Ils sont beaux, ils sont forts, ils sont chevelus, ils sont bisontins... Mais ils sont surtout les responsables d'un carnage sonore surpuissant, qui a pour nom 'Epidemic', et qui évolue dans un Brutal Death racé, énergique, accrocheur et bien violent.

Entre le retard de sortie de l'album, l'évolution musicale et les pratiques sexuelles déviantes du chanteur, l'occasion était idéale pour aller embêter un peu les DILUVIAN ...

Salut Les Diluvian ! Alors, ça y est ?! Il est enfin là ...! Enfin, car on peut dire que cet ‘Epidemic’ se sera fait attendre, non ? Alors, heureux ?
Quel est votre état d'esprit aujourd'hui ? Impatients d'en découdre sur les planches ? Pressés de voir ce que les fans en pensent ? Ou juste satisfaits et fiers ?
Trivette : Salut à toi ! Eh bien, on est vraiment soulagé qu'il soit enfin disponible ! On appréhende toujours les retours, étant donné que l'EP a été plutôt apprécié. D'autant plus qu'à nos yeux, cet album marque une nette évolution pour le groupe, même si notre vision du groupe et du chemin qu'il doit prendre n'est plus forcement la même qu'il y a un an. On espère juste donner du plaisir à notre public, autant qu'on en a eu à le composer !
Dut's : C'est peu dire qu'on est vraiment content de voir notre album enfin sorti ! Le groupe stagne depuis un petit bout de temps, on s'est vu contraint de refuser de nombreuses dates de concerts, pour ne pas se retrouver à sec après la sortie. Ça fait un moment que nous avons stoppé les répètes aussi, la compo n'avançait pas... Notre machine se remet petit à petit en route, et on est tous à fond !

Inévitablement, je suis contraint et forcé d’aborder en préambule la question de cet outrageant retard de la sortie de votre album, qui, pour rafraîchir la mémoire de nos lecteurs, était annoncée initialement pour fin 2009/début 2010 ...
Outrageant pour les fans, mais pour vous également au regard du travail accompli… Alors, que s'est-il passé exactement, quelle est la raison de ce retard ?
Trivette : Effectivement on a eu un "léger" retard (rires) ! Pour faire court, le contrat avec Deepsend Records stipulait qu'un nouvel album devait être prêt pour décembre 2009. On a donc tout fait pour respecter ces délais, et une fois l'album terminé, on a attendu le feu vert de Deepsend Records... attendu... attendu et attendu... A chaque relance, il avait toujours de bonnes raisons (financières, matérielles)... Bref, je ne vais pas lui rejeter la faute, étant donné qu'il a monté son label par passion, ce n'est pas son métier ; mais pour nous c'était très gênant, aussi bien pour la promotion, que financièrement. L'album est enfin disponible, c'est tout ce qui compte pour nous !
Dut's : Alors c'est très simple, l'album est sorti environ 1 ans et 2 mois après notre passage en studio... L'enregistrement était terminé en septembre 2009, le mix en décembre. Cette attente nous a mis des bâtons dans les roues, ce fut une longue période de vide pour Dilu...

Après un premier essai plutôt apprécié par la frange métallique, on peut presque dire que vous étiez attendus ...
Sans pour autant atteindre la notoriété d'un Dying Fetus ou d'un Mastodon, après les chroniques dithyrambiques récoltées sur les différents webzines/Mag, avez-vous ressenti une forme de pression, ou vous êtes-vous mis une certaine pression au moment de composer votre opus ? Vous sentiez-vous attendus au tournant, justement ?
Dut's : Se considérer comme attendu au tournant, non, pas vraiment. Par contre, essayer de faire en sorte que le petit soufflé 'Inhumanity Remains' ne retombe pas : oui, complètement ! On a vraiment prêté une oreille attentive aux critiques des chroniques et de notre public pour arriver à grandir. On ne voulait pas réitérer ce qui a pu être interprété, à juste titre la plupart du temps, comme des erreurs de jeunesse. Je pense qu'on a progressé en ce sens, qu'"Epidemic" est un album bien plus mature que l'était notre EP.
Trivette : C'est un petit peu ce que j'expliquais déjà à la première question, comme tu dis, l'EP a été très apprécié, donc évidemment on se pose des questions sur les différents retours... Tout ce que l'on attend, c'est des chroniques franches et construites ! Mais je ne te cache pas que ça fait toujours chaud au cœur de voir de bonnes appréciations quand on a mis toutes ses tripes dedans !

