Lorsque cet album arriva entre mes mains, j'avoue ne pas lui avoir attribué beaucoup d'importance, je le placa d'ailleurs de coté en attente d'un peu de temps libre pour savoir à quel membre de la rédaction de VS j'allais bien pouvoir le filer. Tout ce que je savais d'Ephel Duath, c'est qu'Uriel était fan et fervent défenseur de ce groupe italien et que le line up de ce groupe se trouvait récemment réduit au seul compositeur et guitariste Davide Tiso.
Quelques jours plus tard, je me lançais dans une écoute de 'The Painter’s Palette'. J'imaginais que ce moment allait être rapide et sans passion, pensant qu'Ephel Duath était un groupe de black métal simpliste où tout réside dans les ambiances et les atmosphères avec comme arme principale une musique minimaliste sombre et glauque.
Avoir été surpris est un euphémisme.
Je me retrouvais tout d'un coup plongé dans un univers quasi inconnu dans lequel j'essayais tant bien que mal de placer des références ou des souvenirs sur une musique surprenante dans le but de me rassurer et de me auto-persuader de la maîtrise de la situation …. En fait j’étais complètement perdu.
J'ai ainsi tenté de faire le rapprochement entre cette musique et les groupes du mouvement Art-core de la fin des années 80 (dont les excellent anglais OLD ou encore Painkiller étaient des dignes représentants), mais plus je pénértais dans 'The painter palettes', plus j'étais perdu et tourmenté par la masse sonore qui s'abattait sur moi.
J'avoue avoir eu des difficultés et avoir du persévérer dans les écoutes de ce disque … mais tel un aimant, l’album d’Ephel Duath retrouvait sa place dans mon lecteur de CD. A chaque fois, j'éprouvais la même sensation que lors de la première écoute... le manque de références, de repères, la sensation d'être dépassé par la musique qui entre dans vos canaux auditifs .... cette sensation ça faisait bien longtemps que je l'avais plus eu !
Allons au concret, Ephel Duath est le groupe du guitariste italien Davide Tiso qui s'est entouré d'un line-up surprenant rassemblant 2 chanteurs (un dans le style de Jeff Buckley et un second résolument post-harcore), un batteur de 47 ans professeur de musique et spécialisé dans le Jazz-Blues, et un bassiste fusionneur. Sur des bases métalliques, David greffe des passages jazz, acoustiques, prog, hardcore, black, post hardcore et bien plus encore pour créer une musique complètement originale sans limite mais surtout sans faille.
Le disque est basé sur le thème des couleurs et sur les liens existant entre la musique et les couleurs.
Aujourd'hui après plusieurs semaines de batailles rudes avec cet album à tiroirs et à énigmes, si je dois oser un rapprochement avec une autre œuvre, ce sera avec le culte "Unquestionable Presence" d'ATHEIST, joyaux du death technique du début des années 90. 'The painter palettes' possède ce même esprit avant-gardiste et non conformiste que la formation technodeath floridienne.
Cet album arrive à repousser les limites de notre univers métallique, ces dernieres étant pourtant bien marquées depuis quelques temps !
On reconnaîtra tout de même à Ephel Duath, un sens de la mélodie très affirmé rendant leur musique finalement digérable et "accessible", mais aussi la qualité de ne pas tomber dans la démonstration de virtuosité technique qui n’intéresserait que les musiciens.
Quoiqu'il en soit, ce labyrinthe musicale mérite que l'on s'y perde. Si vous cherchez une musique réellement originale.... Ephel Duath est pour vous !



Rédigé par : VsGreg | 17.5/20 | Nb de lectures : 10540