- FURY FEST 2004 par [EMP]&TONTON - 4949 lectures
Fury fest 2004 - Le mans



Quatrième édition de ce qui est devenu, au fil des années, LE festival de musique extrême en France. Soucieux de proposer une teinte différente des autres festivals Européens cette manifestation a connu, depuis la dernière édition, une croissance purement faramineuse. Les chiffres parlent d'eux même : 4.000 € de budget et 700 personnes en 2001, 11.000€/1.200 personnes en 2002, 163.000€/9.000 personnes en 2003 et plus de 900.000€/25.000 personnes en 2004 ! Autant vous dire que pour la structure amateur/associative qu'est Man In Fest le challenge était de taille.

Le cru 2004 ne proposait pas moins de soixante-dix groupes sur trois jours et répartis dans deux salles. A l'instar de l'édition précédente le Fury Fest se caractérise désormais par une programmation éclectique tout en restant dans le milieu des musiques dites extrêmes. Ainsi Hardcore old school comme new school (la base du Fury Fest) côtoient Death Metal, Thrash, Néo, Grind, Punk et même Rock. N'en déplaise aux puristes mais voir toutes ces cultures réunies autour d'un même événement indépendant en France est tout bonnement fabuleux !

Avec le Fury Fest la France a désormais une manifestation estivale digne des grands festivals Européens en terme d'affiche. Et le public ne s'y est pas trompé puisque certaines personnes sont venue de loin pour y assister : Hollandais, Belges, Anglais, Allemands, Italiens et même quelques Grecs étaient de la partie !

Arrivée sur le site, pardon, aux abords du site, vers 14h30. Arrivée sur le site à 16h ! Oui il nous aura fallu une heure et demie pour gagner le parking tant le flot de véhicules s'écoule lentement. Certains préfèrent même pousser leur voiture. Une fois garés nous sommes directement interpellés par une nouvelle file d'attente (de près de mille personne)... Heureusement pour nous il s'agit de la queue pour avoir son pass camping et nous ne sommes pas concernés mais les « campeurs » du Fury doivent toujours avoir cette attente en travers de la gorge au regard du nombre de groupes qu'ils n'ont pas vu. Les personnes les plus malchanceuses devront donc attendre plus de quatre heures avant de pénétrer dans l'enceinte. D'autant plus que parmi elles certaines avaient fait plusieurs centaines de kilomètres ! Qu'on se rassure il s'agit là de la plus grosse bourde du week-end au niveau organisation. Quoi qu'il en soit toutes ces files d'attente confirme bien une chose : il va y avoir du monde !

Après une modeste attente nous pénétrons enfin sur le site du festival. Celui-ci se présente sous la forme d'un L dont la partie la plus longue fait près d'un kilomètre. Immédiatement après l'accueil se trouvent, sur la droite, la convention tatoo/piercing et le métal market. Puis une sorte d'espace de détente, pas si relaxant que ça puisque des DJ's diffusent de manière quasi-permanente de la musique à fort volume. Lorsque l'on s'apprête à vivre trois jours de musique extrême, l'utilité de cette sono est plus que discutable. Nous continuons plus en avant pour découvrir les stands de restauration et de boissons au sein desquels nous pourrons trouver moult sandwiches, des crêpes et même de la paella. De la nourriture qui, sans être la panacée, se révèle de qualité correct pour un festival. Ces stands sont entrecoupés d'expos diverses et variées : peintures, sculptures, art de la rue etc... Au même niveau sur la gauche trône une rampe de skate et un foyer qui s'allumera une fois la nuit tombée. Parvenue au bout de la barre la plus longue du L se trouve la Velvet stage. D'une capacité annoncée de 2000 personnes elle ne semble pas pouvoir contenir plus de 1500 spectateurs ce qui se révèlera plus que gênant dès lors qu'un groupe d'une relative notoriété s'y produira. Cependant l'acoustique y est très bonne, bien meilleure que celle de la Main stage. En tournant sur la gauche nous descendons, via un passage sinueux et assez (trop ?) étroit vers ladite MAIN stage. D'une capacité de 9000 personnes et de plus de 10 mètres de haut celle-ci accueillera sans problème les 8000 personnes prévues chaque jour. Petit bémol tout de même : l'acoustique y est nettement moins bonne que dans la Velvet, notamment lorsqu'on se situe vers le fond de la salle.

Maintenant que les présentations sont faites attelons-nous au plus long : les reports des différentes prestations qu'il m'a été donné de voir durant ces trois jours. Autant vous le dire tout de suite il n'y aura pas soixante-dix reports. D'une part parce qu'il est humainement impossible d'assister à toutes les prestations si on tient compte qu'il faut pouvoir se reposer, se restaurer et que tous les groupes ne plaisent pas à tout le monde, et d'autre part parce que nous avons profité du festival pour faire quelques interviews qui paraîtrons très bientôt sur VS.

14:40 15:10 Ftx
15:10 15:40 Gronibard
15:40 16:10 8 Control
16:10 16:50 Banane Metalik



Vendredi 25 JUIN

Pour les raisons évoquées ci-dessus nous n'arrivons que pour COMITY. Dommage car le set de GRONIBARD devait valoir sont pesant de paic citron. Mais rassurez-vous, pour nous consoler nous avons pu les interviewer !

