Julien - Basse/Chant/Textes - NESSERIA - Track By Track par CROWN_ME - 3821 lectures

Tout d'abord, merci à VS de nous laisser un espace pour nous exprimer, comme à ceux qui prendront le temps de lire nos conneries.






ARTWORK
C'est un illustrateur de Philadelphie, Alex Eckman Lawn, qui a produit l'artwork de l'album. Nous souhaitions autre chose qu'une couverture purement décorative, pas du "papier peint". Nous lui avons donc donné des directives précises. Le propos général tient en une phrase : les chiens mangent les chiens. Nos ressources sont limitées, et nous sommes de plus en plus nombreux : alors les plus forts se renforcent chaque jour, quant aux plus faibles... C'est l'essence même du capitalisme, il nous ramène à l'état de chiens.


PRODUCTION
On a composé l'album surtout de nuit, dans un appartement minuscule, cernés par les emmerdes. C'est allé assez vite. La suite s'est avérée plus difficile.
Le premier aller-retour au studio s'est soldé par un séjour à l'hopital, transport par hélicoptère à l'appui, pour Greg, le batteur. Il est tombé malade au deuxième jour de studio. C'est une autre manifestation de notre malédiction, je crois. Enfin il s'est remis, on a profité de ce temps pour peaufiner notre préparation. On a enregistré l'album au Drudenhaus Studio, chez Neb Xort. On avait enregistré les deux précédents splits chez lui, c'est toujours un type agréable, pro et d'une patience rare. J'ai ensuite enregistré les voix, ça fait mal, ça crève... On s'est pas mal cassé la tête sur les mixes. On tient à remercier encore Neb Xort pour son acharnement sur cet album.





TRACK BY TRACK


A CEUX QUI NOUS ONT LÂCHÉS
C'est le dernier morceau qu'on ait composé, et celui qui nous a pris le moins de temps. On voulait un morceau plus direct, un peu plus de violence pour l'ensemble. Finalement c'est l'un de nos préférés, j'apprécie son côté black avec un peu de crust dedans. Sur scène c'est particulièrement sportif à jouer, et quand ça marche, violent. Les paroles, c'est un règlement de comptes.

ARKANGELSK
Et celui-ci, c'est presque le premier sorti de la session de composition. C'est un morceau plein de breaks, plus "rigide", avec pas mal de parties différentes, du blast à la mosh part. Et aussi un des plus efficaces sur scène à mon avis. On y parle d'un cimetière de sous-marins nucléaires au nord-ouest de la Russie, un désastre nucléaire en puissance qui ne semble intéresser personne. C'est donc de l'apathie qu'on parle plus généralement.

HAVIXBECKER STRASSE
C'est un morceau "à phases", d'une intro un peu doom on passe à un ensemble plus syncopé. On a voulu faire un ensemble de contrastes au sein d'un seul titre.
On y parle de l'éducation qu'on a reçue, de l'ennui, de l'impression d'échec au collège, de ce qu'ils ont voulu faire en nous triant par catégories sociales. L'école comme ascenseur social ? Sur place on se rend compte que les classes sont aussi des classes sociales.

PAR PERTES ET PROFITS
On voulait un morceau plus technique, et mettre au point la structure a été un vrai merdier. Les riffs se sont simplifiés à chaque nouvelle version ; ce morceau nous a amenés à comprendre que les riffs les plus techniques ne sont pas forcémenent les plus intéressants. Le seul tapping de l'album par exemple, est en fait très simple. Alors on a contrasté l'ensemble avec un blast pleine face, et une fin en forme d'insulte générale : "Tous des putes"... Concernant le texte, la crise économique venait de nous exploser en pleine face, on ne voyait pas comment faire pour ne pas parler de cette vaste arnaque. Tout ça n'est qu'un hold-up, et recommencera dès qu'ils le pourront.

LE QUATRIÈME AGE
On voulait un morceau qui sorte de l'ensemble, pour ménager un temps de respiration sur l'album. On a laissé pas mal d'influences black s'exprimer, bien qu'on y ait aussi inclus pas mal de riffs lourds. Tout ça illustre pas mal le thème, à savoir la fin de vie. C'est une réalité sociale certes pas très rock'n roll mais suffisament sordide pour ne pas la passer sous silence. Ma propre mère bosse avec des personnes du quatrième âge, et ce qu'on rapporte ici n'est pas le pire de ce qu'elle a pu me raconter.

LES ALTERNATIVES
C'est un morceau qui date de notre deuxième démo, un titre qu'on a jamais cessé de jouer. On n'a jamais pu l'enregistrer dans des conditions satisfaisantes, alors on s'est fait plaisir sur l'album. Pour ça il a subi un bon remaniement, et ses paroles sont devenues notre manifeste, en quelque sorte. C'est un titre qui nous rappelle tout ce qu'on a pu vivre avec le groupe. A propos du titre, ces "alternatives" ne sont pas celles qu'on aurait la prétention de proposer, mais l'alternative entre l'abandon de ses convictions et le mépris quotidien des autres... Une alternative qu'on rejette en bloc. C'est un peu ce que tout fan de musiques extrêmes connaît dans son adolescence, avec ses cheveux gras, son absence de meuf et sa dégaine de looser.

PYRAMIDE
C'est un morceau court, direct, qu'on voulait efficace. Comme ces titres de grindcore, pas plus de 2 minutes au taquet... On y parle d'une société, Emergenza, qui organise des concerts où les groupes sont tenus de vendre eux-mêmes les billets, faire la promo, etc. C'est une sorte de tremplin, où on gagne à l'applaudimètre. Une pure arnaque, une pyramide d'influence où le fric décide tout. Les groupes qui cèdent aux sirènes de ce genre de traquenard n'ont finalement que ce qu'ils méritent.

MINISTÈRE DE LA CONCURRENCE CULTURELLE
C'est un morceau plus "Frankenstein", un collage abrupt de riffs tordus, et l'ambiance y est plus... cynique. On y assume complètement d'avoir financé en partie l'album par le biais de la subvention. On prend l'argent où il se trouve, en fait ça nous fait assez plaisir de taper dans les caisses du ministère de la culture. Albanel à l'époque. Et ironie du sort, Nestor, elle s'est fait lourder.

53%
C'est un morceau plus lourd, peut-être plus "rock". On voulait faire une sorte de mur qui avance continuellement. Un mur avec des dissonances qui font mal au crâne. Le texte, c'est notre dégoût pour celles et ceux qui ont voté pour Sarkozy et ses potes, qui se plaignent aujourd'hui, mais restent les mêmes fils de pute. Mais comme on le dit, j'ai au moins le soulagement de savoir qu'ils subissent la même merde que moi chaque jour.

LES FILLES DE DIEU
C'est un morceau à part, qui clôture l'album. C'est parti d'un bidouillage à la guitare avec un delay et d'un riff simple à la basse. On a opté pour la répétition, on voulait quelque chose d'obsédant. On a essayé plusieurs types de voix, hurlée, marmonnée, et c'est finalelement une sorte de ton de sermon agressif qui s'est détaché.
Concernant le texte, je suis parti d'un relevé de citations exactes tiré des livres des religions majeures. Lisez ces textes, ce sont des monuments de bêtise crasse et de fascisme... On voulait prouver sans conteste que la Bible, le Coran, la Torah, les textes fondateurs du Bouddhisme (le Canon Pali, la Guirlande...) sont des textes violemment mysogines. On pourrait faire des relevés identiques concernant le racisme, l'homophobie, l'ostracisme religieux...


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