Gildas et Brice - SATYRICON par FRANçOIS POUR A JETER PROM - 3981 lectures
A l'occasion de la tournée de SATYRICON, profitons en pour avoir des nouvelles des 2 français qui jouent avec le groupe via une interview réalisée par François pour A Jeter Prom et VS-webzine
Salut Gildas, où es-tu actuellement et quel est ton programme pour les jours à venir ?
Je suis actuellement dans le tourbus quelque part entre Vancouver et Salt Lake City. On a un jour off avec une assez longue distance à parcourir donc on roule toute la journée.
Lors de notre dernière entrevue tu avais joué une (bonne) dizaine de gigs avec Satyricon, tu as maintenant des centaines de dates à ton actif, peut-on dire que pour toi les tournées c’est la routine ?
En quelque sorte, oui. Évidemment, chaque tournée est différente, que ça soit en raison du continent où on se trouve, des gens qui nous accompagnent (même si ça reste globalement les mêmes) ou des clubs visités. Mais une certaine routine s'installe aussi rapidement, car dans l'ensemble, les jours de tournée se ressemblent. J'essaye d'utiliser ça au maximum en gérant mon emploi du temps et mes activités de manière à utiliser tout le temps "libre" qu'on a.
Avec toutes ces dates, cela fait beaucoup d'endroits différents partout dans le monde. As-tu le temps de te balader en ville les jours de concerts ? Qu’elle est la journée type « Live » ?
J'essaye toujours d'aller visiter les endroits intéressants, en fonction du temps que j'ai. Je ne te cache pas que la plupart des villes américaines présentent un intérêt limité, mais dans certains endroits, je prends sur mon temps de sommeil et mon temps "personnel" pour aller voir ce que je peux. L'idéal est de se trouver dans un endroit intéressant un jour de repos qui n'est pas consacré à avaler les kilomètres en bus. Ça a été par exemple le cas à au Grand Canyon récemment mais aussi par exemple à Berlin, Tokyo, ou New Dehli. C'est une chance inouïe de voir autant d'endroits différents !
En début d’année 2009 vous avez arpenté les États-Unis en première partie de Cradle of Filth, peux-tu nous raconter cette tournée ? Est-ce très différent pour vous de jouer en support (première partie) ?
C'est ma seule expérience en support à ce jour avec Satyricon, et c'est effectivement assez différent puisqu'en support, on est pas "maîtres" du temps. On avait chaque jour assez peu de temps pour s'installer sur scène et faire nos balances et on jouait un set de quarante-cinq minutes seulement, par rapport à l'heure et demie de nos concerts en tête d'affiche. Tout s'est malgré tout bien passé, à part deux ou trois dates un peu chaotiques d'un point de vue technique. Le crew de Cradle a dans l'ensemble été très aidant. La réponse du public était assez variable, et les gens ne venaient pas toujours voir chacun des trois groupes qui étaient à l'affiche. Sur certaines dates, on sentait que les gens venaient clairement voir Cradle et des fois la balance penchait plutôt pour nous. On a eu de la chance d'avoir des bons retours dans l'ensemble, et c'est pour ça qu'on est de nouveau aux États-Unis sur la route en ce moment.
Il est parfois arrivé que le groupe enchaîne plus de sept dates sans jour de repos, comment fais-tu pour tenir le coup ?
Je ne sais pas vraiment ! Je pense que c'est un mélange d'habitude, d'adaptation naturelle du corps et d'endurance acquise au fil des mois. Je fais aussi beaucoup de sport en tournée et hors tournée pour conserver une condition physique aussi bonne que possible. Ça aide énormément à faire face à tout ça.
Qui décide de la setlist des concerts ? Il y a des évolutions selon les soirs et les pays visités ?
Satyr se charge de tout le côté "artistique" du groupe, donc aussi de la setlist quotidienne. La setlist change tous les soirs, oui ! En ce moment, on garde un noyau de 6/7 titres qu'on joue systématiquement, auxquels sont ajoutés 6/7 autres choisis parmi un "lot" d'une quinzaine environ, déterminé avant de partir en tournée.
La dernière fois tu nous avais confié que le public norvégien était assez attentif à tous ce que faisait Satyricon mais pas forcément le plus chaud en concert, Peux tu établir un top 3 des meilleurs publics rencontrés pour le moment ?
Je pense qu'il faut citer le public russe, de Moscou plus particulièrement, sans hésitation. Ensuite il y a beaucoup de candidats, mais en vrac, Prague, Tokyo, Londres... Lyon était très convaincant sur la dernière tournée aussi !
Il me semble que tu as même du jouer de la basse sur la tournée ? Était-ce compliqué à gérer pour toi ?
