Michael Hoffmann (guitare) - ASSASSIN par GARDIAN666 - 2378 lectures
Tout le monde ou presque connaît de nom le Assassin français, mais il n'est pas sûr que son homonyme allemand soit, lui, aussi populaire; alors quoi de mieux qu'une petite discussion avec Michael Hoffmann, un des membres fondateurs d'une machine allemande pas de toute première jeunesse mais qui a encore beaucoup d'énergie et de violence à partager. Thrash 'til death comme y disent !
2011 marque le grand retour de Assassin; parlez-nous de tout ce qui s'est passé depuis 2005 et la sortie de l'album «The Club»...
Michael Hoffmann (guitare): La plupart du temps nous avons eu beaucoup de mal à trouver la section rythmique parfaite. Nous avons commencé avec Atomic Steiff à la batterie, mais il ne correspondait pas trop à Assassin (ndlr: il est mentionné que Steiff a fait partie du groupe de 2002 à 2004). Nous avons testé d'autres gars et puis plus tard nous avons demandé à Frank Nellen, le batteur sur l'album "Interstellar Experience" (1988) s'il voulait à nouveau jouer dans le groupe. Et il a accepté. Ça a été la même chose pour le poste de bassiste, nous avions d'abord Achim (de son vrai nom Joachim Hopf, qui a joué dans le groupe de 2002 à 2005) mais ça n'allait pas non plus. En fait depuis notre réunion (2002), nous avons joué avec 6 bassistes différents et en avons auditionné pas moins d'une vingtaine !
Ensuite, le fait que Frank (Nellen) ait quitté à nouveau le groupe en 2008 a été une grosse surprise pour nous tous. Il nous a dit qu'il voulait consacrer plus de temps à sa vie privée. Nous venions d'enregistrer notre démo et nous avions commencé à négocier avec les maisons de disques lorsque Frank est parti ; nous avons donc dû trouver un autre batteur le plus tôt possible. Et encore une fois, il nous a fallu pas mal d'auditions pour trouver le batteur idéal à Assassin.
Que pensez-vous avec le recul de « The Club » ?
Eh bien, le matériel de "The Club" a été fait en partie par des personnes ayant joué dans le groupe à cette époque et qui aujourd'hui n'y sont plus ; il y a donc beaucoup d'influences différentes sur cet album. Nous avions enregistré une cover de Thin Lizzy, "Thunder and Lightning", et pas mal de titres rapides entre thrash metal et hardcore. Nous nous étions chargés nous-mêmes de la production, sans de véritable budget et nous ne pensions pas vraiment à vouloir faire un « grand» album.
Vous revenez donc avec «Breaking the Silence», un album direct et sans compromis; dans quel état d'esprit étiez-vous au moment de la composition de l'album ? Un peu anxieux, ou plutôt confiants et prêts à tout faire péter ?
Je suppose que cette fois nous étions vraiment à bloc, (rires) ! Tu sais, nous avons aussi écrit quelques trucs plus lents, mais quand nous avons décidé quels titres se retrouveraient sur l'album, nous avons surtout opté pour les titres rapides !
Qu'en est-il des textes ? La religion et la guerre semblent être des thèmes qui vous conviennent...
Robert (Gonnella, chanteur) a beaucoup plus d'inspirations que ces deux thèmes. Il écrit sur tout ce qui l'affecte de manières différentes. Je veux dire, regarde un peu les paroles: la chanson "Breaking the Silence" traite d'un gars qui est pris d'une certaine folie intérieure. La deuxième chanson qui s'appelle "Raise in the Dark", parle du hold'em Poker, mon jeu de cartes préféré. Le 3ème titre "Judas" est lui un hymne empli de haine contre tous les putains de traîtres à travers le monde. «Turf War» elle est à propos de GTA, le jeu vidéo préféré de Robert. Tu peux voir avec ces exemples que Assassin a des inspirations très diverses textuellement.
La pochette aussi est évocatrice... La machine de guerre que l'on voit, c'est un peu vous, non ?
La cover représente la musique de "Breaking the silence» où l'agressivité est le fil conducteur de chaque morceau.
Un mot sur le morceau «I Like Cola» qui clôt l'album de manière totalement décalé... Quelle est l'histoire de ce morceau assez fun et très speed ?
A l'époque du «tape-trading», nous avions obtenu cette cassette appelée "Antichrist". Elle était composée de deux chansons et l'une d'elles était «I Like Cola». Nous n'avons pas arrêter d'écouter cette chanson pendant des semaines et des semaines. J'ai même enregistré une cassette avec un côté complet comprenant seulement cette chanson ! Plus tard nous avons découvert que ce morceau était à l'origine celui d'un groupe de hardcore japonais appelé "Outo" et quand nous avons joué des concerts l'an dernier au Japon nous avons pensé que c'était une bonne idée de jouer ce vieux classique pour le public japonais. C'est là qu'arrivé en studio nous avons pensé à l'enregistrer.
Présente-nous vos recrues récentes, Björn Sondermann (batterie) et Joachim Kremer (basse) qui ont intégré le groupe en 2009...
