Chronique de disque :

War & Pain

Angel Rat

The Best Of Voivod

The Outer Limits

Negatron

Phobos

Kronik

 

Voivod :" War and pain" par Daniel "faster, faster".GARCIA (Enfer Magazine décembre 1984 n°19)

Prenez les hurlements hystériques d'un chanteur névrosé, ajoutez-y une succession de bruits cataclysmiques, liez le tout aux vrombissements titanesques d'une basse en pleine agonie sans oublier d'inclure quelques solos peu inspirés mais exécutés pied au plancher, vous aurez ainsi la recette du contenu peu ragoutant de ce WAR AND PAIN. Voilà encore un exemple inquiétant d'un certain mauvais goût qui trouve pourtant assez facilement crédit auprès des labels indépendants. Sous la banière du speed metal une meute enragée de pseudo terreurs déboule dangereuse-ment et, entrainée par le phénomène, ne tarde pas à faire parler d'elle. Ce genre de production porte atteinte à la crédibilité d'un mouvement qui, bien que décidé, garde encore toute sa si-gnification, en effet par l'essence de sa démesure le " power metal " stipule à sa base un monde qui aurait souvent ten-dance à oublier les bienfaits de l'énergie. Si la rébellion reste une valeur primordiale dans l'esprit pervers du rocker, il ne faut pas pour autant marquer systématiquement du cachet d'authenticité le moindre combo débauché! VOIVOD pratique le speed sans aucun esprit, se vautrant avec fierté dans son gâchis. Si quelques rations de bons décibels font défaut dans votre pitance quotidienne, laissez tomber ces affreux charlatans et prenez plutôt le dernier GBH.
P.S. Voilà que les punks nous donnent des leçons!!!

 

Voivod : Angel Rat par Fred Burlet (Metal Hammer Version Française n° 35 / Décembre 1991) - Album du Mois

Voivod a toujours mis un point d'honneur à ne pas se répéter, mais là, il nous scient quand même... Nothingface, paru, il y a deux ans, n'avait plus grand chose à voir avec les trois albums précédents, s'envolant vers des mélodies planantes et torturées, symbolisées par l'excellente reprise de "Asrtonomy Domine" du Pink Floyd époque Syd Barrett. On s'attendait donc à peu près à tout pour ce nouvel épisode de la saga Voivod, quand , PLouf, la voilà justement terminée... En effet, c'est est fini des albums-concepts dont les histoires vous conduisaient dans des mondes intersidéraux aux machines diaboliquement infernales, et dont les ambiances musicales vous faisaient tour à tour frissonner, éclater, ou planer à vingt mille pieds. Ce qui leur a pris ? Ils se sont dit un beau jour que leur musique était trop froide, trop compliquée aussi, et qu'ils ne parvenaient même plus à apprécier le simple plaisir de jouer de leurs instruments. Alors ils ont décidé de faire un album rock'n'roll tout simple, avec un gros travail quand même sur les arrangements, sans quoi Voivod ne serait plus Voivod... Blacky n'a pas supporter le virage et il est parti jouer des synthés et des ordinateurs pour faire une musique qui n'a carrément plus rien à voir avec Voivod, laissant sa basse au rencard. Les autres compères ont embauché un jeune homme de Montréal et n'en ont que plus la pêche. Mais attention, mise en garde : vieux fans du groupe, ne détournez pas le regard, vous êtes toujours tout à fait concernés. Car si Voivod fait du Rock'n'roll, avec des mélodies parfois presque pop, et des titres plus planants, l'esprit qui a porté le groupe la où il en est, ne l'a pas quitté. Ces gars-là ont un don pour toucher votre émotivité au point sensible, et au bout d'un moment, vous finissez toujours par vous dire béatement que c'est tout simplement beau... Quelque soit le style abordé par Voivod, les personnalités bourrées d'imagination et d'intéligence qui se cachent derrière la musique se laissent deviner à chaque seconde. "Panorama", "The Prow", "Angel Rat", "Golem" ou "Freedoom" sont autant de morceaux magnifiquement réussis, comme d'habitude. Voivod, ou l'école d'une ouverture d'esprit enrichissante... Appréciable pour les hardos de tous poils.

Contexte métal de l'époque de la sortie de Angel Rat

Sortie de "Ten" de Pearl Jam, de "Human" de Death, de Unquestionable Presence" de Atheist, de "Clandestine" de Entombed.

