peut le voir dans votre dernier clip par exemple, avec tous ces vinyles de groupes pionniers du hardcore, dans votre imagerie et votre univers en général.
CINDY : Pour moi spécialement c'est très important. Tu sais dans le groupe on a tous trente ans ou un peu moins (rires) et on a grandi avec des groupes comme les Bad Brains, Sick Of It All, Gorilla Biscuit, Cro-Mags et tous ces groupes. C'est vraiment important de garder cette scène et cet esprit vivant. C'est pour ça qu'on a fait cette vidéo pour montrer aux plus jeunes d'où viennent les racines de la musique qu'ils écoutent aujourd'hui. Je trouve ça très important de connaître son passé et de savoir d'où vient toute cette scène. Maintenant on peut aimer ou pas. Je comprends parfaitement que les jeunes fans d'aujourd'hui n'aiment pas ça à cause de la production « d'époque » ou de toutes autres raisons mais pour moi la passion et la vie que dégagent ces albums est extraordinaire.
ERNST-JAN : Ce qu'on essaie de dire aux plus jeunes c'est que nous quand on « entrait en hardcore » c'était grâce à des potes qui nous faisaient écouter 7 Seconds ou des trucs du genre. Aujourd'hui certains kids se mettent au « hardcore » avec Bring Me The Horizon, c'est leur point de départ. Tu vois, tout le monde doit partir de quelque part, c'est pas une critique ou un reproche que je fais seulement les choses sont différentes aujourd'hui. Quand on rencontre ces jeunes fans on essaie de leur faire connaître les Cro-Mags, Agnostic Front, Bad Brains, Sick Of It All. On leur demande d'écouter, ils ne sont pas obligés de tout aimer, j'imagine aisément que certains se diront « Ouch ça c'est pas pour moi. » Mais au moins ils auront écouté, connaitront et auront une petite idée des valeurs de ces groupes-là et de la scène hardcore des origines. C'est bien beau d'avoir des tatouages et des T-shirts mais c'est bien aussi de savoir d'où vient tout ça. Après tu fais ce que tu veux, hein, c'est ton choix mais je pense que c'est important de savoir d'où on vient.


Pour en revenir à votre clip, je le trouve très différent des autres clips de hardcore, et basé sur une idée plutôt sympa.
ERNST-JAN : Oui c'est ça, on voulait essayer quelque chose d'autre, de différent. C'est facile de faire comme dans nos autres vidéos, rameuté tous tes potes dans une pièce, jouer et leur dire « Go moshez ! ». Mais aujourd'hui y'a tellement de monde qui font des chouettes vidéos, créatives et intéressantes. Parfois je vois des clips dont je n'aime pas la musique mais je scotche sur le clip parce que justement ils proposent quelque chose de neuf ou une vision originale. On voulait essayer de faire un truc comme ça en se disant : « Bah c'est cool de faire des vidéos, essayons de faire un truc sympa et on verra bien. »


Comment va se passer le reste de l’année pour ALL FOR NOTHING ? Des concerts, des tournées ?
ERNST-JAN : L'été va être placé sous le signe des festivals, surtout en Allemagne et aux Pays-Bas. Puis en septembre, on va tourner en Asie et le dernier week-end on sera de retour en France. Puis on essaiera de revenir en France en toute fin d'année car on aime beaucoup jouer ici même si on ne le fait pas assez souvent.
CINDY : Oui, puis on a beaucoup joué en Allemagne depuis des années mais là, on aimerait essayer de faire les choses différemment et de venir dans d'autres pays européens. Pour nous c'est assez facile de venir en France pour un week-end, nous n'avons pas besoin d'attendre qu'une longue tournée s'organise. Ce serait cool si on pouvait faire ça plus souvent.
ERNST-JAN : En France on a toujours donné de bons concerts les quelques fois où nous sommes venus, on reçoit une bonne réponse de la part des fans. Donc on va essayer de jouer plus dans des petits clubs, des petites salles hardcore. On aimerait rencontrer de nouvelles personnes car chaque fois qu'on y est passé on a trouvé les gens vraiment sympas et tranquilles puis la météo est vraiment pas mal ici comparée à la Hollande (rires).


Bon ben voilà déjà la fin du temps qui nous était imparti. Donc si vous voulez ajouter quelque chose, dire un dernier mot ou quoi que ce soit…
CINDY : Nous, on veut juste rencontrer plein de gens pendant les concerts, tu vois, pour moi c'est important de rencontrer les gens, de les écouter, de discuter avec eux, c'est toujours intéressant.
ERNST-JAN : Voilà, pareil. On aime aller à le rencontre des gens, jouer, donner des interviews, traîner avec les gens qu'on rencontre, se faire des potes etc etc…


C’est ça le hardcore finalement.
ERNST-JAN : Mais oui tout à fait, c'est tellement cliché de dire ça, tout le monde le dit « Hardcore blahblahblah… » Mais en même temps c'est vrai. On n'aura jamais marre de faire tout ça, de rencontrer des gens. Tu ne peux pas devenir une rockstar dans le hardcore, il n'y en a pas, ça n'existe pas. Je parle encore de Sick Of It All mais voilà ce sont les mecs les plus ouverts et sympas qu'on ait connus. Tu peux toujous aller les voir, leur dire bonjour et ils seront là pour traîner et discuter avec toi. Pareil pour Madball et la plupart des gros groupes avec lesquels on a tourné. C'est comme ça que ça doit se passer et c'est ça qui fait la marque de fabrique du hardcore, c'est comme ça qu'il devrait toujours être et que ça devrait toujours se passer.
CINDY : Le hardcore c'est juste de la musique, du fun et des aventures, pas de sécurité ni rien du tout.


Allez-vous avoir le temps de voir des groupes là pour le reste de la journée ?
CINDY: Oui, H20, bien sûr, MADBALL sans aucun doute.
ERNST-JAN : Je vais essayer d'aller voir OZZY aussi.
CINDY : Peut-être SUNNO))) aussi, on adore SUNNO))) mais ils jouent en même temps qu'OZZY donc on va voir.


Auteur
Commentaire
HolocaustInMyHead
IP:212.23.175.185
Invité
Posté le: 02/10/2012 à 08h17 - (83)
Je viens de découvrir ce groupe, excellente claque dans la gueule, à lasser à côté des non moins excellents Eye For An Eye.

HolocaustInMyHead
IP:212.23.175.185
Invité
Posté le: 02/10/2012 à 08h18 - (84)
"à classer" et non pas "lasser", ptdr.

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