- KILLER FEST 2006 par SHEB ET TONTON - 2931 lectures
les 15 et 16 avril 2006 - Chaulnes



Le KILLER FEST est devenu pour moi un rendez-vous incontournable depuis l'an dernier. Si le public n'est pas toujours vraiment au rendez-vous, la qualité de l'affiche justifie toujours le déplacement d'autant qu'une nuit dans un petit hôtel de la ville et un repas dans une ville voisine le dimanche midi s'ajoutent au charme du week-end. (Sheb)


Encore vierge de tout Killer Fest, c'est en ce week end pascal que je découvrais cette sémillante bourgade picarde dotée, en ces deux jours, d'une grisaille propice à la neurasthénie ou au suicide collectif. Qu'importe, la programmation du Killer 2006 promettait de mettre de l'animation dans cette austérité ambiante. (Tonton)



Les hostilités prévues à 14H débutent avec un peu de retard, ce qui nous permet de faire le tour du site histoire de constater que la bouffe est désormais servie à l'extérieur et qu'une grande tente où ont été disposées des tables et des chaises est venue s'ajouter au site. Voilà qui est salutaire pour un fest où la sortie du site est interdite. (Sheb)


Le temps de rentrer et INSECTS à déjà envahi la scène. Pour débuter un fest, j'ai tout de même vu mieux que ce groupe de thrashcore picard qui à la particularité d'avoir trois chanteurs. On se demande ailleurs quel est l'intérêt de chanter à trois voire même quatre quand le guitariste s'en mêle si c'est pour arriver à un résultat inférieur à ce qu'un tchèque ferait à lui seul. Musicalement on n'est pas vraiment non plus à la fête et on se surprend vite à regarder sa montre et à lancer des regards affligés à ses voisins. Après une interminable demie-heure le groupe quitte enfin la scène et laisse la place à un autre groupe issu de la scène local: ALTERED BEAST. (Sheb)



Changement de style mais pas complètement de musiciens puisqu'au moins un des gars de INSECTS fait partie de ALTERED BEAST. Cette fois c'est du bon gros hard rock bien burné auquel on a droit. Ca passe un peu mieux que INSECTS mais ça n'est toujours pas ma tasse de thé. (Sheb)


Enchaînons avec VAKARM dont l'album sera une des prochaines sorties du label lillois Great Dane. Je ne connaissais pas du tout ce groupe qui évolue dans un death assez brutal et pas très original. Là aussi on retrouve un membre du groupe précédent. (Sheb)


Histoire de ne pas changer c'est encore un groupe picard qui arrive ensuite. Il s'agit cette fois de ASHURA que j'avais déjà eu l'occasion de voir l'an dernier à la Lune des Pirates d'Amiens en première partie de BENIGHTED. Le groupe qui donne dans un death metal plutôt brutal et efficace mais relativement banal à son lot de supporters. La salle est plutôt bien garnie durant son set. Une fois de plus je ne suis pas emballé par ce que je vois et entends et je commence vraiment à trouver le temps long. Heureusement pour moi voici qu'arrive DROWNING et par la même occasion Tonton pour vous parler de ce groupe. (Sheb)



Pas facile de passer derrière un groupe comme ASHURA qui joue à domicile. Lorsque DROWNING attaque les premiers accords de son set, on sait déjà qu'on va prendre du lourd dans les oreilles. Les Parisiens, malgré des problèmes de son persistant, vont assener à l'auditoire une série de gifles laissant les spectateurs pantois. Les progrès de Fred qui assure le chant live de DROWNING n'ont rien d'anecdotiques. Son timbre, désormais plus profond, n'égale pas encore celui de Ridwan mais les résultats sont là.
Ce concert au Killer Fest est également l'occasion pour moi de découvrir le guitariste remplaçant de Reggie, Fack, co-organisateur du Killer et doté d'un don d'ubiquité (ce type était partout, je suis certain qu'il a un jumeau caché). Avec un set aussi brutal que son dernier album, il va sans dire que DROWNING ne gardera plus longtemps son statut d'outsider de la scène française. Monstrueux ! (Tonton)



