- WACKEN 2015 par GARDIAN666 - 3536 lectures
29/07 - 01/08 @ Wacken (Allemagne)



Particulièrement enthousiasmé par le déroulement de la 25ème édition du Wacken Open Air, j'avais comme 74999 autres personnes, pris mon pass pour la cuvée 2015 une poignée d'heures après l'ouverture de la billetterie. 12 petites heures plus tard, tous les billets étaient partis ! Le sold-out le plus rapide de l'histoire du festival combiné à un début d'affiche alléchant, il fallait désormais patienter 12 mois et découvrir au fur et à mesure une programmation globale ma foi pas déplaisante, certes toujours aussi peu fournie dans bien des styles (black, stoner/sludge, hardcore voire thrash, etc.), mais qui pour ma part contenait suffisamment de groupes intéressants pour passer 3 jours (sans compter le mercredi inaugural) parfaits...

Vivre de très bons concerts c'est génial, le problème est que lorsque l'on se retrouve dans un festival open air, il faut espérer avoir une météo clémente. A 24h du départ vers le Holy Land, les photos postées ci et là montraient clairement qu'en 2015 ce serait « Rain or Shine, but mostly muddy ».
On ajoute une bonne paire de pompes solides dans la valise à défaut de bottes, de quoi se couvrir pour les nuits (où l'on tournait en moyenne à 10°) et une bonne dose de courage au moral.

Mercredi 29 juillet :


En arrivant sur le coup des 8h30, plus aucun doute possible, la boue est absolument partout, on patauge à certains endroits dans au moins 10cm, il y a encore un peu d'herbe pour planter les tentes (bien qu'elle soit très grasse), ceux qui arriveront en soirée n'auront pas toujours autant de chance. Outre la lutte permanente avec la boue, de bonnes rafales de vent couplées à de fréquentes averses nous accueillent au moment d'aller récupérer le bracelet et le Metal-Bag traditionnel.

Il est un peu plus de 12h et après une fouille assez poussée, le constat sur le site même du Wacken est alarmant : notre amie la boue est là, souvent épaisse, collante et profonde, ça promet pour la petite ballade tranquille des différents emplacements. Justement peu motivé pour faire le tour du Wackinger Willage notamment, je prends la direction à priori d'un sol sec et abrité en me rendant sans trop tarder sous la double tente Bullhead City Circus – W.E.T/Headbangers Stage, où se produisent les groupes concourant pour le Wacken Metal-Battle. Ici l'herbe qui ne devait plus en être est remplacée par des dalles façon PVC, ce qui n'empêchera pas qu'à certains endroits il y avait beaucoup d'eau et même...un peu de boue !

Bref, je débute ce WOA 2015 avec 3 groupes des Metal-Battle officiant dans des registres très différents. Le premier a été de loin le plus intéressant, il s'agit de Blaakyum formation libanaise pratiquant un heavy/thrash rehaussé de percussions et développant quelques sonorités 'orientales' appréciées. Une sorte de Melechesh en moins extrême pour situer grossièrement.
Venu de Bosnie-Herzégovine, The Loudest Silence est à classer dans la catégorie des multiples groupes de metal sympho à chanteuse qui se ressemblent malheureusement un peu tous. La chanteuse a clairement un bon coffre vocal mais sa voix est trop peu modulée, quant à la musique rien de bien folichon. Par contre, niveau tenue de scène, Simone a de la concurrence.



Le dernier des 3 groupes vus a été Summoned Tide, combo suédois bénéficiant déjà d'une petite réputation et jouant un heavy/power à tendance progressive surtout marqué par un chanteur aux envolées vocales parfois impressionnantes. Le groupe a 2 albums à son compteur et affiche un bon savoir-faire malgré seulement 20 petites minutes de temps de jeu allouées.

14h approchant, j'ai rendez-vous en extérieur avec le phénomène Steve 'n' Seagulls évoqué sur VS à travers la chronique de leur premier album. Si le soleil commence légèrement à pointer le bout de son nez, c'est la dure réalité du retour des pieds dans la boue qui me rattrape, et en plus le groupe arrive sur scène avec 15 bonnes minutes de retard. Le temps que tout soit calé et les premières mesures de 'Paradise City' viennent à suivre un thème introductif. Le son est particulièrement bon et équilibré entre les différents instruments (la contre-basse ne prenant pas le pas sur banjo et mandoline par exemple) et c'est parti pour une petite heure de tubes repris à la sauce 'campagnarde'. Ils sont 3 à assurer le chant, en fonction des titres, la complémentarité affichée au sein du groupe saute aux yeux et le public ne s'y trompe pas en entrant vite dans la danse. Les cartons principaux se nomment 'The Trooper', 'Thunderstruck' et bien sûr 'Ich Will' mais ce sont toutes les covers qui fonctionnent, je trouve juste qu'ils se sont en partie ratés pour 'Run to the Hills', offrant un démarrage poussif et une interprétation globale un peu à l'arrache. Pour le reste, si vous avez aimé sur CD, vous allez prendre votre pied en live, grosse ambiance assurée.



J'ai 3h30 à tuer avant de me placer comme il se doit pour voir The Gentle Storm ; alors certes le soleil revient un peu mais évoluer dans cette boue n'est pas le truc le plus agréable qu'il soit, je me décide donc à retourner sous le Bullhead City Circus. L'occasion d'y voir Deadiron, groupe de metal 'moderne', un peu melodeath, un peu heavy qui est surtout mené par un chanteur survolté assurant le spectacle à lui seul. Musicalement euh, j'ai rien retenu. Pareil avec le concert d'après, qui a en fait servi au lancement du label de Motörhead (le Motörhead Music Label affilié à Udr Music), avec la prestation de sa très jeune signature, le guitariste 'prodige' Nik Kai, accompagné par 5 autres zicos dont un chanteur typé metalcore qui sait tenir une scène mais pour le reste, pas du tout ma came. Le jeune gratteux a du talent entre les doigts, enfin les morceaux joués c'est très générique et fade. Et je m'attendais à voir Mikkey Dee, comme il était annoncé en invité pour le lancement de ce show à caractère promotionnel...

A 18h, le beau temps a de nouveau fui les belles prairies du Wacken, pour laisser place à un vent qui picote et des averses elles aussi pas piquées des hannetons. Pas ça qui va décourager une belle affluence venue acclamer la reine Anneke Van Giersbergen [Madame Charisme] et son projet The Gentle Storm (sans Arjen Lucassen). Entourée notamment de l'excellent Ed Warby (Hail of Bullets, Ayreon, Star One, ex-Gorefest, etc.) derrière les fûts et de la délicieuse Merel Bechtold (live avec Delain, Mayan) à l'une des 2 guitares, son set se compose de morceaux issus de « The Diary » et de quelques reprises dont du Devin Townsend et du The Gathering (pas de Ayreon à cause de la courte durée du concert).
La météo de cochon ne m'empêche aucunement de prendre un pied monstre durant ses 45 petites minutes allouées, Anneke affichant une belle forme vocale et de grands sourires radieux. C'est définitivement sur la Wackinger Stage qu'était le soleil. Elle nous annonce à un moment que le claviériste Joost van den Broek n'est pas présent sur scène car son matériel avait été volé plus tôt dans la matinée...les samples feront l'affaire pour l'occasion, étant en plus assez nettement distincts et calés sans soucis.
Les temps forts du set sont assurément 'Endless Sea' en ouverture, qui après le lancement des nappes orchestrales, voit Anneke apparaître seule sur scène et entamer posément le morceau. Frissons garantis. De même le temps de la cover de 'Strange Machines' où on donne tout en harmonie avec le groupe, pour se réchauffer un peu mais surtout profiter pleinement. C'est beau cette communion, cet amour partagé et puis aussi ce final sur un 'Shores of India' envoûtant. Sans oublier la pièce folk 'Heart of Amsterdam' et son riff bien costaud.

