13/04/2006 - Rockefeller & John Dee - Oslo (NOR)

Inferno Festival - Jour 1/3
Inferno Festival - Jour 2/3
Inferno Festival - Jour 3/3

Roadbook de l'Inferno

Premier jour de l'Inferno Festival 2006
Rockefeller: USURPER + CARPATHIAN FOREST + KHOLD + NIGHTRAGE + KEEP OF KALESSIN
John Dee: SAHG + THE DEVIANT + DEMONIZER + WAKLEWÖREN + IMBALANCE

IMBALANCE (John Dee)
Prince de Lu
Le groupe local Imbalance ouvre les hostilités de l'Inferno 2006. Devant un parterre épars, le combo va balancer son thrash très influencé par Metallica et Trouble pendant une petite demi-heure. Une prestation honorable, bien mais vraiment sans plus, saluée poliment par des norvégiens encore sobres. Le chanteur de Imbalance sera la "personnalité la plus en vue" de ce festival. Comprendre que nous n'arrêterons pas de le croiser durant les trois jours. J'aurais préféré Frost...

Big Lébo
Début des hostilités en douceur. Imbalance délivra un set plutôt bien exécuté
mais trop influencé par les ténors du thrash pour être vraiment intéressant .
Au bout d'un quart d'heure, je décide d'aller guetter l'ouverture du
merchandising pour me procurer "mon précieux", c'est-à-dire un sweat Emperor.

KEEP OF KALESSIN (Rockefeller)
Prince de Lu
La première grosse sensation de ce festival est largement Keep of Kalessin. Le quartet va écraser très largement cette première journée de festival en démarrant comme une bombe les sets sur la scène principale. L'affluence anormalement élevée pour cette première partie montre bien tout l'intérêt porté au nouvel album du groupe, un "Armada" sorti début avril en Norvège (fin avril en France). Keep of Kalessin nous a watté tout bonnement la gueule à grande vitesse pendant 45 minutes. Hormis l'inévitable "Reclaim", le groupe centre son set sur "Armada" et ses riffs supersoniques. La prestation technique et scénique est impressionnante de facilité autant au niveau de la batterie que de la guitare. Les chants clairs sont fidèlement exécutés, comme sur l'album, donnant la touche épique complémentaire à la mélodie des compos. Les quatre nordiques sont bien dans leur set et accroche immédiatement les faveurs du public. Déjà remarquable de précision et d'efficacité, Keep of Kalessin bénéficie également des effets pyrotechniques de la grande scène, au même titre qu'Emperor. Enormissime! Le groupe de Trondheim s'impose vraiment en live comme un fer de lance de la scène norvégienne.

Zoliv
Excellente découverte sur scène de ce groupe dont le Prince de Lu nous aura beaucoup parlé sur le chemin vers Oslo, et inauguration pour les 3 jours du festival de la grande scène avec succès. Tout se passe à merveille, les compos sont originales, le show bien huilé, ça pétarade 2 ou 3 fois comme à un concert de Rammstein, bref, une entrée en matière parfaite (et on se rend compte qu'on aurait pu tenir là une tête d'affiche pour la journée...).

Big Lébo
Quelques heures après avoir découvert quelques morceaux du dernier album et compte tenu de l'enthousiasme de Prince de Lu, Keep of Kalessin est vraiment le premier groupe attendu de ce festival pour ma part. Les norvégiens combleront cette attente avec un show digne d'une tête d'affiche aussi bien au niveau visuel qu'auditif. L'interprétation sans faille (Mention spéciale à l'impressionnant batteur) et la diversité des chansons sont la marque d'un grand groupe. Un groupe à découvrir et à suivre !

WAKLEVÖREN (John Dee)
Prince de Lu
Difficile de prendre la relève, alors autant changer carrément de style. Les norvégiens de Waklevören vont balancer sans complexe leur thrash un poil oï dans une prestation énergique. Bon, c'est sympa sur un titre pour ma part mais, malgré sa bonne volonté, le groupe va démarrer le long enchaînement de sets inintéressants qui vont clôturer ce jeudi. Une demi-heure d'ennui pour moi.

Zoliv
Idem pour moi, un groupe sans grande originalité, et dont le fait le plus marquant du concert sera une réception en plein crâne du chanteur d'un gobelet de bière rempli (il continuera donc le show quasi-intégralement trempé).

