Le 29 Janvier aura lieu la 6ème édition du Brutal Grind Assault, à Genève. Festival qui fait honneur à de ce qui se fait de mieux dans le Grind, le Brutal, et tout ce qui s’en rapproche.
Pour aider les lecteurs à mieux comprendre le fonctionnement de ce type de festival, résolument "UG" et "D.I.Y.", nous avons eu l’opportunité d’embêter un peu Tom, de l’organisation Mumagrinder Independency, qui est à la base de l’organisation du festival le plus brutal de suisse (et même d’Europe, pour un mois de janvier).
Et c’est un Tom bavard et jovial qui a pris le temps de répondre à ces quelques questions ...

Salut Tom ! Pour commencer, et pour tous les lecteurs qui ne connaissent pas forcément le Brutal Grind Assault : peux-tu décrire à quoi correspond ce fest, en termes d’affiche, de lieu, de date, d’emplacement ... Et d’état d’esprit ?
Salut !
Alors, le Brutal Grind Assault (ou BGA) est né en 2005. On avait initialement organisé un concert avec des potes (Ingrowing, Blockheads, Mumakil et Knocked Dawn (RIP)) à Genève, dans une salle qui s'appelait ''Le Piment Rouge'. Le monde présent (environ 150 personnes) et les retombées positives nous ont donné envie de continuer, et de voire un peu plus "gros". Nous avons donc décidé de changer de lieu, pour aller dans une salle un peu plus grande (L'Usine), et mieux adaptée pour recevoir 7 ou 8 groupe en même temps.
Le festival a lieu depuis 2006 à l'Usine (Genève), tous les derniers week end de janvier.
Cette année (2011), le festival aura lieu le samedi 29 janvier, et nous auront la chance d'avoir : GENERAL SURGERY, LAST DAYS OF HUMANITY, GADGET, JESUS CRÖST, TINNER, SEDATIVE, NOLENTIA, plus encore un groupe local à confirmer.

On va faire un petit retour en arrière... Peux-tu nous faire un résumé (grosso modo) des affiches précédentes, histoire de bien montrer aux lecteurs la qualité du BGA ?
Ouf, on a eu déjà du beau monde, en 5 éditions ! Comme : BLOOD DUSTER, ROTTEN SOUND, BLOCKHEADS, INGROWING, FUBAR, REGURGITATE, ADGRUND, et plein d'autres groupes de malades.
L'affluence est de 400/500 personnes par année environ, et on espère battre le record cette année !!

Derrière le BGA se cache une organisation appelée MUMAGRINDER INDEPENDENCY. Peux-tu nous décrire le fonctionnement cette asso, de qui est-elle constituée ? Quel est son rôle ? Et s’occupe-t-elle uniquement du BGA ?
En gros, Mumagrinder Independency, c'est moi. J'ai un ami avec qui je co-organise le festival chaque année, il s'appelle Mathieu, et il braille dans LOST SPHERE PROJECT, et aussi dans KESSKHTAK. On a toujours bossé ensemble sur l'organisation du fest, et sans lui, je n'aurais jamais réussi à tout faire seul. Il s'occupe du design des affiches/flyers, et m'aide pour tout le reste. Son association s'appelle SIGMA.
Donc en fait, le BGA c'est vraiment une co-production " SIGMA & MUMAGRINDER INDEPENDENCY ". Il y a aussi le promoteur de l'Usine qui nous aide beaucoup, pour tout le côté sécurité, bar, etc.

Comment cela fonctionne, globalement, pour organiser un festival de ce type : avez-vous des partenariats particuliers ? Quelles sont les modalités logistiques et financières ?
Notre gros partenaire est Le KAB (organisation de concert à l'Usine), qui nous fournit l'infrastructure, toute la sono et les lights, et qui sponsorise presque tout ; ce sont eux qui injectent l'argent dans le Fest. Pour tout le reste, c'est Mathieu et moi qui gérons. Il faut savoir que nous ne gagnons rien du tout, on fait tout ça totalement bénévolement.
Le seul « objectif » que nous essayons d'atteindre, c'est que Le KAB rentre dans ses frais, une fois les groupes payés et tous les comptes faits.
Vu que c'est une salle autogérée, nous avons une grande liberté, et nous ne pourrions jamais faire ça dans une autre salle à Genève.

Le plus dur, c'est le week-end du festival : gérer toute la logistique, accueillir tous les groupes, les allers-retours à l'aéroport, préparer tout ce qu'il y a à préparer, et être dispo tout le long du fest. On est assez stressé en général pendant tout le week-end, et il est rare qu'on dépasse les 5 heures de sommeil pendant ce week-end de malade...
Mais on ADORE ça !!!

