Reuno - MUDWEISER par PAMALACH 77 - 3037 lectures
Depuis ses débuts avec Lofofora avec "l'oeuf" et "Holiday in France", Reuno n'a jamais cessé de rester un musicien honnête et intègre. C'est avec Mudweiser et dans un univers totalement différent de que qu'on lui avait connu que VS est allé lui chatouiller le stetson... Histoire de voir ce que ce bon Reuno avait à nous raconter.


Salut Reuno et merci de répondre aux questions de VS ! Mudweiser est un tout jeune combo qui sort son premier album. Quelle est la genèse du groupe ?
Saïd (Guitare), ex-Eyeless et Stef, notre ancien bassiste, étaient à l'origine de Mudweiser, Xa à la batterie est aussi de la première formation. A l'époque il y avait un deuxième guitariste et un autre chanteur, des divergences musicales ont fait qu'ils sont partis. J'ai rejoint les Mud par Saïd qui me savait gros fan de Clutch et Kyuss entre autres. Jay, un autre ancien Eyeless, est devenu notre bassiste lors de l'enregistrement de "Holly Shit", il y a bientôt 2 ans, je crois.


Vois-tu des différences entre ce que tu as pu faire avec Lofofora et ce que tu fais maintenant avec Mudweiser ?
Dans les 2 cas c'est une passion qui me vient de l'adolescence qui me pousse. A part ça j'approche le chant, l'écriture et la scène d'une manière différente, très peu cérébrale. Même si l'on veut avoir notre personnalité, avec Mudweiser c'est un peu plus une figure imposée, genre classic rock. On ne se mettra jamais à faire une partie death-core au milieu d'un morceau, ni une partie rap. La folie prend une autre forme, plus sonic peut-être...


Mudweiser est un groupe dont l’image et la musique renvoie directement au sud des États-Unis. Quels sont les combos ou les artistes de cette scène que vous aimez ?
Jay et Saïd sont des inconditionnels de Pantera à la base, Xa et moi on serait peut-être plus Creedence Clearwater Revival. Sinon, en vrac, Eyehategod, ZZ Top, Muddy Waters, trois scènes différentes mais trois sons qui fleurent bon le bourbon et la poussière. On pourrait t'en citer des dizaines comme ça...


Cela fait déjà plusieurs années qu’on constate que le « stoner » a vraiment le vent en poupe, particulièrement en France. Pourquoi à ton avis cette musique « parle » au public en ce moment ?
Je ne sais pas, un besoin d'insouciance peut-être, une musique qui donne envie de boire, de se droguer et de rouler vite, c'est sûrement lié à un désir de liberté, de chaleur, de retour aux fondamentaux du rock'n'roll...


Reuno, ta voix est assez différente de celle qu'on peut entendre dans Lofofora. As-tu fait un travail particulier pour en arriver là ?
Non, je ne suis pas un bosseur de la voix, c'est mon instinct et mes influences rythm and blues et soul qui m'inspire ces mélodies-là.


Le groupe groove bien et envoie le boulet bien au-delà du minimum syndical requis. Avez-vous mis longtemps pour composer cet opus ?
A l'époque, lorsque l'on composait, on s'imposait de ne pas prendre plus de 2 répètes pour composer un morceau, histoire que ça reste bien dans l'instinct, pour ne pas se perdre. Aujourd'hui on s'autorise plus de travail pour des compos plus longues même si l'instinct reste au rendez-vous. On a certainement plus confiance en ce qu'on fait.


Mudweiser est un groupe qui chante en anglais. Je me souviens qu’à l’époque de « Peuh ! » tu avais dit que tu avais un accent anglais épouvantable, ce qui faisait que vous ne pouviez faire que des covers françaises.
A l'écoute du skeud de Mudweiser, ton accent est bon. As-tu pris des cours d'anglais ou bien étais-tu trop dur avec ton accent à cette époque ?
Non aucun cours, Saïd m'a pas mal aidé, beaucoup de films en V.O aussi. C'est le truc dont j'avais le plus peur, qu'on me flingue sur mon accent, depuis aucune critique y compris depuis les States ne m'a épinglé à ce sujet. On est même passé sur une radio à Chicago, c'est qu'on doit être crédibles.


