TROUBLE, groupe culte se plaisent à signifier les quelques journaleux ou public qui ne les ont jamais encouragés, et ceci dès leur apparition dans le monde métallique. C'était en 1983, sur la compilation METAL MASSACRE 4 avec le titre "The last judgement". En 1984 sortit leur premier album éponyme (appelé également "Psalm 9"), avec des titres pesants, rappelant les bonnes heures d'un Black Sabbath période Ozzy (surtout avec la voix d'Eric Wagner dont le timbre de voix n'est pas sans rappeler le Madman !), mais avec une puissance à la foi épique, dont on ne se relève pas une fois le disque terminé. Suivit "The Skull" (1985), du même acabit, puis "Run to the Light" (1987) un peu moins bien produit mais tout aussi excellent. Enfin, en 1990 arrive l'album qui aurait dû leur apporter la consécration, l'album en tous points parfait.

Le son est propre, très puissant et les chansons restent ancrées dans votre tête pour l'éternité, preuve d'un album indispensable ! "At the End of my Daze" annonce d'entrée la couleur, on a l'impression d'entendre un TROUBLE survitaminé, prêt à tout donner pour exploser à la face du monde, "The Wolf", avec son climat étrange et prenant est un des meilleurs morceaux de l'album (enfin c'est personnel !), "Psychotic Reaction" est dans la veine du premier titre, "A Sinner's Fame" (où l'on entend encore quelques réminiscences de Sabbath) est inquiétant de lourdeur, et pour nous laisser réfléchir (fléchir ?), on a droit à une ballade assez mystérieuse (pas une chanson d'amour !) "The Misery Shows (Act II)", assez longue mais magnifique. On reprends avec "R.I.P.", dont l'intro vous écrase littéralement, pour ensuite vous envoyer la sauce Heavy Metal que vous attendez impatiemment, "Black Shapes of Doom" et son rythme syncopé, "Heaven on my Mind", "E.N.D." morceau très court, qui s'en va dans tous les sens (du jamais entendu : lourd et speed à la fois ! Si je vous assure !), et l'on finit avec "All is Forgiven" et c'est surtout sur ce morceau très émotionnel où les duels de guitares sont jouissifs, le morceau ne semble plus vouloir se terminer et quand le disque s'arrête, on a qu'une envie, c'est de se le repasser.

Aucun faux pas de la part des musiciens dont les mélodies sont omniprésentes, grâce notamment au charisme d'Eric Wagner, et au travail énorme des guitares. Alors, TROUBLE groupe culte ? Sûrement. Mais surtout groupe maudit, d'abord signé chez Metal Blade, puis Def American, et enfin sur Music For Nations, il capitulera devant le manque d'intérêt à la fois du public et des maisons de disques qui ne le firent pas tourner suffisamment. Les deux dernières œuvres de TROUBLE "Manic Frustration" et "Plastic Green Head" malgré une volonté d'ouverture de plus en plus perceptible annonceront la fin d'un long calvaire dans les méandres du music business, ce qui prouve une fois de plus qu'on a jamais encouragé les bons groupes. Alors, si vous ne possédez pas encore cet album, sachez qu'il était déjà très difficile de se le procurer à l'époque (le mien vient de Hollande !), mais en cherchant bien, peut-être dénicherez-vous cette perle (rare de nos jours…).


Rédigé par : Laurent Lahierle | 1990 | Nb de lectures : 2326