Kinky, Dietrisch, Nicko - 6 : 33 par PAMALACH - 2512 lectures
Si beaucoup de groupes font du "Psycho Core" peu arrivent à faire des morceaux originaux, crédibles et efficaces. Mais il est peut-être l'heure pour 6 : 33 de passer à la postérité ? Rencontre avec de dangereux individus masqués.


Salut les 6 : 33 ! Pouvez-vous faire une petite présentation du groupe aux lecteur de VS ?
Dietrisch : La création du projet remonte à 2008, à l'initiative de Nicko, Sad et Kinky. A la base, 6:33 devait rester un simple projet studio mené en parallèle de nos activités dans d'autres groupes parisiens. Suite à l'arrivée de Mr. Z et moi-même aux synthés (oui, deux synthés !), 6:33 est devenu une entité à part entière.


Que signifie votre nom étrange : 6 : 33 ?
Nicko : C'est lors d'une soirée très arrosée, entre deux Ferrero Rocher et à très précisément 6h33, que nous avons décidé de créer le projet. L'alcool et les Mon Chéri aidant, le nom nous paraissait original…le lendemain, beaucoup moins (rires).


Vous pratiquez un "Open Metal" plutôt riche d'influences et d'envies d'aller vers des horizons nouveaux. Trouvez-vous le metal "ordinaire" ennuyeux pour avoir fait de votre premier album, "Orphans of Goods Manners", quelque chose d'aussi barré ?
Kinky : Non pas du tout, on écoute beaucoup de metal dit « ordinaire » et cela fait évidemment partie de nos influences. Notre musique est une compilation de tout ce que l'on aime écouter dans le metal et dans la musique au sens large, avec une approche très burlesque.
Comme si le lyrisme de QUEEN rencontrait le second degré d'un MR BUNGLE et la folie d'un DEVIN TOWNSEND. Oh, la belle phrase d'accroche, on va en parler au label.
 
Nicko : On a vraiment poussé le second degré à fond sur certains morceaux, quitte à sortir complètement des codes du metal. Etant donné que l'on joue tous dans des groupes de metal plus « classiques » à côté, on avait vraiment envie de faire de ce projet un gigantesque pot-pourri, dans lequel il n'y aurait aucune limite.


Vous avez tous des pseudos, vous portez des masques sur scène et sur les photos promotionnelles du groupe. En quoi porter des masques apporte quelque chose à votre univers ?
Kinky : Les masques sont à l'origine un petit pied-de-nez fait aux groupes ultra-violents. Je pense que ça nous donne un aspect un peu festif pour certains et inquiétant pour d'autres. Peut-être qu'un jour ils tomberont, on verra. Pour l'instant on se marre bien dans cet univers.

Nicko : On n'a pas vraiment cherché à se prendre au sérieux avec ces masques et ces pseudos, finalement ça nous permet d'accentuer le côté délirant. On peut se permettre beaucoup plus de choses sur scène dans ces conditions, c'est une approche différente. Et il y a bien évidemment un petit clin d'œil aux débuts de MR BUNGLE, qui est une grosse influence pour le groupe.


Corey Taylor avait dit que "Jouer avec un masque sur scène est une expérience qui est très désagréable. On a trop chaud et on se sent vraiment enfermé". Vous êtes d'accord avec lui ?
Kinky : Tout à fait d'accord, et surtout au niveau du chant, car ça bouscule tous les automatismes de respiration, on a parfois de bons vertiges.
 
Nicko : Lors de nos premiers concerts, je portais un masque qui collait terriblement au visage et qui s'avérait vraiment étouffant. Le stress et la chaleur aidant j'ai failli tourner de l'œil pendant tout le début du set. J'ai aussi appris à mes dépends que consommer de la bière entre chaque morceau s'avérait beaucoup plus compliqué !
 
Dietrisch : Il s'en était foutu partout le pauvre ! Les masques sur scène, c'est un coup à prendre, j'ai l'impression qu'on les subit moins qu'au début. Le plus à plaindre, c'est quand même Mr. Z, qui porte un masque de gland (pardon pour lui !) avec le minimum syndical pour voir et respirer, trois misérables petites fentes. Et la matière est tellement désagréable qu'il porte une cagoule en dessous. On travaille en ce moment sur un petit système à la RAMMSTEIN pour qu'il puisse déshydrater la foule…
 


Il y a de nombreux groupes qui ont joué avec le visage masqué ou maquillé (GWAR, KISS, les Blackeux, MUDVAYNE etc.). Y en a-t-il un qui vous a plus particulièrement influencé ou dont vous vous sentez plus proche ?
Nicko : En fait, à aucun moment on n'a cherché à faire de 6:33 un « groupe à masques », on essaye de ne pas en faire notre argument visuel principal. Il faut plutôt voir ça comme un sale gosse qui se planque pour chanter des conneries. On ne critique pas du tout les groupes que tu cites, mais on pense que l'approche est différente. Tu remarqueras qu'on ne voit nulle part nos têtes (enfin nos masques) sur la pochette de l'album. On voudrait que les gens s'intéressent à notre musique avant tout !