Et voilà bientôt le groupe de toutes les polémiques dans les commentaires de VS. J'ai nommé DESTINITY. Inutile de préciser que je ne suis pas un grand fan du groupe mais quand une formation se sort les doigts comme ça a été le cas de ce quintet pendant les deux dernières années passées, ça mérite des encouragements. Avec un claviériste, de retour à la batterie depuis septembre, bien aux fraises pendant le set et des samples qui ont du mal à se faire entendre, l'affaire n'est pas gagnée. Pourtant DESTINITY va assurer sa participation avec un enthousiasme communicatif. Le chanteur dispose d'un bon charisme et le « délicieux » bassiste/playboy (rayez le mot inutile) de DECENT qui a rejoint les Lyonnais assure des backing vocals bien brutaux. Il manque toutefois au groupe un petit quelque chose pour gommer cette vague impression de préfabriqué qui persiste dans ma vieille caboche. Y'a encore du boulot mais au final ça devrait le faire grave ! (Tonton)



C'est le moment d'accueillir les p'tits gars de Zug avec les Helvètes de CATARACT qui vont ruer sévèrement dans les brancards. Avec un Métalcore taillé sur mesure pour la scène, CATARACT donne une véritable leçon sur le meilleur moyen de tuer sans sommation. Le groupe est en place et nous plaque ses titres avec la délicatesse de notre bonne vieille Maïté, génocidant l'anguille à grands coups de couteau/batte. Le chanteur, d'aspect plutôt bonhomme, qui s'exprime dans un français quasi-parfait, connaît son affaire pour motiver un public qui commence un peu à fatiguer (en fait ce dernier se réserve pour CARNIVAL IN COAL mais ça, on ne le sait pas encore à ce moment de la journée). CATARACT un groupe à voir, à revoir et à re-revoir… (Tonton)







Arrive ensuite ce que l'on ne peut que considérer que comme l'événement du week-end, à savoir le tout premier concert de CARNIVAL IN COAL. Après trois albums plus déjantés les uns que les autres, ce duo de frappadingues s'est enfin décidé à franchir le pas et à faire passer l'épreuve de la scène à certains de ces titres. Pour cela Arno et Axl se sont entourés du guitariste de MALADAPTIVE et de trois des membres de WORMFOOD, une autre formation bien déjantée dont l'esprit et l'humour correspondent bien à celui de CARNIVAL IN COAL. Le set débute par "Entrez le carnaval" et "Fuckable", ensuite les tubes s'enchaînant sans temps mort. "Yes ! We Have No Bananas", "Right Click... Save As...", "Got Raped", "Satanic Disaster", "Dressed Like Pazuzu" annoncé par l"hilarant jeu de mots "zouzou ou pazuzu ?". Le groupe manque bien sûr un peu d'assurances et de repères mais le niveau technique des musiciens compense largement ces petites carences. Arno, dont j'avais déjà pu apprécier les qualités au sein de TRIDUS ELASTICUS nous prouve qu'il est vraiment un chanteur exceptionnel. Le set se poursuit avec "Ohlala" "Don't Be Happy, Worry", "Cartilage Holocaust", "She-Male Whoregasm" avant de se terminer sur la reprise du "Maniac" extrait de la B.O de "Flashdance" (et accessoirement de leur album "French cancan"). A revoir au VS-Fest. (Sheb)

Une fois n'est pas coutume, il fallait bien deux avis pour saluer l'événement de la journée avec ce premier set de CARNIVAL IN COAL. Avec seulement six répet dans les pattes et l'aide de quelques zicos du cru (voir plus haut), le duo français va relever le challenge de porter à la scène leurs délires discographiques. Pas étonnant qu'Arno soit tendu comme un string lorsqu'il entre en scène mais bien vite leur set prend les allures d'un scénario idyllique. Le public est venu nombreux pour encourager ses enfants du pays et lorsque les bruitages divers passent mal dans les enceintes, c'est une horde de fans qui s'en charge à capela. L'humour et le talent de CARNIVAL IN COAL font le reste. Arno s'abandonne totalement face à cet auditoire déjà conquis et son trac semble un lointain souvenir au bout d'une paire de titres. Avec des conditions sonores meilleures (en tout cas on l'espère) et quelques répets de plus, la performance et CARNIVAL IN COAL au VS Fest devrait marquer indélébilement les mémoires quant à celle du Killer fest, elle restera tout simplement mémorable. « Oh la la » ! (Tonton)



