@: je ne vois pas ce qu'il y a de gaucho dans mes propos. mais si pour toi syndicat, patronat, classe et idéologie sont des gros mots alors effectivement...

Mais sérieusement, ton argument que les américains ne veulent pas "culturellement" d'une assurance sociale ne tient pas. Tu oublies que derrière "une culture", qui n'est pas quelque chose de réifiée qui flotte dans les airs (l'exception culturelle française, le mythe du reve américain etc..) se cache une histoire sur le long cours avec ces luttes de pouvoirs etc...

En écoutant une musique qui se veut contestataire, l'adage "tout ce qui est stable est contestable" me semble de mise

@Agnarok

Le "gaucho" est une plaisanterie (il y avait dans ton post un côté lutte des classes assez amusant...). On pourrait aussi pérorer des heures sur le sens du mot "syndicat" ou "patronat" quand il sort de la bouche d'un français, d'un américain, d'un allemand, d'un chinois... Mais ce sera long et fastidieux, on va se contenter d'aller au but ok ?

Je suis en réalité fondamentalement d'accord avec toi sur l'origine de ce que l'on nomme "la culture", j'ai juste trouvé le "Si au moins tu parlais en connaissance de cause" un peu puant puisque tu n'as fait qu'évoquer les causes des effets dont je parlais et tu n'as apporté aucune contradiction réelle. Maintenant si je dois raconter l'histoire des Etats-Unis pour expliquer pourquoi les américains mangent des hamburgers et celle de l'Allemagne pour expliquer la cuisson des knödels, je ne pourrai pas m'épargner des paragraphes de verbiage avant d'aller au coeur du sens du message et ça risque de faire chier tout le monde.

Au final, les citoyens américains rejettent, quoi qu'on en dise, massivement l'idée d'une couverture sociale universelle. C'est un fait, pas une opinion.

@Comedian:

C'est d'accord, enterrons la hache de guerre. Enfin je remplace juste le terme de syndicats par Unions si tu veux et celui de patronat, auquel on associe le MEDEF en France, par celui de CBI.

Ton argument a juste un côté dangereux, pouvant, chez certains, entrainer le raccourci qu'un mec sur son lit de mort, atteints de tumeurs multiples et ne pouvant pas se payer une chimio s'arcboute toujours sur les principes d'une pseudo liberté et du choix (contraint).

C'est sûr qu'on a plutôt tendance à rejeter les cotisations sociales quand on est bien portant :)

D'ailleurs les chiffres semblent montrer que plus de la moitié des faillites personnelles aux Etats Unis sont liées à un grave pépin de santé, je n'irais donc pas jusqu'à dire qu'ils emporteront tous cette conviction dans leur tombe...

@ comédian : Je na sais pas d'où tu tiens tes sources mais dans tous les cas je suppose que la majorité des américains dont tu parles font partis de ceux qui ont les moyens de se payer une couverture santé privée.
Je ne suis pas sur que les travailleurs pauvres et les exclus du système aient le même point de vue.
Il faut aussi se méfier des discours lénifiant qui tendent à nous prouver chiffres à l'appui que le système est formidable comme il est et que toute la population rejète les alternatives.
En creusant un peu on découvre souvent que ces statistiques sont produites ou commandées par des institutions qui ont tout intérêt à ce que rien ne change.
En ce qui concerne cette fameuse liberté chérie par les capitalistes au nom de laquelle tout mesure sociale est à bannir, je me demande pourquoi ils ne se sont pas appliqué cet adage quand il a s'agit de renflouer les caisses des banques ces derniers temps.
Pour finir je me demande également de quelle liberté tu disposes quand tout ce dont tu as besoin pour vivre est à vendre.

@Philgore : je crois que le sujet mérite plus que des petits résumés de quelques lignes qui ne peuvent pas prendre en compte toute la complexité du problème et du coup je doute fort que VSgreg nous laisse étaler des tartines sur ces pages donc nous pouvons éventuellement migrer sur le forum si ça te chante pour les détails.

Maintenant je précise que je ne fais que donner un fait avéré sans porter de jugement, je ne dis pas "la sécu universelle c'est mal" ni "c'est bien".
Les américains sont en majorité de culture protestante et capitaliste ("socialiste", c'est une insulte là bas !) ces deux appartenances pourraient presque justifier à elles seules la teneur d'une "pensée américaine" bien que j'accorde qu'on tombe forcément dans la caricature quand on parle d'une nation pourvue d'une telle diversité.

Pour ma part je considère que la sécu à la française est, sur le papier, un bon système, mais qui atteint vite ses limites dans une culture latine au sein de laquelle le "respect de la règle" est considéré comme quasi fasciste (désolé de pas développer, trop long). D'autre part j'aimerais qu'on me PROPOSE de participer à ce système, pas qu'on me l'IMPOSE et, à ce titre, je pense que c'est aussi ce qu'il faut retenir du point de vue des anti-sécu aux USA.

Ah et pour les banques, désolé mais ça n'a absolument aucun rapport.

@comedian. Si tu veux on peu effectivement développer sur le forum mais je ne suis pas sur que ça enchante les modérateurs. C'est vrai qu'on est quand même pas sur un forum développé pour ce genre de conversation.

En ce qui concerne l'exemple des banques c'était juste pour illustrer mon propos sur la soit disant règle du choix capitaliste qui consiste à faire croire que toute intervention de l'état est une atteinte à la liberté fondamentale des individus quand il s'agit de développer un modèle social mais qui comme par hasard ne devient plus un problème quand il s'agit de sauver un système dominant qui s'est pris tout seul les pieds dans le tapis.

Il me semble également qu'il ne faut pas toujours aborder les sujets en scindant les choses. Chaque brique d'un édifice constitue le bâtiment dans son entier.

Ensuite je comprend ton point de vue sur le fait que tu n'as pas envie que l'on t'impose un modèle de couverture social sans que tu aies ton mot à dire sur son fonctionnement. Cependant si le fonctionnement démocratique de nos civilisations était réellement mis en pratique au plan local on aurait sans doute d'avantage notre mot à dire sur le fonctionnement de l'ensemble des institutions.