Rurik Sqllé - FUGU DAL BRONX par PAMALACH - 4213 lectures
Après avoir eut le plaisir de discuter une première fois avec lui lors d'un précédent dossier, nous n'allions pas louper l'occasion de faire parler le volubile Rurik Sallé à propos de son nouveau projet instrumental "Fugu Dal Bronx".
Salut Rurik ! Ton actualité est bien sur la sortie de l'album d'un de tes multiples projets musicaux, "Fugu dal Bronx" ! Peux tu nous parler de la genèse de l'album "Ti Nedo To Xtro" ? Je me permet de rappeler au passage que "Fugu dal Bronx" veut dire "Mange donc des cornichons, grognasse, et cesse de geindre comme une fougère" en Français.
Je ne suis pas sûr que la traduction soit toujours la même... Parfois, elle change. Ti Nedo To Xtro, c'est un album de cinq titres, donc un mini-album en fait, qui existe sur une matière étrange appelée plastique.... Je ne connaissais pas. On m'en avait parlé, mais comment faire confiance aux gens qui vous parlent ?
Il y a beaucoup trop de gens qui vous parlent. Ti Nedo To Xtro, donc, est un instantané de ce que Fugu Dal Bronx est aujourd'hui. Nous travaillons sur de nouveaux titres, nous en jouons même déjà en live, mais il me semblait important de proposer un cinq titres, avant d'attendre encore des plombes avant un album plus long. Car album il y aura, mais pas avant 2013 ! Et comme tout le monde le sait, nous serons tous morts le 21 décembre 2012, donc finalement cette date de sortie de l'album n'a aucun sens.
Ti Nedo To Xtro est donc destiné à être le seul témoignage physique de l'existence de Fugu Dal Bronx pour les générations futures, les choses qui repeupleront la terre. A moins, bien sûr, que cette prophétie apocalyptique soit encore une erreur... Mais là, vraiment, ça serait trop. Comme quoi, on en revient au début : comment faire confiance aux gens qui vous parlent ?
La voix est absente de ce disque. On connait tes talents de chroniqueur, d'acteur et de musicien. Pourquoi pas donner de la voix ?
En fait, j'ai donné de la voix à de nombreuses reprises, comme par exemple sur les deux chansons qui sont sur la b.o. de Livide, le film de Alexandre Bustillo et Julien Maury, et qu'on peut entendre ici : www.rurik.bandcamp.com. Mais Fugu Dal Bronx est un groupe différent, c'est un groupe instrumental... Alors j'ai bien essayé de mettre de la voix, mais on m'a dit que du coup, ça ne serait plus instrumental. Quelle étroitesse d'esprit ! Pourtant, il y a de la voix ici et là dans Fugu Dal Bronx, mais ce ne sont pas vraiment des "chansons". Nous faisons sur scène une reprise d'une partie du thème de Phenomena de Argento, composé par Claudio Simonetti. C'est Vanina, la violoniste, qui fait la voix d'opéra à ce moment-là. En fait, les musiciens de Fugu Dal Bronx sont les mêmes que sur Tonight, Every Night, que j'ai écrite et chantée pour Livide, mais nous n'avons pas appelé ça "Fugu Dal Bronx" à ce moment-là, sinon tout le monde, y compris Jean-Luc Mélenchon, s'y perdrait. Chanter est quelque chose que j'aime beaucoup, je chante tous les jours chez moi, dans mon bain, chez le boulanger, devant les magasins de poulet, parfois même dans des tunnels. Je vais continuer dans ce sens, en parallèle avec Fugu Dal Bronx notamment.
La musique de "Fugu..." semble parfaitement approprié pour faire une B.O de film. J'y retrouve tous les moments « charniers » qu'on peut retrouver dans les films d'horreur par exemple. Des rebondissements, du suspense, des sensations fortes, des moments d'accalmie, de la froideur, du rouge et du lugubre. Est ce la quintessence de « Fugu... » de créer une musique « à images » ?
Cette influence est essentiellement inconsciente, mais c'est vrai que la musique de film, par essence, est une musique "à images", à émotions. Quand j'écoute un disque, de Danzig par exemple, je vois des images.