Setlist The Gentle Storm : 1. Endless Sea, 2. Heart of Amsterdam, 3. Brightest Light, 4. The Storm, 5. Witnesses (Agua de Annique cover), 6. Strange Machines (The Gathering cover), 7. Fallout (Devin Townsend Project cover), 8. Shores of India

Je passerai sur les immondices allemandes servies en début de soirée en attendant les 3 principaux groupes du jour, 3 artistes qu'il ne serait pas volé de qualifier de cultes : New Model Army, Uli Jon Roth et Europe.
35 ans après sa formation, la bande à Justin Sullivan (bientôt 60 ans) affiche une belle forme et enchaîne ses titres, entre post-punk et rock incisif. Très peu connaisseur de la discographie du groupe, je me laisse porter par une certaine énergie déployée, passer 1 heure sans de gros riffs ou rythmiques 'extrêmes' ne fait pas de mal. Un concert à part dans la programmation, mais bienvenu.

Setlist New Model Army : 1. Stormclouds, 2. States Radio, 3. March in September, 4. No Greater Love, 5. Devil's Bargain, 6. Guessing, 7. Wonderful Way to Go - 8. No Mirror, No Shadow, 9. Angry Planet, 10. Between Dog and Wolf, 11. High, 12. The Hunt, 13. I Love the World



(photo d'Arte Concert)


Le set complet de New Model Army est disponible sur Arte Concert : http://concert.arte.tv/de/new-model-army-wacken-2015

10 minutes de pause et voilà déjà l'arrivée du maestro Uli Jon Roth venu jouer un set ''Scorpions Revisited''; il est notamment entouré d'un chanteur/guitariste m'ayant littéralement bluffé. Car ici pas de Nathan James au micro, mais Niklas Turmann qui a assuré comme un chef les vocaux, n'ayant par moment rien à envier au Klaus Meine d'il y a 40 ans. Des 'vieux' classiques de Scorpions à la pelle, une interprétation impeccable, des frissons le temps de 'We'll burn the Sky' et autre 'Fly to the Rainbow', seul regret, un concert qui ne m'a pas semblé durer 1h15 (seulement 10 titres joués...). J'en aurais bien repris en rab', car le Uli a encore un touché formidable à voir, un jeu fluide et dégage assurément de la classe.

Setlist Uli Jon Roth : 1. All Night Long, 2. Pictured Life, 3. Catch Your Train, 4. The Sails of Charon, 5. We'll Burn the Sky, 6. Sun in My Hand, 7. In Trance, 8. Fly to the Rainbow, 9. Virgin Killer, 10. Dark Lady



Justement quand il est question de classe, les suédois d'Europe répondent présent. Principalement l'inépuisable duo Tempest/Norum, portant pratiquement à lui seul tout le groupe : outre des projections en fond de scène et un jeu de lumières digne d'une TA en salle, Europe envoie une set-list remplie ras la gueule, interprétant environ 17 titres ! Peu de temps mort et soli à rallonge, les 1h15 sont entièrement dédiées à ce hard rock accessible et souvent fédérateur. La moitié de leur dernier album « War of Kings » est interprétée, preuve que Europe ne se contente pas d'aligner les hits des 80's (pas de 'Cherokee' ou 'Carrie' par exemple, et c'est pas forcément pour me déplaire).
Aux personnes qui croient que seul 'The Final Countdown' vaut le coup, vous avez tout faux ; malheureusement après les premiers rangs, l'ambiance est plus que polie, les gens passent plus de temps à parler entre eux que profiter du show -ça manquait pas de rock'n'roll et d'énergie pourtant- et sont comme des moutons attendant de reprendre en chœur l'hymne ultime qu'ils ont déjà dû entendre des milliers de fois...triste mais sans ce tube, l'affluence n'aurait pas été la même.
Pour ma part, très satisfait de ce show rock complet, sans grosses fioritures et discours pompeux, les mecs me semblent toujours humbles, souriants et à fond dans leurs pompes, une conclusion plus que convenable d'une première journée assez éprouvante qui a heureusement réservé son lot de bons moments.

Setlist Europe : 1. War of Kings, 2. Hole in My Pocket, 3. Superstitious, 4. Scream of Anger, 5. Last Look at Eden, 6. The Second Day, 7. Firebox, 8. Sign of the Times, 9. Praise You, 10. The Beast, 11. Ready or Not, 12. Girl From Lebanon, 13. Nothin' to Ya, 14. Let the Good Times Rock, 15. Rock the Night, 16. Days of Rock 'n' Roll, 17. The Final Countdown

Jeudi 30 juillet :


La nuit a été particulièrement difficile, les conditions climatiques s'étant encore un peu plus aggravées et ce jusqu'en début d'après-midi de ce jeudi ! La motivation manquant, je préfère rester au chaud et ne fait pas l'effort du déplacement pour aller soutenir les frenchies d'Impureza. Tant pis. Ce n'est pas davantage très motivé qu'aux alentours de 14h30 je prends la route du site en espérant sans trop d'espoir qu'il sera plus aisé de circuler. Peine perdue en apercevant vite ces étendues de boue et plus on se rapproche de l'accès aux grandes scènes, plus on se dit que c'est partout exactement pareil. Démoralisant. Et la pluie n'est jamais loin.

15h pétantes, le traditionnel concert d'ouverture de Skyline est lancé, c'est parti pour 45 minutes de reprises façon soirée karaoké, sympa...et dispensable. Au programme, encore du Manowar en ouverture, puis du Maiden, Ozzy Osbourne, etc. Ça permet d'être réveillé pour de bon en attendant le déroulement des événements de la journée qui iront crescendo...
Le premier gros morceau du WOA 2015 se nomme U.D.O ; 1h30 de temps de jeu, de ce côté là généralement le festival fait pas semblant. Mais plutôt que d'avoir un show basique de heavy, c'est avec une partie de l'orchestre symphonique de la Bundeswehr, l'armée nationale allemande, que tout le set a été interprété. De quoi donner une autre tonalité aux morceaux, parfois les transformer, accentuer des parties ou même ajouter un peu de 'fantaisie' à ce heavy teuton rugueux.
La scène fourmille de monde donc mais le rendu n'apparaît pas inaudible ou pénible. Ce qui m'a un peu plus déçu reste le choix des titres car malgré la présence de quelques classiques de sa carrière solo ('Animal House', 'Faceless World', 'Man and Machine' bien rehaussé en live) et 2 titres d'Accept à la fin, il n'a pas choisi les extraits les plus évidents de sa carrière. D'où un gros coup de mou perso' après 45/50 minutes. L'idée de départ était bonne, le résultat pas dégueu, la synchronisation metal/orchestration correctement mené après ça reste du U.D.O, pas le groupe aux mélodies, refrains et passages les plus mémorables qu'il soit.

