Johann et Olavi - AMON AMARTH par BOZKILLER - 3549 lectures
J'ai eu l'opportunité d'une interview face à face de Johann et Olavi lors de l'avant-première de l'album il y a quelques semaines. Voici le compte rendu de cet entretien, réalisé donc après une seule écoute de l'album. On va donc se concentrer sur des aspects plus génériques autour du groupe, que sur "Surtur Rising".


Une première question sur votre processus de composition. Comment procédez-vous à l'écriture des titres, comment les validez-vous entre vous? Êtes-vous dans un mode 'urgence' à passer jours et nuits sur les compos, ou êtes-vous maintenant dans un processus plus posé?



Olavi : C'est toujours un dur travail avant que les riffs n'arrivent dans la salle de répétition! Pour moi personnellement, je peux travailler sur des idées de riffs pendant des semaines et des semaines sans obtenir le résultat que je recherche. Je vais me coucher avec le riff en tête, quand je conduis je le chantonne et le travaille et je réfléchis à comment il va s'articuler dans une chanson, ou comment je vais pouvoir l'harmoniser, etc. Pour un même riff, je dois avoir une centaine de versions différentes.
Maintenant quand le riff est prêt pour la salle de répètes, alors il est prêt! Il n'y a plus qu'à l'arranger entre nous, mais, il est prêt!



Donc cela signifie que de ton côté et avec Johan Soderberg (2nd guitariste) vous avez fait tout le travail de composition avant de le proposer au reste du groupe. Puis alors vous travaillez ces idées ensemble pour arriver au résultat final?
Olavi : Oui, les riffs sont prêts, mais alors tu as tout le travail d'arrangements, et ça c'est une toute autre histoire.

Johann : C'est la même chose pour les paroles. Tu as tes idées, les histoires que tu veux raconter, et après cela doit être travaillé pour passer avec la musique. Donc là aussi il y a plein d'essais, de phrases, d'intonations, de mots... et on essaye de faire passer le tout, jusqu'à ce que ça marche.
Cela prend du temps c'est certain, mais dès que les bases du morceau sont posées, alors ça s'enchaîne très vite.


Comment savez-vous que vous arrivez à la bonne ambiance dans le titre, ou à celle désirée/recherchée?
Johann : J'écris les paroles en fonction de la musique, donc généralement toute l'ambiance recherchée est déjà là. Il arrive plus rarement que j'aie l'idée de paroles avant la musique, alors on procède dans l'autre sens, le processus fonctionnant très bien dans les deux cas.
Mais il est effectivement très important de suivre l'humeur du titre, on peut être épique, super violent... mais cela ne marche qu'avec les paroles associées! Et tout ça ne marche qu'avec le bon feeling. C'est lui qui au final fait que toutes les briques vont bien se positionner pour un morceau.

Jouez-vous sur des éléments particuliers pour rendre une ambiance particulière dans un titre (tristesse, bravoure...)? Est-ce qu'un rythme particulier va jouer sur le résultat? Par exemple, est-ce que jouer à 119 BPM peut donner plus de force que la même chose jouée à 120 BPM?
Olavi : Pour une variation aussi faible (de 120 à 119), non ça ne se sentira pas. Mais en revanche oui clairement le tempo est super important! Sur le nouvel album je crois que c'est 'Slaves of Fear' que nous avions écrit à 50 ou 60 BPM plus lentement. Ça fait donc une sacrée différence par rapport à ce qu'il y a sur le disque. Mais on a fait un premier essai, puis on a accéléré le tempo, et encore et encore.
Donc oui pour certains titre cela va aider d'augmenter un peu. Mais 1 ou 2 BPM ne seront pas suffisants pour faire une vraie différence. 4 ou 5 BPM vont en revanche déjà produire une grosse différence.


Quel est votre lot habituel de journée de travail ?


Johann : C'est très simple: on arrive pour 10h à la salle de répète, et on repète jusqu'à 16h, avec un break pour midi. On essaye différentes idées, on met les titres en place...

Olavi : on enregistre énormément de démos... Et ce 5 jours par semaine. Donc on est assez proche d'une vie de bureau ;)

Alors comment se passe cette vie 'commune', vous êtes sans arrêt ensemble en répètes, puis sur la route? Comment assurez-vous les inévitables frictions inhérentes à la vie de groupe?
Olavi : Non, il n'y a pas de frictions. Il y a bien sûr des divergences d'opinions. Dans tous les cas, on vote. Si trois aiment et deux n'aiment pas alors les trois gagnent. En fait on vote sur à peut près tout :) sauf si tout le monde est d'accord. Mais je crois que la force du groupe réside ici, dans le fait que tout le monde est impliqué et peut donc apporter son avis et influencer le song writting.