COMITY commence donc son set devant un bon millier de personnes. Nous sommes dans la Velvet et ces français, que je vois pour la troisième fois depuis le début de l'année, vont réussir sans difficulté à captiver le public. Leur hardcore à la fois grind, chaotique et atmosphérique n'est pas forcément facile d'accès pour le néophyte, mais grace à un son plus que correct, une exécution (presque) sans faille et un jeu de scène bien travaillé, COMITY nous délivre une très bonne prestation. Pas de leur meilleur cru certes puisque à ce jour, et à mes yeux, ils n'ont pas réussi à faire mieux que leur première partie de Converge lors de l'Undergrind Fest, mais une bonne impression pour démarrer ces trois jours !

Aussitôt COMITY terminé, nous sortons de la salle (la chaleur motivant !) pour découvrir la Main Stage en contrebas. BLOOD FOR BLOOD commence à peine : changement de lieu, de température mais aussi changement de style : c'est à grand coup de riff de NYHC et de "Fuck You" que nous sommes accueillis. Le groupe joue devant plusieurs milliers de personne et balancera sa hargne de manière linéaire - comme sa musique - durant les quarante minutes de son set. A noter la forte présence du frontman et ce malgré son gabarit. Aucun souvenir en particulier de BLOOD FOR BLOOD si ce n'est la reprise du début (la suite est trop difficile ?) d'« Angel of Death » que le groupe nous servira à sa sauce.

Malheureusement la prestation de BLOOD FOR BLOOD s'avérera coûteuse puisque de retour de la Main stage, nous nous retrouvons devant une Velvet particulièrement bien remplie et dont l'accès semble impossible. Il faut dire que le gros défaut de cette salle (en dehors de sa faible capacité d'accueil) réside dans le fait qu'elle ne dispose que d'une seule entrée ! J'arrive à peine à me faufiler juste derrière l'entrée, mais impossible de voir quoi que ce soit.

Mais heureusement pour vous Ocean a pu voir le set de BENIGHTED en entier et ce en étant bien placé ! Je lui cède donc la place :

« C'est sur la Velvet Stage que la première très grosse baffe Brutale va nous arriver en pleine tête. Salle bondée, chaleur torride quand les 5 Lyonnais arrivent sur scène. Quelques instants de flottement avant le début du concert et puis c'est parti pour une bonne demi-heure intense à souhait. Le son des guitares n'est pas au top, mais l'énergie déployée et la présence compensent largement cet handicap. Blasts, mosh parts, tout y passe avec un égal bonheur. L'interprétation sans faille, le batteur impressionnant de régularité et de rapidité sont des points forts du groupe, et surtout un chanteur énorme : débit, puissance, variations dans la voix, tout est maîtrisé de A à Z. J'avais un peu peur d'être déçu à ce niveau, connaissant le dernier album, mais pas du tout ! Une tuerie, super charismatique. Inutile de dire que devant la scène le pogo est général, ça stage-dive à volonté. Au bout de quelques morceaux la chaleur était tellement intense que la sécu a arrosé la fosse avec force bouteilles d'eau (ndlr : erf ils nous ont remis ça ? Ca avait été une horreur au Fury 2003 : le pit était tout glissant par la suite), ce qui a été fort apprécié. Le show se termine sur un « Suffer the Children » de Napalm Death qui a achevé le pit, et sur un stage-diving du bassiste et du chanteur, qui ont fait le tour de la salle. Grosse impression laissée par BENIGHTED ! »



18:30 19:10 Ignite

Ne voulant pas revivre la même mésaventure que pour BENIGHTED nous ratons volontairement IGNITE dans la Main afin d'avoir une place décente pour CURL UP AND DIE, groupe de Hardcore chaotique ala Converge avec une forte influence punk. Je gardais un mauvais souvenir de l'écoute de leur dernier album et me disais que la pilule passerait mieux sur scène. Le groupe est en transe certes mais les titres s'enchaînent et se ressemblent comme sur l'album et aucun moment fort ne ressortira de leur set.

Descente vers la Main Stage pour assister au show de THE HAUNTED qui est déjà commencé quand nous arrivons en bas. N'étant pas particulièrement fan de ce que fait le groupe sur album j'y assiste un peu par obligation. Et il faut reconnaître que THE HAUNTED sur scène ça envoie sévère ! Si le son est un peu moyen au début il va vite s'améliorer et va permettre au groupe de développer un set de pur thrash suédois dont beaucoup de personnes/fans parleront par la suite. Le chanteur n'est plus celui de la tournée avec Mastodon l'année dernière. Tournée passée quasi inaperçue tant ce groupe manquait de promotion en France à l'époque. Cela semble avoir bien changé au regard du nombre de personnes acquises à la cause de ces ex-At The Gates. A noter que le groupe a réintégré depuis peu son premier chanteur.



20:20 20:50 Born from Pain

Petite pause dîner et nous voici de retour dans la Main Stage où les DROPKICK MURPHYS et leur punk celtico/festif fait déjà des heureux ! Que ça fait plaisir de voir des groupes comme celui ci sur un fest dit ''extrême''. Le groupe va pendant 40 minutes faire danser toute la Main Stage avec, sur fond punk, de la cornemuse de la flûte et même du chant féminin par moment. Un réel moment de bonheur à vous faire oublier la fatigue qui commence à pointer le bout de son nez. Vers les deux tiers du set une personne montera sur scène, aussitôt invité à sortir par un vigile. C'est alors que le chanteur retourne chercher cette personne et l'invite à rester danser sur scène ! Au fil des minutes ce ne sont pas moins de cinquante personnes (pour la plupart des demoiselles) qui vont monter sur scène pour danser et sublimer l'ambiance festive qui régnait tout le set durant ! Terrible !

