@ la myxine : pour répondre a ta question, beaucoup de groupes se pose cette question. est-ce qu'il ne vaut mieux pas vendre directement nos albums (et/ou dvd, tshirts, blabla) sans passer par une maison de disque et des distributeurs.
je vais pas pouvoir parler d'un autre cas que le notre (dagoba), car je connais pas la réalité économique de chaques groupe avec lequel j'ai pu discuter de cela.

je sais qu'en interne nous serions bien évidemment ravi de pouvoir distribuer nos albums pour une somme modique (trois fois moins qu'au magasin serait génial). vu nos chiffres, çà nous permettrait de mieux rentrer dans nos frais qu'en passant par un label (je crois qu'on est dans la bonne moyenne des ventes de disques de groupe de metal français, et on a jamais vu la couleur d'une royalty vu le prix que çà nous coute a produire un disque, enregistrement, pochette, marketing, etc..), et çà nous rendrait vraiment heureux de ne pas détrousser nos auditeurs de 15 euros chaques fois qu'il achète notre galette.
on est musicien, mais avant tout metalleux, et nous aussi on achète nos disques, et on serait bien content de pouvoir acheter l'objet pour pas cher, neuf. il suffit de se projeter.

après il existe une autre réalité. celle de la distribution (qui au passage se goinfre sur le prix d'un album). crois moi c'est vraiment dur de lutter, que se soit pour un label de petite ou moyenne envergure, et encore plus pour un groupe qui voudrait tout faire lui même, avec la puissance des grosses maisons de disques. quand tu vas dans les magasins français et surtout étrangers, je te garanti que la force de frappe de roadrunner ou nuclear blast et vraiment puissante.dans les bacs y'a qu'eux. dans les magasines, y'a qu'eux..
alors bien sur que çà nous plairait de faire notre petit business à échelle humaine via internet pour promouvoir nos prochains album, faire du buzz a base de teasers vidéos faits maisons et espérer rentabiliser les frais que les futurs enregistrements vont engendrés, mais pour tout çà, il faudrait déjà faire l'avance, et çà veut dire crédit à la banque. quand tu es chomeur (ou intermittent, ce qui signifie passer par les assedic, donc pour les banques CHOMEUR), c'est plutot rock'n'roll.
ensuite faut vraiment être certain que tout le monde pourrait jouer le jeu, parceque même si tu vends ton cd 2 euros, çà sera toujours plus cher que gratuit. et vu que quoiqu'on fasse, les albums de tout les groupes de la terre seront sur les sites de téléchargement...çà représente une grosse prise de risque.

autre réalité qui rentre dans le débat, celle des tourneurs. car si on considère que les groupes peuvent encore faire de l'argent en tournant encore et encore, il faut encore que les tourneurs puisse vendre le groupe aux promoteurs. sans vente réelles de disques, sans chiffres, sans albums dans les bacs, il parait que çà reste encore du domaine de la chimère. les mecs ils veulent savoir combien un groupe vend pour prévoir un nombre d'entrées possible, et ainsi le cachet du groupe.
sans disque dans les bacs, il faudra peut être fournir au promoteur des compte rendus paypal de ce qu'on aura pu vendre..je sais pas.

après il reste le système de souscription, qui permettrait au groupe de vendre l'album avant qu'il sorte, et ainsi faire une avance d'argent moins conséquente, et donc moins avoir a craindre le rendez vous chez le banquier.mais là c'est une autre démarche, qui tient plus de la morale qu'autre chose. personnellement, je suis évidemment pour acheter un disque pas cher, mais j'aimerai quand même savoir ce qu'il contient avant, ne serait-ce qu'en ayant un extrait sur un sampler ou des chroniques écrites ici ou là. pareil, il suffit de se projeter, je sais pas encore si çà fait parti de la moralité de notre groupe que de faire çà.

bref, tout cela pour redire qu'on y réfléchi, mais qu'on est obligé de rester les pieds sur terre. si on était sur de rentrer au moins dans nos frais, et pouvoir continuer à vivre nos smic d'intermittents en continuant à faire une centaine de concerts par an, on ferait plus appel a personne pour produire du dagoba (je tend une perche là, alors les oiseaux de mauvais augure je compte sur vous pour ne pas tomber dans la médiocrité ;) ).
mais est-ce qu'on est sur du résultat ? non.
quelle serait notre réaction ainsi que celle de tout les groupes de notre calibre "entre deux eaux" si un gros label venait les aider a se développer ? je n'en sais rien.

je soulève un autre point avant de conclure. pour parfaire notre reflexion, il n'y aurait quasiment qu'un systeme : savoir si chaque personne ayant telechargé un album serait prêt à ne donner ne serait-ce qu'un seul euro au groupe en direct..?
un euro pour le bon album qui tourne en boucle, comme un euro pour celui qu'on a telechargé "pour decouvrir"..

nous réflechissons, et vous l'aurez compris je l'espère, pas vraiment pour nous enrichir, mais pour en finir avec cette vilaine agonie du disque, dont les seuls vrais perdants croyez moi sont les zicos.

j'espère avoir répondu à ta question.