Setlist U.D.O. : 1. Star Wars Theme, 2. Das Boot (Klaus Doldinger cover), 3. Animal House, 4. Future Land, 5. Independence Day, 6. Heart of Gold, 7. Man and Machine, 8. Faceless World, 9. Book of Faith, 10. Cut Me Out, 11. Stillness of Time, 12. Trainride in Russia (Poezd Po Rossii), 13. King of Mean, 14. Metal Heart (Accept cover), 15. Princess of the Dawn (Accept cover)

Après cette expérience somme tout unique, il en est une autre à vivre chez nos amis germains, et celle là donne dans un tout autre style : il s'agit des folkeux d'In Extremo qui fêtent leur 20ème anniversaire cette année, et sont ici en terrain largement conquis. La foule s'est massée en nombre pour faire la fête pendant 1h15, ce n'est certainement pas la boue qui va la faire reculer. Une quinzaine de titres joués, au moins 7 albums représentés, ça m'a semblé être une set-list best-of, reconnaissant plusieurs hymnes/tubes du groupe déjà appréciés au Motocultor l'an passé. Le genre de groupes que je ne me vois pas écouter sur album, par contre dès que l'occaz' se présente de les voir en concert je n'hésite pas, toujours un moment agréable, pas prise de tête, on se laisse juste (em)porter par l'ambiance.

Le concert d'In Extremo en intrégalité sur Arte : http://concert.arte.tv/de/in-extremo-wacken-2015#header

Une demi-heure plus tard, une autre chaude et chaleureuse ambiance va fissa s'installer devant la Headbangers Stage, difficilement accessible, car en plus du temps caca dehors qui entraîne les gens à l'abri, ce sont les suédois de Dark Tranquillity qui sont attendus d'un moment à l'autre sur scène. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'une fois le set lancé, la communion est totale ! Digne par moment d'une soirée avec un public latin/méditerranéen, Mikael Stanne le comprend vite et arbore en permanence un grand sourire. Le son n'est pas parfait mais suffisamment juste pour que l'on distingue chaque titre. J'en doutais peu, les derniers albums sont assez nettement représentés, laissant peu de places aux bijoux des 90's ('ThereIn' faisant office de rescapé de cette période). Pour le coup une tournée anniversaire « The Gallery » m'aurait pas déplu ! Enfin, je n'ai pas boudé mon plaisir, DT ça reste une belle machine sur scène, même avec un line-up légèrement remanié (pas de Niklas Sundin et le retour d'un bassiste !).

Quand vient le moment de ressortir de la zone du Bullhead City Circus, les choses se compliquent avec toute cette populace et des accès/sorties pas très spacieux pour circuler ; on piétine et attend que ça se décante avant de prendre prestement la direction des grosses scènes à quelques dizaines de minutes du lancement de l'événement MAJEUR de ce Wacken 2015.
Les True Metal et Black Stage possèdent à un ou deux détails près les mêmes ajustements scéniques et dispositions d'instruments (claviers notamment), des écrans (encore plus) géants ont été ajouté au niveau de la Black Stage où je décide de me placer, un peu sur le côté pour avoir vu sur la True Metal Stage, ne sachant pas encore comment serait le déroulement de ses 2h15...C'est il me semble avec un peu d'avance (vers 21h40) que le spectacle a commencé pour s'achever à 00h05...déjà il n y a pas eu tromperie sur la durée.

Je pourrais comprendre que certains aient trouvé cela chiant s'ils ne sont pas fans de Savatage car il ne s'agissait pas d'un concert classique où le groupe se réunit, joue ses 15 titres et s'en va. Tout ce mystère sur le procédé a été une bonne chose, on ne pouvait être en quelque sorte que 'surpris' par cette expérience.
Premier élément, l'orga a mis le paquet niveau lumières, je crois n'avoir jamais vu un concert avec autant de lights, à tel point que la scène était très souvent 'inondée' de lumières, rendant parfois invisibles les musiciens. Progressivement on entend ces notes de piano, l'air bien connu de 'Gutter Ballet' retentissant distinctement. C'est donc là Black Stage qui s'illumine. Jon Oliva est là, assis et concentré, sans un regard pour la foule...la montée crescendo du titre est déjà incroyable sur album alors en live quelle montée d'adrénaline ! Dès les premières parties vocales placées, le constat est net, Jon a encore une p***** de voix ! Cette puissance, ces émotions véhiculées, ce charisme dégagé, le respect qu'il impose, je m'incline béatement. Et puis il y a ce son très juste, permettant de distinguer pleinement chaque riff, mélodie et solo. Même la section rythmique ne prend pas trop le dessus comme c'est bien souvent le cas en concert.
A une belle cadence, 7 titres de Savatage sont interprétés par un line-up appliqué, rapidement rejoint par un autre chanteur en état de grâce : Zak Stevens. Le voilà après 10 grosses minutes venu entamer 'Edge of Thorns' pour une nouvelle grosse soufflante dans la tronche. Le timbre de Zak est facilement reconnaissable et très bon, je ne l'ai jamais considéré comme un de mes chanteurs favoris et pourtant ce soir là il m'a totalement scotché de par son aisance et ses capacités. Voilà un premier tiers de set rêvé, sans défaut qui se termine majestueusement sur 'Hall of the Mountain King'...

Après une brève pause, la True metal Stage commence à s'illuminer pour une grande première, celle d'une performance du Trans-Siberian Orchestra dans un festival open air en Europe. Curiosité et un peu d'ébahissement gagnent les spectateurs, j'avoue avoir été moins passionné par cette partie TSO, spectaculaire (l'utilisation des lumières, pyrotechnie, lasers etc.) avec quelques temps forts musicaux mais ce rock à tendance symphonique/grand public ne me parle pas autant que Savatage.
L'ensemble se permet tout de même d'interpréter 2 nouveaux titres et une cover de...Savatage, 'The Hourglass' qui voit Zak Stevens et Andrew Ross se donner la réplique. Après 30 grosses minutes, nouveau court interlude avant une troisième et dernière partie pour l'histoire, les 2 scènes qui jouent en simultanées, les mêmes titres avec exactement le même éclairage scénique et une ribambelle de musiciens (et même quelques danseuses/chorégraphes en plus ?!) sur les Black et True Metal Stage.
Jetant tout de même quelques regards sur la TM Stage, je profite à fond du spectacle offert sur la Black qui voit le retour de Jon Oliva, des passages derrière le micro de Russel Allen et Jeff Scott Soto, et toujours le plein de moyens pour être plongé dans le show.