J'ai fait pas mal de b.o. de films muets, une quinzaine, et c'est également un sacré taf, parce que tu fais toute la bande son, dans ce cas. Fugu Dal Bronx est certainement imprégné de ce côté musique de film, qui est probablement la musique instrumentale que j'apprécie le plus, avec le côté pur de mecs comme Ryuichi Sakamoto, Toru Takemitsu ou Morton Feldman. Les ziques de Carpenter, des Goblin, de Morricone, tout ça, ce sont des choses incroyables, fabuleuses. Carpenter est maître dans le minimalisme. Il n'est pas un grand technicien, et il a réussi à créer, avec ses propres limites, des bandes-son uniques, dont le style se reconnait en deux secondes.
Ça n'est pas un pompeur ni un mec sans visage, c'est un auteur, visuellement et musicalement. Qui peut en dire autant? Un autre truc que je trouve absolument hallucinant, c'est la version de Call of Ktulu sur le S&M de Metallica, orchestré par Michael Kamen. Kamen était un compositeur de b.o., il a fait celles des premiers Die Hard et des Armes Fatales, notamment. Il a donné des ailes à Call of Ktulu, qui était déjà un morceau énorme. Sur le S&M, c'est incroyable, on a l'impression que les créatures de Lovecraft sont en train de déployer leurs tentacules... Vraiment dingue. J'adore ce côté majestueux...
Les compositions de Fugu Dal Bronx, en tout cas pour les miennes, ne sont pas vraiment "réfléchies", mais plutôt "ressenties", en fait. Je préfère la justesse de l'émotion à la théorie. Théoriser la création, je m'en méfie toujours, Quand j'écoute certains trucs que j'ai faits, je ne sais pas du tout d'où ça vient. Et je pense que c'est comme ça que c'est bien!
Finalement, c'est comme lorsque je joue dans un film. Lorsque je regarde ce que j'ai fait, je suis le premier spectateur. Je ne me souviens pas toujours du cheminement de la performance, parce qu'elle s'apparente à un abandon. Tu t'oublies, tu ne réfléchis pas, tu vis les choses. Du coup, lorsque tu regardes ce que tu as fait, c'est comme si tu sortais de ton propre corps : tu prends du recul, tu te dis "tiens, qu'est-ce qu'il a fait ?". Avec la musique, c'est un peu comme ça aussi. Si tu sais exactement ce que tu as fait, et pourquoi tu l'as fait, où est le défi ? Où est la vie ? Où est la création, la spontanéité ? Quand tu sors dans la rue, tu ne peux pas écrire le script à l'avance.
Même quand tu vas acheter ton pain, complet évidemment, tu ne peux pas dire exactement quels seront tes pas, tes gestes, tes mots. La création, pour moi, doit comprendre de la vie. Évidemment, il ne s'agit pas de faire "n'importe quoi", mais de parvenir à trouver cette vie, cette respiration, l'authenticité. Tout ça peut se baser sur un gros travail en amont (apprentissage de techniques, essais, expériences...), mais lorsque le moment est venu de créer, il faut une part d'abandon à mon avis. Sinon, ça ne respire pas, ça ne vit pas. Sinon, on joue comme un cyborg, et on compose des chansons de Didier Barbelivien.
L'album est très organique et on vous imagine très facilement jouer dans la pièce d'à coté. Comment avez vous fait pour obtenir ce son ?
Mais on était vraiment dans la pièce d'à-côté! D'ailleurs, à un moment, on t'a entendu passer.
Il était vachement important pour nous de sonner comme on peut sonner en live, en fait. Finalement, en studio, la tentation de rajouter plein de pistes et de petits détails est grande, mais si tu le fais, tu assumes le choix de ne pas pouvoir reproduire tout ça sur scène, à moins de venir avec des bandes, et ça devient chiant, tu perds une partie du côté charnel de la scène.
On a du violon, c'est un instrument superbe, il fallait qu'il sonne authentique, qu'on entende presque le bois. On voulait que le disque sonne "vrai", qu'on ait l'impression que des mecs sont en train de jouer sur le disque, et qu'on n'a pas recalé leurs notes avec un logiciel.
Alexandre Bustillo m'avait demandé, après avoir écouté Tonight, Every Night que j'avais chantée pour la b.o. de son film, si j'avais bien utilisé des effets pour monter aussi haut dans les aigus. Je l'ai bien entendu flagellé : je n'ai pas utilisé d'effets, c'est ma voix! Proposer un enregistrement où tout ce que tu fais est retouché, comment oser? C'est comme lorsque tu apprends que ton action hero préféré est doublé dans toutes ses cascades. Tu es forcément un peu déçu. Il y a du mensonge. Après, ça dépend comment tu présentes les choses, mais si tu fais semblant, c'est moche.