21:30 22:00 The Hope Conspirancy

Pas spécialement intéressés par THE HOPE CONSPIRACY nous patientons en bas avant que l'un des groupes les plus attendus du fest ne monte sur scène, j'ai nommé HATEBREED. En trois albums d'un métal/hardcore incroyablement énergique le groupe s'est hissé (grâce à sa maison de disque également) sur le devant de la scène. Annulés l'année dernière, ils sont bel et bien là devant nous, s'apprêtant à jouer. Et là... boucherie ! Le groupe balance un ''Proven'' qui va fait l'effet d'une étincelle. L'instant d'après le pit – et quel pit mes amis ! – s'embrase, les mosh parts du groupe trouvent écho dans une salle séduit d'avance. Le groupe va presque jouer l'intégralité de son dernier album ''The Rise of Brutality'' lui même truffé de tubes. La musique d'Hatebreed est calibrée, certes, mais quel bonheur en live ! Le son est excellent, le groupe, déchaîné, et l'ambiance définitivement explosive. Une des meilleures prestations du fest en ce qui me concerne.



22:45 23:15 Give Up The Ghosts

Une petite pause bien méritée pour nous remettre d'une telle baffe ne nous permettra pas de voir GIVE UP THE GHOSTS jouant dans la Velvet. Une demi-heure plus tard TESTAMENT fait son entrée sur scène. Eux aussi sont très attendus. Ce qui est frappant dans ce genre de festival, où les styles se suivent et ne ressemblent pas, ce sont les contrastes entre les différentes prestations. Et là même ou HATEBREED vient de donner un show monstrueux, TESTAMENT va véritablement me laisser une impression en demi-teinte. Dès le premier morceau le son est atroce. Que dis-je, honteux ! Même les premiers groupes à jouer dans la Main Stage avaient un meilleur son. On n'entend que l'un des deux kicks de la grosse caisse, qu'une seule des deux guitares, la basse est sur mixée et le père Bostaph nous délivrera une prestation purement lamentable. Nous étions en droit de nous dire ''aller, le son va s'améliorer'', et bien non : tout au long des 45 minutes du set de TESTAMENT il restera insupportable. Je ne sais pas qui est le responsable de ce désastre mais force est de reconnaître que délivrer une telle prestation en avant dernière position... ça la fout mal. Véritablement la pire prestation et la plus grosse déception du festival, d'autant plus que le groupe nous a habitué à bien mieux.

00:00 00:30 Shai Hulud

Voici venue l'heure de la tête d'affiche la moins désirée des trois jours (quoique) : SOULFLY. La salle est pleine. Qu'on se rassure SOULFLY bénéficiera d'un son bien meilleur que celui de TESTAMENT, mais pour autant celui-ci est indigne d'une tête d'affiche. Le groupe va enchaîner les titres qui, sciemment, me sont totalement étrangers. Tout comme les trois zicos qui accompagnent le sieur Cavalera. Bref... rien de bien folichon. On se montrera plus receptif dès lors que le groupe jouera des classiques de Sepultura. Et je peux vous dire qu'il y en a eu (''Refuse/Resist'', ''Roots Bloody Roots'', ''Inner Self'', ''Troops of Doom''...). Pour autant ce n'est toujours pas ça. Quelque chose cloche... Pourquoi jouer tout ces tubes de Sepultura Max ? Tu n'assumes pas ? Ton pauvre groupe actuel n'arrive pas à être fédérateur en live ? Quel dommage... franchement pathétique. Ce soir là j'ai vraiment eu de la peine pour toi Max... C'en était presque dramatique, de te voir, toi un emblème du métal, reprendre avec tes trois inconnus des hymnes comme celles-ci alors qu'elles ne sont pas de ce groupe. Tu n'arrives pas à en sortir de Sepultura ? Bah écoute vieux, fait une psychothérapie et remonte le groupe... mais assume bon sang : tu ne fais plus rien de bien aujourd'hui. Alors certes ces titres tu y a contribué il est vrai, mais c'est fini maintenant, ton groupe s'appelle SOULFLY ! Et c'est bien dommage...

Bilan de la première journée : une excellente mise en bouche avec deux grosses déceptions sur la fin mais d'excellentes prestations de COMITY, THE HAUNTED et DROPKICK MURPHYS. Le grand vainqueur restant, à mes yeux, HATEBREED qui s'en sort avec les félicitations du jury !



Samedi 26 JUIN

Après une nuit déraisonnablement dépravée à 30 Km du site (encore merci à Christophe pour l'hébergement dans cette charmante maison !) nous nous levons vers 10:00. Nous n'arriverons pas à nous lever plus tôt de tout le séjour. Pour cette raison nous n'arrivons sur le site que vers 11:30 bien décidé à voir nos chers parisiens de KORUM.