Sur scène, vous vous produisez sans batteur, pourquoi ce choix original ?
Dietrisch : Ca nous permet de garder une certaine froideur dans le son, étant donné qu'on essaye de mettre en avant un bon côté électronique, et ce même dans les parties metal. Du coup, on peut bien se lâcher sur la programmation des parties batteries qui ne sont pas toujours (et ne se veulent pas) réalistes, ni au niveau du jeu, ni au niveau des sons.
 
Nicko : Et on a voulu faire mieux que KYLESA.
 


Pouvez-vous nous parler un peu de vos influences ?
Kinky : On peut parler de Mr Bungle et Patton en général, SYL et Devin Townsend pour le côté expérimental et barré. Dillinger Escape Plan pour les parties plus syncopées et PRODIGY pour le petit plus periglioni électronique.
 
Dietrisch : Disons que c'est la partie émergée de l'icerberg, qui apparaît sûrement clairement à l'écoute de notre musique.


Vous avez deux invités de choix sur cet album Guillaume Bideau (One Way Mirror) et Arno Strobl (Carnival In Coal). Comment s'est passé la rencontre avec eux et comment les avez-vous convaincus de venir poser sur votre skeud ?
Nicko : On s'est dit qu'on vendrait plus d'albums et Hetfield était occupé avec les alcooliques anonymes. C'était logique de proposer à Arno de participer, Carnival in Coal étant véritablement une référence française dans le style. Guillaume Bideau a, quant à lui, le chic pour trouver des lignes de chant bien accrocheuses et ça nous paraissait une bonne option également.
On leur a envoyé les textes, et ils ont tous les deux été bien bottés par le morceau qu'on leur a proposé, qui est d'ailleurs le plus décalé et le moins « metal » de l'album. On a tenu à leur laisser carte blanche sur les lignes de chant et les arrangements de leurs parties. Ils ont tout de suite su s'approprier les morceaux et, pour l'un comme pour l'autre, le premier jet a été le bon.


Vous avez un clip pour votre morceau "Berreta". On pense en le regardant à des films comme "Massacre à la tronçonneuse" ou "Vendredi 13". Est-ce que le cinéma d'horreur est une grosse influence pour vous ?
Kinky : On a cherché à faire entrer le spectateur dans un délire entre horreur pure et cinéma à sensation. C'était vraiment important pour nous de faire la passerelle entre l'atmosphère de ce titre et les films d'horreur à la "Vendredi 13", "La Maison des Mille Morts", etc.
 
Nicko : On a voulu mettre en avant le côté un peu kitsch de ces films et des séries Z, et ça a été assez marrant d'imiter ces codes lors du tournage. Deux blondes, du faux sang, un slasher, et roulez jeunesse.


Je vais vous filer une liste de groupe qui font du "barré" comme vous. Est-ce que vous pouvez me dire à chaque fois ce qu'ils ont d'original dans leur folie ? PSYKUP ?
Kinky : La fraîcheur et l'aspect déstructuré des compos. Un très bon groupe.


PRIMUS ?
Dietrisch : Le génie de Les Claypool, sa voix, son jeu de basse suffisent à faire de ce groupe un gros OVNI incontournable.


Devin Townsend ?
Kinky : Un univers, une démesure, une originalité poussée à l'extrême dans chacun de ses opus.

Nicko : Dans ma vie, j'ai eu un « avant » et un « après » "Infinity" !
 


Sleepytime Gorilla Museum ?
Kinky : Connais pas trop, juste vu sur scène. A l'époque j'avais trouvé ça marrant !


Fantomas ?
Nicko : Autant, j'adore « The Director's Cut », autant j'ai un peu plus de mal avec le côté bruitiste des autres albums. C'est du Mike Patton, tout est dit !


System Of A Down ?
Kinky : De l'énergie, de la folie, la frontière entre le complexe et le easy listening.


Merci les 6 33. Le mot de la fin est pour vous.
Kinky : Venez nous voir en live ! Et surtout Lille champion de foot cette année !

Dietrisch : Qu'est-ce que tu veux dire après ça… Merci à toi et à VS de nous accorder un peu de visibilité. See you folks !


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