Dire que je n’ai pas aimé votre EP serait un mensonge, car il était plutôt agréable.
Mais je le trouvais relativement ''banal', même si ce terme ne veut pas dire grand-chose, notamment dans les sphères Brutal Death ou Grind. Presque 2 ans après l'avoir composé, avec le recul et l'expérience que vous avez aujourd'hui, quel regard portez-vous sur ce premier enregistrement ? Qu'en pensez-vous ?
Trivette : Personnellement j'en suis pleinement satisfait, il y a eu beaucoup d'imperfections, mais c'était notre premier essai. On a fait ça du mieux que l'on pouvait, l'objectif était de montrer que l'on existait ; je pense que ça a plutôt bien marché et c'est le principal !
Dut's : Cet EP était un peu enregistré sur le tas, avec les premières compos du groupe, et il aurait mérité peut-être plus de travail. Mais c'est sûrement ce qui fait le charme de IR, pour nous, au sein du groupe. Notamment au travers de cet aspect vraiment spontané, tant dans la composition que dans l'enregistrement. Il reflète un peu l'état d'esprit dans lequel le groupe se trouvait à cette époque, on débutait, on voulait aller vite, très vite. Sûrement trop vite. Ceci dit, je n'irai pas jusqu'à dire que je prends un grand plaisir à l'écouter, loin de là (rires...)

D’où la comparaison avec ‘Epidemic’, votre premier album. L’évolution est indubitable, et réussie à mon sens, avec une orientation plus "suédoise/polonaise".
Était-ce une volonté délibérée du groupe de faire évoluer les compos dans ce sens ? A quoi attribuez-vous cette évolution ; résulte-t-elle avant tout d'une maturité collective et individuelle, ou bien est-ce plutôt lié à un souhait précis de changement ?
Dut's : L'évolution entre nos deux sorties est avant tout due aux évolutions personnelles de chaque membre du groupe. Notre objectif n'est plus le même, notre façon de concevoir et penser la musique que l'on veut jouer en est de même. Notre grand but, avec "Epidemic", était de donner une vraie identité à Diluvian, tout en réfléchissant un peu plus nos compos, et je pense qu'on a commencé à aller dans ce sens.
Trivette : Tout ce que je peux dire, c'est qu'on ne se fixe pas spécialement de limite, on joue ce que l'on aime, le style de la musique vient après.

Je vous trouve beaucoup plus mature, musicalement, dans votre approche sur votre album. Le chant, notamment, a considérablement évolué à mon sens, car est à la fois plus puissant et intelligible
As-tu travaillé particulièrement ton chant, dans l'optique de l'enregistrement de l'album ? Est-ce que cette évolution (cris plus rauques et plus intelligibles, moins de ''pig squeals' ou de grunts) était souhaitée, prévue ou naturelle ?
Trivette : Eh bien, je ne m'acharne pas spécialement sur ma façon de chanter, je le fais comme je le sens. Pour l'album j'ai juste essayé d'être plus nerveux en studio, de cracher tout ce que j'avais comme je pouvais le faire en concert. J'ai toujours des regrets maintenant que c'est fini, sur quelques détails, mais ça me permettra d'évoluer par la suite ! Je suis particulièrement attiré par tout ce qui est « crié/burné » à la Misery Index, ce genre de choses. Mais j'aime absolument tous les chants (du moment qu'ils sont bien faits), donc plus je pourrai varier mon chant, et plus je serai heureux. Je vais continuer de m'entraîner en espérant amener encore quelque chose de plus pour le prochain album !
Dut's : Pour la petite anecdote, durant l'enregistrement, nous avions bien envie de foutre des « gruik gruik » de tous les côtés ; mais maintenant, en entendant ceux de "Beholding The Ocean's Throne", on ressent de grosses douleurs dans nos anus respectifs (rires...) !

