Pas facile de déplacer les foules en ce dimanche pluvieux de Février, surtout lorsque la tête d'affiche avait connu les honneurs de la Loco à peine quatre mois auparavant. Visiblement boudé par le public parisien, seul une cinquantaine d'amateurs étaient présents au rendez-vous.
Les parisiens de GREAT BLOOD ouvrent les hostilités. Ce groupe pour le moins confidentiel joue du pagan black et n'a visiblement qu'une très maigre expérience de la scène. Et pour cause, certains membres de la formation semblent si jeunes qu'il ne manquerait plus que Jacques Martin pour basculer dans un remake « pagan » de l'école des fans. Pas facile d'accrocher le public avec un prestance minimale et surtout des problèmes techniques rendant les coupures aussi longues que les titres eux-même au début du set. Y'a encore du boulot pour ces ch'tiots mais Paris ne s'est pas fait en un jour, pas vrai ?
On passe ensuite à une formation plus consistante avec les Sarthois de ROTTING FAITH qui ont fait le déplacement sans leurs potes jusqu'à la capitale. Dans le cas présent, on remarque tout de suite que ce groupe de death/grind dispose d'une expérience de la scène très correcte. Les compos tiennent le pavé et ROTTING FAITH nous balance un petit set très sympathique et visiblement bien rodé. La bassiste nous assène quelques attaques de slap bien senties et même si le chanteur en fait peut-être un tout petit peu trop, la mayonnaise commence à prendre. Devant cet efficace groupe de division d'honneur, l''audience réagit avec enthousiasme et réclamera même un rappel. Agréablement surprenant…
Premier moment fort de la soirée avec l'arrivée des transalpins de NATRON. N'espérant rien de particulier de la part du groupe italien, je me préparais au pire qui n'arriva jamais. Visiblement contents d'être de retour à Paris, nos ritals surprennent en envoyant leur death métal de la façon la plus radicale qui soit. Le contact avec le public est excellent et Mike, le chanteur, s'essaye même au français pour présenter les titres. Un embryon de pit se constitue autour d'une demi-douzaine de fans particulièrement agités qui pogotent comme des forcenés. Normal, car NATRON envoie le bousin avec conviction. Inutile de préciser que j'ai été agréablement surpris.
Point culminant de ce plateau hivernal, c'est le moment d'accueillir le retour de GOD DETHRONED quelques mois après leur dernier passage. Pour cette nouvelle tournée, ce n'est pas le bassiste de KATAFALK qui tient la quatre cordes mais le titulaire du poste, Henk (ex-GRINDMINDED). Je n'avais pas vu le légendaire groupe batave depuis leur prestation du « Bonded by metal tour » qui m'avait laissé un souvenir d'une platitude décevante pour un groupe de vétérans. Sur la péniche, c'est un autre visage de GOD DETHRONED que nous allons découvrir. Visiblement galvanisé par l'arrivée de ses dernières recrues, Henry le guitariste chanteur et seul membre d'origine, a retrouvé ses vingt ans. Un plaisir de jouer communicatif s'étend rapidement du groupe au public. GOD DETHRONED nous fait une démonstration à la hauteur de ses années d'expérience. Les compos s'abattent avec une rigueur imparable et le batteur, visiblement allergique aux triggs, réalise une véritable performance de tueur. Après plus de 45 minutes de pure boucherie death métal, GOD DETHRONED abandonne la scène sous l'œil admiratif des quelques amateurs qui n'avaient pas de train à prendre.
Certes, il fallait être sacrément motivé pour braver les intempéries de ce dimanche soir mais les fans de death qui ont abdiqué devant cette date ont définitivement raté quelque chose.