Reuno, j’ai l’image de toi de quelqu’un de plutôt « urbain ». Tu aimes le punk, le hip hop, le hardcore qui sont toutes des musiques qui sont nées dans le rue. Dans les textes de Lofofora tu décris un contexte social très ancré dans la réalité.
Lorsque je t'ai vu avec le stetson et dans Mudweiser, j'ai un peu halluciné de te voir dans cette ambiance roots. Y a-t-il une part de parodique dans tout cela ou avais-tu cette « vibe » en toi depuis longtemps.
Un peu des deux, on a tous un cowboy qui sommeille en nous, enfin peut-être pas tout le monde mais moi oui, c'est de famille. J'ai aussi toujours été un fan de blues aussi et puis quand j'étais petit, je trayais des chèvres dans le Berry, ça compte ça, nan?


Il est difficile de faire référence au stoner sans penser à Down. Mudweiser a sa propre identité mais il m’est arrivé de penser à eux en écoutant le skeud. A l’époque de « Peuh » toujours, tu avais dit de Pantera que c’était un groupe que tu
n'aimais vraiment pas car ils n'avaient pas grand-chose à dire et qu'ils s'exprimaient juste au travers du gros son. La filiation de Pantera, ou du moins de Phil Anselmo, étant quand même présente (de façon voulue ou non) est-ce que tu as changé d'avis sur le groupe ?
Pantera étant un sujet tabou au sein du groupe je n'en dirai pas plus qu'avant dans l'interview. J'aime bien Down mais je ne crois pas pour autant chanter comme le gars Anselmo. Mes potos se seraient fait un plaisir de me le faire remarquer.


Est-ce que le nom de Mudweiser fait référence à la bière américaine la Budweiser ou y a-t-il un autre sens caché ?
C'est le nom que l'on donne à une chiasse de lendemain de cuite et aussi celui de teams de mudracing.


Reuno, tu es quelqu’un de connu pour tes qualités de chanteur et de parolier mais aussi pour n’avoir jamais eu ta langue dans ta poche. Avec Lofo, tes lyrics percutaient directement le public mais en anglais cela sera certainement différent.
Est-ce que quelque part tu t'en sens frustré ?
Absolument pas, comme je te l'ai dit la folie mais aussi l'énergie de Mudweiser est ailleurs et puis il y a un temps pour tout. Dans Mudweiser on écoute peut-être moins les paroles mais plus mon chant.


Reuno, tu es un personnage respecté dans le milieu du metal et du hardcore. Depuis l’époque de « L’œuf », tu es toujours là à faire de la musique. Qu’est-ce qui te permet de garder la foi en cette musique qui reste encore marginale en France ?
Je ne me bats pas pour un style de musique mais pour un état d'esprit qui veut que dans un monde où tout est formaté, sondé, marketé, une énergie que l'on peut appeler rock'n'roll ou autre, continue à échapper aux codes imposés. Parce que quand tu sors tes tripes sans trop calculer, ça touche les gens, ça leur fait du bien, ça rend leur vie moins terne et la tienne aussi.


Une petite curiosité pour finir. Il y a pas longtemps sur France 3 (et dans les colonnes de VS) on a pu t'entendre dans un cours de chant destiné aux personnes qui souhaite maîtriser le chant hurlé.
Comment se fait-il que tu te sois retrouvé là et est-ce que cela t'arrive de donner des cours ?
Sur ce coup-là on était intervenants avec Poun des B.B.A, à L'Empreinte à Savigny, on avait suivi le cours avec les jeunes. Sinon, il m'arrive parfois de me rendre dans des locaux de répètes pour « coacher » des jeunes groupes, enfin surtout les aider à progresser et à leur faire sortir leur mojo.


Le mot de la fin est pour toi.
Soutenez votre scène locale, vos petits lieux de concerts et refuser de payer 60 euros pour des soi-disant stars qui ne le méritent pas et puis boycottez facebook qui songe à vendre ses données aux Renseignement Géneraux pour se faire plus de tunes. Restez vivants!


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