Deuxième jour de l'Inferno Festival 2006
Rockefeller: EMPEROR + BORKNAGAR + DISMEMBER + SUSPERIA + SYSTEM/OBSCURE
John Dee: BLOODTHORN + ENDSTILLE + MANNGARD + FUNERAL + RIMFROST
RIMFROST (John Dee) Prince de Lu
Et cette journée démarre fort avec les norvégiens de Immortal. Ah non, il semblerait que ce ne soit qu'une pâle copie en la personne de Rimfrost. Ultra influencé par les derniers albums de leurs aînés, le trio va s'évertuer à exécuter de manière hésitante des compos sans réel intérêt, sous l'œil amusé de Blasphemer de Mayhem. Très moyen tout ça.
Big Lébo
En effet, il semblerait que ce soit une coutume norvégienne de mettre des tribute bands en ouverture des festivals. Après Metallica, c'est au tour d'Immortal d'être copié! Inintéressant... Vite fuyons vers la grande salle!
SYSTEM:OBSCURE (Rockefeller) Prince de Lu
Cet obscur groupe norvégien suscite plutôt l'intérêt par la présence de Tony Laureano aux fûts. L'arrivée sur scène est étrange visuellement: guitariste métalleux typique, bassiste plutôt looké pagan, organiste à grosses lunettes épaisses style savant fou de la musique classique, chanteur grassouillet avec les cheveux hérissés sur la tête et le bouclé Loréano à la batterie. On ne sait à quoi s'attendre musicalement. Au final, il donne dans black technique teinté cyber sur fond d'orgues Hammond. Si la technicité du groupe donne envie de se pencher sur ses compos, le son m'a complètement rebuté sur scène: batterie trop forte et trop en avant, orgue faisant saturer les basses, guitare inaudible. Le groupe manque également de présence scénique, le charisme de son chanteur étant proche du zéro absolu. A écouter tranquillement toutefois.
Zoliv
La présence de l'ex-batteur de Nile ne pouvait qu'attiser la curiosité pour ce groupe dont je n'avais jamais entendu parler avant. Ses parties de batterie étaient bien moins alambiquées que sur les compos de Nile, ce qui nous a permis d'apprécier simplement son talent. Musicalement, ce groupe Death/Black m'a plutôt bien plu (même s'il pouvait souvent être difficile de bien capter tous les instruments), et la présence de cet orgue a rajouté à l'originalité de l'ensemble, malheureusement cet ensemble a été plutôt gâché par un chanteur dont les voix n'étaient pas convaincantes (voix Death pas très audible, et voix plutôt Black un peu trop porcine à mon goût) et sans charisme. A réécouter sur album pour voir si ce n'est qu'un accident.
Big Lébo
La présence de Tony Laureano et du bassiste de Spiral Architect avait suscité beaucoup d'intérêt pour ce groupe. Au final, mon avis sera mitigé. Cela me fera penser à du Mayhem (période GDOW) avec un coté prog. Si certains passages se révélèrent excellent et d'autres seront plus anecdotiques. Le son trop axé sur la batterie ne permettra pas de découvrir les subtilités des compos du groupe. Laureano est toujours aussi impressionnant dans un registre plus sobre qu'à l'accoutumée et les autres musiciens ne sont pas en reste (excepté le chanteur qui semble copier les cris de Maniac de Mayhem). A découvrir lors de la sortie du premier album!
FUNERAL (John Dee) Prince de Lu
Après l'agitation, nous retrouvons le calme planant et la dépression du doom des norvégiens de Funeral. La vie agitée de cet ancien groupe ne lui a pas permis d'avoir une place plus élevé dans l'affiche. Qu'importe, Funeral va apporter un moment de calme avant la poursuite des hostilités métalliques. Le groupe, que je trouve proche des ambiances de My Dying Bride, offre un set en place et très sobre, hormis les mimiques empruntées et les gesticulations du claviériste. Un concert bien planant et bien fait.
Zoliv
Plutôt une bonne surprise pour ce groupe Doom, bénéficiant d'un bon son et de compos intéressantes. Je n'ai pour ma part pas été très emballé par la voix et le style de chant du bassiste/chanteur, que j'ai trouvé beaucoup trop monotone et monocorde (et pourtant je suis fan de Doom, mais là, ça passait pas trop, je trouvais sa voix et son style de chant trop décalés par rapport à la musique). Un peu de chant Death n'aurait pas fait de mal non plus pour certaines parties, mais ces considérations sur le chanteur n'ont pas gâché ce sympathique set malgré tout. Très différent des 2 morceaux que j'avais pu écouter avant de partir pour Oslo, lorsqu'ils avaient une chanteuse, et du chant Death (mais pas du tout de chant masculin clair, soit l'inverse de maintenant).