Oui, j'ai en quelque sorte dépanné le groupe lors de nos huit dates japonaises et australiennes en mars dernier. Les choses se sont subitement compliquées avec Victor, l'ancien bassiste, juste avant cette mini-tournée et on est donc parti sans lui. Un groupe de rock sans basse, c'est impensable, donc il fallait bien quelqu'un pour s'y coller. Il s'avère que j'étais le plus à-même de pouvoir prendre l'instrument avec si peu de temps de préparation, grâce au fait que je joue du jazz. Ça te donne une manière de penser un peu différente et surtout très adaptable. Je n'avais d'ailleurs jamais réellement joué de basse de ma vie ! Je me suis donc assis avec une basse empruntée à l'arrache dans ma chambre d'hôtel en arrivant à Tokyo et ai parcouru rapidement les morceaux qu'on allait jouer. Ça s'est finalement très bien passé, et je suis très content d'avoir vécu cette nouvelle expérience... même si la basse est loin d'être mon instrument préféré à jouer, et que c'est nettement plus lourd qu'une guitare ! Ça a son importance quand il s'agit de faire le show.
Vous allez bientôt partir en tournée avec le groupe Shining. Le chanteur de ce groupe fait régulièrement parler de lui en se tailladant pendant les dédicaces ou récemment en vomissant sur scène ? Ça va être cool non ? J'imagine que tu as hâte de partager ta loge avec lui non ?
Je n'ai pas trop d'avis, je t'avoue. J'attends de voir. Je ne connais pas vraiment Shining, et n'ai rencontré le groupe qu'une ou deux fois dans des backstages de festivals. De toute façon, on ne partage pas nos loges donc ça répond à ta question !
Pour finir il me semble qu’un nouveau français a rejoint le poste de bassiste, peux-tu nous dire quelques mots à son sujet ?
Tout à fait ! Brice a rejoint le groupe à la fin de l'été, et c'est plutôt intéressant d'avoir une autre français dans le groupe, ne serait-ce que voir la tête des autres lorsqu'on parle ensemble ! Il fait un très bon job jusque là, et c'est quelqu'un de très sympathique et facile à vivre.
BRICE
Salut Brice, peux-tu te présenter en quelques mots ? (âge, ville d'origine?)
Mon nom est Brice Leclercq et je suis âgé de 30 ans. Je vis dans les alentours de Gothenbourg en Suède. Je suis né a Paris, mais vivais à Toulouse avant de quitter la France il y a dix ans de cela.
Comment en es-tu arrivé à devenir le nouveau bassiste de Satyricon?
J'ai commencé à jouer professionnellement en tant que musicien de session dans un groupe de Death-metal mélodique suédois du nom de "Nightrage" entre 2001 et 2002. J'ai ensuite été membre dans "Dissection" pendant presque deux ans. Après avoir pousuivi des études pour devenir ingénieur du son en université en Suède, j'ai entendu dire que le bassiste de Satyricon avait quitté le groupe. Étant un grand fan de leur musique, je les ai tout simplement contactés. Ils ont été intéressés et m'ont fait passer deux auditions qui se sont apparemment bien passées. C'est aussi simple que cela.
Penses-tu qu'à terme, Satyricon ne sera composé que de français ?
Haha... Qui sait ? Il y a déjà presque autant de français que de norvégiens dans le groupe "live" ! C'est en fait très agréable d'avoir un français dans le groupe, et puis on peut dire ce qu'on veut sans que personne ne comprenne ;-)
Plus sérieusement comment vois-tu le fait qu'un certain nombre de compatriotes intègrent des groupes de cette trempe (Scarve, Aborted...) ces dernières années ?
Et maintenant Mayhem ! Je ne peux qu'être content de voir que de plus en plus de français choisissent de faire de la musique à un niveau professionnel, particulièrement dans le metal extrême. En même temps le fait que beaucoup choisissent de poursuivre leurs carrières dans un pays étranger est un peu dommage, j'aimerais voir plus de groupes comme "Gojira". Ce que je veux dire par là, c'est que c'est encore plus satisfaisant et encore mieux pour la scène française de voir un groupe français arrivant à avoir une reconnaissance internationale, plutôt que quelques individus dans des groupes étrangers.
As-tu une appréhension particulière à partir en tournée avec le groupe ?
En fait non pas vraiment, puisque j'avais déjà pas mal tourné avec Dissection. De plus, le fait que Satyricon a tellement été sur la route cette année m'a poussé à beaucoup me préparer pour me mettre à leur niveau, ce qui m'a donné encore plus de confiance.
Un dernier mot ?
Je te remercie pour ton interview et j'espère qu'on pourra se rencontrer bientôt en tournée, en France avec Satyricon.