JESUS CHRÜSLER SUPERCAR - Among the Ruins and Desolate Lands (Vön Hell/Sound Pollution) - 22/11/2013 @ 07h19
Vu que j’avoue sans honte (bouh !) n’avoir jamais entendu parler avant de ce groupe au nom singeant une célèbre pièce de Broadway (non, je ne vais pas vous dire laquelle non plus), mon choix de chroniquer la bête a été motivé par un détail, amplement souligné par les intéressés d’ailleurs : leur premier album a été enregistré aux fameux Sunlight studios par ZE swedish-producteur-of-death, Tomas Skogsberg. Mon sang de swedishophile assumé n’a alors fait qu’un tour…

Sauf que cette info est à moitié mensongère : si ‘Among the Ruins and Desolate Lands’ a bien été accouché par les mains expertes qui s’étaient auparavant penchées sur le berceau de ‘Left Hand Path’, ‘You’ll Never See’ or encore ‘Like An Ever Flowing Stream’, le tout a été enregistré au ‘nouveau’ studio Sunlight, déménagé récemment du cœur de Stockholm en banlieue, histoire d’avoir plus de place et surtout de ne plus payer un loyer prohibitif. Alors je ne sais pas si cette relocalisation est à blâmer ou si c’est une volonté propre de ce power-trio formé en 2011 mais même s’il reste bien graisseux aux entournures, ‘Among’ est loin d’avoir autant de crasse sur la tronche que ses illustres aînés. Certes, le son Sunlight reste le son Sunlight mais il est désormais plus dégagé et plus propre et les guitares n’émergent plus forcément d’une plâtrée de frites arrosées de trois litres d’huile de friture.

En même temps, bien qu’ils se revendiquent comme un groupe de death n’roll, vu que JESUS CHRÜSLER SUPERCAR fait ouvertement référence autant à ENTOMBED qu’aux HELLACOPTERS ou MOTÖRHEAD, chiper le son de tronçonneuse à « Revel in Flesh » n’aurait peut-être pas été si judicieux que ça. Pourtant, même si ces trois musiciens sont inconnus au bataillon, tout cela pue à quatre kilomètres les anciens métalleux purs et durs qui au moment de compter tous les cheveux blancs qu’ils commencent à avoir sur le crâne décident de donner ‘leur’ version de ce que le rock n’roll doit être. Et tiens, n’est-ce pas Lars-Göran Petrov d’ENTOMBED justement que l’on entend sur deux titres ici comme par hasard ?

Donc voilà, quinze ans après DESULTORY (‘Swallow the Snake’) ou encore VERMIN (‘Millenium Ride’), JESUS CHRÜSLER SUPERCAR essaye à son tour de revisiter le son de ‘Wolverine Blues’, à la différence qu’eux ont accentué leur côté hardcore/punk en allant se servir un peu chez les BACKYARD BABIES par exemple histoire de ne pas être trop plombé par leur côté metaaaaaaaal. Ils ont été aidés dans leur tâche par Skogsberg qui s’est visiblement beaucoup investi, crédité à plusieurs reprises ici aux samples ou au tambourin (oui, d’accord, bon) et bien en place dans la liste de remerciements. Après, comme toujours dans ce genre de disque balisé de bout en bout, la différence se fait au niveau de l’écriture. Or ici, c’est un coup sur deux : autant le premier single « Killing Machine » est super efficace et autant « Death Anxiety » réussi à prouver qu’ils peuvent nous faire bouger du popotin en moins de deux minutes, autant le reste de ce premier album n’est pas forcément à la hauteur.

En fait, comme les deux galettes précitées, ‘Among the Ruins and Desolate Lands’ s’écoute gentiment mais ne passionne pas, la faute notamment à quelques réelles baisses de régime dans la seconde partie. Car si ces petits gars font rugir comme il faut les moteurs en mode ENTOMBED, lorsque le tout ralentit et essaye de prendre une tournure disons plus inquiétante (on s’entend) à la DANZIG comme sur le titre final « Never Forget, Never Forgive », on a plus tendance à regarder sa montre. En fait, pour réussir dans ce créneau très ciblé, il faut y aller à fond : soit dans le formatage quasi-pop ultra-accrocheur comme les BACKYARD BABIES justement l’avaient fait pour ‘Total 13’, soit dans le bastonnage ultime avec du larsen toutes les dix secondes et des potards toujours dans le rouge. Mais encore trop poli et avec un quota de riffs-qui-tuent pour l’instant assez modeste, sur la base de ce premier disque sympatoche mais pas franchement indispensable, JESUS CHRÜSLER SUPERCAR se voit pour l’instant condamné à jouer les chauffeurs de salle en attendant mieux…

http://jesuschruslersupercar.com - 141 visite(s)

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Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 11/20 | Nb de lectures : 13021




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Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 22/11/2013 à 18h47 - (110019)
J'adore ! Merci pour la découverte



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