Arno Strobl - 6:33 AND ARNO STROBL par VSGREG - 3736 lectures
A l'occasion de la sortie de "Giggles, Garlands & Gallows" , VS vous propose un track by track de cet EP






Titre de l'album :
Arno : Comme le disent souvent les artistes à propos de tout et n’importe quoi afin de montrer à quel point il ne s’agit pas de travail mais de pur génie : « C’est venu naturellement ». Cette histoire de clown serial killer de nains qui sert de base aux deux longs titres du EP est à la fois sordide et amusante, et l’idée était que cela se ressente dans le titre. Il fallait donc mélanger le côté joyeux et le côté sombre. J’ai bien pensé proposer comme titre « Carnival in Coal », ce qui me semblait plutôt judicieux et absolument pas mégalomane, mais finalement « GG&G » m’a paru plus adapté. Dietrisch a directement été emballé par ce titre car il aime les énumérations. Il les collectionne d’ailleurs, et en possède plus de 350, dont certaines très rares. J’ajouterai que « GGG » nous permet de faire un clin d’œil au cinéma d’auteur allemand, dont je suis particulièrement friand.

Artwork :
Dietrisch : L'artwork de "GG&G" est l'oeuvre de Dehn Sora, qui a travaillé avec Ulver, Ephel Duath, Omega Massif ou encore Loudblast. On lui a exposé le concept du EP et il nous a répondu quelques jours plus tard en nous proposant plusieurs pistes à exploiter, dont celle du Clown en plein discours politique, dissimulant sa vraie nature aux yeux du monde. Une fois l'idée de départ validée, on l'a complètement laissé faire, et il nous a présenté l'artwork tel qu'il est aujourd'hui : sobre, classe et correspondant parfaitement au côté filmique que l'on a essayé de donner à ce EP.

Production / Studio :
Arno : C’est Emmanuel Rousseau du White Wasteland Studio (Henker, Jarell, Khaorah) qui s’est chargé de l’enregistrement, du mixage, et du mastering. Il est très proche du groupe, et le choix était donc évident pour eux. Je dois reconnaître que j’appréhendais un peu, car c’est toujours difficile pour moi d’enregistrer avec quelqu’un pour la première fois. La réussite des prises de chant dépend beaucoup de la complicité qui s’installe entre la personne qui est derrière la console et moi, et l’impensable s’est produit (sans jeu de mots) : en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Elle est bonne, on la refait ! », cette fusion s’est opérée entre Emmanuel et moi. De ce fait, l’enregistrement s’est déroulé dans des conditions idylliques. Niko (qui était là pour toutes les prises de chant), Emmanuel et moi partageons en outre de nombreuses références culturelles communes. Les dialogues de films et autres extraits de sketches fusaient de toutes parts, c’était un vrai bonheur. J’ajouterai le plus sérieusement du monde qu’Emmanuel, techniquement et artistiquement, m’a beaucoup impressionné. Le mix final du EP s’est fait à partir d’environ 500 pistes (ce n’est pas une blague). Il a réussi à ce que l’on entende tout ! Emmanuel a réellement une oreille gigantesque. C’est moche en photo, mais en studio, c’est bien utile.

