- TODD + DICKYBIRD par DEADSTAR - 1411 lectures
Le 5 mai 2005 à 19h30 - Le Nouveau Casino - Paris



On ne pouvait vraiment pas dire qu'il y avait foule ce soir là… Je crois bien que c'est ce qui m'a choqué le plus, bien que j'ai pu pensé un court instant que le monde allait arriver un peu avant la prestation de TODD. C'est à peine devant une trentaine de personnes, dont la moitié fut là grâce aux invitations (dont moi… Je n'ai effectivement pas eu à payer ma place… mais je me suis rattrapé, apportant ma contribution personnelle au travers du merchandising !), que le concert TODD/DICKYBIRD eut lieu. Bien dommage… Quand on sait que TODD est en place de devenir un groupe culte, beaucoup regretteront de ne pas être allés à ces tous premiers concerts encore intimistes…



DICKYBIRD démarre donc cette soirée très Noïse/Rock en proposant comme à son habitude des compositions énergiques, énervées et inspirées. Rappelons que le trio en provenance du Havre existe depuis 1993 ! C'est donc depuis bientôt douze années que le combo envahit les scènes françaises. Au même titre que SLEEPERS, DICKYBIRD reste et restera fortement influencé par la scène Noïse des années 90. Le dernier album (le sixième à ce jour) a d'ailleurs été enregistré encore une fois par Steve Albini lui-même, preuve de la volonté du groupe de conserver quelques relents Noïse. Ce soir, les trois mélomanes emmenés par la guitare et le chant de Doris, ne cessent de nous surprendre ! Tout d'abord par leurs charismes respectifs et par leurs forces de jeu. Si nous pouvons toutefois reprocher à nos trois français d'être un peu trop statiques et de manquer un peu de folie, il est clair cependant que le set est maîtrisé à la perfection. Alternant les compositions aux atmosphères pesantes et les morceaux un poil plus Punk, DICKYBIRD montre qu'il lui reste encore assez de hargne et de punch pour écraser sous sa botte certaines formations en manque de courage… Parce que du courage, il en fallait ce soir là, pour assurer et assumer la première partie des névrosés de TODD. DICKYBIRD clôt son set après une heure de prestation, terminant celle-ci par une nouvelle composition chantée en français (il fallait le voir pour le croire, Doris clamant avec haine un «Enculé» presque poétique…). Après ces 60 minutes de Show bien interprété, les trente gusses de l'auditoire se sentirent fin prêt (du moins, le pensèrent-ils…) pour affronter le monstre TODD…



Aux premières notes balancées par TODD, je fus surpris… Tout d'abord par la restitution du son. Car ce dernier fut énorme, bien que le groupe se soit plaint à plusieurs reprises de la qualité du travail des ingés son au cours du concert («Nous sommes en France…» a rappelé bien tristement un des membres de TODD… voulant signifier par là que de toute façon, le son resterait mauvais !). Un son massif et gras, résolument américain… bien que le combo ait déménagé à Londres depuis quelques temps déjà (mais il semble que Craig Clouser restera marqué à vie par les US). L'entrée en matière fut simplement radicale, TODD ne nous laissant que très peu le temps de souffler entre les morceaux. Sur scène, la simplicité et l'aspect direct des compositions se transforment en une époustouflante explosion sonore. Il faut voir jusqu'à quel point les musiciens se donnèrent, prouvant en tous les cas que l'esprit Rock/Noïse des années 90, à la manière des Melvins et de The Jesus Lizard, n'est pas mort…



Pour la prestation sauvage et abrupte, nous aurions pu également penser à Harkonen, Tad ou encore Killdozer. Ces mélomanes semblaient en effet vivre avec férocité et une sincérité non feinte leur musique. Craig Clouser semblait aussi ce soir plus en forme que jamais hurlant sa rage et triturant sa guitare pendant presque une heure (la fin apocalyptique du concert, laissant s'étirer le titre hypnotique «Eagle And Child», montra un Craig plus fou et plus génial que jamais !). Et ce que je croyais être sur album une basse bien grasse et bien ronde tenue par un bûcheron se révéla être en fait un tout petit bout de femme (Fifi, la compagne de Craig pour les curieux, aussi derrière le micro pour quelques Back-Vocals malsains) derrière son tout petit clavier analogique, bien que petit, responsable des nappes épaisses et des mélodies générées au cours du concert (la vitesse de jeu sur ce petit clavier reste impressionnante).



Le cinquième membre intérimaire du groupe (d'autres soirs, parfois observé derrière les claviers), l'individu à tête de cheval et à tendance presque schizophrène, fut invité à exercer ses cordes vocales sur quelques morceaux courts, directs et plus dissonants que jamais. La quasi-totalité des titres du premier album «Purity Pledge», ainsi que quelques-uns des titres du premier EP (avec quelques moments forts symbolisés par les compositions «Sedan» et «Paris-France»), fut donc joué et ce fut après un peu moins d'une heure de Show que le combo UK se retira devant un parterre parisien encore sous le choc…
Un concert mémorable… court, mais intense.





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