Big Lébo
Ayant beaucoup de mal avec ce style (le doom), les premières chansons se révélèrent assez pénibles pour moi. Cela dit, au bout de quelques minutes, cette musique lancinante commencera a faire son petit effet! Un set parfaitement maîtrisé et efficace!
SUSPERIA (Rockefeller) Prince de Lu
Suite à un échange de dernière minute, Susperia intervient avant Dismember sur la grande scène. Après maints changements de style, le groupe pratique maintenant un thrash énergique (enfin, sur le papier). Le groupe est complètement plombé par un chanteur poser horripilant. Athera est atterrant techniquement, obligé d'être épaulé par un autre chanteur sur les passages en voix claire. Si j'ajoute le bassiste poser et une guitare qui fonctionne à mi-temps, la coupe est pleine pour ma part. Nous terminerons le set à discuter avec le chroniqueur du magazine Transit venu pour couvrir l'Inferno (bonjour la Suisse).
Zoliv
Le chanteur effectivement irritant aura bien eu raison de nous, et comme la musique du reste du groupe n'était pas un argument suffisant pour garder notre attention, nous sommes donc allés voir ailleurs.
MANNGARD (John Dee) Prince de Lu
Heureuse surprise de revoir dans le groupe de Bergen le guitariste/chanteur de Sahg. Ici limité au poste de chanteur, Olav Iversen arrive sur scène en haillons, comme le reste du line-up. Manngard balance un death malsain. Les ambiances sont torturées, portées par une guitare lourde et une basse 12 cordes. Sans être un auditeur du style, j'ai été assez conquis par cette prestation des norvégiens. Voila un groupe sur lequel je conseille de jeter une oreille, d'autant plus que leur premier album vient de sortir chez Nocturnal Art.
Zoliv
Décidément quelqu'un d'actif et d'inspiré ce chanteur, son deuxième groupe ayant les mêmes qualités que le premier (qualité des compos, charisme froid très classe sur scène, excellente exécution) pour un style différent. Ceci mérite de se pencher sur ces 2 groupes.
Big Lébo
Excellente découverte que ce groupe duquel je ne connaissais qu'un mp3. Une très bonne prestation pour ce groupe de death finalement assez bizarre. L'attitude du groupe ainsi que certaines parties me feront penser à du Macabre mais aussi à du vieux Meshuggah comme le remarquera fort judicieusement Zoliv. A découvrir sur CD prochainement!
DISMEMBER (Rockefeller) Prince de Lu
Les death métalleux suédois de Dismember viennent mettre le feu à la Norvège le veille de leur prestation au Killer Fest. Leur death swedish old school fait mouche devant une audience bien entamée à cette heure. Pendant près d'une heure, Dismember va faire headbanguer les fans du genre, malgré un son très fort avec une batterie qui couvre (encore une fois) le reste de l'instrumentation. La bonne humeur communicative des suédois, très contents d'être là, va mettre le public dans leur poche. Basique mais ultra-efficace.
Zoliv
Très basique en effet, peut-être même un peu trop, pour moi qui ne connaissait ce groupe que de nom, et qui ai eu l'impression d'entendre le même morceau tout le long (un morceau pas mal, ceci dit). La salle, elle, a été comblée.
Big Lébo
Mes chouchous suédois arrivent enfin! Après deux chansons massacrées par un son assez horrible, Dismember va livrer un show efficace comme toujours alternant les vieux hits des premiers albums et les morceaux plus récents. Bonne ambiance et headbanging assuré tout le long du concert. Un exemple à suivre!
Setlist:
?
Trail of the dead
Soon to be dead
Casket garden
Tragedy of the faithfull
Autopsy
Reborn in blasphemy
Skin her alive
?
Collection by blood
Overide of the overture
Dreaming in red
ENDSTILLE (John Dee) Prince de Lu
Après leur passage à Paris, c'est ma seconde prestation de Endstille sur sa tournée "Navigator". Bien watté en France, j'en attendais pas mal de cette date dans un club bien bondé. Hélas, le son est catastrophique d'entrée de jeu et l'ingé son va se battre pour ramener la guitare au premier plan pendant la durée du set. Il faudra attendre le milieu de la playlist pour avoir un son décent. Juste à temps pour le puissant "Bastard" qui va finir d'accrocher le public à leur cause jusqu'à la fin des hostilités. Dommage pour Endstille qui va au final nous offrir un set brouillon à cause du son.