Musique, Cinema/DVD, livres, jeux ?
Niko : Bien que cela ne se ressente pas, "Unseen" de The Haunted et "After" d'Ihsahn ont longtemps squatté mon lecteur mp3, mais le morceau que nous avons le plus chanté pendant les jours d'enregistrement d'Arno est sans aucun doute "Le restaurant" de Francky Vincent ! C'est de la pure science-fiction, cette chanson. J'ai passé une semaine à dire "bande de malpropres" pour un oui ou pour un non. Sinon, j'ai découvert la série Kaamelot. Je n'avais jamais vraiment accroché, mais je dois dire que j'ai bien retourné ma veste.
Dietrisch : Personnellement j'écoutais beaucoup de The Haunted et Andrew W.K. (qui a fait un concert énormissime à Paris) pendant la période de l'enregistrement du EP. Au niveau films, j'ai vu (ou revu) Drive, From Hell, Scott Pilgrim, Rosemary's Baby... Bref, un peu tout et n'importe quoi. Je dévore actuellement le Tome 1 de l'intégrale du Trône de Fer, de George R.R. Martin, grosse tuerie, la série aussi d'ailleurs !
Arno : Durant la période de l’enregistrement j’ai écouté pas mal NTM, Ice Cube, Idris Muhammad , ainsi que les derniers albums de Prong, Unleashed, et Napalm Death. Et puis, je l’avoue sans honte, les trois titres du EP ont tourné en boucle. De tous temps j’ai toujours été le premier fan des groupes dans lesquels je chante, et 6:33 n’a pas dérogé à la règle. En termes de lecture, j’étais plongé dans un bouquin sur les serial killers particulièrement mal écrit, et dans un autre sur l’histoire du Docteur Petiot, qui m’a complètement fasciné.



Track by Track :
1- GGG Part One : Order Of The Red Nose
Niko : Je n'avais pas spécialement d'image ou d'histoire en tête pendant sa conception et c'est son côté "clownesque" qui nous a menés vers la trame du EP. Nous n'avions composé que ce morceau quand on s'est posés avec Dietrisch pour écrire les grandes lignes de l’histoire. Nous avons ouvert une petite bouteille et commencé à balancer toutes les âneries qui nous passaient par la tête. Comme beaucoup de personnes je déteste les clowns et Dietrisch a la phobie des nains (véridique) ! Musicalement parlant, contrairement à la deuxième partie, beaucoup de thèmes reviennent tout au long de ce morceau. Il y a énormément de phases "cinématographiques" et une profusion de petits détails ne se révéleront pas à la première écoute. Après l'enregistrement, les guitares avaient vraiment de la gueule par rapport à mes démos (heureusement) mais du coup relayaient les synthés et autres orchestrations au second plan. Or, à mon goût, ce sont ces derniers qui portent en partie cette chanson, et il a donc fallu trouver le juste équilibre entre les guitares « kick ass » et les arrangements/claviers. Je dois être un des rares gratteux à avoir dit à l'ingé son "Euh, tu peux baisser mes guitares, on n’entend pas les synthés".

Arno : Niveau texte, Dietrisch et Niko m’avaient fourni un synopsis plutôt détaillé de l’histoire, mais j’ai préféré écrire les textes. Rythmiquement, il est toujours plus confortable d’avoir préparé soi-même sa propre « sauce » pour que le résultat soit le plus efficace possible. De plus, j’attache énormément d’importance aux sonorités des mots. Dans le cadre d’une histoire un peu « débile » comme celle-ci, on n’a pas besoin de faire de la philo, et donc il n’est pas dérangeant que la forme prenne parfois un peu le pas sur le fond. La meilleure illustration de cette réflexion se trouve dans ce vers extrait de « Order Of The Red Nose » : « Ain’t Gonna catch up for dimes, It makes no sense but it rhymes ». Parfois, une phrase qui ne veut strictement rien dire mais qui sonne « de la mort » aura dix fois plus d’impact qu’une pensée profonde. Jean-Patrick Capdevielle l’avait bien compris lorsqu’il a écrit « Quand t’es dans le désert ».