C'est devant un public qui s'est tristement rétrécis que DISMEMBER va clore cette première journée de Festival. Le groupe suédois clouté qui est de retour avec un nouvel album excellent (je me suis même fendu d'une interview pour vous, mes chéris) donne, ce soir là, l'unique date française de sa tournée européenne. En bons vétérans du death métal, DISMEMBER va répondre aux attentes de ses fans avec un show plein d'entrain et de professionnalisme. Outre quelques titres de leur dernière rondelle, DISMEMBER va nous prodiguer quelques classiques du cru tel « Casket Garden » ou « Skin her alive ». Il se dégage un plaisir non dissimulé du set de DISMEMBER qui prodigue son death swedish avec la même générosité depuis maintenant vingt ans. Je comprends parfaitement qu'un groupe comme celui-ci passe totalement au-dessus de la tronche d'un public jeune qui n'a eu une éducation musicale en conséquence mais bordel, qu'est-ce que c'était bon !!!(Tonton)



La première journée s'achève. On en retiendra des groupes, tous contents d'être là malgré des problèmes de son persistant et un volume souvent trop fort. La journée du lendemain sera encore plus intense et c'est donc vers un repos mérité que se replient les festivaliers. (Tonton)





2eme jour

Comme la veille les portes s'ouvrent avec un peu de retard. Ca n'empêche pas DISGUST de débuter son set devant un parterre des plus restreints. En débit de 15 années d'existence, je n'avais jamais eu l'occasion de voir ce groupe lillois sur scène. C'est désormais chose faite et il faut bien avouer que l'attente en valait la peine. Le fait de jouer en premier à au moins eu le mérite de permettre au groupe d'avoir un son tout simplement énorme et parfaitement clair. Le public présent à donc pu apprécier son brutal death à la sauce US, carré et technique qui ne révolutionne rien mais est exécuté parfaitement. Le groupe aura même les honneurs d'un rappel, pas évident à une telle heure et devant un public aussi clairsemé. (Sheb)


On continue avec STRONGHOLD un groupe de deathcore qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, j'étais sans doute trop occupé à fouiller dans les bacs à CD... Vient ensuite KRAGENS, groupe de heavy/thrash bien énervé que je connaissais jusque là uniquement de nom. Composé par des vieux briscards du metal français, notamment Cédric Sellier (Strutters, Thorium) et Renaud Espeche (Demon eyes, Lynx), le groupe est solide, puissant et efficace. Puisant dans ces deux albums, "Dying in a desert" et "Seeds of pain" sortis chez Thundering Records respectivement en 2004 et 2005 le groupe a assuré un show intéressant que j'ai apprécié en dépit d'un style qui n'est a priori pas celui que je préfère. (Sheb)



Arrive ensuite un des groupes (avec les têtes d'affiches et CARNIVAL IN COAL) que j'attendais le plus: WORMFOOD. Pantalons noirs et chemisettes claires, les cinq gars de WORMFOOD ont sorti leur habit de lumière. Le groupe qui jouait tôt n'avait que peu de temps pour poser ses ambiances particulières et faire passer son humour grinçant. C'était le premier concert de WORMFOOD auquel j'assistais et je n'ai donc pas d'autre point de repère auquel me référer mais je dois avouer être un peu resté sur ma faim et avoir eu du mal à rentrer dans le set d'autant que celui-ci fût très court à cause de contraintes horaires implacables. Je m'attendais à plus de folie. Le groupe n'avait d'ailleurs pas l'air satisfait de sa prestation vu comment El Worm, le chanteur a rapidement quitté la scène à la fin du set. A revoir, également au VS-Fest. (Sheb)



Avec un unique album auto-produit et très confidentiel, on pourrait se demander pourquoi les Israéliens de WHORECORE étaient aussi haut perchés dans l'affiche. Qu'à cela ne tienne, les voilà sur scène pour 40 minutes de grindcore décapant. Si WHORECORE semble content de faire parti de l'affiche du Killer Fest, ses membres n'affichent pas une aisance totale et en particulier le chanteur qui, du fait du désistement de son hirsute alter ego, se retrouve seul à assurer toutes les parties de chant. Mes impressions resteront donc mitigées face à un groupe indiscutablement intéressant mais qui n'était pas à son avantage en cette pluvieuse après-midi. (Tonton)





