Comme le premier album de nos compatriotes m'a fait déambuler dans la nuit plus que de raison. J'ai tenu à en savoir un peu plus!

Bonjour à vous. Jusqu’à récemment, on ne vous connaissait pas, vous semblez sortir de nulle part et votre premier enregistrement est votre premier album qui se montre incroyablement abouti et mature. Pouvez-vous revenir sur la genèse du groupe et le passé de ses membres si celui-ci existe ?
Sébastien: Benjamin a eu l'idée d'un projet Black un peu atypique en 2009. Il a commencé à composer seul au départ. Début 2011, alors qu'il avait déjà composé 5 morceaux, il s'est mis à chercher des acolytes pour passer du projet solo au stade de groupe en tant que tel. Nous nous sommes donc rencontrés en quelques semaines et le groupe est au complet depuis Mars 2011. Benjamin est donc à la guitare et au chant, Jeff aussi à la guitare et au chant, Léo à la batterie, Xavier à la guitare et moi (Sébastien), à la basse. On a tous eu plusieurs groupes à notre actif par le passé dans des styles très différents. (entre autres : Day Of The Fisherman, Tormenta, My Sovereign…)

De quelle manière êtes-vous rentré en contact avec Les Acteurs de l’Ombre pour la sortie de ce premier album ? Vous aviez beaucoup démarché avant ce pacte ?
Xavier: On avait envoyé pas mal de courriers et de mails en effet. On a eu quelques retours positifs et on a choisi Ladlo au final. On a eu un très bon contact avec le label et ils font un boulot de malades pour nous. On est aussi sur un autre label, Antithetic Records, basé aux États-Unis pour la sortie de l'édition digipack et double LP vinyle.

Tout votre univers, que ce soit le nom, les textes ou le visuel tourne autour de l’œuvre de Lovecraft. A l’écoute de votre album, j’ai beaucoup pensé à Night Ocean ainsi qu’au mythe de Dagon ou de Ceux des Profondeurs. Quelles sont les nouvelles qui vous ont inspiré pour cet album et sinon quelles sont vos préférées ?
Benjamin: Effectivement le mythe de Dagon nous a pas mal inspiré ! Mais aussi « La musique d'Erich Zann ». En fait on se sert souvent plus de l'ambiance globale des écrits de Lovecraft que de textes en particulier.

Tout au long de l’écoute, j’ai vraiment eu l’impression de suivre un fil conducteur qui nous amène à ce final solennel et plein d’emphase comme une apothéose. Aviez-vous imaginé une trame ou est-ce que les morceaux ont pris leur place après l’enregistrement ?

Benjamin: Non les morceaux ont pris leur place naturellement. Tant mieux si l'album « raconte » une histoire en lui-même mais ce n'était pas prémédité.

Musicalement, vous vous inscrivez dans ce qu’on appelle maintenant le Post-Black. Qu’est ce qui vous a poussé vers ce style et quelles ont été vos influences ?
Sébastien: C'est surtout l'envie de faire la musique qui nous plait! On ne s'est jamais dit, « tient si on faisait du post-black ». On a juste envie de faire une musique sombre, onirique et assez violente parfois. quand on compose, on laisse juste libre cours à notre imagination, sans bornes particulières. On ne se pose aucune question de style ou de genre. Je ne suis pas sur que le Post-black soit un genre à proprement parler. C'est plus un mouvement, un état d'esprit. Des groupes qui tentent de repousser les limites du Black, d'hybrider cette musique (parfois pour le pire aussi), et de laisser de coté les codes.

Par rapport à la plupart des groupes du genre, vous semblez creuser les différentes facettes stylistiques plus profondément. Comment s’est déroulée la composition ? Aviez-vous un plan ou des objectifs préconçus en fonction du résultat que vous désiriez obtenir ?
Benjamin: Non, nous n'avions aucun plan. J'ai commencé à composer seul et j'ai rencontré des gars qui partagent les mêmes gouts et les mêmes envies. On a voulu, effectivement aller jusqu'au bout du concept. Tant au niveau des références à Lovecraft que dans les ambiances , dans le son. On a fait des choix importants comme celui de bosser avec Cyrille Gachet, et ça s'entend !

Par ailleurs, je trouve le son de l’album vraiment singulier, à la fois aquatique et aérien. Aviez-vous pris cette option en amont ? Est-ce que le choix de Cyrille Gachet fut en partie motivé par son travail avec YEAR OF NO LIGHT car on retrouve quelques points communs dans vos styles respectifs ?

Xavier: Tout à fait . Son boulot avec Year Of No Light est pour nous une référence en en terme de son. C'est exactement vers ça que nous voulions nous diriger. Un son aérien, brumeux, parfois lourd , avec beaucoup de profondeur.

D’une manière générale, qu’est-ce qui vous a semblé difficile lors de ce premier enregistrement et qu’avez-vous tiré comme leçon pour le futur ?

Jeff: Ça a été difficile de tenir les délais. On a fait faire pas mal d'heures sup' à Cyrille ! On a aussi pris conscience que le studio nous permet de finir les morceaux. On a trouvé beaucoup de plans, de nouvelles parties, d'idées pendant l'enregistrement, avec l'aide de Cyrille.

Quel est la suite du programme ? Tournées, composition … ? Avez-vous déjà planifié quelle facette de l’univers de Lovecraft que vous allez explorer la prochaine fois ?
Jeff :Pour l'instant on est très pris par la sortie de l'album. On a quelques dates prévues (Bordeaux,Nantes, Paris) sur Juin et Juillet et pas mal en attente de confirmation pour la fin de l''année. On espère pouvoir tourner en Europe d'ici peu. Quand au prochain album, on a déjà plusieurs morceaux et une idée du concept….

Rien à voir, mais histoire que je vide un peu plus mon compte bancaire, quels-sont les albums qui vous ont marqué dernièrement et qu’écoutez-vous de manière générale ?

Sébastien: Je suis très old school dans ce que j'écoute (en ce moment du vieux Paradise lost).

Xavier: tout YOB !!! Le dernier Meshuggah aussi.

Jeff: Dodecahedron.

Y a-t-il une question que je n’ai pas posé à laquelle vous auriez aimé répondre ? Si ce n’est pas le cas, je vous laisse le mot de la fin… Merci à vous !
Un dernier mot: soutenez les groupes et les labels, achetez du merch, des cd, des t-shirts, des mp3...sans cela on est tous morts et notre musique aussi.
Merci à toi ! On vous attend aux concerts !