Big Lébo
Après le choc du concert de Keep of Kalessin, difficile de s'intéresser à un quelconque groupe de thrash/core répétitif malgré la bonne volonté du groupe et notamment de son chanteur. Le groupe délivrera un concert énergique placé sous le signe de la bonne humeur. A tel point que le fait de recevoir un gobelet plein de bière sur le visage sera pris avec le sourire par le chanteur!

NIGHTRAGE (Rockefeller)
Prince de Lu
En tant que clone de At the Gates, Nightrage ne peut pas totalement être dénué d'intérêt. Leur death/thrash balance bien, c'est clair. Mais être le énième groupe du style et ne pas proposer un poil d'originalité rend la prestation très lisse. A cela s'ajoutent les très mauvais chants clairs du vocaliste punk, qui va nous imposer la pose jambes écartées-bras tendus la moitié du temps sans être réellement convaincant.

Zoliv
Un groupe dans la veine du Death Mélodique Suédois, donc susceptible de m'intéresser, malheureusement c'est encore un groupe touché par l'épidémie du 0% originalité / 100% efficacité, aussi bien sur album que sur scène. On a donc droit à un show sympathique, mais sans plus, et dont je n'ai au final pas retenu grand chose.

Big Lébo
Comme lors de leur dernière visite parisienne, Nightrage fournira au public norvégien un set péchu et efficace. Pour ma part, c'est l'ennui total. S'inspirer de grands groupes (At the gates ou In Flames) c'est bien... encore faut-il avoir un minimum d'inspiration!

DEMONIZER (John Dee)
Prince de Lu
Revenons au John Dee avec le black/thrash des belges de Demonizer. Les vocaux sont ici partagés entre le bassiste et le batteur. Ce dernier très influencé par Absu dans son jeu et son attitude ne parvient malheureusement pas à maîtriser ses parties en poussant la vocalise, ce qui plombe pas mal l'efficacité des parties du quartet. Si les compos s'avèrent bien adaptées au live et déclenchent les premiers émois du public en début d'imbibation, la prestation est à peaufiner pour gagner en puissance.

Big Lébo
Demonizer officie dans un black/death très thrashy! Le public répondra présent malgré les approximations de l'interprétation. Un petit concert sympathique au final!

KHOLD (Rockefeller)
Prince de Lu
Un concert comme à la tournée en première partie de Satyricon. Khold restent fidèles à eux-mêmes, faisant tourner leur unique compo pendant 50 minutes. Déjà que l'intérêt de ce groupe sur album me semble limité, en live ça tourne complètement en rond. Le groupe a beau se parer d'artifices pour égayer tout ça (ah la jolie guitare enflammée) et se cacher derrière un très gros son, le set m'a semblé soporifique au possible.

Big Lébo
Khold a sorti l'artillerie lourde: des effets pyrotechniques, du gros son, du maquillage, des déguisements...il ne reste plus qu'à composer des chansons! Faire tourner 1 riff pendant un concert me laissera de marbre! Khold sont un peu les AC/DC du Black métal! Et encore la comparaison me semble trop flatteuse!

THE DEVIANT (John Dee)
Prince de Lu
Les norvégiens de Stavanger étaient attendus, aussi bien par le public que par les VSeurs que nous sommes alléchés par le descriptif. Après Khold, j'espérais retrouver un peu de patate dans leur black/death. L'arrivée titubante du soliste sur scène ne présageait hélas pas du meilleur. Son jeu éthylique sur une guitare râpe à fromage donne une attitude bien rock'n'roll mais n'est pas du tout adapté à ce qu'on attend d'un groupe de black/death. Si j'ajoute à ça le bassiste/chanteur à l'air perdu et les deux premiers morceaux absolument chaotiques, le groupe nous aura fait peur. Heureusement, la prestation va retrouver du panache au milieu du set. Mais hormis le soliste qui manquait de tomber toutes les minutes, rien de bien excitant à se mettre dans les mirettes.

Big Lébo
The Deviant étaient l'un des groupes que j'attendais le plus en ce premier jour de festival suite à la sortie de leur premier album, "Ravenous Deathworship"! Malheureusement cette attente ne sera qu'à moitié comblée. Le son approximatif des premiers morceaux et l'état d'ébriété avancé du guitariste rendirent ce concert finalement quelconque. A revoir dans de meilleures conditions car leur album est à mon goût de bonne facture!