2 - GGG Part Two : M.I.D.G.E.T.S.
Niko : Pour celui-ci, il a fallu s'en tenir à la trame. Sa conception a été un vrai cauchemar et j'ai pas mal rempli ma corbeille avant de trouver un fil conducteur. On ne savait pas si l'on devait suivre l'ambiance de la première partie ou partir sur quelque chose de complètement différent et je suis resté longtemps bloqué aux 3/4 de son écriture. Un mois avant l'entrée en studio on a commencé à se demander si on en verrait le bout. Finalement, lors des vacances de Noël, je me suis retrouvé "bloqué" dans mon petit home studio d'ado, et le tout a été bouclé en une semaine. J'aime à croire que son coté "Etrange Noël de Monsieur Jack" vient de période où il a été conçu. J'adore plus particulièrement les 4 dernières minutes qui font réellement office de morceau dans le morceau, à tel point que nous nous sommes longtemps demandé si nous devions les séparer. Après 7 minutes d'infos je trouve ces 4 minutes rafraîchissantes et reposantes. Leur côté "evil" a la Townsend me fait marrer, je ne peux pas m’empêcher de voir un Gremlin au volant de sa petite voiture quand je l'écoute. « M.I.D.G.E.T.S. » est beaucoup plus metal et prog que la première partie. Les plans s’enchaînent beaucoup plus, ce qui le rend plus complexe aux premiers abords.
Arno : Lorsque nous avons émis l’idée de bosser ensemble, 6:33 n’avait plus de chanteur mais en cours de gestation du EP, le groupe a recruté Rorschach et j’étais très ennuyé à l’idée qu’il ne participe pas du tout à l’enregistrement. J’avais l’impression de manger dans sa gamelle. J’ai donc souhaité qu’il intervienne sur le EP, et en dernière minute, après que tout soit mis en boîte, il a écrit et ajouté avec talent tout une partie au final du morceau. Je suis vraiment heureux qu’on nous entende tous les deux sur ce titre, ça me paraissait réellement important. Je crois que j’ai pris encore davantage mon pied à enregistrer « M.I.D.G.E.T.S. » que « Order ». Nous étions vraiment immergés dans l’ambiance, c’était la deuxième session d’enregistrement, et je ne m’étais pas autant fait plaisir derrière un micro depuis CinC.

3 - I Like It
Niko : A l’origine, ce titre ne devait pas figurer sur le EP. Il a été écrit bien avant que nous ayons un chanteur. J'avais ce morceau très "Beach Boys", et musicalement je me demandais (comme souvent) si on ne dépassait pas la limite de trop. A cette période je me suis séparé de ma compagne et la première femme que j'ai rencontrée par la suite m'a dit : « Je ne veux pas être un pansement ». Ca m'a tellement marqué que j'ai écrit et chanté moi-même ces paroles traitant ce que l'on ressent lorsque l'on oublie son ex entre les cuisses d'une autre, mais d'une façon décalée et jamais larmoyante. J'ai mis le tout de coté en pensant garder cette chanson pour moi. Et finalement son côté efficace nous a persuadés d'envoyer la démo a Arno, mais je dois dire que je ne savais vraiment pas s'il accepterait de chanter les lignes de quelqu'un d'autre, d’autant que je ne suis pas à proprement parler un chanteur. Finalement il a été plus qu'emballé et je dois dire que sa voix de crooner est magique dessus. Ca sent la fesse mais avec classe ! Question arrangements des voix, nous nous sommes vraiment fait plaisir : il y a énormément de chœurs et de "ouap ouap" bien dégueulasses qui fonctionnent à merveille.

Arno : Ce titre est un tube planétaire ! Je le dis avec d’autant plus de facilité que je n’y suis absolument pour rien. Niko et Dietrisch me l’ont envoyé en me proposant à mi-mot de l’inclure au EP, et il n’y avait rien d’autre à en faire qu’à le chanter ! Les lignes de chant étaient impeccables, quant au texte, il fait partie de ces épisodes que l’on connaît tous un jour ou l’autre. Dès lors, il n’était pas très difficile de se l’approprier. Musicalement, même si bien sûr cela n’a rien à voir, « I Like It » me rappelle l’ambiance qu’il peut y avoir dans « Easy », la reprise des Commodores enregistrée par Faith No More. Une « chanson de charme », en quelque sorte. Les arrangements vocaux, notamment la partie de la chanteuse Sombr I Yahn, qui frôle l’hystérie, m’éclatent toujours autant, même après 748 écoutes. Nous avons prévu de tourner un clip pour ce morceau, et je piaffe déjà d’impatience.
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