La synchronisation des 2 scènes est impeccable, le rendu sonore complètement à la hauteur, bref une expérience unique et éblouissante, parfaitement gérée. Et puis niveau musical, le choix est divin, certes impossible d'avoir toutes les pièces majeures de Savatage, mais entendre en un court laps de temps 'Morphine Child', 'Believe' et 'Chance' reste sensationnel. Sans oublier un final 'Christmas Eve (Sarajevo 12/24)'/'Requiem (The Fifth)' mémorable à tous les étages. Il faut quelques minutes pour redescendre ensuite sur terre et se dire que c'est terminé...un résultat totalement à la hauteur des espérances et après cela, j'ai royalement snobé Paul Di'Anno et son Architects of Chaoz pour aller passer une nuit les étoiles plein les yeux.

Setlist Savatage/TSO : 1. The Ocean, 2. Gutter Ballet, 3. 24 Hrs. Ago, 4. Edge of Thorns, 5. Jesus Saves, 6. The Storm, 7. Dead Winter Dead, 8. Hall of the Mountain King, 9. Madness of Men, 10. Another Way You Can Die, 11. Night Conceives, 12. Toccata - Carpimus Noctem, 13. The Hourglass, 14. Beethoven, 15. Prometheus, 16. A Last Illusion, 17. The Mountain, 18. Carmina Burana, 19. Turns to Me, 20. Another Way, 21. Piano Solo, 22. Mozart and Memories, 23. Morphine Child, 24. King Rurick, 25. Believe, 26. Chance, 27. Christmas Eve (Sarajevo 12/24), 28. Requiem (The Fifth)

40 minutes du concert sont disponibles là : http://concert.arte.tv/fr/savatage-wacken-2015

Vendredi 31 juillet :


Le vendredi au Wacken est généralement la journée marathon, la plage horaire des concerts s'étalant de 11h à 3h du matin. Première bonne nouvelle il fait (presque) beau. La 2ème c'est qu'avec la soirée de jeudi, la motivation est vraiment revenue. Je m'y prends presque tardivement pour prendre la direction du site et perd du temps dans le plus gros de la foule, à attendre de passer la fouille. Bien entendu dame boue ne nous oublie pas et ralentit légèrement nos efforts (dynamiques) au moment de se rendre devant la Party Stage où Angra a déjà bien entamé son set (ayant reconnu au loin 2 extraits de leur dernier album). L'affluence est correcte, relativement faible, bah oui Epica joue en même temps sur la Black Stage...peu importe, les musiciens font preuve d'une belle envie, Kiko aligne les soli avec cette aisance incroyable et Lione se démène sans trop de galères vocales, autant sur le répertoire période Matos que celui de Falaschi. Le bonhomme a suffisamment de coffre et versatilité pour s'adapter et reprendre avec ses intonations les 'Nothing to Say' et autre 'Nova Era'. Bonne mise en jambe.

Peu avant 12h, je ne suis pas surpris de voir que la foule s'est nettement massée devant la True Metal Stage pour acclamer les finlandais d'Ensiferum. Très friands de ce type de groupe, les teutons réservent un gros accueil à la bande d'Helsinki. Perso' j'ai toujours le même ressenti durant un concert d'Ensiferum (ou pour leurs albums), de bons moments à passer, puis d'autres à la limite de l'ennui. Toutefois de par l'ambiance générale et le son au point, l'heure de concert se déroule sans encombre, 'Twilight Tavern', 'Lai Lai Hei' restent de gros cartons et le final 'Two of Spades' apporte une ultime touche de déconne. Ensiferum reste une valeur sûre en live mais je ne me déplacerai jamais exprès juste pour eux.

D'un groupe qu'il est possible de voir chaque année je suis passé à une grosse rareté, probablement la première et dernière fois que je verrais en effet les suédois de Falconer. 8 ans après leur dernier concert au Wacken (et depuis ils ont fait très peu de shows), le groupe doit normalement arrêter les concerts après 2015, celui du Wacken était l'un des 2 derniers européens annoncés, un joli petit événement en soi à vivre sur la Party Stage.
En un peu plus de 15 ans de carrière, le groupe a déjà offert 8 albums studios et cette après-midi là, 5 d'entre eux sont représentés, avec en tête leur excellent premier effort, « Falconer » et le tout dernier en date, « Black Moon Rising » (2014). Le seul reproche pour ce concert est le traitement sonore de la batterie, qui avait tendance à être trop mise en avant et à gâcher par moments des plans de guitare. Pour le reste, avoir des mecs à côté de moi qui chantent à tue tête les refrains fait bien plaisir, une très belle ambiance et un contact permanent groupe/public très humble.
1h remplie d'un power/folk classieux et rare, le Wacken offre de beaux moments quand même.

Setlist Falconer : 1. Halls and Chambers, 2. A Quest for the Crown, 3. Locust Swarm, 4. Enter the Glade, 5. Catch the Shadows, 6. Upon the Grave of Guilt, 7. Vargaskall , 8. Royal Galley, 9. Northwind, 10. Age of Runes, 11. Mindtraveller, 12. The Clarion Call

C'est en direction du phénomène norvégien Kvelertak que je me tourne ensuite, propulsé sur une des 2 grosses scènes à 14h. Ce groupe parle bien moins aux gens qu'un Ensiferum mais comme il sait rapidement mettre le feu, je me faisais pas trop de soucis pour eux. Leur détonnant mélange (hard)rock/punk/black surprend si l'on est pas familier avec leur musique, une bonne petit mélodie pouvant laisser placer à une volée de blasts furieux. Marqué par une chute plus spectaculaire que blessante du chanteur, ce set aurait peut être gagné en impact sous une tente, disons que c'est à mon avis réellement en salle que l'énergie de Kvelertak fait effet. Là en plein air sur une si grande scène avec un son instable, le ressenti est mitigé, clairement le groupe aligne de supers compos mais la sauce a eu du mal à prendre, malgré un chanteur survolté venu à 2 (?) reprise(s) faire du crowdsurfing.

Changement radical de style au moment de revenir (déjà) pour la 3ème fois devant la Party Stage alors que le soleil trouve enfin sa place parmi les nuages. Des joyeux lurons de Kvelertak je passe aux 'vétérans' de Stratovarius, groupe au sein duquel il ne reste plus un membre de la formation d'origine. Paradoxalement, depuis le départ de Timo Tolkki il y a 7 ans, Strato' affiche une superbe santé discographique et confirme bien sur scène ce ressenti. Ce power/speed mélodique tubesque fonctionne à plein régime, il est encore dommage d'entendre une batterie si triggée et mécanique, qui plus est nettement avantagée par le mixage. Le reste est bien moins critiquable, Kotipelto n'a plus l'aisance d'il y a 15 ans mais fait les efforts pour atteindre les notes et est loin d'être à la rue.
3 extraits de 'Visions', 1 de 'Episode' et 'Fourth Dimension', la moitié du set a des allures presque 'old school' et les 2 morceaux issus du plus récent « Nemesis » ne font pas tâche à côté. Preuve que le groupe a su maintenir malgré des hauts et débats une constance dans la qualité. Un tout nouveau titre est interprété pour la 1ère fois, initiative toujours sympa et saluée, bien que le morceau en question ne m'ait pas laissé de grands souvenirs...Une prestation solide et bien suivie des Stratovarius, qui savent toujours faire chanter les foules.