10:30 10:50 No Compromise
10:50 11:20 Jetsex
11:20 11:40 Life kit

Mine de rien KORUM va tout de même jouer devant un public assez nombreux malgré l'heure. Au programme du techno-death d'excellente facture teinté de hardcore : le cocktail idéal pour mêler virtuosité et dynamisme. Durant les vingt minutes qui leur sont imparties le groupe va nous offrir un set mêlant leurs albums ''Son of the Breed'' et ''Dominion'' avec un léger penchant pour ce dernier. L'exécution est impeccable, le line up actuel, qui n'a que 3 mois est maintenant tout à fait rôdé. L'accueil qui leur est réservé est plutôt surprenant vu l'heure et la position du groupe sur l'affiche. Il ne leur manque plus qu'un jeu de scène plus extraverti côté zicos (Olivier, le chanteur, s'en sortant toujours à merveille).



12:10 12:30 Doggystyle
12:30 13:00 Transmission 0

Deuxième groupe de la journée pour nous : les grindeux de MORGUE. J'attendais de ce groupe qu'il me montre, sur scène, sa capacité à reproduire la boucherie dont il fait preuve en studio. Autant vous dire que je n'ai pas été déçu ! Déchaînés, le groupe n'en maîtrise pas moins ses titres (il faut dire qu'ils commencent à avoir de la bouteille) et va nous offrir vingt minutes parmi les plus intenses du festival. Originellement MORGUE jouait du gros grind qui tache ultra brutal. Mais depuis peu une légère tendance hardcore newschool (comprendre hardcore chaotique) se fait de plus en plus présente. Tendance largement soutenue avec l'arrivée d'un nouveau chanteur (totalement schizophrène sur scène) dont le registre est beaucoup plus criard que le précédent. Ca faisait un petit moment que je voulais les voir, je n'ai pas été déçu.

13:20 13:50 Paint the Town Red
13:50 14:10 Defdump
14:10 14:40 Caliban
14:40 15:10 I Defy

Alors que rien n'était moins sûr que leur venu 3 semaines avant le fest, les DYING FETUS sont bel et bien là et je peux vous dire que leur absence aurait pesé lourd tant ils ont assuré ! N'étant pas particulièrement fan de leur dernier sévice je m'attendais à m'ennuyer sec. Bien mal m'en a pris : avec l'ancien line up comme avec le nouveau, DYING FETUS reste une machine de guerre inébranlable. Toutes les époques du groupes sont abordées et chaque titre de leur brutal death-core fait mouche. Bénéficiant d'un son d'excellente qualité ils nous délivrerons un set ou groovy rime avec furie. A noté quelques faiblesses du batteur à la double, il faut dire qu'elle était légèrement sur mixé, du coup le moindre pet de travers était fatal.



15:40 16:10 Walls of Jericho
16:10 16:50 Funeral for a Friend
16:50 17:20 Sworn Enemy

Je m'abstiendrai de voir FUNERAL FOR A FRIEND. Les ayant déjà vu en première partie des Lost Prophets il y a peu et mourrant de soif je m'accorde une petite pause jusqu'a SKINLESS. Groupe que j'ai découvert avec son premier album ''Progression Towards Evil'' j'étais curieux de voir ce que leur Death-Grind pachydermique donnait sur scène. D'autant plus que je me suis laissé dire qu'il s'agissait de leur premier passage en France. Allez savoir si c'est parce que je n'ai plus d'atômes particulièrement crochus avec ce style ou si j'étais encore sous le coup de la prestation de leur confrère de la East Coast, toujours est-il que le show de ces New Yorkais ne m'a fait ni chaud ni froid.

18:00 18:30 Deadline

Impossible pour nous de quitter la Main Stage si l'on veut pouvoir admirer THE DILLINGER ESCAPE PLAN des deux premiers rangs. Quand on sait que ce groupe se vit autant musicalement que visuellement il n'est pas question de faire mon dépucelage du fond de la salle ! C'est donc après une interminable attente serrés comme des sardines que le groupe débarque sur scène et fait son sound check. Rien qu'en cinq minutes d'échauffement Erik Sayenga (batterie) fera pleurer tous les batteurs de la salle. Puis les premières notes sont jouées... Apocalypse dans le pit, compression extrême dans les premiers rangs où nous nous trouvons toujours. Que les mauvaises langues se taisent – et que les autres se rassurent – Greg Puciato est un @#$!^& de chanteur ! Surpassant son prédécesseur (Dimitri Minakakis) par sa polyvalence il assurera les différentes périodes de la disco du groupe sans fléchir. Oui même sur les morceaux du sublime ''Irony is a Dead Scene'' où Patton nous avait tant gâté. Comme je viens de le dire toute la disco du groupe va être abordée, y compris ''Miss Machine''. Cette prestation nous permet en avant première (en plus des deux morceaux déjà diffusés) d'avoir un avant goût de ce tant attendu deuxième album. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il va faire parler de lui. Beaucoup moins schizo sur la forme que leurs précédentes releases, ''Miss Machine'' s'avère beaucoup plus touche-à-tout sur le fond. L'éventail du groupe s'est encore agrandi. Enfin bref ce n'est pas le lieu pour vous en faire la chronique. Revenons donc au show de l'un des trois groupes les plus attendus du festival. Ca saute dans tous les sens, fidèles à leurs habitudes les musiciens s'en donnent à coeur joie et semblent totalement possédés (certains diront même qu'ils en font un peu trop). Mais malgré cela, l'exécution est largement un cran au dessus de tout ce qu'on a pu voir jusqu'a présent. C'est dingue comme l'on ressent la différence entre de bons musiciens et d'excellents musiciens. Là où beaucoup d'autres ont été à la limite de la rupture (voire même au delà), Sayenga reste irréprochable, Puciato toujours juste... Bref 40 minutes de pur bonheur pour l'un des sets les plus impressionnants du fest. A noter que leur prestation trois jours plus tard à La Locomotive sera, qui l'eut cru, bien supérieure à celle-ci.



19:10 19:40 Throwdown
19:40 20:20 Killswitch Engage
20:20 20:50 Aborted

Il nous aura bien fallu une bonne demi-heure pour nous remettre de cette monumentale baffe quand soudain, Tonton m'appelle pour me dire que nous pourrons finalement faire l'interview de MESHUGGAH ! Mon dieu ! Pour tout vous dire j'en ai encore les fesses qui font bravo. Nous avons donc raté la, à posteriori, magnifique prestation de KILLSWITCH ENGAGE ainsi que celle d'ABORTED. Dommage j'aurai bien aimé revoir la bande à Sven pour la Xieme fois tellement j'aime ce groupe. Surtout que cela m'aurait permis de voir ce que donne Gilles (des GRONIBs) au sein de cette formation. A charge de revanche les gars ! Enfin… Entre la préparation de l'interview sur le tas et sa fin avec un Mårten particulièrement bavard nous avons même manqué le début du set de SUFFOCATION.

Leur son est énorme et le groupe culte qu'est SUFFOCATION ne faillira pas à sa place de plus grand groupe de Death du Festival. Fort d'un (inespéré) nouvel album les ricains n'en n'oublient pas pour autant les « Pierced from Within » et autres « Breeding the Spawn ». Beaucoup s'accorderont à décerner la palme de la meilleure prestation Death Metal du festival à SUFFO. Pour ma part, sans trop savoir pourquoi, leur prestation aussi excellente qu'elle soit me laissera de marbre...
21:30 22:00 E Town Concrete
21h30, l'heure pour nous d'aller nous restaurer pendant que E TOWN CONCRETE joue dans la Velvet, qui ne nous aura pas beaucoup vu cette journée pour les raisons déjà expliquées. C'est donc en pleine digestion que nous nous apprêtons à vivre ce qui sera la plus grosse baffe inattendue du Fury... J'ai nommé CHIMAIRA !

Pauvre de moi qui ai toujours relégué ce groupe au rang de nouveau groupe inintéressant ! J'ai assisté, sans connaître aucun titre, à ma plus grosse claque du festival. Comment vous dire, là où je m'attendais à voir un Néo Metal assez stéréotypé (ne me demandez pas pourquoi) j'ai assisté à un show monstrueux, autant par le son parfait que par le charisme incroyable de ce groupe fraîchement révélé à la face du monde depuis leur signature chez Roadrunner en 2001. Je ne puis vous en dire plus sinon que j'ai tout simplement été bluffé par une telle puissance et un tel charisme. Je sais désormais ce qu'il me reste à faire pour me faire pardonner cette monumentale erreur.



22:45 23:15 Malevolent Creation

Une fois de plus je n'ai pas le courage de remonter dans la Velvet d'autant plus que la circulation entre les deux salles commence à devenir vraiment difficile. Tant pis pour MALEVOLENT mais les ayant déjà vu plusieurs fois je me devais de me faufiler dans les premiers rangs pour assister au show que j'attendais le plus de tous le week-end, j'ai nommé MESHUGGAH. Quelle joie de voir ce groupe si rare dans nos contrées ! Leur dernier passage en France remontant à 2000 au Divan du Monde de Paris. Les suédois s'installent, derrière des amplis factices (puisqu'ils n'en n'ont pas usage) et cachés derrière des tentures. L'attente est longue, tellement longue que le groupe ne pourra pas jouer le dernier morceau de son set (probablement le plus que désiré ''Future Breed Machine''). Que vous dire de cette prestation... Peut être que j'en attendais trop, peut être que MESHUGGAH n'était pas dans son meilleur jour, toujours est-il que j'ai été à la fois heureux et déçu de voir cette prestation. Heureux parce que depuis le temps que j'attendais cette prestation j'ai tout de même passé un sacré moment. Mais également déçu. Déçu par le manque d'énergie du groupe sur scène, et son manque d'impact. Pourtant je suis véritablement ce qu'on pourrait appeler un die-hard fan de MESHUGGAH. Mais ce soir là il manquait quelque chose et je ne sais toujours pas quoi. Un brin de folie peut être. Quoiqu'il en soit la setlist était de choix et faisait la part belle à ''Chaosphere'' et ''Nothing'' tout en n'oubliant pas quelques ''tubes'' de ''Destroy Erase Improve'' tels que ''Soul Burn'' et sans doute le regretté ''Future Breed Machine''.



00:00 00:30 Peter Pan Speedrock

Véritablement partagé entre joie et déception je me repose quelques minutes en attendant la tête d'affiche de la journée : FEAR FACTORY. N'attendant rien de particulier de ce groupe que j'ai lâché depuis ''Demanufacture'' j'assisterai au show de l'extérieur. Place qui me permettra d'entendre que (ho surprise !) Herrera est de temps à autres à la rue à la double grosse-caisse mais surtout que Burton C. Bell nous aura véritablement délivré une prestation pitoyable ! Rendant les quelques morceaux que j'appréciais insupportable sur les passages an chant clair. Bref, une prestation à oublier en ce qui me concerne.
Voici néanmoins l'avis d'un véritable fan de FEAR FACTORY (merci Cyanhist !) :

''FEAR FACTORY, un groupe qui a apporté sa touche si particulière de métal sauce cyber mélangeant gros riffs qui tachent façon ''bouge-tes-cheveux-sur-mon-gros-riff-qui-tue'' et ambiances aériennes aussi froides qu'une blague de prof. Les ayant vu quelques temps auparavant en compagnie du sieur Townsend (avec SYL à l'Elysée Montmartre), je m'attendais à un show au moins aussi propre et prenant...
Que dalle !
Premièrement le groupe n'est pas aidé, ce soir, par le son. Mais alors Burton… Une misère!!! Tant qu'il devait hurler ça pouvait aller mais dès qu'il s'agissait de chant clair ce n'était vraiment pas ça. On va dire facilement 60% des parties en chant clair de bâclées. S'entendait-il au moins ? C'est la question que je me suis posée jusqu'au dernier morceau qui était le titre fermant l'album « Obsolete » (si mes souvenirs sont bons) et où il était obligé de s'entendre : un morceau avec seulement du chant et une nappe de clavier. Faut pas déconner à ce moment là. Mais il l'a fait! Il a réussi à détruire l'image que j'avais de ce groupe…
Bon bien sûr l'ambiance l'a quand même fait, mais pas mal de personnes sont parties au fur et à mesure. Forcément vu l'heure à laquelle ils jouaient, interpréter « Dog Day Sunrise » n'était certainement pas la meilleure chose à faire. Ils n'ont pas fait plus mou du genou comme morceau (ceci dit je l'aime bien… sur cd).
Bref, ils ont joué leurs classiques, comme à tous leurs concerts en fait. Pas besoin de les citer ils jouent toujours les mêmes. La plupart passent encore bien mais là où ça me gêne c'est qu'ils viennent de sortir un nouvel album et qu'il n'en n'ont interprété qu'une pincée de titres, trois ou quatre morceaux à tout casser. Comparé au temps qui leur était imparti (ndlr : donc le temps qu'ils voulaient puisqu'ils étaient headliner ce soir) ça fait un poil léger…
Fear Factory reste pour moi un groupe énorme mais là ils m'ont vraiment déçu, vu la taille du groupe on est en droit d'attendre une meilleure prestation de leur part. Je veux bien qu'il y ait des soirs avec et d'autres sans mais là c'était vraiment pas la grande forme.''


Cette deuxième journée aura été chargée en surprises comme en déceptions mais n'aura pas failli au titre de la meilleure journée du week-end, en terme de programmation. Moments forts : KORUM, MORGUE, DYING FETUS, DILLINGER, SUFFO et surtout CHIMAIRA.



Dimanche 27 JUIN :

Haaaaa ce Dimanche 27 Juin 2004 et l'affaire SLIPKNOT ! Je peux vous dire que tout le monde s'en souviendra pendant longtemps !

Après une nuit aussi (peu) reposante que la précédente – vu l'heure déraisonnable à laquelle nous nous sommes couchés – nous voici levés à 11h décidés à voir ces chiens de SCARVE sur la Main Stage. Nous partons vers midi en nous disant qu'il va être difficile de ne pas rater les premières minutes de leur show. Nous balisons de la sorte jusqu'a ce que Tonton nous appelle pour nous dire : ''Ne vous inquiétez pas ça a pris plus d'une heure de retard parce que les SLIPKNOT sont arrivés ce matin vers et ont bouclé le périmètre pour faire leurs balances aussitôt !''. C'est donc entre soulagement et stupéfaction que nous arrivons sur le site à 12h30 précises.

10:30 10:50 Actions Fall Short
10:50 11:20 Disturb
11:20 11:40 Imply in All
11:40 12:10 Tantrum
12:10 12:30 Eradicate

Nous descendons vers la Main Stage et prenons connaissance des évènements : le staff des ricains est arrivé et à tout simplement demandé de stopper toute prestation en cours et de boucler le périmètre afin de pouvoir faire une balance d'environ une heure, comme ça, alors qu'elle n'était prévue qu'en fin de journée. Du coup, des groupes de première partie légèrement lésés, du personnel bénévole – ou non – limite agressé, une scène réduite pour tous les groupes de la journée puisque le matos des stars ne devait pas en bouger d'un centimètre et surtout une bonne heure de retard qui va nous mettre un de ces boxons dans toute la prog de la journée. Or s'il y avait bien un point sur lequel l'organisation était impeccable c'était les horaires ! Durant les deux jours précédents, aucun groupe (ou presque) n'avaient joué en même temps et les horaires étaient respectés à la minute près. Et bien là autant vous dire que cette petite déconvenue va foutre une pagaille dans l'alternance Velvet/Main pour le reste de la journée et nombreux seront les groupes qui joueront en même temps.