Voivod : The Best Of par Fred Burlet (Metal Hammer Version Française n° 47/janvier 1993)

VOIVOD : un groupe extrêmement riche, ultracréatif, en dehors de toutes normes, et intelligent, ce qui ne gâte rien... Né en 1982, VOIVOD a aujourd'hui six albums derrière lui, une réputation de groupe culte amplement méritée, et fête déjà 10 années d'existence ! Les canadiens ont toujours été en pleine évolution; ils ont démarré lors de l'explosion du thrash, et leurs deux premiers albums font référence en la matière... Mais comme ce sont des bidouilleurs de première classe, ils ont ensuite exploré des tas d'autres possibilités sonores et créé ainsi des ambiances aussi prenante que variées. Tout cela les a amenés naturellement à l'album Nothingface, qui est un chef d'oeuvre quasi-floydien aux humeurs glaciales, tristes à crever mais magnifique. Le summum en matière de concept... L'année dernière, VOIVOD a sorti son sixième album, Angel Rat, et là, resurprise, c'est le retour aux racines su rock et aux sons chaleureux qui reprend le dessus. En espérant que malgré tout, la boucle est loin d'être bouclée pour eux... Alors? Encore une compil, me direz-vous. Certes, mais vous en trouvez vous de CDs des premiers VOIVOD chez les disquaires ? Bon... Alors, pour ceux qui ont pris le groupe en route à l'époque, comment on fait pour avoir un aperçu de leurs premiers forfaits ? Maintenant au moins, la réponse est simple : on achète la compil. Bien foutue, elle présente toutes les diverses étapes musicales du groupe, et comme VOIVOD, c'est grandiose de A à Z;=, arrêtez de poser des questions stupides !

Contexte métal de l'époque de la sortie de Best of Voivod

Sortie du premier Rage Against The Machine, de "Nurse" de Therapy?, de "Diabollical Fullmoon Mysticism" de Immortal, de "The Fourth Crusade" de Bolt Thrower...

Voivod : The Outer Limits Par Emmanuel POTTS (HARD FORCE n°14/septembre 1993)

Il serait temps que le vent tourne en faveur de VOIVOD. C'est peut être pour aujourd'hui en raison de ce "The Outer Limits" d'une évidente maturité. Jusqu'ici, cette formidable machine franco-canadienne a toujours étalé sa science à des moments inopportuns... en fait, trop en avance sur son temps. Si certains de ses pairs comme SONIC YOUTH, METALLICA ou FAITH NO MORE se sont rendu compte de l'unicité de VOIOVD en se répandant de louanges à son sujet, le grand public,lui, est resté de marbre jugeant cette approche du metal par trop complexe. Basant son metal cosmique sur la croyance en une réelle présence extra-terrestre, "The Outer Limits est ambitieux, ca ne fait pas un pli, mais également très accessible pour les amateurs de vibrations intelligentes et fignolés. Le mérite collectif de VOIVOD est grand (sans peur ni reproche et avec un bassiste intérimaire), mais s'il est un musicien qui se détache du lot, c'est assurément le guitariste Denis D'amour, dont les strates de rifs concis et notes vrillés à l'extrême font de lui un sérieux concurrent pour D'Ave Mustaine. Entre metal sismique "moonbeam Ridder" et menace mystique "Le Pont Noir", VOIVOD frappe à la carotide. Et cependant, ce broyage quasi-mécanique reste humain; ca c'est très impressionnant! Davantage encore sur des pièces osées et progressives comme ce "Jack Luminous" de plus d'un quart d'heure et une reprise de "The Nile Song" de PINK FLOYD. Fallait y arriver ...VOIVOD a réussi à éviter le faux pas que ces deux odyssées à priori ennuyeuses, et c'est tout à son honneur.


The Outer Limits : Voivod issue du journal Le Soleil Date de publication de l'article: 19/06/1993

Avec son récent The Outer Limits, Voivod réussit à concilier ses principales tendances, que ce soit le hard rock, le «trash» ou le progressif, et résume adroitement son cheminement. Un disque charnière pour cette formation québécoise. Depuis ses débuts, Voivod a toujours «jonglé» avec ces différents genres, et en a fait la marque de commerce du groupe en quelque sorte. Une formule pour le moins inusitée qui, au fil des disques, s'est raffinée.
Règle générale, le côté «trash» volait toutefois la vedette. Le constat s'appliquait moins aisément au précédent Angel Rat ; il en va de même pour The Outer Limits.
Voivod est parvenu à un équilibre, à concilier avec cohérence ses diverses tendances ; bref à une synthèse qui ouvre de nouvelles avenues au groupe. Avec les multiples changements de rythmes ; avec une guitare qui, un
instant, peut évoquer celle d'un Robert Fripp période Red et, celui d'après, sonner «trash» ; avec le parfum alterno de certaines mélodies : des pièces comme Jack (saga d'une dizaine de minutes) et Lost Machine sont représentatives de cette osmose.