Sur la b.o. de Rock of Ages, qui sort cet été, tu as deux écoles : Tom Cruise qui chante, même juste, du Def Leppard et du Guns avec plein d'effets, et Alec Baldwin, plus roots, imparfait, qui chante sans filtre. Je préfère un chanteur dont la voix est un peu éraillée, ou accuse les poids des ans, plutôt qu'une voix "parfaite" mais botoxée. Une voix abîmée, une voix "imparfaite", c'est beau, ça raconte des choses. Mais le vernis, c'est fait pour cacher... Les chanteurs les plus intéressants ou marquants ne sont pas les plus grands techniciens, ce sont ceux qui ont une personnalité dans la voix : Alice Cooper, Danzig, Bashung, Mustaine, Vince Neil, Brassens, Gainsbourg... Mike Patton arrive à être à la fois grand technicien et grand personnage, mais c'est une exception.
Un ami, qui bosse depuis 20 ans dans le metal, a écouté le CD de Fugu Dal Bronx, et sa première remarque a été "ça fait du bien d'entendre un disque qui n'est pas retouché sur Pro Tools"! Ca m'a fait très plaisir. Le son dont tu parles, c'est ça, c'est ce son cru, ces respirations. Sur le premier album de Malmsteen, Rising Force, tu entends même ses 15.000 rolex qui bougent sur son poignet quand il joue! Et c'est génial. Tu es avec lui, il joue pour toi.
On avait déjà pu lire dans VS que tu étais un musicien passionné depuis de nombreuses années. Du coup, plutôt que de te parler de tes influences ou de ce que tu écoutes, on va essayer plus original. Tu es un individu particulièrement volubile qui ne fait guère l'économie des mots. Sur tous tes projets musicaux (qui sont très variés) j'y retrouve une constante à savoir une certaine retenue dans le propos. Je vois donc une différence énorme entre ta façon de t'exprimer avec des mots et celle de t'exprimer avec des notes. Est ce que tu es d'accord avec cette analyse d'une finesse incroyable ?
Elle est pas con, cette analyse!
Je pense que l'une des explications réside dans le fait qu'à travers la musique, l'émotion que j'exprime spontanément est plus sensible. Alors chaque détail compte, et un seul truc en trop pourrait faire écrouler le tout. Et puis il ne faut pas oublier qu'un disque, tu l'écoutes, tu le réécoutes, tu l'écoutes encore jusqu'à faire chier tes voisins et ton chien. Si l'équilibre n'est pas là, il va te gonfler, le disque.
Un disque, c'est fait pour rester. Mais en même temps, là j'essaye de théoriser un truc, alors qu'il y a une part de moi qui ne peut pas expliquer ce que je fais... Les mots, pour moi, sont un instrument. C'est très intéressant de savoir en jouer, on peut faire des choses étonnantes. Mais il ne faut pas oublier que les mots sont également un rempart, une protection. Tu n'as qu'à essayer ça : tu regardes une personne dans les yeux, et tu lui racontes un truc. Et puis quelques minutes plus tard, tu la regardes dans les yeux à nouveau, pendant la même durée, mais sans lui parler. Là, tu te rends compte du bouclier que représente le langage... C'est beaucoup plus dur, sans les mots, parce que tu as l'impression que l'autre lit en toi plus facilement.
C'est pour ça que les animaux sont beaux : ils parlent moins, donc ils sont plus honnêtes. Je me souviens d'une vieille bd des années 60 parue certainement dans Weird Science : une bande d'explorateurs de l'espace arrivent sur une planète où tous les gens lisent dans l'esprit des autres. Personne ne parle, tout le monde communique en se lisant dans l'esprit. La planète est un paradis. Et puis, croyant bien faire, les humains apprennent le language aux habitants. En un rien de temps, des guerres éclatent, les gens se tuent, pillent, se battent. Ils ont, en fait, donné aux gens la possibilité de mentir... Et ils ont détruit la planète.
C'est aussi ça, le langage : une possibilité incroyable de s'exprimer, doublé d'une possibilité de se cacher. Sans les mots, les choses sont parfois plus à vif... Je ne suis pas sûr que cette réponse soit la meilleure, mais en tout cas c'est celle dont je dispose à ce moment précis!