L’une des grandes nouvelles pour Diluvian est l’arrivée dans les rangs d’un nouveau guitariste bien connu, en la personne de Mickey, ancien hurleur des excellents Recueil Morbide.
Pouvez-vous nous en toucher quelques mots ? Comment l'avez-vous connu et recruté ? Par audition, pot-de-vin ou par promotion canapé ?
Trivette: Haha ! Il a la réputation d'être très bien membré, alors on a pas hésité longtemps ! Mais la Franche-Comté, ce n'est pas très grand, donc on le connaissait déjà un peu... Sans oublier que Bubu jouait déjà avec lui dans Smeti Duchu.
Dut's : Mickey est sans doute la meilleure chose qui soit arrivée au groupe depuis un bon moment ! On le connaissait plus ou moins depuis quelques temps, sachant qu'il a joué des années avec Jeanfi, notre bassiste, au sein de Recueil Morbide, et qu'ils étaient potes d'enfance avant même de jouer ensemble. Ensuite, Mickey a intégré les feu Smeti Duchu, qui comportait à l'époque Bubu, notre batteur, et Anto, notre ancien guitariste. Une chose est sûre, nous avons trouvé notre guitariste, notre line up est parfait, on est une bande de potes, on s'éclate, on dit des conneries et on adore jouer ensemble. Je ne vois pas ce que l'on peut souhaiter de mieux pour prendre son pied dans un groupe ! Les filles, je vous invite à coucher avec lui après nos concerts !! (Rires)

D’où cette petite question intime : comment s’est déroulé le processus de composition sur cet album ?
Êtes-vous plutôt "travail de groupe", ou bien "despotisme et esclavagisme" ? A l'époque de la sortie de 'Inhumanity Remain', aviez-vous déjà composé ou décidé de l'orientation des futures compos ?
Trivette : Dut's est l'énergie créative de Diluvian (c'est mignon dit comme ça !). Mais on le guide, on lui donne des idées, on met en commun... Le gros du travail est fait par lui, et on peaufine en groupe. Bubu commence à rentrer un peu plus dans le jeu de la composition avec l'album, mais bon, c'est quand même un sacré bordel (rires) ! Qu'en penses-tu mon Chou ?
Dut's : Oui mon chéri ! On a pris l'habitude de ne jamais composer en répète. Premièrement, parce que nous n'avons pas de local propre au groupe, ce qui nous laisse que très peu de temps pour répéter notre set. La deuxième raison est que nous ne répétons quasiment jamais (peut-être 5 ou 6 fois depuis le début de l'année ?), et je pense que c'est une assez bonne raison, héhé..! Nous avons tous des emplois du temps plus ou moins chargés, la distance joue aussi énormément... Le gros du travail est fait sur mon PC, puis j'envoie les maquettes aux autres ; ils me disent ce qu'ils en pensent, on trie ensemble le bon du mauvais, et c'est un procédé qui marche plutôt bien. Le gros avantage de cette méthode de composition est qu'une fois un morceau terminé, chacun peut le bosser chez lui, et une fois en répète, on le joue directement.

