Le groupe - SYBREED par RAHAHAZ - 2190 lectures
Interview pour la sortie de “The Pulse Of Awakening”.


“The Pulse Of Awakening” a été mixé et masterisé par Rhys Fulber.
Au vu de son pedigree, on peut imaginer que vous souhaitiez de longue date travailler avec lui. Était-il votre unique choix ou bien faisait-il partie d'une « liste » de producteurs potentiels avec lesquels vous auriez aimé bosser ?
Drop :
En fait non, ça c'est un peu fait au dernier moment. On voulait faire mixer l'album par une pointure, un mec qui nous a influencés et en qui on pouvait avoir confiance, et il était bien clair que Rhys, notamment pour son travail avec Front Line Assembly, est une énorme influence pour nous. On était convaincus qu'il pouvait apporter quelque chose à la musique de Sybreed, et on ne s'est pas trompés, il a fait du super bon boulot ! Par contre je tiens juste à rectifier le fait qu'il a fait uniquement le mix, le mastering a été fait par Naïche Barbaglia au California Studio de Genève, un pote de longue date avec qui je bosse sur tous mes projets.


L’écriture de l’album a-t-elle été difficile ou sujette à une quelconque pression ? Ou au contraire, est-ce que tout s’est déroulé de manière naturelle ?
Drop : Aucune pression, tout est venu de manière naturelle, sans se poser de questions, et surtout sans se mettre de barrières. Cette fois-ci on a bossé autrement : sur les deux premiers albums j'étais en charge de l'intégralité de la musique. Pour "The Pulse of Awakening", on s'est retrouvés quelques fois par semaine sur une période de trois mois dans mon studio The Drone avec Benjamin et Kevin. Le résultat est de ce fait beaucoup plus varié et abouti, on s'est vraiment bien complété à trois, et de mon côté j'ai beaucoup apprécié avoir des idées fraîches autour de moi.


A l’écoute de ce nouvel album, plus encore qu’auparavant, on imagine quelle précision affolante il doit falloir pour restituer ces rythmiques épileptiques sur scène. Vous êtes des acharnés de répètes ?
Drop : Disons que, les morceaux étant composés au feeling, tout vient assez naturellement. On n'a donc pas d'énormes difficultés à reproduire les riffs sur scène. On répète une ou deux fois par semaine, ça nous suffit.
Ben : On a eu tout de même quelques « frayeurs » pendant la composition de l'album au sujet de certaines parties plus ardues, mais au final, après avoir fait tourner les morceaux en répétition on s'est rendu compte que le tout était assez jouable, en se concentrant un peu bien sûr.


La reprise de « Love Like Blood » sonne presque comme une évidence tant ce morceau vous va comme un gant. Pourtant, n’avez-vous pas connu une certaine crainte en vous frottant à un tel monument ?
Benjamin : Pas vraiment… enfin, tout de même un peu, mais je crois que le plaisir de jouer ce morceau, qui une valeur quasiment sentimentale à nos yeux, l'a emporté sur la peur de massacrer ce que tu nommes à très juste titre un monument de la new wave. De plus, nous avons opté non pas pour une optique de modification totale, mais plutôt de fidélité à l'original concernant les voix et de l'ambiance générale, tout en donnant un rendu plus « heavy » : au vu du résultat je crois qu'on s'en est pas trop mal tiré.


« PoA » semble disposer de belles armes pour faire un carton et pourrait – on vous le souhaite en tout cas – faire grimper le groupe d’une division.
S'il fallait demain vous consacrer à 100% à votre musique, seriez-vous prêts à le faire ? Vous êtes « libres de tout engagement extérieur » ?
Drop :
Bien sûr ! On n'attend que ça ! Pour ma part je fais déjà uniquement de la musique, entre la production, l'enregistrement studio et les mix en live, avec l'emploi du temps de Sybreed et mon side-project MXD avec lequel on vient de terminer le mix de notre 5ème album. Je n'ai pas trop le temps de penser à autre chose. Kevin, le batteur, fait aussi de la musique à 100%, il donne des cours et fait un peu de sessions studio.
Benjamin : Malheureusement, on doit en effet encore bosser pour vivre et payer certaines dépenses liées au groupe. Bien sûr chacun s'organise comme il peut, et certains ont des jobs plus stables que d'autres : mais ça a toujours été plus ou moins du domaine de l'alimentaire et dans l'absolu, notre rêve a toujours été que nos vies de musiciens deviennent notre véritable quotidien. Alors forcement si l'opportunité se présente on enverra tout valdinguer pour ne faire plus que de la musique, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.


