MONOLORD - Vænir (RidingEasy) - 05/06/2015 @ 07h33
Bigger. Louder. Heavier. Vænir respire le doom par tous ses pores, et en est aujourd’hui l’un de ses meilleurs représentants. La formule de Monolord n’a pourtant pas évoluée d’un iota, qui ponds son très bon second album dans la droite lignée de son premier et dispensable effort Empress Rising. Tout a été revu à la hausse, en bonifiant chaque moindre parcelle de sa musique pour un rendu bluffant et trippant.

Le combo a appris à perfectionner son propos, à gommer les imperfections et redondances de son premier opus pour un rendu mature. Les titres sont plus fouillés et vont davantage au cœur même du sujet, sans tergiverser. Je n’avais pas été tendre avec leur première sortie -et mon opinion n’a pas bougé- qui enfonçait toutes les portes ouvertes de l’univers doom et répétait la leçon tel un écolier sans idée. Je dois reconnaître que les suédois sont en pleine confiance aujourd’hui, ils semblent au diapason et chaque détail fait partie d’un tout homogène, proposant une cohérence artistique certaine. La jolie cover en corrélation avec le titre de l’album -Vænir étant le plus grand lac suédois-, met déjà l’eau à la bouche.

Même si la musique semble simple de prime abord, et parfaite pour hocher bêtement la tête, elle déroule un schéma à l’avenant et les longs titres n’en sont que plus homogènes et variés. Les riffs bourdonnants les plus éculés de l’industrie Metal sont toujours de mise, sauf que cette fois-ci, le trio sait les faire résonner. Le vécu aide, mais le mur du son offert par l’ingénieur du son y contribue tout autant, si ce n’est plus ! La prod organique est herculéenne, une vraie chape du plomb s’abat sur la tête de celui qui s’investira dans ces 6 morceaux, vos cervicales seront maltraitées pour un plaisir certain. La voix claire de Thomas Jäger en reverb lointaine, que je trouvais quelconque sur le précèdent cd, me ravit sur celui-ci, tant elle se fond à merveille dans cet ensemble, tant elle captive et apporte le contrepoids de choix aux guitares fuzzy. La batterie claque, je me surprends à mimer gauchement les gestes d’Esben Willems, batteur métronomique du combo. Les patterns sont prévisibles, mais à l’instar de Mark Greening sur le second opus de Ramesses, ils trouvent le tempo juste et le dosage parfait pour être excitants. Véritable Zizou de la formation, il lance les hostilités et organise les breaks, judicieux, qui aèrent l’espace pour lancer l’offensive suivante avec d’avantage d’aplomb. La basse de Mika Häkki (ex-Rotten Sound… qui change de registre, c’est le cas de le dire!) est convaincante et complète l’écrasant trio du jour. Tamisée dans l’ombre, elle fait ses gammes et arrondis les angles pour offrir un écrin de choix à ses acolytes. Elle s’octroie quelques solos bien vu et participe pleinement en liant tous les sons de la formation. La prod’ propose un rouleau compresseur, et fait office de coup de pouce pour mettre la musique des suédois dans le sens de la marche, les techniques d’enregistrement d’aujourd’hui mettent ce doom le mieux possible en valeur. Je n’ose imaginer le rendu live. D’ailleurs, la direction du Roadburn ne s’est pas trompée en leur offrant 1 heure sur la seconde scène de cette Edition 2015, à l’heure prestigieuse de 21h00.

Après les approximations et redondances du premier effort, le trio a peaufiné son art pour lui permettre de s’extirper de la meute grâce à un très bon songwriting. Rien ne jure sur cet album, sauf peux être l’impression (désagréable) de maîtriser les moindres recoins de cette galette dès sa première écoute, ce qui a toujours tendance à m’exaspérer. Le combo tape là où on sait qu’il va taper, et l’effet de surprise n’existe pas. C’est pour cette raison que je ne m’extasie pas complément, même si j’y prends un plaisir sincère.

Le groupe se concentre sur le rendu sonore et le songwriting, davantage que sur les gimmicks propre au doom comme sur son premier opus fatiguant. Monolord a tout simplement mûri, progressé et repoussé ses propres limites pour offrir un album en tout point réussi. Le titre The Cosmic Silence en est un parfait exemple, et me fait penser aux musiques planantes des 70’. Il montre un groupe qui se lâche dans un univers pourtant balisé. Evoquer Yob et Sleep comme influences, que ce soit dans le fond comme dans la forme, ne me semble pas éhonté, tant Vænir laisse son riffing cyclique lentement nous imprégner pour offrir un art entêtant, presque abrutissant de plaisir.

Opus hommage aux grands noms de la scène plus qu’à un quelconque désir de faire avancer les choses, les musiciens de Göteborg tapent fort et marquent 2015 de leur empreinte. Monolord s’est retroussé les manches pour offrir un doom brise-nuque, et assurément l’une des meilleures sorties du genre de l’année.





Rédigé par : Bras Cassé | 16/20 | Nb de lectures : 9192




Auteur
Commentaire
Ennemie
Membre enregistré
Posté le: 05/06/2015 à 11h47 - (116889)
Vraiment la classe!



Ivan Grozny
Membre enregistré
Posté le: 05/06/2015 à 17h23 - (116892)
Pas mal du tout ce truc !

bn
Membre enregistré
Posté le: 08/06/2015 à 15h45 - (116905)
Yeah yeah !



bn
Membre enregistré
Posté le: 08/06/2015 à 15h45 - (116906)
Du Electric Wizard encore mieux qu'Electric Wizard!

Humungus
Membre enregistré
Posté le: 13/06/2015 à 18h58 - (116981)
Bon album mais perso, j'ai plus accroché au précédent.
"Du Electric Wizard encore mieux qu'Electric Wizard" + 1...

BassFrog
IP:2.92.227.94
Invité
Posté le: 14/06/2015 à 21h04 - (116987)
Excellente découverte !!

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