Dans une interview parue il y a moins d’un an, sur un super webzine nommé ‘VS’, vous déclariez :
'C'est un défi pour nous justement quand on nous parle du manque d'originalité (ce qui est justifié). On essaye principalement de créer une identité à DILUVIAN'. Maintenant qu'"Epidemic" est achevé, pensez-vous avoir réussi à relever ce défi ? Avez-vous le sentiment d'avoir trouvé, d'avoir atteint votre style, votre identité, ou tout du moins en avez-vous une vision plus précise ?
Trivette : Absolument... pas ! J'pense qu'on se forge tout doucement notre personnalité. Ce premier album n'est que le commencement pour nous, il n'était toujours pas sorti qu'on pensait encore plus au prochain... On a pas mal d'envie, d'idées pour évoluer, que ce soit la composition en elle-même, ou la production. Au final, je pense qu'on ne se limitera jamais à un style particulier. On essayera juste d'améliorer la qualité des compos, quelque soit la musique jouée, et c'est en cela que je vois la possible identité que l'on pourrait avoir dans l'avenir.
Dut's : Notre musique reste du Death metal, avec du blast et un mec qui gueule comme un taré. On a fait un album assez homosex... euuh, homogène, mais de là à dire qu'il est original, non. On souhaite vraiment faire évoluer notre musique à chaque album, et on peut d'ores et déjà dire que le prochain n'aura pas grand-chose à voir avec "Epidemic". Les première compos validées comportent des passages atmos, des riffs bien plus techniques, des passages arythmiques... Je pense que le prochain marquera un grand pas pour le groupe. Mais ne nous avançons pas trop... (rires) !

Enregistré au Studio PE, le son sur ‘Epidemic’ est puissant, compact, et utilise entre autres les bons vieux ‘triggs’ sur la caisse claire/grosse caisse (enfin, il me semble).
Etes-vous contents du résultat final au niveau du son ? Est-ce que la recherche du son "parfait", tout au moins parfait pour le groupe, était l'une de vos préoccupations, et a représenté une charge de travail importante pour le groupe en studio ?
Trivette : Pour nous la prod' est un élément primordial, ça va accroitre la qualité d'écoute, mais ce n'est que mon humble avis, haha. Personnellement je suis très content du travail accompli au Studio PE, associé à une liberté de travail que l'on ne retrouvera certainement pas partout.
Dut's : Aujourd'hui, un bon album avec une prod super merdique ne sera jamais un bon album pour 99% des auditeurs, et nous les premiers. Tous les groupes rivalisent de prod' énormes, c'est devenu primordial de suivre. Bien sûr nous n'arrivons pas à égaler les super-productions actuelles, mais dans la globalité, on est assez satisfait du résultat final. On ne le dira jamais assez, bosser avec PE est toujours un plaisir, ce mec est un exemple de patience, et n'hésite pas à jouer son rôle de producteur à fond, en proposant des idées à droite à gauche. Il est très réactif et professionnel, allez tous enregistrer là-bas, héhé !
En ce qui concerne l'enregistrement proprement dit, j'ai pensé plus d'une fois à mettre fin à mes jours... (Rires). En fait, pendant toute la période de production, j'étais le seul guitariste du groupe, et Jeanfi, suite à des problèmes de disponibilité, n'a pas pu enregistrer ses pistes. J'ai donc été contraint d'enregistrer toutes les pistes de guitares et celles de basse... Sachant que les guitares sont doublées, je vous laisse imaginer le boulot !

Dans les sphères Underground, la signature avec un label n’est jamais simple, d’où le choix et l’orientation de certains groupes de choisir l’autoproduction.
Quel est votre sentiment par rapport à ça ? Aviez-vous songé à l'autoproduction lors de votre recherche de label ?
Trivette : A vrai dire, on n'a encore jamais cherché de label, c'est pendant la promotion du groupe, avec un morceau enregistré en home-studio, que Deepsend Records nous a proposé un deal. On a alors réfléchi quelques semaines, et comme l'enregistrement de l'EP était proche, on s'est dit "pourquoi pas"...
Dut's : Deepsend Rec nous aura aidé à vraiment démarrer le groupe. Après, notre contrat prend fin avec la sortie d'"Epidemic", et ce serait mentir que de dire que ça nous attriste...