Quelle réalisation antérieure de Seth (Septic Flesh) vous a poussés à lui confier l’artwork de « PoA » ?
Benjamin : Sans conteste, l'artwork du dernier Moonspell en date. Je crois d'ailleurs avoir pensé, dès que j'ai eu la pochette de « Night Eternal » entre les mains, «Je sais pas qui a fait l'artwork, mais je veux qu'il s'occupe du prochain Sybreed ! »


Depuis toujours, avec des groupes comme Coroner, Celtic Frost, les Young Gods, Samael ou vous-mêmes,
la scène rock/metal suisse semble toujours faire les choses avec une préoccupation artistique plus pointue que la moyenne, j'ai envie de dire « plus arty ». Le ressentez-vous comme cela de l'intérieur ?
Avez-vous une explication à cela ? Et surtout (pour nous rassurer), avez-vous
aussi votre lot de groupes ringards ?
Drop :
La Suisse compte peu de groupes exportés, surtout à cause de la vie qui est très chère et le manque d'organisations d'aide pour les artistes, les groupes ne peuvent pas se concentrer à fond dans leur musique. Il est vrai que Sybreed attache beaucoup d'importance à son image, autant qu'à sa musique, je pense que c'est important que tout soit de qualité. Je ne pense pas que ça soit spécialement les groupes suisse qui fassent les choses avec une préoccupation artistique plus pointue, c'est juste que de l'extérieur tu vois uniquement les « belles choses ». Bien sûr qu'on a notre lot de groupes ringards, pas au niveau des goûts musicaux, surtout au niveau de la cohésion de leur truc, il y a des mecs qui auraient mieux fait de faire de la pétanque ou du badminton.
Benjamin : C'est vrai qu'on n'a pas que du génial non plus en Suisse, surtout dans le trip « branlette cérébrale »: d'ailleurs je préfère justement le groupe ringard qui assume, que le côté « pseudo-artiste » comme on en voit pas mal dans nos vertes contrées. Ensuite, je ne considère pas Sybreed comme un groupe « arty » : on aime se faire plaisir en tant que musiciens, tant sur le plan de la technique pure que de la recherche musicale, et on aime aussi que notre musique soit liée à un esthétisme visuel froid et léché ainsi qu'à des paroles ayant un sens un peu plus profond que les lieux communs du rock : mais ça s'arrête là. On reste tout de même marqués par l'anticonformisme et un esprit presque « punk » qui nous empêchent de nous prendre totalement au sérieux, ou en tout cas ne pas avoir un certain recul par rapport à notre musique.


Luis, qui était votre bassiste depuis le début du groupe, vous a récemment quittés.
Pour quelle raison, et comment votre choix s'est-il porté sur Stéphane Grand, que nos lecteurs connaissent pour l'avoir vu évoluer au sein du groupe français Furia ?
Drop :
Oui, il est parti avant la tournée américaine, il pouvait plus suivre, sa famille, son job… Il a été très honnête avec nous et nous a expliqué qu'il n'avait plus les moyens et les dispos que nous lui demandions. Nous sommes restés en très bons termes. Nous avons donc contacté Steph, qui est un bon ami et qui a bossé avec nous comme technicien sur scène depuis quelques années. On avait besoin d'un guitariste qui joue de la basse, comme c'est moi qui compose et enregistre les basses depuis le début. Et nous sommes vraiment contents qu'il ait rejoint nos rangs, le groupe a gagné en puissance sur scène.


Vous revenez d’une tournée américaine, ce qui n’est pas si courant à ce stade de carrière.
Comment cette opportunité s'est-elle présentée, et quel aura été l'apport de celle-ci pour Sybreed ?
Drop :
Nous avions notre premier album, "Slave Design", signé sur le label Reality Entertainment, nous avions donc déjà tourné un mois là-bas en fin 2004. Depuis notre « fan base » n'a pas arrêté de grandir sur place, et nous avons eu beaucoup de demandes. Nous avons contacté Threat Signal avec qui nous étions en contact car les deux groupes s'apprécient mutuellement depuis le début. Nous sommes devenus de vrais amis avec eux, on a passé un mois incroyable, c'est vraiment des gars merveilleux.


Le fait de tourner avec des groupes tels que Threat Signal et aujourd’hui In Flames doit rajeunir un peu votre auditoire. Comment voyez-vous cela ?
Benjamin : Pas d'un mauvaise œil en tout cas, dans le sens qu'on ne cherche pas à plaire à une catégorie de gens précise et bien délimitée. On n'a jamais eu dans l'idée d'être un groupe élitiste, donc si un public plus jeune commence à s'intéresser à notre musique, pourquoi pas ? Notre musique ayant une teneur « universelle » au niveau de son sens, c'est-à-dire s'adressant à l'individu plutôt qu'à des groupes sociaux spécifiques, tout un chacun est libre d'apprécier Sybreed, sans limite d'âge, de sexe ou de culture et cela reste une démarche avant tout personnelle, qu'on ait 15 ans ou 25 ans. Donc, dans l'absolu, la question de savoir si c'est une bonne chose ou non ne se pose pas vraiment.


Pour les plus teigneux de nos lecteurs, quelques news de Pavillon Rouge ?
Benjamin : A vrai dire, avec tout le travail qu'implique Sybreed, qui reste pour moi la priorité absolue, j'ai dû mettre un frein au niveau de mes projets parallèles, et ce même si j'aimerais pouvoir respirer une bouffée d'air bien noire et viciée à grand coup de Black Metal de temps à autre. Donc pour l'instant je suis plutôt en « stand-by » côté Pavillon Rouge. Ensuite, j'espère avoir le temps de retravailler dessus assez rapidement, de même que sur Death Code Society, l'autre projet Black Metal auquel je prête ma voix, dès que Sybreed me laissera trente secondes de temps libre ahah.


Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion







Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker