- GORGOROTH + 1349 par PRINCE DE LU - 173 lectures
Mercredi 2 Novembre 2005 - Le Nouveau Casino - Paris



(crédits photo: Berny Bourrin)

Les derniers tickets pour l'enfer sont partis très vite mercredi soir, preuve de l'engouement que provoquent les deux groupes norvégiens dans la capitale. Au menu d'une des rares dates françaises de la tournée, un duel entre l'ancienne école et la nouvelle garde, entre les repris de justice Gorgoroth et les jeunes requins 1349, dans un Nouveau Casino surchauffé.



C'est sur "Hellfire" que 1349 entre sur scène pour défendre l'album du même nom. La première impression est tout simplement catastrophique: on "ressent" uniquement chaque coup de batte de Frost, Ravn s'égosillant dans le vide à côté de gratteux inaudibles. Heureusement, dès le second titre, tous les niveaux remontent. Et le son va aller en s'améliorant jusqu'au milieu du set, preuve que la technicité de 1349 requiert un minimum syndical pour être appréciable. Du côté droit de la scène où je me situe, les morceaux sont largement appréciables, même si les guitares resteront trop en retrait toute la durée de la prestation. Mais cela n'empêche pas les norvégiens de déclencher l'apocalypse tant espéré, l'impeccable Frost menant à un train d'enfer ses acolytes, parfois un peu à la peine. Si les petites subtilités de leur BM brutal n'étaient pas audibles tellement le tempo est resté élevé, le show a été écrasant d'efficacité, mettant tout le monde d'accord. Un bourrinage savamment orchestré que le public déguste, tel des moucherons collés au pare-brise d'un trente tonnes lancé à pleine vitesse. L'apothéose du set est atteinte avec un "Chasing Dragons" très demandé et le groupe ne relâchera plus la pression sur son auditoire jusqu'au bout. La fosse va se transformer en mixeur à gros bébés pendant une grande partie du set. Niveau scénique, si la sobriété est de mise avec de parcimonieux headbangings de nos grimés tortionnaires, les musiciens vont s'échanger leurs places sur la scène tout au long du set, permettant à chacun d'apprécier leur jeu et leurs poses. Ils sont bien présents, rien à dire. Le casque viking géant avec des lumières est peut-être "too much" mais qu'importe. Plus personne ne se rendra compte de sa présence après une dizaine de mesures, c'est-à-dire deux secondes, d'un "I am Abomination" ou d'un "Manifest". Le combo place des titres de chacun de ses albums, répondant à la soif de riffs des aficionados. Malgré un petit problème technique de guitare sur le dernier morceau, tout le monde aura trouvé son compte dans cette débauche de brutalité, menée tambour battant par une très grosse première partie. La question était de savoir si Gorgoroth n'allait pas débarquer devant un public qui s'est gavé de l'entrée pour décliner le plat de résistance.



Gorgoroth a un deuxième challenge ce soir: faire oublier le set calamiteux de son dernier passage dans la capitale, à savoir le No Mercy au mois d'avril. L'espoir est donc là que les norvégiens remettent les pendules à l'heure, profitant de leur tête d'affiche dans cette tournée européenne avant une longue absence. Et nous allons pouvoir réfléchir à tout ça car l'attente va durer avant de voir débarquer Gorgoroth sur scène, le temps d'installer tout le matériel dont deux croix inversées géantes. Puis la bande à Infernus va majestueusement glisser hors d'une épaisse fumée sur fond de spot rouge. Pas besoin d'être chaman pour voir que le public est déjà tout acquis à sa cause et le premier pogo va démarrer dès les premières notes de "Procreating Satan". La fosse est clairement venue communier avec les maîtres de cérémonie de la soirée. Les charpentiers vont asséner les titres, comme de véritables hits dans leur discographie. Le changement d'ambiance avec 1349 est flagrant. Certes, le jeu des guitares n'est pas toujours parfait, certes ce n'est pas un débordement furieux à la 1349 et certes le son n'est pas bon. Mais face à la brutalité de leur première partie, Gorgoroth impose simplement sa haine, à l'ancienne, à une salle transformée en sauna. Le set va gagner en intensité, atteignant son apogée avec l'enchaînement "Destroyer", "Incipit Satan". Le jeu de scène minimaliste du groupe ajoute à l'ensemble, les musiciens se contentant de se déplacer le long des retours. Le guitariste Skagg épaulant Infernus reste en retrait, laissant King ov Hell prendre ses poses au côté des deux piliers du groupe. Gaahl reste tout simplement impressionnant, malgré l'économie de mouvements dont il fait preuve. Comme à son habitude, il va se contenter de nous faire longuement le signe du malin (à moins qu'il ne fasse sa muscu avec ses lourds bracelets cloutés). Mais quel charisme et surtout quelle voix ! Un fort bon set pour Gorgoroth, sans commune mesure avec leur précédente venue. "The master is coming! Pray Satan!".



Deux visions du black metal norvégien se sont déchaînées ce soir. Mais nul besoin de choisir entre les deux styles, puisqu'on peut se gaver des deux. La qualité des prestations va largement faire oublier le prix du ticket et du merchandising (les 20 euros pour un t-shirt sont-ils devenus une fatalité ?). Il est difficile de ne pas être satisfait par ce concert qui sera probablement le point d'orgue BM de cette fin d'année. Je regrette juste que cette tournée ne passe pas plus régaler nos amis provinciaux...


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