Si on se rapporte à la question n°2, je pense en effet pouvoir dire que vous n'êtes pas pleinement satisfaits par le boulot effectué par DeepSend en termes de promo, de communication ...? Il me semble que votre deal prend fin avec la sortie d'"Epidemic" ; qu'envisagez-vous pour l'avenir ?
Trivette : Effectivement, le contrat se termine avec la sortie de l'album ! C'est sûr qu'on n'est pas pleinement satisfait mais bon... On est un jeune groupe, je pense qu'on est loin d'être une priorité pour Deepsend Records. Malgré leur faible promo, ils ont un gros réseau en ce qui concerne la distribution, et je pense que ça nous a bien aidés à nous faire connaitre à l'étranger. Pour l'avenir... On va enregistrer quelques nouveaux titres et on va essayer de démarcher un nouveau label (sans se précipiter), donc pour le moment il n'y a rien de fait !
Dut's : On va vraiment faire en sorte de mieux planifier la future sortie, pour éviter les mauvaises surprises.

Un petit mot sur la pochette : sympa et originale, en tout cas pour un groupe de Brutal, elle est également obscure et intrigante ... Elle a été réalisée par le talentueux Trëz (Orbscurarium)
Lui aviez-vous fourni une trame artistique directrice, pour la réalisation de cette cover, ou bien lui avez-vous laissé carte blanche afin qu'il laisse exprimer sa créativité ?
Trivette : Trëz est un artiste que l'on apprécie, on lui a donc laissé ''carte blanche'. On lui a donné l'idée générale de l'album, des paroles, et il nous a pondu différents travaux afin de garnir le livret. Personnellement je n'ai pas du tout été déçu !
Dut's : Ce qui a été hallucinant avec Trëz, c'est sa rapidité. En quelques jours, il avait trouvé la trame générale, quasiment du premier coup. Même ses brouillons ont de la gueule. Il est très rapide, et toujours à l'écoute du groupe, même avec des pètes-burnes comme nous (rires). Plus sérieusement, n'hésitez pas à visiter sa galerie photo sur myspace, ça vaut le coup d'œil : http://www.myspace.com/orbscurarium

Les concerts sont souvent un support primordial et privilégié dans le Metal Extrême, même si certains groupes préfèrent s’en affranchir.
Faites-vous partie de ces groupes qui ne peuvent pas se passer de cette sueur et de cette débauche d'énergie, ou bien préférez-vous globalement vous concentrer sur la compo et les enregistrements ?

Trivette : Je pense qu'on devient quelque peu foufou quand on est sur scène, ça veut tout dire non ? (rires). Lorsque l'on compose, on se préoccupe toujours de l'élément ''live', qui tient une part très importante. Car la scène est l'endroit où l'on va exprimer le plus intensément notre musique. Une des faces importantes de Diluvian est bien ce côté scénique. Au pire, faites-vous votre propre idée en venant nous voir !
Dut's : On prend avant tout notre pied sur scène, c'est sûr ! On est tous à fond à chaque date, on saute partout, on est fin énervés, on gueule, on transpire, on pue, on se tape dessus, c'est un beau bordel, héhé (rires) ! Et le mieux dans tout ça, c'est qu'on a plus ou moins l'impression de faire de meilleurs concerts chaque soir. Le public répond présent la plupart du temps, on a rarement eu affaire à des ambiances pourries, bien au contraire. Et voir des gens s'éclater avec nous, c'est bien la meilleure manière de nous donner envie de foutre une belle merde en live !