Setlist Stratovarius : 1. Black Diamond, 2. Eagleheart, 3. Against the Wind, 4. Dragons, 5. Legions, 6. Paradise, 7. Shine in the Dark, 8. Speed of Light, 9. Unbreakable, 10. Hunting High and Low

Si Strato' s'est plu à piocher dans les 90's, les américains de Queensrÿche ont eux carrément décidé de réaliser une tournée vintage, puisque à l'exception là aussi d'un tout nouveau titre, l'intégralité du set remonte à pré-1990. Pas même un extrait d'« Empire » n'est joué, les albums « Operation:Mindcrime » et « The Warning » étant les plus mis à l'honneur. Todd la Torre assure comme un chef, vocalement et par sa présence car les autres membres paraissent moins concernés et davantage en roue libre. Le Todd redonne parfois de l'allant à des compos, certaines ne faisant en plus pas parties des plus évidentes de la disco' du groupe. Quelques excellents hits ne manquent pas à l'appel ('Breaking the Silence', 'The Needle Lies', 'Queen of the Reich', etc.) mais cette heure de nostalgie 'queensrychienne' offerte s'est avérée dépaysante et sympathique. A voir si le contenu lors de la prochaine tournée en TA sera similaire. Ce serait sympa aussi d'entendre un peu plus de 'Empire' et 'Promised Land'.

Setlist Queensrÿche : 1. Anarchy-X, 2. Nightrider, 3. Breaking the Silence, 4. The Whisper, 5. En Force, 6. Warning, 7. The Needle Lies, 8. NM 156, 9. Arrow of Time, 10. Eyes of a Stranger, 11. Queen of the Reich, 12. Take Hold of the Flame



Je souhaitais ensuite prendre la direction du Bullhead City Circus pour y passer une bonne partie de la soirée et ainsi enchaîner : Anaal Nathrakh, Thyrfing, Death Angel, Armored Saint, Samael et Nuclear Assault...mais par gros manque de motivation pour retraverser à nouveau tout le site dans ces centimètres de boue, je me 'résigne' à rester à proximité des 3 scènes principales.
Le programme y est pour ma part moins alléchant (surtout en comparaison avec celui de la même période en 2014), malgré un bon petit démarrage avec Annihilator. Jeff Waters a repris les commandes du chant en plus d'assurer une des 2 guitares, et cette nouvelle configuration du groupe ne l'a pas aidé à réaliser un set sans encombres. De nombreux problèmes techniques et de réglages ont haché les 1h15 accordées, le son avait parfois du mal à se faire juste et Waters doit encore complètement s'adapter à assurer en permanence le chant. Malgré ses couacs et un groupe pas totalement rodé (le bassiste semblait parfois jouer en retard ou décalage), Annihilator a proposé globalement une bonne set-list, se permettant de débuter avec un tout nouveau titre ou de placer 2 extraits de « Refresh the Demon ». Quelques choix couillus, de bons gros brûlots thrash qui ne manquaient pas et Mike Mangini qui joue le guest star le temps d'interpréter 'Set the World on Fire'. Il s'en est passé des choses dans ce concert qui a clairement connu des hauts et des bas. En espérant que lors de la tournée de la rentrée, le groupe sera parfaitement calé.

Setlist Annihilator : 1. Suicide Society, 2. No Way Out, 3. Creepin' Again, 4. King of the Kill, 5. Set the World on Fire, 6. W.T.Y.D., 7. Refresh the Demon, 8. City of Ice, 9. Phantasmagoria, 10. Second to None, 11. Alison Hell, 12. Human Insecticide

Les 3 concerts suivants m'ont, je dois bien l'avouer, moins passionné, car il ne s'agissait pas de formations que je voulais voir et pour lesquelles j'ai logiquement peu d'affinités. Dream Theater est la première d'entre elles, et si j'ai bien compris le concert, le groupe interprète un titre de chacun de ses albums (bon là ils ont pas eu le temps d'en faire plus de 10), c'est plutôt original et ça permet d'avoir un bon aperçu d'ensemble de la discographie du groupe. Bon comme j'y connais pas grand chose, je sais pas si c'était les choix les plus judicieux mais j'étais content d'entendre 'Burning my Soul', le tout premier titre de DT que j'ai écouté dans ma vie. La prestation en elle même c'est ce que je ressens en écoutant du Dream Theater : un niveau technique de malade, c'est chouette de les voir jouer mais niveau émotions ça me touche très peu, du coup l'ennui fini par prendre le dessus...je pensais sortir de ma 'torpeur' avec le sieur Wylde, malheureusement Black Label Society apparaît de plus en plus en roue libre et à la ramasse. Faut que Zakk nous chie son abominable solo de 10 minutes sans âme (Richie Faulkner le lendemain fera plus court et mieux), les titres du dernier (moyen) album font de la peine, vocalement il est presque à la rue, bref à part quelques 'classiques' bien sentis, ça m'a fait la sensation d'une triste prestation à l'américaine, on joue les gros bras mais le fond est poussif à un point...je suis peut être sévère avec BLS mais ils avaient vraiment un super créneau et ont pondu un show en grande partie insipide.

La bonne 'surprise' pour ma pomme est venue avec des suédois qui eux ont su tout faire pour que la sauce prenne, même s'ils étaient largement attendus et que le public du WOA n'avait pas besoin de grand chose pour s'embraser. Je parle d'In Flames qui évolue ici en terrain conquis et a proposé un vrai gros show (costaud le jeu de lumières, et un peu de pyrotechnie qui va bien). Pourtant, je suis tout sauf amateur du groupe, même leur période culte ne m'a jamais passionné, cependant là avec leur metal/rock accessible, super bien ficelé et taillé pour le live, ça l'a assez bien fait. Je ne les écouterai pas davantage sur disque toutefois en live dans de telles conditions, ça vous fait remuer tous les trues du festival. Pour le petit aparté, tout en blanc et de loin, Anders Friden me faisait penser à Fred Durst.

40 minutes du concert d'In Flames disponibles ici : http://concert.arte.tv/de/inflames-wacken-2015

00h00 approche et nous allons assister d'ici peu à l'un des autres concerts événementiels du Wacken 2015, la re-reformation de Running Wild le temps d'un concert exceptionnel cette année. Emmené par un Rock 'n' Rolf vieillissant mais souriant, la formation allemande dotée d'une nouvelle section rythmique, a concocté une set-list assez particulière qui a vu le groupe jouer pour la première fois plusieurs compositions de ces 2 derniers albums, un tout nouveau titre et quelques raretés. Une initiative à saluer, problème il manquait des classiques incontournables (pas de 'Conquistadores', 'Port Royal', 'Branded and Exiled', 'Raging Fire', etc.). Autres éléments négatifs, la présence d'un solo de batterie un peu long en milieu de set et l'ami Kasparek qui ne communique qu'en allemand...je suis au final un peu resté sur ma faim, pas aidé par la fatigue, ça reste un petit privilège d'entendre 'Under Jolly Roger', 'Riding the Storm', 'Bad to the Bone' ; par contre les morceaux les plus récents ('Locomotive', 'Soldiers of Fortune') sonnent largement un cran en dessous.
Heureusement que l'interprétation globale était solide et que le groupe affichait une belle entente pour faire de cette heure et demie un bon moment que j'aurais voulu excellent. Une semi-déception.