J'ai eu la chance de voir le film "La conscience Vengeresse" dont tu as fait la musique qui accompagne les images. Tu sembles très à l'aise dans cet univers acoustique, onirique et un peu claustrophobique. On retrouve dans "Fugu..." ton penchant électrique avec de nombreuses ?illades à des groupes de metal (dont à mon gout Megadeth dans les rythmiques). Tu avais à coeur de t'amuser avec toutes ta culture metallique ?
Ahah, Megadeth... J'adore Megadeth. Mustaine est un incroyable compositeur, quand il s'en donne les moyens. Je t'en avais déjà parlé je crois, mais il y a peu de mecs dans le metal qui ont composé autant de chansons hallucinantes, d'une exigence et d'une teneur mélodique et rythmique aussi forte.
Pour ce qui est de la musique de La Conscience Vengeresse, le processus fut très différent de Fugu Dal Bronx, dans le sens où j'avais quasiment tout fait tout seul, y compris les instruments, à l'exception du violon et du violoncelle. Ce sentiment claustrophobique venait peut-être du fait que le film traite de la paranoïa et de la culpabilité, mais aussi du fait que je composais seul dans un petit appartement...
Avec Fugu Dal Bronx je me contente d'être guitariste, qui est mon instrument à la base, et même si je compose la majorité des morceaux, ils prennent vie avec l'apport de chaque membre du groupe.
Par contre, je n'ai jamais cherché à faire des œillades précises dans Fugu, mais il y en a sûrement, d'une manière inconsciente... Dans Croissant's, qui est sur la b.o. de Livide, il y a des dizaines de références conscientes, de clins d'œil, mais c'est le seul morceau de tous ceux que j'ai faits où je peux clairement te disséquer l'essentiel du truc. Il y a bien sûr des éléments "metal" dans Fugu Dal Bronx, et d'autres qui viennent de la musique de film symphonique, etc... Je pense que le groupe est un mélange de ce que nous sommes tous. Je n'aime pas trop les étiquettes, les appellations "musique indé", "pop/rock", etc... Ça veut dire quoi, tout ça? C'est bon pour les rayons de la Fnac, ça.
Quand tu vas au Hellfest, Alice te séduit avec "Only Women Bleed", mais si tu tournes la tête, tu peut avoir Watain qui te dégueule dessus. Ça, c'est beau. Fugu Dal Bronx ne s'empêche ni l'un ni l'autre.
Zoltar, qui comme tu le sait écrit dans ces pages fait partie de tes amis. As tu quelque chose à lui dire ici ?
J'aimerais qu'il fasse enfin son coming-out. Cette plaisanterie n'a que trop duré...
Imaginons un instant que tu frotte une lampe et qu'un magicien en sorte pour t'exaucer un voeux (et UN SEUL, c'est la crise...). Tu lui demanderais quoi ?
Dix voeux de plus! Et puis je lui proposerais de me frotter la lampe, aussi.
Puisque l'interview part vraiment en couille, peux tu nous parler du fantastique court métrage auquel tu as participé : Zombinladen.
Zombinladen, c'est une fausse bande-annonce, et un vrai court métrage, dans l'esprit Grindhouse. Ce qui est marrant, c'est qu'une boite de prod Z américaine a totalement pompé le concept de Zombinladen, jusqu'au slogan "The axis of evil dead", pour en faire... un long! Et leur bande-annonce est minable... Mais vraiment pourrie.
Notre Zombinladen vend un faux film, dans lequel Bin Laden reviendrait d'entre les morts. Il y a des guest-stars de folie : Sarkozy, Obama... C'est super bien foutu, tourné/monté en un mois. Un mois seulement!
Le court a été vu un million de fois sur internet. Même en Espagne, on m'en a parlé dans la rue! Richard Stanley m'a regardé avec son regard de shaman, et m'a dit "Zombinladen... great!". Avec l'approbation de Stanley, les portes du nirvana te sont ouvertes.
On a tourné ça à Belle-île en Mer. Carole Brana joue dedans aussi. C'est elle qui joue l'adversaire française de Frédérique Bel dans Les nuits rouges du bourreau de jade, De Courtiaud et Carbon. Avec Clément Deneux, le réalisateur de Zombinladen, on va certainement retravailler ensemble, la collaboration fonctionne bien.