Ce disque charnière pourrait concrétiser une importante percée sur le plan mondial pour Denis D'Amour, Michel L'angevin et Denis Bélanger.

Contexte métal de l'époque de la sortie de THE OUTER LIMITS :

Sortie de "Recipe for Hate" de Bad Religion, de "Grin" de Coroner, de "Last Warning" de Agnostic Front, de "Excess & Overdrive" de Treponem Pal, de "Spheres" de Pestilence....

Voivod : Negatron par Xavier Bonnet (HARD'N'HEAVY n°12/mars 1995)

Avec le départ de Denis "Snake" Belanger, on pensait le sort de VOIOVD scellé à tout jamais. D'ailleurs, le split avait été plus ou moins officiellement annoncé. Seulement voilà, Michel L'angevin n'est pas de ceux à baisser les bras comme ça. VOIVOD renaîtrait donc, remanié, transformé. Le temps de trouver l'oiseau rare, le remplaçant au reptile supposé inamovible. C'est du coté de Toronto que "l'élu" allait être déniché. Eric Forrest était son nom. Un anglophone en contrée québécoise ! VOIVOD faisait sa mue, sa petite révolution à lui. Nouveu départ ? Nouvelle donne plutôt. Car, pour ce qui est de la toile de fond de ce Negatron, on demeure en terrain connu : Anticipation et science-fiction. Avec, entre autres thèmes privilégiés, la conspiration à l'échelle planétaire, expériences en laboratoire et émergence d'un nouvel ordre mondial où les humains deviendraient monnaie d'échange pour des extra-terrestres offrant en retour leur connaissance technologique ! Bien sur, quelques efforts d'adaptation seront nécessaires quant au timbré supplicié d'Eric Forrest (on ne balance pas comme ça impunément treize ans d'habitude bellangienne). Au-delà de cette légère réserve, VOIVOD se permet de remettre au goût du jour une agressivité, une brutalité, nous renvoyant tout droit à ses premiers faits d'armes, sans cependant laisser l'impression de courir après son passé ! Au final,l'opacité du trash made in Montréal perpétue son particularisme et s'impose comme la meilleure réponse à ceux qui voudraient le style moribond. Note de la rédaction 5,75 / 7.

Voivod : Negatron par Henry Dumatray (HARD FORCE n°4/août 1995)

Depuis sa création VOIVOD a toujours surpris, rarement déçu. Il en va de même cette fois ci avec un Negatron qui a fière allure et s'inscrit d'office dans l'ère moderne du groupe. Les canadiens ont adoptée une production particulière, que l'on pourrait comparer à celles des allumés de la techno, mais la musique elle, est restée la même. Aucune occasion de faire péter un menuet, il s'agit d'une offensive de riffs caractérisée. Trop tard pour colmater les brèches, des les premières mesures "Insect", "Negatron" ou "Bio-TV" vous rentre d'office dans la chair. Diantre, c'est qu'il y a là matière à bien trancher. Le chanteur a changé, exit Denis Belanger, bonjour Eric Forrest (qui tient aussi la basse), mais il reste violent et peu mélodique. En effet, une évolution complète eut été plus belle, mais VOIVOD reste ainsi plus facilement identifiable. Negatron n'est sans doute pas la pierre angulaire du grand édifice, mais il pourrait consolider les fondations et porter le groupe vers la fin du millénaire. Parce que les grandes choses ne se démodent jamais.

Voivod : Negatron par Vincent Martin (HARD ROCK MAGAZINE n°6/octobre 1995)

Devenu trio depuis l'arrivée du bassite-canteur Erci Forrest, VOIVOD réajuste son tir après le virage Floydien du curieux The Outer Limits. En ce sens , Negatron va donner le rappel, de vieux supporters encore bloqué à Dimesion Hatross. Toujours bien barrés dans un trip science fiction pur jus (d'ou la pochette digne d'un roman des années cinquante), les frenchs-canadiens retrouvent la voie d'un metal expérimental jusqu'au bouttisme et dissonant qui trouve beaucoup de son inspiration chez Joy Division que chez Iron Maiden. Pour initiés peut-être, mais certainement pas inintéressants.