Setlist Running Wild : 1. Under Jolly Roger, 2. Jennings' Revenge, 3. Genghis Khan, 4. Locomotive, 5. Riding the Storm, 6. Into the West, 7. Raw Ride, 8. Drum Solo, 9. White Masque, 10. Riding on the Tide, 11. Diamonds of the Black Chest, 12. Soldiers of Fortune, 13. Bad to the Bone, 14. Bloody Island, 15. Little Big Horn

Le concert de Running Wild en intégralité : http://concert.arte.tv/de/running-wild-wacken-2015

Le bilan de cette journée de vendredi me fait dire qu'il n y a pas eu vraiment de claques ce jour là (pour ma part évidemment), mais uniquement de bons (et moyens) concerts. Bien que je ne doute pas que At the Gates, Armored Saint, Death Angel aient fait un excellent boulot de leur côté...

Samedi 1er août :


Revigoré par la présence matinale du soleil (après une nuit très très fraîche), je prends tranquillement la direction pour la dernière fois cette année du Holy Land où m'attend une journée moins chargée en concerts qui en réalité durent plus longtemps. Ayant fait volontairement l'impasse sur Kataklysm (déjà vu et verrait à nouveau au Motoc), je prends la direction de la True Metal Stage quand celle-ci s'anime au son de l'introduction de Powerwolf. A l'instar d'Ensiferum la veille, l'affluence alors qu'il est tout juste 13h, est monstrueuse. Voilà un groupe qui connaît un succès extrêmement grandissant, qui aurait même pu jouer vers 19h avec une foule toute aussi conséquente. Chaque refrain est repris à l'unisson, on sent bien que le groupe est rodé à point sur scène et sait se mettre le public dans la poche sans grands efforts. J'étais un peu mal par rapport à cette prestation, tout semble trop facile et identique d'un morceau à l'autre, je connais très bien la formule du groupe sur album (même si leur dernier me semble vraiment la copie conforme en moins bien des précédents) et l'efficacité est totalement retranscrite, décuplée par un public à fond et des conditions sonores pas dégueu...en soi un bon concert pour débuter la journée mais je crois avoir déjà mon overdose du style.

Setlist Powerwolf : 1. Sanctified With Dynamite, 2. Coleus Sanctus, 3. Army of the Night, 4. Amen & Attack, 5. Armata Strigoi, 6. Resurrection by Erection, 7. Werewolves of Armenia, 8. Blessed & Possessed, 9. We Drink Your Blood, 10. In the Name of God (Deus Vult), 11. Lupus Dei

Après cette drôle d'impression, place à un autre petit événement made in Wacken : Amorphis qui nous produit un show spécial 90's, mettant principalement l'accent sur le cultissime « Tales from the Thousand Lakes » interprété en intégralité et dans l'ordre. Avec en backdrop le très beau visuel de l'Ep « Black Winter Day » et une utilisation fréquente de pyrotechnie, en plus d'un Tomi Joutsen au look bien particulier (sans parler de son micro), il y a déjà pas mal à voir. Musicalement, malgré un son pas non plus excellent, il suffit de se laisser porter par la richesse de ces compositions, fidèlement interprétées bien que le line-up ait en partie évolué ; entendre un peu d'extrême en cette après-midi avec une météo clémente n'est pas si dérangeant d'autant que le groupe a aussi toujours eu la classe pour pondre d'incroyables mélodies. Après un « Tales... » passé à vitesse grand V, la suite du set voit débouler le tonitruant et brutal 'Vulgar and Necrolatry' pour 4 minutes de douceur avant d'avoir droit à 3 pépites de suite issues de « Elegy ». Grand moment.

Setlist Amorphis : 1. Into Hiding, 2. The Castaway, 3. First Doom, 4. Black Winter Day, 5. Drowned Maid, 6. In the Beginning, 7. Forgotten Sunrise, 8. To Father's Cabin, 9. Magic and Mayhem, 10. Vulgar Necrolatry (Abhorrence cover), 11. Better Unborn, 12. Against Widows, 13. My Kantele, 14. Folk of the North

Le concert d'Amorphis est disponible là : http://concert.arte.tv/de/amorphis-wacken-2015

1h15 de pur rock'n'roll nous attend sur l'autre grande scène, un artiste dont je n'ai jamais été friand, qui toutefois vaut le coup d'être vu et suivi, même si après 45 minutes ça tourne en rond...il s'agit de Danko Jones, le charismatique canadien. L'an passé nous avions Devin Townsend à un créneau fort similaire, son compatriote évolue dans une toute autre catégorie, privilégiant une musique fort simple et de suite efficace, répétitive et 'tubesque'. Avec une bonne grosse dose d'humour et de conneries racontées, des acclamations pour d'autres combos de la journée (Obituary, Skindred, les copains canadiens de Cryptopsy, etc.), il est évident qu'on ne s'ennuie pas beaucoup entre les morceaux...pour ces derniers ouais il a clairement de bonnes choses, des riffs basiques qui font taper du pied, après l'envie de me repasser cela sur disque n'est pas là.

D'un rock simpliste, le Wacken nous présente ensuite une autre quasi exclusivité, le Rock Meets Classic, associant un groupe de hard rock classique (emmené par l'omniprésent Mat Sinner) et le Bohemian Symphony Orchestra de Prague. L'intro est un medley symphonique de grands classiques du (hard) rock ; vont après se succéder sur scènes plusieurs chanteurs avec Marc Storace (Krokus) qui ouvre le bal pour une reprise partielle de 'Thunderstruck'.
La jeune et pétillante Jennifer Haben (Beyond the Black) prend le relais le temps de 2 sympathiques morceaux (dont un de son propre groupe) avant que les choses sérieuses commencent pour de bon.
C'est en effet Joe Lynn Turner qui déboule pendant un peu moins de 20 minutes, enchaînant 3 compositions de Rainbow (enfin plutôt 2), 'I Surrender' (cover de Russ Ballard), 'Spotlight Kid' et l'inoubliable 'Stargazer'. Des reprises bien assurées vocalement, la présence de l'orchestre est audible sans prendre le pas sur l'essence même de ces morceaux.