Avec de telles affiches, l’aspect financier ne peut pas être négligé. Combien faut-il (à peu près) d’entrées payantes au BGA pour que vous puissiez rentrer dans vos frais ? Est-ce qu’en général, vous arrivez à équilibrer la balance financière, voire, même, à dégager des bénéfices ?
Pour cette année je ne sais pas. Je n'ai pas encore compté. Je pense que si on arrive à 400/500 entrées, on devrait rentrer à peu près dans nos frais. Pour le moment, le plus gros bénéfice a été de 100 euro environ je crois....! Donc bon, ce n'est pas avec ça qu'on va se fait des couilles en or. Et de toute façon, si bénéfice il y a, tout va directement dans la caisse du KAB. On soutient l'Usine et toutes les asso qui y bossent, à 200%.
Notre but premier était vraiment de faire un fest avec des groupes qu'on aime, et de se faire plaisir !

Le BGA est ancré dans une dynamique underground, de par les groupes qui le constituent et le public ciblé. Est-ce que cela se ressent, est-ce qu’il y a globalement une bonne ambiance, détendue, conviviale ? Est-ce que la plupart des groupes en général partagent cet état d’esprit commun ?

En général tout se passe à merveille ! Tous les groupes qui sont venus ont été ravis, du moins connus au plus connus. Le public a l'air de s'éclater à chaque édition, et hormis quelque cas de forte alcoolisation et de vomi, on n'a jamais eu de souci.
Donc pour le moment le bilan a toujours été très positif, l'ambiance vraiment bonne, et tout le monde est content !

Après au niveau de l'organisation, en général on met le paquet sur la bouffe et la boisson.
On gâte nos hôtes avec plein de plat cuisinés de qualité, plein de choix de fromage et charcuterie, plus divers plats chauds, pour tout les goûts (carnivores, végétariens ou vegan). Le tout étant toujours axé sur l'aspect : « On est là pour profiter ».
Pour nous, le plus beau cadeau, c'est de recevoir des mails de groupes dont nous sommes fans, et qui nous remercient pour le week-end de folie qu'ils viennent de passer à Genève! De plus, si certains veulent venir un jour avant ou rester un jour de plus, ils peuvent rester squatter au sleeping de L'Usine, et je me fais alors une joie de leur faire découvrir certains bars et certains coins sympa de la ville.
J'ai quelque souvenir super cools, comme SPLITTER et FUBAR qui découvrent la fondue au fromage, très drôle ! Ou une virée nocturne d'enfer avec les mecs de REGURGITATE, ou encore la balade en ville en pleine manif/émeute avec les mecs de JIG-AI, bref, que du bonheur quoi !!

Le BGA, cette année, présente une affiche alléchante, avec notamment le retour sur les planches de L.D.O.H., et la présence de General Surgery, Gadget ou Jesus Cröst. Comment décidez-vous d’une affiche, sur quels critères (affectifs, musicaux, financiers) vous basez-vous ? Est-ce que vous faites passer vos préférences musicales au premier plan des critères ?
C'est clair que nous faisons passer nos goûts avant tout. Après, l'aspect financier, ça reste quelque chose dont nous discutons, mais pour le moment, on a toujours réussi à négocier, et à se démerder pour rameuter les groupes qu'on voulait.
Ensuite, évidemment aussi que nous faisons passer les potes avant, si bien entendu leurs groupes nous plaisent. On ne va pas faire jouer des trucs qu'on déteste, juste parce que c'est des amis. Après, là où il peut y avoir parfois quelques discordes, c'est entre Mathieu et moi, car nous n'avons pas toujours les mêmes goûts... Mais heureusement, il est vraiment cool, et me laisse souvent le dernier mot. Merci à toi mon frangin ! Plein de bisous si tu lis ca !

Pour avoir eu la chance de visiter une année les ‘loges’ des artistes, je me souviens que les buffets/bars proposés aux groupes était impressionnants (frigo rempli de boissons diverses, buffet avec charcuterie et saumon fumé...). Est-ce important pour l’orga de « chouchouter » les groupes ?
J'ai déjà plus ou moins répondu avant, mais oui, au-delà de l'aspect musical, c'est vraiment le but premier du BGA ! Et essayer de permettre aux groupes de passer du bon temps, bien manger, bien boire, bien grinder et se faire plaisir ! Mais dis-moi... Comment t'es monté dans les backstages ? Hein ? Voyou, va !!! :D

Quel était ton but (ou votre but) initialement, avec le BGA, lorsque vous l’avez créé il y a plus de 6 ans ?

Ben, à la base on avait organisé un simple concert entre potes ; le concert avec Ingrowing, Blockheads, Mumakil et Knocked Dawn. Et après la soirée, on est arrivés au constat qu'à Genève, il n'y avait simplement RIEN pour les fans de musique extrême underground.
Bien sûr, il y avait 2 ou 3 fois par an des "gros" groupe de Death ou de Grind qui passaient, ainsi que, de temps en temps, des concerts sympa un peu plus underground. Mais rien de plus. Et, nous avions envie de faire un vrai festival à Genève, tout simplement.

