De très nombreux ouvrages ont été écrits sur METALLICA. Du simple fan jusqu'aux plus éminents journalistes de la presse Metal, beaucoup ont trempé leur plume dans l'encre opaque du gang de SF. Il en résulte des résultats plutôt inégaux allant du remarquable au franchement dispensable, et du très sérieux au carrément racoleur.
Dans l'ouvrage qui nous intéresse aujourd'hui, c'est par le biais de la philosophie que les paroles de METALLICA vont être décortiquées. « Metallica : Une interprétation philosophique » va donc inviter Kant, Nietzsche, Sartre et Platon à dresser le majeur et l'auriculaire histoire de voir si cela leur inspire quelques réflexions philosophico–metalliques.

Le bouquin se décompose en cinq "disques", chacun proposant des concepts différents. On trouve donc : "Métaphysique et Épistémologie", "Metallica et ses fans", "Vivre et mourir, rire et pleurer", "Existencia, quand Metallica rencontre l'existentialisme" et "A travers le néant".
Ces disques sont tour à tour décomposés en chapitres, chacun traité par un metalleux prof de fac qui analyse les paroles et/ou événements de la vie des Mets via le prisme qu'il a choisi. Au niveau de la longueur, chacun des disques se tient et tout le monde semble bien discipliné.
Avant toute chose, il faut savoir que si le bouquin n'est pas très difficile à lire, il ne vulgarise pas pour autant les concepts auxquels il fait référence. Il faut donc s'accrocher un peu à certains moments pour suivre, surtout si on est pas un fondu de philosophie. Cela reste néanmoins abordable à ceux que cela intéresse, car il est évident qu'il vaut mieux aimer METALLICA et les analyses philosophiques pour commencer à lire ce bouquin. Si vous détestez les Mets et que pour vous la philo c'est de la branlette intellectuelle, pas la peine de vous fatiguer !

«  C'est la thèse la plus éclairante que j'ai lu sur METALLICA jamais écrite ! Et en plus c'est une lecture qui déchire ! »

Scott Ian

Franchement, je suis largement moins enthousiaste que le Scotty. En général, je lis plutôt vite, mais certains passages dans ce bouquin m'ont donné du fil à retordre. Non pas parce que c'était compliqué mais parce que je me faisais un peu chier !
Bien qu'il y ait des dizaines d'intervenants, on ne peut éviter une certaine redondance ainsi qu'un gros côté fan qui finit par être vraiment relou tant certains profs prêtent au groupe de nobles intentions qui me semblent très éloignées de la réalité. Si cette adoration n'est pas constante, elle est suffisamment voyante à certains moments pour être gênante. Le choix des lyrics peut aussi interroger puisque bien que METALLICA ait écrit des dizaines et des dizaines de chansons, les auteurs semblent n'avoir d'oreilles que pour ONE, ESCAPE, MASTER OF PUPPETS ou DAMAGE INCORPORATED. Je pensais qu'avec ses 348 pages, le bouquin ferait un tour très général des paroles d'Hetfield mais beaucoup de chansons reviennent très souvent (à la fin, on n'en peut plus des analyse autour de « One » et de « Johnny s'en va en guerre »). On est donc lassé à plusieurs moments par une impression de redite.
Bien heureusement, certains passages sont là pour revenir accrocher le lecteur et le sortir avec force de sa torpeur. J'ai beaucoup aimé le passage sur l'existentialisme, sur celui autour de la peine de mort ou celui qui se concentre sur « Some Kind Of Monster » (et son homosocialité) car ils m'ont autant fait réfléchir qu'apporté des lumières sur les lyrics de James ou la vie du groupe. D'autres passages, m'ont moins convaincu et certains comme « La folie comme miroir... » m'ont laissé franchement dubitatif. Le livre passe donc du passionnant au léger et de l'admiration béate des Four Horsemen à des observations plus sévères mais aussi plus justifiées.

Il demeure donc des passages passionnants où certains intervenants écrivent des chapitres de grandes qualités. Ce livre ne brille peut-être pas par sa constance mais il a au moins le mérite d'exister et de proposer une alternative aux traditionnels ouvrages que l'on peut lire sur les Mets. Évidemment assez scientifique dans son plan et sa structuration, on retrouve cependant ce que peut être la légèreté des « profs » quand leur portrait se trouvent taggués par une bonne humeur de metalleux bien potache. C'est peut-être un détail, mais cela montre quand même que ce bouquin a été écrit dans un bon esprit ! Assurément à ne pas placer entre toutes les mains, ce livre comblera ceux qui pensent que Kant et James auraient fait de bons copains.

Titre : Metallica : Une interprétation philosophique
Sous la direction de : William Irwin
Editeur : Camion Blanc
Traduit par : Kevin Vkaatr
Nombre de Pages : 347
Prix : 34 Euros


Rédigé par : Pamalach | MetalliKant VS Nietzstallica/ | Nb de lectures : 15293