Jamey Jasta - HATEBREED par SEB ON FIRE - 4467 lectures
On va pas se la jouer cador, quand on est un coreux pur jus et qu’on considère « Satisfaction Is The Death Of Desire » et « Perseverance » comme deux pierres angulaires du new school ricain, avoir Jamey au téléphone qui vous susurre « Hi Sebastian this is Jamey, how are you doing ? » on a le poil dressé et la nuque qui sue. Mais on est un pro avant tout donc on remballe à grand coup de pompes la groupie qui sommeille en chacun de nous, on prend sa voix la plus suave, on fait péter l’accent english et on tape la discute avec Monsieur Jasta. « Where is Bryan ? Bryan is in the kitchen ? »


Bonjour Jamey, comment ça va ? Pas trop fastidieux toutes ces interviews et cette promo ?
Ca va très bien merci. Non, les interviews sont très importantes pour moi, ça fait partie du boulot, c'est sûr mais c'est avant tout un plaisir pour moi que de parler de ma musique avec plein de gens différents. Que ce soit pour la télé américaine, un magazine espagnol ou un webzine français, chaque média est important pour le groupe. En plus en ce moment on revient avec une actualité chargée et pas mal de nouveautés, un nouvel album, une tournée qui arrive, on sort de la saison des festivals donc on a pas mal de choses à faire partager aux fans et je ne considère pas ça comme un travail. Bien sûr c'est important et il faut que quelqu'un le fasse mais c'est du plaisir car on parle de musique avant tout.


2009 a été une année très chargée pour Hatebreed puisque vous avez livré un DVD live, un album de reprises et voilà que débarque déja un nouvel album. Si on additionne ça à tes autres activités, on a l'impression que tu ne dors jamais.
C'est un peu vrai (rires). Non en fait c'est vrai que ce fut une grosse masse de travail mais les années 2007 et 2008 ont été plus chargées car on y a fait la préparation de tous ces projets. 2009 est juste l'année de sortie des différents disques ou DVD mais le gros du boulot a été effectué en 2008. Bien sûr ce n'est pas évident de sortir autant de choses différentes en si peu de temps mais cette année on récolte en fait toutes tous les fruits de notre travail. Ca faisait longtemps qu'on voulait réaliser un vrai DVD live d'Hatebreed, l'album de reprises nous tenait à cœur aussi car on voulait rendre hommage à notre façon à tous ces groupes. Pour en revenir au DVD, je le trouve vraiment excellent, meilleur que ce que j'avais espéré, en plus il s'est très bien vendu et nous a permis de jouer dans pas mal de festival en Europe pour le défendre. On a du coup profité pour défendre « For The Lions », un luxe que peu de groupes peuvent se permettre, c'est une vrai chance d'avoir la possibilité de défendre un album composé à 100% de reprises. Donc au final oui c'est beaucoup de travail, on ne dort pas beaucoup mais c'est que du bonheur pour moi et le groupe. Mais bon là on va prendre un petit break en vue de recharger nos batteries avant d'attaquer la tournée avec Machine Head qui est vraiment un rêve pour nous. J'adore travailler et je m'ennuie dès que je suis en vacances donc ça tombe plutôt bien.


Parlons un peu du nouvel album. Les quelques morceaux que j’ai pu écouter m’ont semblé plus metal avec un son plus typiquement heavy metal...
Oui, c'est vrai que nous voulions un peu durcir le ton avec cet album et faire ressortir notre côté heavy metal même si, attention !, ça reste malgré tout un album de Hatebreed avec le son qui est le nôtre. Mais avec quelques touches de metal en plus c'est vrai.


Cette décision était voulue ? Etait-ce un choix conscient ou bien est-ce juste l’évolution naturelle du groupe et le reflet de ce qu’est Hatebreed aujourd’hui ?
C'était un choix conscient et complètement voulu, oui. On voulait faire un album plus metal, plus crossover, on voulait mélanger les styles tout en gardant notre son. Cette envie vient en partie du fait que ces dernières années on a ouvert pour pas mal de groupes de metal, de SOAD à Ozzy, Slayer ou Sepultura ou encore Slipknot et que d'une certaine façon ça nous a influencé. Puis on a toujours joué et fréquenté la sphère metal. Faire cet album c'est aussi une façon pour nous d'élargir notre public, d'entrer dans une autre sphère que le milieu hardcore et paradoxalement amener de nouveaux fans dans cette scène hardcore. De plus on a eu la possibilité de jouer les nouveaux morceaux live lors de quelques concerts en Amérique du Sud et ils sont vraiment puissants et fun à jouer. Bref, oui les influences metal, thrash voire death metal à la Obituary sont pleinement assumées et voulues par le groupe.


Outre les influences que tu cites, sur certains morceaux, on peut percevoir une influence stoner. Je pense à toute la scène de La Nouvelle Orléans.
Oui, c'est indéniable. Enfin, il faut relativiser car cette influence est surtout présente sur le morceau « In Ashes They Shall Reap », le titre que nous avons décider de mettre en avant et ça tombe bien puisque c'est mon titre préféré sur l'album et il a été écrit en collaboration avec Kirk (ndla : Kirk Windstein de Crowbar, Down, Kingdom Of Sorrow). C'est vrai que ce titre est différent de ce que nous avons fait par le passé mais nous voulions tenter de nouvelles choses et explorer une autre voie mais je tiens à rassurer les fans, le reste de l'album reste rapide et brutal, Hatebreed continue à faire du Hatebreed.