Question calendaire. Pourquoi avoir choisi le mois de janvier pour planifier le BGA ? Est-ce dû au fait qu’il y a déjà bien assez de festivals l’été ? Ou bien est-ce parce que Genève est une chouette ville sous la neige ...?
Ouaip, alors ça, c'est sûr que de rajouter un festival de plus en été, ça n'aurait servi à rien. De mémoire, le choix de la période, ça c'est fait comme ça. L'aspect calendrier n'était absolument pas réfléchi en fait, mais c'est devenu une sorte de tradition. Ça se mérite, un fest' de Grindcore ! Il faut en chier un peu pour venir, et seuls des vrais DIE HARD FAN sont là (yeah, trop heavy metôôôls, faut que je ressorte ma panoplie de Manowar )!!! Héhé, non mais sérieux, en fait on s'en branle un peu de la période, on voulait juste pas faire ça en plein été...

Est-ce que tu penses que ta notoriété, en tant que membre des réputés MUMAKIL, joue un rôle dans la renommée et le « succès » du BGA ? Et d’abord, si le BGA est un succès artistique, considères-tu, toi, que c’est un succès ?
Je ne sais pas trop... C'est possible que ça ait aidé un peu...
Mais bon, je pense que c'est surtout l'affiche qu'on propose, ainsi que le lieu, qui prédominent avant tout. Car si l'affiche était merdique, et qu'on organisait ça dans une salle de merde, personne ne viendrait, tout simplement.
Pour moi le Fest est un succès à partir du moment où tout se passe bien, et que tout le monde est content de son week-end.

Les lecteurs les plus perspicaces auront noté que ce festival a pour nom un EP de Mumakil, sorti en 2005 ; On ne peut pas croire à un hasard. Comment et/ou pourquoi avoir choisi ce nom pour le festival, et quel est le lien avec l’EP de Mumakil ?
Héhé, ben, le seul lien, c'est l'année ...!!
On a sorti notre démo en 2005, qui a bien marché ; et j'ai trouvé le nom de "Brutal Grind Assault" bien cool, donc on a décidé de nommer le festival comme ça, tout simplement. Y'a rien de trop réfléchi, on a fait ça comme c'est venu en fait...

Maintenant que tu as un peu de recul sur ce festival, depuis sa création : si tu devais résumer le BGA en 5 mots, quels seraient-ils ?
Brutalité,
Bières,
Bonne ambiance,
Grindcore,
Hélicoïdale

Et, si tu devais critiquer le BGA : quels jugements émettrais-tu ?
Bien sûr, il y a toujours des petites choses qu'il faudrait corriger... Soit par rapport à l'horaire, soit par rapport à la secu' sur scène, etc.

En terme de perspectives futures : est-ce qu’avec Mumagrinder Independency, ou avec le BGA, vous vous projetez sur le moyen ou long terme, ou bien ne fonctionnez-vous que d’une année sur l’autre ?
Non, on ne fonctionne vraiment que d'une année sur l'autre. Si on a des propositions sympa, au cours de l'année, on se bougera le cul aussi, mais sinon, on est déjà très occupés à côté avec nos groupes, nos boulot et tout le reste... Le BGA, c'est vraiment quelque chose que nous faisons par passion et sans prétention aucune.

Je me permets une question plus personnelle pour finir. Dans tes songes les plus fous : Quelle serait l’affiche que tu rêverais d’avoir pour le BGA, selon toi et selon tes goûts ?

NASUM, BRUTAL TRUTH, NAPALM DEATH, LOCK UP, FLESH PARADE, MAGRUDERGRIND, SKITSYSTEM, WOLFBRIGADE, VICTIMS, INSECT WARFARE, 324, DISFEAR, DÖDSDOMD, BLOOD DUSTER, AFGRUND, BLOCKHEADS et plein plein d'autres !
A part pour certains qui n'existent plus, et d'autres qui ont déjà joué, rien n'est sûr. Mais pour les autres, je ferai tout pour les avoir un jour chez nous !!! (On peut toujours rêver non ?) (NdJu : Skitystemn, Disfear & Wolfbrigade à Genève, j'attends ça avec impatience !)

Merci beaucoup Tom pour tout le temps que tu as consacré à répondre à ces questions, et merci pour ce festival annuel qui est vraiment très très sympa et auquel je prends toujours beaucoup de plaisir à aller. Je te laisse le mot de la fin, si tu veux dire quelque chose en particulier. A samedi 29 !
Merci à toi ! On se réjouit d'avance de cette édition, qui s'annonce comme la plus brutale de la série. Et pis faut venir secouer vos popotins à Genève en janvier, je vous promets une soirée bien mémorable !
A bientôt !



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