CARPATHIAN FOREST (Rockefeller)
Prince de Lu
Fidèles à eux-mêmes également, c'est-à-dire ridicules. J'ai préféré aller visiter la salle. Au final, j'ai suivi une partie de leur set sur un écran géant disposé près de ce qui fait office de "press room". En plus des célébrités croisées, cela nous a permis de faire une bataille aéronavale contre des norvégiennes éméchées. C'est très dans l'esprit Carpathian, finalement...

Zoliv
Je m'attendais effectivement à quelque chose de bien ridicule, surtout après avoir vu les photos du bassiste obèse à poil sur scène, mais finalement, il n'y avait pas grand chose de vraiment notable à ce concert aussi bien scéniquement que musicalement, l'ennui m'a également poussé vers une banquette qui devint en effet le quartier général d'une guerre sans merci à base de boulettes et d'avions en papier.

Big Lébo
C'est le bon moment pour aller manger un hot dog norvégien et de se reposer un peu. Histoire d'avoir bonne conscience, je suis allé voir quelques chansons de Carpathian Forest. Comme d'habitude, ce groupe ne provoquera pas le moindre headbanguing chez moi... Vivement la suite!

SAHG (John Dee)
Prince de Lu
Retour au club, pour une programmation plus décalée. Le groupe de Bergen va envoyer son stoner, épaulé par un chant mélancolique bien réussi. Malgré le manque de fantaisie du style, cette prestation va redonner des couleurs à cette fin d'affiche tristoune. Le set est court pour cette tête d'affiche au John Dee mais très bien accueilli par une salle bondée. Leur premier album qui sort dans les jours à venir est à conseiller aux amateurs du genre, sans aucune hésitation.

Zoliv
Premier groupe non-extrême du festival, et ça fait quand même du bien de se reposer les oreilles. Groupe plutôt stoner/doom, donc, assez calme, avec alternance de longs passages clairs et calmes avec d'autres plus saturés. Un excellent chanteur et de bonnes compos.

Big Lébo
Totalement inconnu pour moi, ce groupe norvégien se révèlera être la bonne surprise de la journée! Du bon stoner efficace. Le groupe recevra un bon accueil du public, qui semblait bien le connaître!

USURPER (Rockefeller)
Prince de Lu
Clichesque. Une catastrophe visuelle. Les américains de Usurper vont enchaîner tous les poncifs comme des perles pendant tout leur set. Cette première tête d'affiche du festival est de plus épaulée par un son de batterie cataclysmique: sur-triggée, les tomes et cymbales inexistants, seule la caisse claire parvient à survivre à la double. Du coup, le batteur a l'air d'être un lapin Duracell enchainant des plans mathcore dans un groupe de thrash. La désaffection du public à cette heure tardive prouve tout l'intérêt porté à ce spectacle vivant de premier ordre. "Are you ready to kill for metal?" Des fois, oui. Pour
empêcher que le monde du métal ne soit entaché plus avant.

Zoliv
Je crois qu'on rigolera encore de ce groupe pendant longtemps : absolument TOUT était foireux, et clichesque. La musique déjà, sans la moindre once d'originalité, exécutée sans grande maîtrise (et avec donc ce batteur qui ne peut pas s'empêcher de vouloir taper sur tous ces éléments à la fois) et dont les textes sont à pleurer ("Kill for Metal", j'en ai encore les larmes aux yeux). Et le jeu de scène, une véritable catastrophe, tout le monde bouge dans tous les sens, le chanteur essaye de faire participer le public, le guitariste sur la droite fait des mouvements bizarres, bref, après être restés quelques morceaux, béant d'effroi, il valait mieux rentrer...

Big Lébo
J'avais un lointain (bon) souvenir de ce groupe. Malheureusement mon avis va vite changer. Je suis en tout point d'accord avec Prince de Lu. Le mélange des styles est souvent intéressant, ici il se révèlera lamentable! Une attitude "heavy metal" ridicule, des tenues vestimentaires thrash old school, des compos black/death et j'en passe... A oublier!

En conclusion de cette première journée, je note principalement le son de batterie trop fort sur l'ensemble des groupes du Rockefeller et la prestation écrasante de Keep of Kalessin par rapport à un reste d'affiche plutôt de second plan.