Comme je l'ai dit au début nous avons testé beaucoup de batteurs et de bassistes après la sortie de "The Club". L'un d'eux, un dénommé Joachim (Kremer) est venu répéter avec nous; là il nous a sorti un putain de son de basse heavy au lieu de simplement suivre la guitare et nous a dit: «J'ai capté la plupart de vos morceaux, nous pouvons commencer de nouvelles choses !» Nous avons vraiment été impressionnés ! Après le premier titre répété, nous savions tous que nous avions enfin trouvé notre bassiste. Ce mec joue parfaitement et il est assez fou pour rivaliser avec le reste du groupe.
Pour ce qui est de notre nouveau batteur, nous l'appelons "Burn" non seulement parce que ça ressemble à son vrai nom Björn (Sondermann), mais surtout parce qu'il «brûle» beaucoup d'alcool lorsque nous sommes sur la route (rires) !
Sérieusement, ce gars est un batteur monstrueux !
Ce que je trouve super, c'est que malgré une carrière un peu «chaotique», vous réussissez à revenir de très belle manière. Et pourtant, ce n'était pas gagné, le groupe étant dans un relatif anonymat depuis quelques années... Est-ce que la signature chez SPV vous a motivés à revenir plus fort que jamais ?
Non. En réalité, nous avions écrit l'intégralité du nouvel album avant de signer avec SPV. C'est grâce à nos nouveaux morceaux que SPV nous a signés.
Comme je l'ai déjà dit, ce nouvel album est direct: les guitares sont agressives, la batterie est un pur matraquage, et la voix de Robert Gonnella est hargneuse; on peut dire que vous portez bien votre nom... d'ailleurs, d'où vous est venu ce patronyme «Assassin» ?
(rires) merci ! C'est cool d'entendre des gens penser la même chose que nous pour cet album. L'origine du nom "Assassin" est assez facile à trouver sur Internet. Pour résumer, un mec appelé Hassan donnait de l'herbe à des gens et leur trouvait une place dans une luxueuse maison remplie de putes. Le gars en question leur laissait penser que c'était là le paradis et plus tard, après l'orgie, il leur disait que si ils tuaient des gens pour lui, il serait en mesure de leur fournir ce paradis tous les jours juste pour eux. Ils acceptèrent et l'appelèrent quelque chose comme "Hashashin" qui est le mot arabe pour dire "Hasheaters" (littéralement les consommateurs de haschich). Hassan a principalement utilisé ces gars-là pour assassiner des hommes politiques et se faire de l'argent, bien sûr. Plus tard, le mot «Hashashin" a changé en "Assassin" et ce terme est encore utilisé pour désigner un meurtre politique. (NDLR : toute cette histoire semble provenir de faits réels du XIème et XIIème siècle au Moyen-Orient, le Hassan en question fonda la secte des assassins, connue sous le nom de Nizârites).
Est-ce qu'une tournée européenne et des dates en France sont prévues dans un futur plus ou moins proche ?
Oui, nous travaillons avec Crush Concerts (promoteur allemand) pour pouvoir jouer autant que possible. J'espère qu'il y aura des concerts en France, aussi. Je sais que nous allons certainement jouer en Belgique, ce qui n'est pas trop loin...
Tu le sais peut-être, il existe un groupe de rap français qui s'appelle Assassin. Le groupe existe depuis 1985. Est-ce que tu le connais, car de France, quand on évoque Assassin, c'est plus souvent ce groupe qui ressort...
Je le connais juste de nom (rires). Tu sais, il y a beaucoup de groupes qui s'appellent "Assassin" (Metal-Archives en dénombre pas moins de 8 !), mais nous sommes certainement les premiers à avoir utilisé ce patronyme. Oh, et nous sommes le "Assassin" le plus rapide aussi !
Souvent, quand on compare la France et l'Allemagne, pour le thrash et le heavy metal, on dit que l'Allemagne a une scène plus réputée et reconnue. Toi d'Allemagne est-ce que tu connais un peu la scène française ?
Le premier nom qui me vient à l'esprit c'est "Trust", mais il y avait d'autres bons groupes comme "Sortilège". Je me souviens aussi vaguement d'un groupe de thrash français, mais je n'arrive plus à retrouver le nom...
Apprécies-tu des groupes de thrash metal “récents” (Fueled by Fire, Havok, Evile...)? Ou bien en terme de thrash metal, tu préfères des groupes plus anciens, un peu de ton époque ? Et d'ailleurs que penses-tu de tous ces jeunes groupes de thrash ? Ils reprennent le flambeau ou ce sont juste des “copieurs” ?
Eh bien, je ne connais pas ces groupes, mais je pense qu'il faut avoir un certain état d'esprit pour aimer le thrash metal. Tu ne peux pas vraiment copier d'autres groupes, et de toute façon il y aura toujours une certaine quantité de thrasheurs sur Terre !
Pour finir, je te laisse le mot de la fin, si tu as un message à faire passer aux lecteurs de VS-Webizne...
Yeah! Thrash will never die just like Fortuna Düsseldorf !