SCARVE entame donc son set devant une Main Stage grassement remplie vu qu'il est maintenant plus de 13h30... A la limite tant mieux pour eux ! Mais bon ça n'empêchera pas Pierryck de ''s'excuser'' du bordel en incriminant, à juste titre le staff des SLIPKNOT. Il faut dire qu'ils ont vu leur linecheck écourté, qu'ils ont faillit ne jouer que 20 minutes au lieu de 30 (là où d'autres groupes n'ont pas eu le choix) et que, d'après le Dirkus, ils n'ont pas pu user de leur sample... Bref suite à sa le set commence ! Avec un son très brouillon durant le premier morceau mais cela va très vite s'arranger. Je n'avais jamais cette valeur montante du métal français sur une scène de cette taille et je me demandais comment ils allaient s'en tirer. La réponse est : très bien ! Avec ses deux frontmen que sont Pierryck et Guillaume et ses trois musiciens mobiles, le groupe va parfaitement investir le scène et saura captiver l'attention du début à la fin d'un set faisant la part belle à ''Irradient'' mais n'oubliant pas pour autant ''Luminiferous''. Sans doute la meilleure prestation de SCARVE qu'il m'ait été donnée de voir.





Nous remontons derechef dans la Velvet pour nous rendre compte des premiers dégâts causés par le retard puisque TEXTURES a déjà entamé son set... A chaque journée sa baffe en terme de surprise. HATEBREED pour le vendredi, CHIMAIRA pour le samedi et c'est sans conteste TEXTURES la claque du dimanche ! Fraichement débarqués de l'écurie Listenable ces Hollandais vont littéralement m'impressionner : un son terrible, une énergie pas forcément gagnée d'avance – si l'on considère la complexité de leur métal barré façon MESHUGGAH et ponctué de nuances hardcore des plus hargneuses – et une execution en tout point excellente ! Définitivement un groupe à suivre !





13:20 13:50 Dew Scented
13:50 14:10 Vitamin X
14:10 14:40 Terror
14:40 15:10 Do or Die



Ratant le show de TERROR pour assister à la conférence de presse de BEN (organisateur principal du Fury) à laquelle nous verrons à quel point il est déçu de l'ensemble du festival au niveau humain. Heureux d'avoir pu mener à terme un tel événement avec une telle affiche, il nous expliquera à quel point l'organisation est usée et les contacts humains houleux au sein du staff du festival. Ce qui était au départ un festival pour s'éclater est devenu, selon lui, quelque chose de beaucoup trop gros pour y prendre plaisir comme par le passé. Nous apprendrons aussi que l'organisation est déficitaire suite à des surcoûts survenus les dernières semaines précédant le Fury Fest (même si au final je pense que les pertes ne sont pas si énormes que ce qu'il pensait). Bref c'est avec un petit pincement au coeur que je retourne dans la Main Stage pour assister au show des suédois de NASUM.

Encore une prestation foudroyante ! Du grindcore comme seule la bande à Mieszko sait le faire : brutal, direct, ultra précis et d'une intensité formidable. L'attitude du groupe sur scène fait plaisir : on sent qu'ils prennent leur pied et nous avec. Ne connaissant pas plus que ça leur disco (chose à laquelle je vais remédier rapidement) je ne saurai dire vers quels albums était orientée à la setlist mais autant vous dire que ce fut un pur moment de bonheur que de voir ce groupe (si rare dans nos contrées) et la fureur avec laquelle ils nous ont laminé.



Cette fois les retards sont vraiment gênant puisque lorsque nous remontons pour voir BURST le groupe termine son set... Enorme déception pour moi qui voulait tant voir cette révélation de l'année 2003...

De retour vers la Main Stage ou, du coup, au lieu d'arriver quand les groupes jouent, nous arrivons alors qu'ils ne sont même pas montés pour faire leur linecheck... Petite attente donc pour assister à la prestation du cultissime groupe de noise : UNSANE. Groupe à côté duquel je suis complètement passé jusqu'à ce jour. Et bon sang comme c'est bon ! Du pur noise à l'état brut. Agréablement minimaliste le trio déverse un set brut de décoffrage, graisseux à souhait et, comme son nom l'indique formidablement malsain !

16:50 17:20 Street Dogs
17:20 18:00 Mad Sin
18:00 18:30 Carnal Forge

On les attendait depuis des années, 2004 marque leur retour, la légende du Death français est de retour et c'est après une longue pause que nous voyons LOUDBLAST arriver sur scène. Après quelques difficultés à l'installation (problème de guitare à posteriori) le groupe démarre son set avec un son excellent ! Les ayant déjà vu au VS Fest (et pour cause !) je savais à quoi m'attendre : ils n'ont rien perdu de leur vertes années les bougres et mettront tous le monde d'accord en déployant un set faisant la part belle au dernier album ''Planet Pandemonium''. Bien qu'il ait reçu un accueil mitigé par la presse il faut reconnaître que les titres passent très bien l'épreuve du live. Les Lillois n'en n'oublieront pas pour autant les classiques ''Cross the Threshold'' et ''Subject to Spirit''. Ca fait plaisir de les revoir après de longues années d'absence et le groupe semble ravi de l'accueil qui lui est réservé.



19:10 19:40 Jr Ewing
19:40 20:20 Discharge
20:20 20:50 Stampin Ground
21:30 22:00 Zeke
22:00 22:45 Agnostic Front

Dernier groupe avant la tête d'affiche : MORBID ANGEL. Que dis-je, les grands les magnifiques MORBID ANGEL ! Et bien la prestation des ricains va vite me refroidir. Après une interminable installation/linecheck le groupe entame son set avec le mythique « Days of Suffering ». Et bien mythique ou pas, le son n'est véritablement pas à la hauteur... Les morceaux lents et boueux de leurs débuts passent encore mais les derniers sont une catastrophe sonore... Encore une déception de la part d'un grand. Bon je me console en me disant que je les ai déjà vu moult fois et que je les reverrai dans de meilleures conditions mais avant SLIPKNOT j'aurai bien aimé me prendre une dernière baffe. A noter l'absence de deux morceaux « Chapel of Ghouls » et « Dawn of the Angry ».