Au tour de l'enfant prodige du pays, M'sieur Michael Kiske, de fouler avec sa nonchalance habituelle les planches du Wacken, le temps de 3 titres également, non pas d'Unisonic ou Place Vendôme mais sans surprise de Helloween. La sélection a été un peu surprenante, bien évidemment un gros classique ('I Want Out') a été joué comme il se doit, aux côtés des plus rares 'A Little Time' et surtout 'Kids of the Century'. Je ne m'attendais pas à avoir un titre de « Pink Bubbles go Ape » avec Kiske à la baguette ! Chouette et rare moment. Si l'ambiance restait familiale et sans réactions dingues, la dernière partie de ce show spécial a pris une tout autre dimension en la présence DU showman du festival et peut être même de toute la scène hard rock, en l'occurrence le père Dee Snider. 60 ans au compteur affichant une pèche d'enfer et une énergie communicative à laquelle il est difficile de résister même s'il peut en saouler certains avec ses quelques discours d'entre morceaux (amateurs de selfies, vous en avez pris plein la gueule).
Le génial frontman a passé sans soucis 4 titres de Twisted Sister dont les inévitables 'We're not gonna take it' et 'I Wanna Rock', tous 2 ayant rencontré un gros succès, avec un public réellement réceptif et prêt à les reprendre en chœur pendant encore 10 minutes... Entre ces 2 hits intemporels, un hommage est rendu à A.J. Pero le temps du plus mélodique et très beau 'The Price'.
Après 1h10 d'un spectacle rondement mené et parfois spectaculaire (le thème de Pirate des Caraïbes interprété avant l'arrivée de Snider, une pyrotechnie en quantité, etc.), Dee annonce que c'est l'hymne ultime du hard rock et du metal qui va être joué. J'avoue que je m'attendais à un morceau de Black Sabbath, il s'agissait en fait de 'Highway to Hell' qui a retourné comme il se doit une dernière fois le Wacken. Voilà le genre de show unique que le WOA peut offrir, une belle expérience de laquelle on retient pas mal de temps forts et une synchro hard rock/musique symphonique remarquable.



Setlist Rock Meets Classic : 1. Orchestral Rock Medley, 2. Thunderstruck (AC/DC cover), 3. In the Shadows (Beyond the Black cover), 4. Rage Before a Storm, 5. I Surrender (Rainbow cover), 6. Stargazer (Rainbow cover), 7. Spotlight Kid (Rainbow cover), 8. A Little Time (Helloween cover), 9. Kids of the Century (Helloween cover), 10. I Want Out (Helloween cover), 11. "Pirates of the Caribbean" Suite (Klaus Badelt cover), 12. You Can't Stop Rock 'n' Roll (Twisted Sister cover), 13. We're Not Gonna Take It (Twisted Sister cover), 14. The Price (Twisted Sister cover), 15. I Wanna Rock (Twisted Sister cover), 16. Highway to Hell (AC/DC cover)

L'intégralité du show Rock Meets Classic est disponible ici : http://concert.arte.tv/de/rockmeetsclassic-wacken-2015

Suite à ce concert 'tout public' (pour ne pas dire 'grand' public), les festivaliers avaient le sourire mais pas pour longtemps...disons que les amateurs de death metal allaient être plus ravis avec la venue imminente des suédo-anglais de Bloodbath. Dès l'intro sur sample, le son est extrêmement fort et interloque bien du monde. Quand les premières notes retentissent, c'est clairement pas la même chanson que le RMC...on a de suite les tympans écrabouillés et je vois des dizaines de personne se boucher les oreilles ou tout simplement quitter à bon pas le devant des grandes scènes. Malgré la luminosité naturelle qui limite l'atmosphère du concert, Bloodbath ne fait pas dans les détails et déroule un set violent où titres du dernier album côtoient impeccablement de plus anciennes compos. Pas de reproches à adresser à Nick pour la voix, c'est plus sa gestuelle et son côté limite j'm'en foutiste qui je trouve ne collent pas vraiment à Bloodbath. Le fait marquant dont tout le monde s'en carrait, a été la montée sur scène du grand Dan Swanö le temps d'un 'Eaten' final succulent. Belle surprise. Moins agréable auront été les nombreux larsens parcourant le set dont un de 4-5 secondes qui a dû laisser quelques séquelles à certains.

Setlist Bloodbath : 1. Let the Stillborn Come to Me, 2. Mental Abortion, 3. So You Die, 4. Breeding Death, 5. Anne, 6. Cancer of the Soul, 7. Weak Aside, 8. Soul Evisceration, 9. Unite in Pain, 10. Like Fire, 11. Mock the Cross, 12. Cry My Name, 13. Eaten

Après cette bonne déferlante death metal drôlement placée entre des sets heavy/hard rock, c'est une foule conséquente et compacte qui fait face à la Black Stage. D'ici 15 minutes vont se produire d'autres suédois, Sabaton, au succès de plus en plus impressionnant, que certains ont d'ailleurs bien du mal à comprendre ; après la diffusion habituelle de 'Final Countdown', l'atmosphère générale m'indique que le public va adhérer à 100% au spectacle proposé (quel qu'il soit), Sabaton en Allemagne c'est déjà devenu une institution. Autant dire que tout le monde se déchaîne une fois le groupe sur scène, personnellement j'ai bien du mal à m'enthousiasmer pendant les 10 premières minutes, la faute à un son minable où guitares sont inaudibles au contraire des claviers bon-tempi joué sur bande ! (cf. la vidéo officielle sur le site d'Arte). Voir toute cette foule enthousiaste est plaisant mais franchement en ce début de set y a clairement pas de quoi partir dans tous les sens, ça sonne surtout poussif. Et puis dans les 30 minutes qui suivent, le groupe doit interpréter à tout casser 4 titres, longuement entrecoupés. On savait le Joakim ultra bavard, ces compères sont pas mal non plus, et en plus le public réclame sans cesse 'Noch ein Bier' : un running-gag sympa 2 fois qui devient franchement pénible après chaque titre. Entre temps, nous apprenons que ce concert va être enregistré pour un futur DVD/Blu Ray. Par moments, c'était plutôt une comédie en directe, avec un guitariste qui entame (in)volontairement 'Swedish Pagans' avant de se faire rembarrer par les autres, de quitter la scène sous les insultes puis de revenir. Il a refait le coup 2 fois, Joakim assurant que ça n'était pas prévu à l'avance ; certaines conneries sorties peut être, le reste ça faisait moyennement impro'.
Après 45 minutes où on sourit un peu mais dans l'ensemble y a pas de quoi se taper le cul par terre, le set s'emballe légèrement, Sabaton laissant un peu tomber l'humour moyen pour enchaîner des titres avec un son (enfin) adéquat. L'ambiance est loin d'être retombée, dès que l'occasion se présente ça jumpe dans tous les sens, reprend à gorge déployée chaque refrain, la mollesse parfois de l'interprétation est compensée par les festivaliers. Notons autrement des efforts qui sont faits niveau pyrotechnie, bien que le concert ayant démarré à 20h30 s'est joué en grande partie de jour.

Sentiment mitigé après 1h30 de show, malgré la superbe ambiance et un groupe proposant une pelleté de titres faciles à reprendre (taillés pour le live), la qualité du son en début de set ou les longues interruptions entre les morceaux parmi quelques reproches m'obligent à ne pas considérer ce concert comme un des meilleurs du fest. J'imagine que les 3 quarts de l'audience présente doivent penser le contraire.