La tension monte de plusieurs crans avec LENG T'CHE et son potentiel qui n'en fini pas de grandir. C'est la première prestation en France de Boris, également chanteur de SUPPOSITORY, qui va faire une forte impression en assurant le spectacle par la puissance de son organe (je vous vois venir bande de vicieux) et l'abondance de ses grimaces. Le gang belge a décidément bien évolué depuis ses débuts mais sa brutale efficacité scénique reste son atout majeur. Le grind de LENG T'CHE va littéralement annihiler le public de Chaulnes. Le son est énorme et l'approche très rock'n'roll du groupe donne à leur performance un groove sérieusement fourni de la braguette. Pendant les quelques 40 minutes de son set LENG T'CHE va mettre tout le monde d'accord et convertir une nouvelle pléiade de fans à sa cause. Prévisible mais trop bon pour que ça soit routinier. (Tonton)



Dernière formation picarde de ce week-end de tueur, YYRKOON qui revient en force ces jours-ci avec un cinquième album. Inutile de revenir sur les capacités scéniques du groupe, toutes périodes musicales confondu mais il semblerait que le quatuor soit plus énervé que jamais avec des albums chaque fois plus belliqueux. C'est un peu la même chose pour leurs concerts toujours riche en feeling où se distille parfaitement les harmonies comme les coups de massues sauf qu'en ce dimanche de paques, les harmonies n'arriveront pas à surmonter la bouillie sonore qui poursuivra le groupe pendant une majeure partie de son show. Si encore le son n'avait pas été aussi fort on aurait pu comprendre quelque chose et je ne parle pas des lights stroboscopiques, véritable agression pour les rétines. Espérons qu'ils seront plus à leur avantage pendant leur tournée avec NILE. (Tonton)

Remplaçants DEW SCENTED au pied levé, DEADSOIL est la co-tête d'affiche de ce dimanche soir. Est-ce la fatigue accumulée ou une allergie face au nombre de groupes de metalcore sans cesse grandissant ? Toujours est-il que DEADSOIL n'arrivera que difficilement à me faire décoller du coin merch où je goûtais, outre une bière fraîche, un repos mérité. Certes DEADSOIL semble connaître son affaire tout comme CATARACT la veille, mais leur parachutage de dernière minute dans le festival aura probablement entamée la légitimité de leur position d'avant dernier. Pas mauvais mais il faut garder des forces pour ENTOMBED. (Tonton)



Ultime bataille du week-end : le retour en France d'ENTOMBED pour cette date unique. Il faut dire que les Suédois ont procuré des sueurs froides à l'organisation en confirmant seulement le samedi matin qu'ils seraient bien présents au rendez-vous du Killer Fest. Suite à des problèmes personnels de Peter, il aura fallu à ENTOMBED tout son sang froid pour trouver un batteur de remplacement et lui inculquer toute la setlist en l'espace de deux jours. Pour saluer ce retour à sa juste valeur, le public de Chaulnes va réserver un véritable triomphe mérité à la bande d'Alex Helid. Avec une setlist qui ne laissera pas grande place aux vieux standards à part «Out of Hand », Wolverine blues »,« Revel in Flesh » et le mythique « But life goes on » ENTOMBED va délivrer une presta en communion totale avec le public qui va puiser dans ses ultimes ressources physiques. Le départ d'Ulf, le second guitariste, se fait ressentir par l'absence de rythmique pendant les solos. De même, c'est désormais Alex qui assure les quelques backing vocals rageurs qu'on retrouve sporadiquement chez ENTOMBED. Lars Petrov reste un excellent frontman, alliant humour éthylique et puissance vocale dans un jeu de scène totalement spontané. Le Death'n'roll des Suédois résonnera près d'une heure et le succès sera tel qu'ENTOMBED se verra obligé de rejouer « Chief rebel Angel » et « Revel in Flesh » pour un second rappel qui n'était absolument pas prévu. Le clou de la journée !

Voilà l'édition 2006 est terminée. Il est fort probable que nous serons là en 2007 et le festival continu sur sa lancée, il va sans dire qu'il deviendra rapidement incontournable. Après tout le Wacken a débuté de cette façon… (Tonton)


Un très grand merci à la merveilleuse Rachel de Metal Chroniques qui a eu la gentillesse de nous fournir des photos pour le deuxième journée du festival. Puisse mon réflex Canon reposer en paix...(sic)


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