Elektrika avait sans doute la pire place sur l'affiche : celle de jouer avant SLIPKNOT mais dans la Velvet. Découragé, comme des milliers de personnes, devant le monde qu'il y a dans l'allée pour remonter vers la Velvet je ne les verrai pas et, amha peu de personnes auront eu le courage de le faire.

A présent le clou du spectacle : SLIPKNOT. Il est inutile de rappeler ce qui s'est passé avec SLIPKNOT ce dimanche matin. Tout le monde ne parlait que de ça la journée durant. Et avec une telle foule vous imaginez à quel point des rumeurs peuvent être lancées et circuler rapidement au sein du public. Et si jamais certains n'étaient pas au courant, plusieurs groupes ont plus ou moins fait allusion à l'incident du matin. Donc autant vous dire que c'est devant un public chaud bouillant de rancoeur que les stars du week-end s'apprêtent à jouer.
Vingt minutes avant le début du set, la salle est comble et quelques, prévisibles, sifflets et autres « SLIPKNOT ENCULES » se font entendre. Jusque là rien d'extraordinaire vu l'image dont bénéficie le groupe au sein d'un public d'initiés. Mais lorsque la tenture avec le logo SLIPKNOT est mise en place derrière la scène, ce sont des milliers de personnes qui se lèvent pour se mettre à huer, siffler et insulter le groupe. Tout de suite on se dit qu'il va se passer quelque chose d'énorme. Car qu'il y ait une poignée d'excités est une chose, mais que 60% d'une telle salle se mette à siffler et huer une tête d'affiche c'en est une autre. De minute en minute le flot de sifflets et de quolibets ne faiblit pas bien au contraire. Mais son apogée surviendra lorsque les neufs masqués feront leur entrée sur scène…

Et c'est alors, à mon énorme stupéfaction, qu'aux flots de protestations viennent s'ajouter toutes sortes de projectiles ! Verres, bouteilles, papier hygiénique, tout y passe. Le groupe semble se demander ce qui lui arrive. Devant avoir l'habitude d'être accueilli comme un roi… Mais SLIPKNOT ne se démonte pas et entame aussitôt son premier titre. Toujours sous les tirs hostiles du public. Pensant que cette ambiance ne va pas durer je trouve la situation assez cocasse. Mais aussitôt ce premier morceau terminé, la huée s'amplifie encore. La situation devient inquiétante : que va faire le groupe dont plusieurs membres ont déjà été touchés ? S'arrêter de jouer ? Non. Comme je m'y attendais cette attitude va galvaniser le groupe qui va enchaîner ses titres les plus rentre dedans. Autant vous dire que, d'un point vue scénique, SLIPKNOT ne fait pas défaut à sa réputation : ça envoie sévère ! Et puis ils n'en sont quand même pas à leur première prestation et l'expérience va parler. Corey va parfaitement gérer la situation en expliquant qu'il « don't give a fuck » si une partie du public n'aime par leur musique. Ce qui compte pour eux c'est de jouer pour leurs fans, point barre. Cette phrase pleine de bon sens (et d'honnêteté ?) ne calmera rien.

Puis, au bout de 50 minutes, voyant qu'il en sera ainsi jusqu'à la fin, le groupe décide de stopper son show. Il faut dire qu'ils étaient obligés de jouer 45 minutes pour pouvoir toucher le reste du cachet. Donc acte de bravoure ou appât du gain, nul ne saurait dire ce qui les a fait tenir. Sans doute un peu des deux.

Pour ma part, je ne serais pas aussi fataliste et moralisateur que certains. Les responsabilités sont partagées. Que ce soit SLIPKNOT pour son comportement, l'organisation du Fury qui aurait dû se montrer plus ferme avec le groupe dès le matin et le public qui s'est vraiment conduit en bon imbécile. Un titre sous les protestations passe encore, mais de là à pourrir tout un set, c'est véritablement un manque de respect. Pas vis-à-vis du groupe ! Mais vis-à-vis des personnes qui voulaient voir SLIPKNOT. Et oui il y en avait pas mal à priori. Définitivement j'aurai préféré voir la tête des membres du groupe jouant devant un quart du public. La leçon aurait été bien plus magistrale.

Alors certes le groupe a fait preuve d'un manque de respect total vis-à-vis du public et surtout vis-à-vis du personnel du Fury et des groupes du matin. Certes le public s'est donc retrouvé lésé toute la journée à cause de cette attitude. Mais c'est encore une fois UNE PARTIE DU PUBLIC qui a trinqué en ne voyant que 45 minutes de la tête d'affiche que certains voulaient voir dans des conditions décentes. Le groupe puni ? Laissez moi rire, au mieux ça leur fera une excellent anecdote à raconter pour pourrir le public Français.
Donc qu'on se le dise le gros perdant de cette journée n'est pas SLIPKNOT mais bien les personnes ayant payé et fait le déplacement pour les voir.


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