En livrant un album plus metal, ne craignez-vous pas de perdre des fans? Déjà que certains dans le milieu hardcore vous considèrent comme un groupe de vendus ou mainstream voire comme de vulgaires metalleux ?
Honnêtement on s'en fout, les gens qui pensent ça restent une minorité bruyante et on fait avec mais ça ne nous fait rien de particulier. On est au-dessus de ça, on préfère s'en servir pour nous en nourrir et avancer. On ne s'est jamais posé la question d'être hardcore ou metal, on est Hatebreed et on est autant influencé par Madball que Slayer ou Obituary. On reste un groupe de hardcore de par les lyrics, la façon dont je chante et les thèmes que j'aborde dans mes morceaux qui restent ancrés dans la réalité. J'ai toujours considéré le hardcore comme une façon d'être, une manière de vivre et pas simplement comme une musique, un son ou une attitude. Alors si ça plaît à certains de nous traiter de vendus ou de metalheads, qu'ils le fassent. Je veux dire que la critique lorsqu'elle est constructive est toujours bonne à prendre et intéressante mais lorsque c'est gratuit comme c'est parfois le cas, là ça nous passe au-dessus de la tête.


Vous avez composé et enregistré cet album sans Sean Martin, qui était dans le groupe depuis près de 10ans. Quelles ont été les causes de son départ et qu’apporte son remplaçant Wayne Lozinak ?
Wayne est un très bon ami, il faisait partie d'Hatebreed au début du groupe et c'est un excellent guitariste. Il possède un jeu différent de Sean, plus varié peut-être. Il est capable de jouer des parties hardcore, des parties plus brutales et d'enquiller des solos à la Van Halen avec la même facilité. C'est un très bon musicien et quand Sean nous a quittés nous avons tout de suite pensé à Wayne. Par rapport au départ de Sean, je tiens à préciser qu'on s'est quitté en bons termes et qu'il reste un ami très proche. Il avait simplement envie de changer d'air, de prendre part à d'autres projets et de faire autre chose. En près de dix ans il a beaucoup apporté au groupe et comme c'est un ami je ne pouvais pas le retenir contre son gré. Je ne souhaite que son bonheur et son épanouissement et s'il a préféré quitter le groupe pour être plus heureux alors je suis content pour lui. Là il travaille sur d'autres choses et vient juste de rentrer d'une tournée aux côtés d'un groupe de rap. Il n'y a pas grand-chose de plus à en dire finalement.


D’un autre côté, on vous voit souvent discuter avec les fans, promouvoir et défendre le groupe dans les médias et avec les fans lors des concerts.
Oui bien sûr, les fans sont très importants pour nous, le relation que j'ai avec eux est cruciale et inversement, le groupe est aussi important pour eux qu'eux le sont pour nous. On a beau travailler comme des fous et livrer de très bons albums si les fans ne suivent pas, on arrive à rien. C'est pour cette raison que j'aime prendre du temps pour discuter avec eux ou avec toute personne qui vient me voir. Ça fait partie du boulot, c'est vrai mais comme les interviews, c'est plus un plaisir qu'une corvée pour moi. C'est important de rester près des fans, ils sont à la base de notre succès.


Justement quand on voit la notoriété qu’a atteint Hatebreed, qui est, je pense, le groupe estampillé hardcore le plus connu mondialement aujourd’hui, et quand tu revois les débuts du groupe, tu pensais un jour arriver là où tu es aujourd’hui ?
Depuis le début du groupe on a toujours eu des objectifs élevés mais là ça dépasse bien sûr tout ce qu'on avait espéré à nos débuts. On vit un rêve éveillé tous les jours. Tout ce qui nous arrive est vraiment extraordinaire et je remercie encore une fois les fans car c'est en partie grâce à eux car ils nous ont portés à bout de bras depuis nos débuts. On a pu parcourir le monde entier, jouer avec des centaines de groupes différents, on va partir en tournée avec Machine Head et on a eu Kerry King sur l'un de nos albums, peu de groupes de hardcore ont eu cette chance. Et on n'est pas près de s'arrêter là, avec le nouvel album on va encore enfoncer le clou.


Peux-tu nous parler de tes autres projets ? Je pense à Icepick et Kingdow Of Sorrow plus particulièrement, sont-ce de vrais groupes ou des projets uniques ?
Bien sûr. Icepick et Kingdom Of Sorrow sont de vrais groupes à part entière, ces projets me tiennent à cœur car ils me permettent de faire la musique que j'aime mais qui ne cadre pas avec Hatebreed. On dispose déjà de pas mal de matériel pour le nouvel album d'Icepick, de bons morceaux de hardcore sont prêts. Il y aura aussi pas mal de guests comme Scott de Terror ou Zoli de Ignite par exemple, ce sera vraiment un bon album, je pense. Je ne peux pas te donner de date pour le moment mais tout ça devrait sortir courant 2010. Sinon, nous sortons de studio avec Kirk pour enregistrer pas mal de choses qui seront sur le prochain Kingdom Of Sorrow. L'album est d'ailleurs presque prêt et devrait sortir dans les mois à venir mais comme pour Icepick je n'ai pas de date précise à te donner.


Un dernier mot Jamey ?
Merci pour l'interview et pour le soutien, merci aux fans français de nous soutenir. Checkez toutes les infos d'Hatebreed sur myspace, Facebook, Twitter, etc., etc. Je donne rendez-vous aux fans français en février prochain pour notre date avec Machine Head.


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