Setlist Sabaton : 1. Ghost Division, 2. To Hell and Back, 3. Carolus Rex, 4. No Bullets Fly, 5. Resist and Bite, 6. Far from the Fame, 7. Panzerkampf, 8. Gott mit uns (Noch ein Bier), 9. The Art of War, 10. Soldier of 3 Armies, 11. Swedish Pagans, 12. Screaming Eagles, 13. Night Witches, 14. Primo Victoria, 15. Metal Crüe

Le set en intégralité de Sabaton à retrouver ici : http://concert.arte.tv/de/sabaton-wacken-2015

Derrière la TA de la 'nouvelle' génération, place à celle de l'ancienne, les mythiques Judas Priest sont en effet les suivants sur la True Metal Stage, qui n'a jamais aussi bien portée son nom (avant la venue hypothétique de Manowar). Commençons par ce qui fâche : le groupe avait 1h45 de temps de jeu, celui-ci n'a pas été atteint (devait rester 10 bonnes minutes), c'est un solo de Richie Faulkner qui a comblé une partie du temps alloué. Heureusement que le solo en question n'est pas aussi imbuvable que celui du père Wylde, enfin quand même il y avait de la place pour 2/3 titres en plus. Le petit délire vocal d'Halford avant 'You've got another thing comin'' est lui aussi très dispensable d'autant ce que titre est encore allongé sur la fin. Si Rob apparaît physiquement fatigué, sa santé vocale est bonne, il a notamment envoyé quelques screams d'une sacrée violence pour son âge.
Niveau set-list pas de surprise, les frissons sont au rendez-vous sur 'Victim of Changes' et 'Beyond the Realms of Death', les titres de 'Redeemer of Souls' sont évidemment moins mémorables sans faire tâche quand ils sont interprétés. A l'évidence, Richie apporte énormément sur scène sans foutre en l'air ses parties ; le reste du groupe joue en roue libre, reprenant les mêmes mimiques d'un concert à l'autre. Une bonne leçon de heavy dotée d'un son clair et puissant (eh Sabaton, des riffs heavy c'est pas compliqué !) pour clôturer le Wacken reste fort agréable, pis le Priest est pas encore bon pour la cave !

Setlist Judas Priest : 1. Dragonaut, 2. Metal Gods, 3. Devil's Child, 4. Victim of Changes, 5. Halls of Valhalla, 6. Turbo Lover, 7. Redeemer of Souls, 8. Beyond the Realms of Death, 9. Jawbreaker, 10. Breaking the Law, 11. Hell Bent for Leather, 12.
The Hellion + Electric Eye, 13. You've Got Another Thing Comin', 14. Painkiller, 15. Living After Midnight


Je ne m'étendrai pas sur les quelques minutes aperçues du set de Cradle of Filth, pas vraiment d'avis sur la chose, j'ai eu le sentiment (tout en quittant le site) qu'ils ont joué principalement des titres antérieurs à 2004. Le son était pas trop moisi, reste Dani qui sur certaines lignes vocales a encore du coffre, le reste m'apparaît grotesque et totalement en décalage avec la musique.
Ce qui est sûr c'est qu'au moment de prendre une ultime fois la direction du camping, cette putain de boue va tout sauf me manquer (et chacun a dû en ramener un peu dans ses bagages...).
A l'heure du bilan, pour tout ce qui est extra-musical, ce Wacken 2015 a été sans surprise en dessous de l'édition 2014, la faute en très grande partie à la météo. Le principal a lui été à la hauteur, à savoir la qualité des concerts. Toutefois après les premiers noms dévoilés pour 2016, je ne me suis pas précipité pour acquérir le précieux sésame, puisque je n'ai pas spécialement dans l'idée envie d'y retourner coûte que coûte.

Petits bonus nostalgiques :



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Commentaire
hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 13/08/2015 à 15h21 - (1083)
Que de boue! Sympa ton report, juste pour info, sache que le bassiste live de Dark Tranquillity est Anders Iwers, de Tiamat, Ceremonial Oath, Avatarium, In Flames, Lacuna Coil...................Le mercenaire suédois le plus prisé!

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 13/08/2015 à 15h22 - (1084)
Et d'ailleurs je fais mon lourdingue de prof, mais c'est évident que tu le connais gardian, avec toutes les news que tu tricotes!

Mitch
IP:176.148.111.20
Invité
Posté le: 13/08/2015 à 22h35 - (1085)
Me suis arrêté au report du concert du Tage, trop écoeuré d'avoir loupé ca, vu la dernière fois en 2002 ici même... Putain de concert, putain de groupe

Floyderz
Membre enregistré
Posté le: 15/08/2015 à 21h16 - (1086)
Merci pour le report! toujours mythique ce fest! et tellement allemand dans la prog et le concept!
Juste un gros FUCK à ces putains d'In Flames! Show à chier, Anders tête de cul avec sa casquette et sa gueule à la Fred Durst! Putain de massacre sur Only for the Weak, dès le début! comme au Hellfest.
Fais chier, qu'est ce que j'ai adoré ce groupe il y a quinze ans, mais là bordel, je suis écœuré. sans doute de mauvaise foi mais bordel, quelle merde c'est devenue!

Humungus
Membre enregistré
Posté le: 15/08/2015 à 22h58 - (1087)
Superbe report mon gars !
A l'inverse de la boue... Vraiment limpide.
Félicitation.
Comme le dit si bien Floyderz, le Wacken, c'est très allemand dans la prog.
Autrement dit, c'est un festival totalement dispensable pour moi. Je ne comprends d'ailleurs pas comment ils font pour remplir le bazar un an à l'avance avec des affiches aussi péraves.
J'y suis allé une seule fois en 2006. Un peu d'ailleurs histoire, j'avoue, de pouvoir dire "j'y étais". Et ben plus jamais. Et encore moins maintenant car à l'époque, il y avait encore des groupes intéressants à visionner (PUTAIN CARNIVORE QUOI !!! PUTAIN ROSE TATTOO QUOI !!! PUTAIN CELTIC FROST QUOI !!!).
Autant donc, je peux "comprendre" que l'on critique le HELLFEST (trop de population et pas assez de chiottes l'an dernier, trop de gens costumés depuis 4 ans, etc, etc), mais au moins eux, ils te refourguent des listes de groupes à te chier dessus.

Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 17/08/2015 à 11h59 - (1088)
Superbe report l'ami. Faire un aussi gros festoche dans ces conditions, ça doit être chaud !



Zen
Membre enregistré
Posté le: 19/08/2015 à 18h09 - (1089)

Merci pour le report ... et ça fait pas envie !!!
Entre la météo et surtout, surtout ... l'affiche !!! Trop, trop heavy : il n'y a que ça ... Et dire qu'ils vendent tous leurs pass en une demi-journée ... C'est un fest mythique, ça c'est sûr, mais avec une prog' aussi foireuse, la question ne se pose même plus pour moi.

Au passage, très content de mon Motocultor ... (sauf les 1ères queues pour les tickets, puis ensuite pour la bouffe et les biniouzes) : Mais il n'y a vraiment pas photo, vraiment ...





Jus de cadavre
IP:92.139.178.166
Invité
Posté le: 20/08/2015 à 12h51 - (1092)
Putain c'est vraiment pas pour moi ce fest... Cette affiche merdicimale ! Ouch ! Très allemand comme fest je pense...
Et cette boue la vache ! Rarement vu ça !

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