J'avais adoré les fausses bandes annonces du « Grind House » de Rodriguez et Tarentino (« Thanksgiving » est une pure tuerie...) et j'y retrouve un peu cet esprit avec Zombinladen. Tu aimes ce type de format ?
Ah oui, Thanksgiving est vraiment cool, comme la bande-annonce réalisée par Rob Zombie, aussi, "Werewolf women of the SS"! Je pense que le format "grindhouse", qui consiste à faire un faux vieux film, ou une fausse vieille bande annonce, a ses limites. C'est toujours très marrant, et j'aime beaucoup Machete de Rodriguez par exemple, mais je pense que le cinéma, long et court, a fait le tour du côté "grindhouse".
Le côté "c'est vieux, c'est cool", a un côté branchouille et superficiel qui me fait chier assez rapidement. C'est comme les groupes qui se déguisent en rockstars des 80's... C'est rigolo, mais à quoi bon? Une fois qu'on en a fait le tour, il faut passer à autre chose. Planet Terror, c'est mortel, mais maintenant je n'ai pas envie de voir Planet Terror 2, 3, 4... Tu vois?
Il faut avancer, artistiquement! Faire du "faux vieux" n'est pas difficile : tous les codes sont connus, il te suffit de les appliquer.
Maintenant, ça ne veut pas dire que ça va être mauvais, hein. Si une bonne idée se greffe sur le concept "grindhouse", alors pourquoi pas.
Mais le grindhouse pour le grindhouse, mouais... Zombinladen fonctionne, parce qu'au delà du côté "vieille bande-annonce", il y a aussi une histoire, des tas d'idées qui n'ont rien de "grindhouse", mais sont narrativement rigolotes. Comme dans Machete, comme dans Planet Terror, comme dans Thanksgiving.
Il faut, en plus de l'enveloppe, donner du contenu. Voilà, c'est ça en fait : il ne suffit pas de dire "je vais faire du metal", et de mettre le volume à 11, il faut aussi les bonnes chansons.
Il paraît que tu t'entraine avec Manu Lanzi (Cèlébre chorégraphe de combat et adversaire de Jet Li dans "Danny The dog"). Tu te prépare pour un film d'action où tu t'entraine pour casser la gueule à quelqu'un en particulier ?
Il y a effectivement un petit paquet de crevures qui mériteraient un bon high kick, elles se reconnaîtront. Mais je risquerais de souiller ma semelle, et ça il n'en est pas question : je préfère encore marcher dans la merde!
Je m'entraîne avec Manu pour plusieurs raisons. Par plaisir, d'abord, car j'ai toujours aimé les arts martiaux et le combat. Par amitié, ensuite, car Manu est un pote... Enfin, pour des raisons purement cinématographiques: pour développer le sens du combat scénique, le travail chorégraphique, ce qui est très particulier. Manu a chorégraphié quelques films dans lesquels j'ai joué, notamment le court-métrage "Innocence" qui sort en DVD à la fin de l'année, dans lequel je tiens le rôle principal, et où j'ai un combat très "sale" avec mon pote Olivier Sa.
C'est là tout le travail à effectuer : donner l'impression que les mouvements sont spontanés, alors qu'il existe une chorégraphie précise du combat. En temps qu'acteur, j'aime la comédie, les drames, j'aime aussi les polars ou les scènes d'action...
Tout ça fait partie de l'éventail possible d'un acteur. Manu a une énorme expérience de la chorégraphie et du combat, et s'entraîner avec lui est un plaisir. De mon côté, j'aime autant jouer sur le registre de la comédie absurde comme dans Zombinladen, que celui beaucoup plus sombre et sérieux de Innocence ou Dead Shadows, un long-métrage qui était projeté à Cannes cette année, et dans lequel je joue un vrai méchant.
Avec ton apophtegme "Mangez des frites", tu avais réussi avec brio ta sortie sur première interview qu'on avait fait ensemble. Répondre à la difficile question "Le mot de la fin est pour toi" est en effet beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. Du coup, on remet le couvert, et c'est à toi !
Rien que pour avoir réussi à placer "apophtegme", tu mérites un sac de frites fraîches. Le mot de la fin est pour moi, vraiment ? Alors je le garde, et je te promet que tu n'en verras plus la couleur !
Fugu Dal Bronx est en concert le 9 et le 29 juin à Paris
Tous les détails : www.fugudalbronx.com
Innocence est projeté au festival Genre III, le 9 juin à St Ouen