Johann : Chacun fait partie du processus créatif.

Olavi : Mais surtout je crois que si l'on réussit à vivre et s'entendre en étant impliqués comme cela c'est surtout parce que nous sommes toujours amis! On partage tout équitablement, notamment l'argent. Donc on n'a pas à se fritter pour l'argent. On ne déconne pas avec les copines des autres...

Johann : (interrompant Olavi) Du moins sexuellement ;)

Olavi : Donc on n'a pas à se battre pour ça! On est plutôt à se battre ensemble contre le reste du monde!



Parlons du nouvel album maintenant. Quel est le concept qui domine ce nouvel album? Quelles en sont les "surprises"? Y a-t-il de nouveaux guests prestigieux?
Johann : Il n'y a pas de concept particulier au travers de l'intégralité de l'album, mais il y en a un concernant un titre de l'album et bien sûr la pochette, il s'agit de l'histoire de Surtur et de la bataille de la fin du monde et du Ragnarok. On voulait faire un titre sur le personnage de Surtur, et on a découvert qu'il était un des personnages plutôt intéressants de la mythologie scandinave, très puissant, et qu'à ce titre il méritait son propre titre. Donc on est partis de ça puis finalement on a fait un titre et cette pochette. Mais derrière on a essayé de faire un effet miroir avec sa thématique. D'un côté on a 'Destroyer of the Universe', où l'on a l'histoire racontée de son point de vue. Et de l'autre, on a "The Last Stand of Freye", qui est beaucoup plus épique et mélancolique, mais c'est la même histoire du point de vue de Freye. Ce sont donc les deux seuls titres qui sont effectivement liés au thème de Surtur.

Olavi : Concernant les surprises de l'album, non il n'y a pas de 'surprise' particulière. On a un ensemble orchestral (violons et violoncelles), qui apparait principalement sur le dernier titre, mais aussi sur quatre ou cinq autres titres, mais plus dans le background. On a essayé d'épicer un peu les choses. Mais cette fois-ci on n'a pas fait appel à des guests prestigieux. On le refera peut-être une autre fois.


Quelques questions 'marketing' : AMON AMARTH a désormais un style bien à lui, bien maîtrisé, et d'une certaine manière sans surprise, comme le démontre ce nouvel opus. Alors comment gagner de nouveaux fans, et comment ne pas en perdre?
Olavi : Oui, on entend cette remarque que l'on fait 'toujours la même chose'. Mais d'un autre côté, on est ici parce que on est consistant. On n'a jamais essayé de faire autre chose, ou de le faire différemment. Si on a du succès c'est parce que l'on fait du AMON AMARTH, et rien d'autre.

Johann : Je crois que depuis le début on réussit à faire ce que l'on a toujours voulu faire.

Olavi : Au tout début, on était 'nouveaux'. Mais depuis on essaye juste de faire de meilleures chansons.

Johann : On essaye toujours de s'améliorer, mais on sait aussi comment nos chansons doivent sonner. On fait ce que l'on a toujours voulu faire. Donc oui c'est vrai dans un certain sens que l'on fait des titres qui se ressemblent. Mais c'est notre marque de fabrique. J'argumenterais en disant que la plupart des gens seraient déçus si on changeait de direction.

Olavi : Ce serait marrant qu'une seule fois, peut-être le prochain album, on fasse quelque chose de vraiment complètement différent. Et alors tout le monde sera en colère :) Alors on pourra continuer à faire ce qu'on aime sans avoir personne pour se plaindre !

Johann : On essaye avec chaque nouvel album d'apporter un nouvel angle d'attaque, mais nos bases seront toujours là. C'est ce qu'on a fait avec 'Twilight...' notamment avec l'apport des invités. Mais effectivement la plupart des gens seraient mécontents si on changeait notre recette de base.


Savez-vous dans quels pays vous rencontrez le plus de succès (en tant que vente ou en popularité)?
Olavi : L'Allemagne est clairement un des pays où l'on est très bien accueilli, mais cela vient du fait que l'on a commencé à tourner intensivement là-bas à nos débuts. Après je crois que l'on est reçu de manière assez homogène partout. Que ce soit au Royaume-Uni, en Amérique Latine, on remplit des salles de même capacité. Donc je dirais qu'on est à peu près au même niveau partout. C'est quelque chose pour laquelle nous avons énormément travaillé. Nous avons beaucoup tourné dans des pays où l'on ne vendait pas, car après beaucoup de concerts, ça finit par payer.


On arrive à la fin de cette interview. Merci beaucoup, ce fut un vrai plaisir de vous rencontrer et je vous souhaite un beau succès avec ce nouvel album.
Johann : Merci à toi!


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