Concernant les concerts : quels sont vos projets à court et moyen terme ? Avez-vous prévu d’effectuer une tournée (ou une mini-tournée) en France et/ou en Europe ?
Idéalement, dans vos rêves les plus fous : avec qui rêveriez-vous de tourner, et/ou de faire la première partie ?
Trivette : Le label ne nous aide absolument pas, mais on ne recherche pas énormément... La plupart du temps, ce sont des gens qui aiment ce que l'on propose qui nous font jouer, et c'est pour cela que tout se passe très bien à chaque fois ! Pour le moment pas de tournée de prévue, c'est vraiment pas évident à mettre en place; surtout avec nos emplois du temps qui peuvent diverger... Sinon à titre personnel, je rêverais de faire la première partie des Black Dahlia Murder !... Et un milliard d'autres, tous ceux que j'apprécie en fait !
Dut's : On commence à avoir un carnet d'adresse assez sympathique, pas mal d'associations françaises ou européennes commencent à nous contacter, et ça nous fait énormément plaisir. Concernant une tournée, rien de très concret pour l'instant. Il y a des projets, mais rien de concret aujourd'hui. On va continuer à notre rythme pour l'instant, et on verra bien comment ça avance. Perso, une petite tournée avec The Dillinger Escape Plan, ça ne me ferait pas trop chier (rires).

Vu de l’extérieur, la scène metallique extrême semble relativement épanouie et développée du côté de Besançon. Est-ce réellement le cas ?
Comment réussissez-vous à partager et surtout à propager votre passion sur vos terres ? Tu peux nous parler du "F-C/DM crew", collectif auquel vous êtes rattachés ; quel est son but, est-ce avant tout pour favoriser la communication, les relations, les organisations de concerts ? Vous souhaitez, à terme, concurrencer le TeXas Death Metal ?
Trivette : Il y a beaucoup trop de groupes en Franche-Comté pour commencer à en citer, on a énormément de groupe talentueux, dans tous les styles. Beaucoup font ça sans se prendre la tête, juste pour le plaisir, et c'est pour cela que peu de gens connaissent cette scène en dehors de notre région. Pour le FCDM, à la base c'est une initiative du Trash (HUMAN PARASITE). L'idée est juste de "s'associer" dans le sens où, plutôt que chaque groupe fasse sa promo de son côté, là chaque groupe fait la promo du FCDM, et donc des groupes qui le composent. Ça ne va pas plus loin, pas d'organisation de concert ou autre, c'est une union entre amis avant tout !
Dut's : C'est clair que la scène musicale sur Besançon est très étendue. Il y a beaucoup de groupes, beaucoup de bons groupes, dans beaucoup de styles différents. Et le fait que tout le monde se connaisse plus ou moins simplifie les choses. J'ai moi-même 3 groupes à l'heure actuelle (voir GODDESS sur facebook, pour les intéressés). Les choses bougent beaucoup, il est très courant de voir de nouveaux groupes se monter, avec un mec de tel groupe, un mec d'un autre, etc. Pour citer quelques bons groupe de la région, je dirai ASIDEFROMADAY, STELLARDRIVE, JACK AND THE BEARDED FISHERMEN, SLIDE ON VENUS, et nos potes de DIERESIS, HUMAN PARASITE, ONCE AND FOR ALL, XAROS, JE ou MEHTNAKRISS.

On doit avoir à peu près le même âge, donc vous avez dû être bercés avec les K7 avant de voir peu à peu ‘La Toile’ se démocratiser.
Quel regard portez-vous sur ces nouveaux ''médias' ? Est-ce que les MySpace et autres YouTube sont avant tout pour vous un vecteur de communication important, ou plutôt une perte de temps obligée ?
Quel est votre sentiment sur le téléchargement intensif ?
Trivette : Sans ces nouveaux médias, je pense que tu ne serais pas en train de nous poser toutes ces questions, héhé (rires) ! Pour moi, ça représente la possibilité pour le plus petit groupe de pouvoir prendre de l'ampleur (mérité ou pas...).
Dut's : C'est devenu un support absolument indispensable, qui nous aura déjà bien rendu service. C'est devenu très simple de faire écouter sa musique, partager ses news, etc.