Voivod : Negatron à la source par Bilodeau, Michel Le Soleil, Date de publication de l'article: 04/11/1995

Le «ton» se durcit chez Voivod. Le trio , qui au fil des ans s'est acquis une solide réputation de métallurgistes progressistes, opte ici pour une approche disons plus directe.
Rythme flirtant souvent avec les frontières du hardcore, refrain scandé à pleine gorge par Eric Forrest (le petit nouveau), Voivod ouvre la machine. L'association avec la multinationale MCA est chose du passé et le groupe s'est retiré dans ses terres. Ne cherchez pas de version de Pink Floyd ou de qui que ce soit d'autre d'ailleurs. Une arme à double tranchant vous diraient fort probablement Michel L'angevin et ses coéquipiers qui sont toujours branchés science-fiction.
Voivod puise à ses racines et frappe sans ménagement. Un bon coup d'adrénaline!

Voivod : Negatron par Philippe Novelli (METALLIAN n°13 Version française/Décembre 1995)

Amateurs de science-fiction, à vos platines ! Les cyber-punks de Voivod sont de retour. Avec treize ans d'existence et 7 albums à leur actif, ces précurseurs du "space métal" n'ont pas pris une ride. Fans de Voivod, préparez vous à prendre des Negatron s plein les oreilles ! Cet album est digne des grands War & Pain et Killing Technology, un retour aux sources sûrement attendus par beaucoup de fidèles du groupe. Il ne reste de la formation originale que le duo fondateur, Michel L'angevin et Denis D'Amour, ils nous reviennent tous deux avec un nouvel alien du nom d'Eric Forrest qui officiait jadis dans un obscur combo canadien ... Liquid Indian. Nos cyber-punks nous plongent d'entrée avec Project X et Cosmic Conspiracy dans d'infâmes complots et échanges technologiques entre gouvernements et aliens extra-terrestres, Nanoman nous conte la création d'une race incontrôlable de super humains... Avec cet album, Voivod ouvre de nouvelles frontières musicales et explore de nouveaux mondes. Hypnotic Records ayant offert aux musiciens une totale liberté d'exécution et un son parfait ce qui en fait une pièce maîtresse dans la discographie du groupe. A écouter au plus vite !

Contexte métal de l'époque de la sortie de NEGATRON :

Sortie de "King for a Day ... Fool for a Lifetime" de Faith No More, de "Stomp442" de Anthrax, du premier album de Korn, du "Proud to commit commercial suicide" de Nailbomb, de "Cause for Conflict" de Kreator...

Voivod : Phobos par Fabrice Cassaro (METALLIAN n°8 French Edition/ Juin 1997) - Album du Mois

Quelle sublime plaisir que de pouvoir vous présenter ce chef d'oeuvre de ces pionniers du thrash expérimental, qui depuis 1984 nous assaillissent avec leur "cybermetal" inimitables. Negatron ne m'avait pas tout à fait convaincu, pas assez inspiuré, il fallait donc tout simplement que ces Messieurs soient vraiment en parfaite harmonie avec eux mêmes pour que Phobos annonce le retour d'un Voiovd noble. Cet album se situerait entre Dimensions Hatröss, Killing Technology et bien sur Negatron et l'on succombe à chaque titre avec toujours une oppression vertigineuse, des arrangements complètement psychédéliques, des breaks spaciaux, déchirés par la grace du génie / Erci a gagné en confiance et en inspiration et me laisse enfin penser qu'il était le choix idéal car non seulement il a les mêmes caractéristiques vocales que Snake, mais en plus, il ouvre d'autres portes encore plus impalpables. Ils sont les maitres incotestés et absolus de cette matière avec toujours les guitares dissonantes de Denis, une entité à lui tout seul, qui amène un style ultra-personnel dans lequel ni les samples, ni les synthés n'arriveraient à former ses nombreuses ambiances puissantes et hypnotisantes... Michel précipite son jeu tribal à travers ce superbe album ravageur, toujours innovateur et captivant, un must de l'année 97 !

Voivod :Phobos par Nicolas Radiguet (HARD ROCK MAGAZINE n°27/Septembre 1997)

En principe, un nouvel album de Voivod est toujours synonyme de bonheur. Ce n'est pas Phobos qui contredira cette règle. Négatron nous avait montré un Voivod direct et impulsif, Phobos annonce le retour du personnage Voivod et d'une musique plus torturée. Il témoigne aussi de la bonne intégration d'Eric, le nouveau chanteur/bassiste depuis Negatron. Dans l'ésprit Nothingface, Voivod poursuit son expérimentation. Il nous abreuve de thrash dissonnant et sinueux qu'il met au service d'un concept tournant autour de la peur des nouvelles technologies et des théories de la conspiration. Leur style inimitable claque comme les machoires d'un piège à loup et vous propulse dans un univers oppressant et malsain. Pour couronner le tout, on a droit à un titre co-écrit par Jason Newsted et à une reprise de King Crimson. La grande classe.