Zoliv
Deuxième fois pour moi aussi, et toujours aussi convaincu par cet excellent groupe, malgré le son. Un chanteur excellent et charismatique, qui passera quasiment chaque partie de chant recroquevillé sur son micro, le pied sur un retour et nez à nez avec le public, et qui présentera encore une fois les titres des morceaux d'une voix grave de crooner au lieu du sempiternel hurlement evil qu'on retrouve trop souvent dans les groupes de Black Metal (voilà qui est rafraîchissant et contraste avec son attirail maquillage + clous). Les lignes de chants très souvent ponctuées par les hurlements du bassiste font de la musique d'Endstille quelque chose de très dense et très martial, et une fois le son correct, ce fut une régalade.
Big Lébo
L'album "Navigator" m'ayant bien plu, j'attendais avec impatience le groupe. Malheureusement le son horrible gâcha mon plaisir. C'est pourquoi au bout de quelques titres, je quittais les lieux très déçu! A revoir dans de bonnes conditions car le groupe a l'air très bien rodé (notamment le batteur supersonique).
Setlist:
Dominanz
I bless you... God
Biblist Burner
Frühlingserwachen
Worldabscess
Bastard
Disillusioned Victory
Ripping Angelflesh
Navigator
BORKNAGAR (Rockefeller) Prince de Lu
Retour sur la grande scène avec le viking mélodique de Vintersorg. Les norvégiens (enfin, presque) jouent à la maison devant un public conquis. Encore une fois, la batterie triggée est trop en avant, ce qui va gâcher un peu les belles mélodies du groupe. Vintersorg, cheveux courts et habillé d'un pull à rayures très Jean-Paul Gaultier, joue avec le public. Par rapport à ses époustouflantes prestations sur album, je n'ai pas trouvé le vocaliste très à l'aise: chants black assez commun et chants clairs moyens, notamment sur les parties tenues à l'époque par Garm et Vortex. Qu'importe, le public répond présent et le groupe est heureux de tenir la scène pendant une heure.
Zoliv
Enfin! Le deuxième groupe pour lequel je venais à l'Inferno, et que j'attendais de pied ferme. Et je n'ai pas été déçu, j'ai même été très fortement enchanté: la preuve sur scène que Borknagar est un groupe original et qui assure, et qui n'hésite pas à piocher des titres dans tous ses albums. Le son de la batterie, et les battements de la double surtout, convenant plutôt à un groupe de Brutal Death, auront quand même gâché le son global, mais tout le reste y était, tous les meilleurs titres du groupe (rhâ ce final avec "The Dawn of the End"), et j'ai personnellement trouvé que Vintersorg (qui faisait plus pop anglaise que Viking Metal) s'en est très bien sorti au chant, même avec les titres de ses prédécesseurs - qui sont quand même Garm et Vortex, il y a quand même eu une sacrée brochette de chanteurs chez Borknagar, avec 2 albums chacun et des styles et voix très différents - dont on sentait quand même furieusement la patte dans leurs propres titres. Impossible de ne pas penser à leur timbre et à leur style en entendant Vintersorg, mais il aura quand même réussi à faire bien passer l'ensemble, ce qui reste un certain tour de force. Excellent!
Big Lébo
Borknagar fait partie de ces groupes que je n'écoute plus trop mais que je suis content de voir en live. Pas de chance, l'énorme trig sur la double va un peu gâcher le concert. La prestation est pourtant de qualité. Un peu limite sur certains passages, Vintersorg s'en sortira avec les honneurs. Vraiment dommage que le son n'ait pas été à la hauteur!
Setlist:
The Genuine Pulse
Oceans Rise
Inherit the Earth
The Black Token
Future Reminiscence
Gods of My World
The Eye of Oden
The Ruins of Future
Colossus
Ad Noctum
The Dawn of the End
BLOODTHORN (John Dee) Prince de Lu
Pour me poser un peu avant le bouquet final et pour ne pas me faire coincer dans le club, j'ai passé mon tour pour la prestation de Bloodthorn que mes camarades vont se faire un plaisir de commenter. De plus, j'ai décroché de Bloodthorn après leur virage stylistique, désintéressé que je suis par leur gros death.