Même si ‘Epidemic’ illustre votre souhait d’évolution et de démarcation, de par votre EP vous étiez plus ou moins en contact avec l’étiquette ‘Death Core’.
Ce style musical, assez récent, a engendré ces dernières années bon nombre de nouveaux groupes, avec plus ou moins d'intérêt et de qualité. Quel est votre regard, votre sentiment sur ces groupes, et ce style musical ?
Trivette : Comme on le dit souvent : il y a du bon dans tout ! Ce style a eu droit "aux pleins phares", c'est donc normal que beaucoup de groupes s'y soient essayés ; et heureusement, j'ai envie de dire. Car même s'il y a eu un nombre incroyable de projets en mousse, certains sont de vraies perles ! C'eût été dommage de s'en passer, mais la guerre des styles reste avant tout une question de goût...
Dut's : Personnellement, ce n'est plus vraiment ma tasse de thé, mais il faut admettre que c'est un style dans lequel il y a du très bon, et beaucoup de très mauvais ^^. Comme dans tous les styles, en somme. Perso, si on prend des groupes tels que The Black Dahlia Murder, Despised Icon ou Beneath The Massacre, je ne vois pas vraiment ce qu'on peut leur reprocher. Ils restent très doués, dans un style qui s'est essoufflé très rapidement, et font de la zik qui tue. Deathcore ou pas, on s'en tape, ce qui compte, c'est que ça envoie, qu'importe le style !


L'une des autres caractéristiques de cette scène Death Core est d'attacher une réelle importance au merchandising. Sans vouloir généraliser, quel est votre sentiment vis-à-vis de cette pratique devenue courante ? N'y voyez-vous qu'un simple effet de mode, reflet de notre société de consommation basée sur l'apparence ? Ou bien pensez-vous que ces groupes se donnent tout simplement les moyens de réussir et de séduire ?
Trivette : C'est sûr qu'il y a tous les extrêmes : ne pas avoir le moindre morceau en écoute, tout en ayant une boutique de vêtement digne d'un Kiabi, ça fait tache. Mais le merch est une bonne aide financière pour un groupe (enregistrer un album, répéter, acheter du matériel, et même fabriquer son merch, ça représente un gros investissement !). Ils peuvent avoir autant de fringues qu'ils veulent, je ne vois pas le problème. Ils ne forcent personne à les acheter, au contraire, ce sont ceux qui soutiennent le groupe qui achèteront ces produits. C'est l'un des éléments qui lie un groupe à son public, mais une fois de plus, cet avis n'engage que moi, haha !
Dut's : Amen.

Une dernière question de groupie : d’où vient le nom du groupe exactement ?
A quel degré se situe le lien avec l'adjectif relatif au déluge, est-ce une façon de s'affranchir ou de justifier l'aspect dévastateur inhérent à votre musique ?
Trivette : heuuuuuuuuu Dut's ?
Dut's : Haha, c'est assez con, en fait. C'était il y a un bon nombre d'années, maintenant, quand on parlait de monter un groupe ensemble, Trivette et moi. J'étais encore en cours à l'époque, et je notais des mots n'importe comment sur un papier, jusqu'au moment où j'ai écrit, tout à fait au hasard, « DILUVIAN ». Rentré chez moi, je l'ai proposé à Trivette, qui a trouvé ça intéressant. On l'a validé, et après quelques recherches, on s'est rendu compte que c'était la traduction de « déluge » en latin. On trouve que ce nom de groupe a de la gueule, sonne bien, et la signification envoie, donc au final c'est un bon gros coup de bol (rires) !



Merci infiniment à Trivette et Dut's de m'avoir consacré un peu de votre temps, je vous laisse la parole ; si vous voulez dire un mot aux (gentils) lecteurs de VS, profitez-en ; vous pouvez aussi (soyons fous) faire la promo de votre dernier album... Bonne route et très bientôt j'espère !
Trivette : Merci à toi et à VS ! Je tiens aussi à remercier tous les gens qui nous soutiennent, ils sont nombreux et ça fait sacrément plaisir ! Merci à toutes ces lopettes et ces connards (surtout ceux de DIERESIS, HUMAN PARASITE, SHELLSHOCKED et CALCIFERUM) !!!!
Dut's : Merci à vous, et à tous ceux qui nous font avancer !


------------------------------
DILUVIAN > Du Son
------------------------------