Voivod :Phobos par Christian Lamet (HARD FORCE n°24/Août 1997)

Les obsédés du lendemain apocalyptique, les maîtres du concept vicié sont de retour. Deux ans se sont écoulés depuis le dernier album studio , "Negatron", et le trio canadien n'a résolument pas décidé d'abandonner le combat.Voivod, plus que jamais, énonce ses principes musicaux : une barbarie sonique, résolument guerrière, où l' affrontement est au corps à corps, instrument à la main, mais où tout semble calculé d'en-haut par des mutants cyborg. Une projection dans un univers planant et chaotique à la fois. On s'enfonce dans Phobos comme lorsqu'on est saisi par surprise d'une bouffée morbide. Le monde auquel Voivod nous prépare, celui qui vit déjà dans son esprit et par sa musique depuis 15 années, est une abomination de négativité. Sa musique est l'expression parfaite : sombre, terrifiante, malsaine, très dépouillée et paradoxalement expérimentale. Pour parfaitement épouser cette vision, encore faut-il baigner dans un tel pessimisme, ce qui n'est pas forcément le cas de tous. Alors, à défaut de se sentir persuadé que nous vivons un présent sordide et que nous nous dirigeons inéluctablement vers un avenir déglingué, reconnaissons à Phobos qu'il est une option métal formidablement crédible. Jason Newsted ne s'y est d'ailleurs pas trompé en prêtant main forte dans l'écriture de M-Body. Respecté par ses pairs, adulé par des fans fidèles : le parfait groupe-culte !

Voivod :Phobos par Emmanuel Potts (RAGE n°29/Septembre 1997)

Si la musique de Voivod parait hostile c'est qu'elle n'a jamais eu pour but de s'adresser au minus qui fait dit aimer le rock pour briller en société. Apprécier le maëlstrom de ce trio canadien se mérite, car il faut comprendre ce qui le pousse à foncer vers un point de non retour déjà atteint sur le thermonucléaire Negatron, sa précédente descente aux enfers. Le , euh ..., techothrash de Voivod, c'est une révolte du système nerveux tout entier. Si le cerveau de ce mutant québécois est trop occupé à ratisser la stratosphère à la recherche d'une solution à l'apocalypse, ce sont ces nerfs qui prennent la relève pour crier leurs angoisses. Phobos, cyclone dévastateur, sera vraisemblablement perçu comme un concept album, mais il n'en est rien. Au contraire c'est un cri primal, une saignée sans calmant, une galipette dans la zone rouge. Ici, rien n'est mesuré, tout est menaçant, comme toute phobie qui croit. Vacarme d'aliénés, diront certains, mais eux ne savent pas que Piggy est un des guitaristes les plus intrépides et pugnaces du cosmos, et que le batteur Away est la pulsion même. Jason Newsted, ému, aide ce Voivod (M-Body) qui reprend l'hystérique 21st Century Schizoid Man de King Crimson... qui lui va comme une camisole. Phobos la vraie trance.

Contexte métal de l'époque de la sortie de PHOBOS :

Sortie du "Official Live" de Pantera, de "No Holds Barred" de Biohazard, de "Somewhere out in space" de Gamma Ray, de "Beyond Planet Earth" de Shelter, de "Outcast" de Kreator.

Voivod :Kronik par Nicolas Radiguet (HARD ROCK MAGAZINE n°39/Octobre 1998)

Petite pause discographique pour Voivod. Après le succès artistique de Phobos, Voivod apaise notre soif de nouveautés avec une petite compilation divisé en trois parties. Kronik débute sur trois remixes : deux issus de Phobos (Forlorn et Mercury) et un de Negatron (Nanoman). Ils sont de facture classique. On aurait pu s'attendre à plus d'avant gardisme de la part de Voivod. Viennent les inédits, on ne sait pas trop de quelles sessions ils sont issus, mais au moins 3 sur les 4 se rapporteraient à Negatron. Les deux morceaux qui retiennent l'attention sont Ion qui rappelle le feeling de Dimesion Hatross et Drift pour son ambiance typiquement Voivodienne. Pour terminer, 4 titres live dont Asronomy Domine et Nuclear War. Sur ce chapitre, rien à signaler. Dans l'absolu, on voit surtout derrière Kronik l'oeuvre de la maison de disque...

Contexte métal de l'époque de la sortie de KRONIK :

Sortie de "The Elephants Riders" de Clutch, de "The sound of Perseverance" de Death, de "Mechanical Animal" de Marylin Manson, de "Jubileum III" de Bathory.