Zoliv
Là encore, enfin! Je ne pensais pas voir Bloodthorn un jour, vu qu'il n'avait pas eu une grande activité jusqu'à ce nouvel album, Genocide. Par contre, je savais que j'allais être un peu déçu quand même, suite au changement radical de style du groupe. Leur Brutal Death est très correct, mais ils ressemblent désormais à n'importe quel groupe de ce style, très rentre-dedans, très efficace sur scène (et bénéficiant en l'occurrence d'un excellent son), mais ce n'est plus le Bloodthorn des 2 premiers albums. Mais pourquoi? Qu'est-ce qui les a poussés à changer de style comme ça, et abandonner cette grande originalité, ces compos oscillant autour des 10 minutes, martiales, lancinantes, où des breaks avec une voix féminine fragile brisaient le tout de manière si inattendue? Maintenant ce ne sont plus que des compos rapides et brutales, efficaces mais on a l'impression d'entendre toujours le même morceau (quand même de temps en temps un break plus lent, qui redonne espoir, mais ça ne dure jamais assez longtemps). Je suis parti un peu avant la fin, il fallait bien se placer pour Emperor, mais je ne pense pas qu'ils aient joué quoi que ce soit de "In the Shadows of Your Black Wings"...
Big Lébo
Mon esprit étant déjà au groupe suivant, je décidais quand même d'aller voir Bloodthorn une dizaine de minutes. Délaissant leurs premiers albums, le groupe ne jouera que des titres récents. Du brutal death parfaitement interprété avec un son énorme. Cependant le manque de diversité de ces titres-là m'a convaincu de remonter sur la grande salle pour me positionner idéalement pour Emperor!
EMPEROR (Rockefeller) Prince de Lu
Tout un voyage est légitimé par un set, un seul. Et c'est un Rockefeller plein à craquer qui accueille la légende, la foule massée devant la scène. La bande est en terrain totalement conquis et va prendre un plaisir visible à nous rassasier de tous leurs "tubes", en privilégiant "In the Nightside Eclipse". Une setlist de malades pour un concert tout simplement fabuleux où seul un titre de "Prometheus" parvient à se hisser. Ihsahn, très en forme, est épaulé sur les parties claires par le claviériste (que je n'ai pas reconnu). La basse est tenu par Secthdamon (Zyklon, Myrkskog). Le son est ici nickel, faisant oublié la surenchère de trigg du reste des concerts. Simplement soutenu par quelques effets pyrotechniques, Emperor va balancer un show ultra efficace. Il faudra attendre le rappel pour voir Ihsahn débarquer avec son armure de Goldorak. Enorme, tout simplement...
Zoliv
Et voilà, le clou du spectacle, la raison de ce voyage, le concert exclusif d'Emperor, et c'est une sacrée chance de les voir dans une salle de cette capacité, ça aura quand même moins de charme sur une scène immense à Wacken. Pas grand chose à rajouter, la setlist était effectivement une tuerie (je n'aurais pas été contre un morceau de plus de "Prometheus", comme "The Eruption" par exemple, mais on ne peut pas tout avoir), le son était parfait (ouf, la double surpuissante toute la journée faisait quand même très peur, mais finalement, Emperor n'aura pas eu ce problème), le groupe assure à mort pendant une heure vingt-cinq, Ihsahn est un frontman gigantesque, et on aura tous maigri un grand coup en se débattant sur le devant de la scène tellement la foule voulait voir ça de près. Je suis comblé.
Big Lébo
Parfaitement placé avant le show, je craignais que le son d'Emperor ne soit pas à la hauteur. Finalement mes craintes furent vite dissipées dès le premier morceau. Le son est équilibré, clair et puissant. On n'est pas loin de la qualité sonore du DVD "Emperial Live Ceremony". L'interprétation frise la perfection. L'hallucinant Trym fera un quasi sans faute et le chant d'Ihsahn est également à la hauteur (sauf peut être sur le début de "An Elegy of Icarus"). Au niveau set list, c'est du pur bonheur. Tous les hits seront joués accompagnés d'une ou deux raretés. Seul petit regret: l'absence de "Sworn". Après ce concert, je sais enfin pourquoi le groupe se nomme ainsi!
Setlist:
Intro - Into The Infinity Of Thoughts
The Burning Shadows Of Silence
Cosmic Keys To My Creations & Times (inédit en live)
Thus Spake The Nightspirit
An Elegy Of Icarus
Curse You All Men!
Wrath Of The Tyrant
With Strength I Burn
Towards The Pantheon
The Majesty Of The Nightsky
The Loss And Curse Of Reverence
In The Wordless Chamber
Inno A Satana
Outro - Opus A Satana (1ère partie)
I Am The Black Wizards
Ye Entrancemperium
Outro - Opus A Satana (2ème partie)
Synthèse de cette seconde journée: Emperor est dieu. Même si les autres groupes ont donné de leur personne, leurs sets n'ont pas été assez convaincants pour titiller les norvégiens sur leurs terres.
Inferno Festival - Jour 1/3
Inferno Festival - Jour 2/3
Inferno Festival - Jour 3/3
Roadbook de l'Inferno