- MORBID ANGEL + GOROD + AD PATRES. par SEB ON FIRE - 3038 lectures
le 28 novembre 2014 - Le Trabendo - Paris



Quand MORBID ANGEL vient dans la capitale, on se tait, on se démerde, on confie les enfants au premier venu, on dit à son patron qu'aujourd'hui on part plus tôt et on va voir la légende. C'est ce que nous avons fait. D'autant plus que les floridiens vont, ce soir, jouer « Covenant » dans son intégralité. Et oui, rien que ça.



Même pas un mois après HELMET et « Betty », c'est MORBID ANGEL qui vient nous gratifier de l'intégralité de son troisième album, sur scène, agrémenté, bien sur, d'un petit pot pourris de leurs meilleurs tubes. Mais avant ce morceau de choix, place à l'échauffement assuré par le duo bordelais AD PATRES et GOROD. C'est d'abord AD PATRES qui déflore la scène. Le groupe tape dans le death. Un death classique. Basique. Concret. Efficace. Un peu de brutalité, un peu de groove, un peu de technicité et le tour est joué. Ça ne révolutionne en rien le death metal mais ça fait le boulot efficacement même si, au bout d'un certain moment, la routine s'installe. Le groupe possédait un bon son, très correct pour une première partie et de bonnes compos mais semblaient un peu perdu sur la scène du Trabendo malgré un chanteur qui s'est bien démené. Visiblement le public, encore clairsemé, était content du set proposé et le temps qui leur était imparti était suffisant. Ni trop court, ni trop long, AD PATRES a pu montrer de quoi il étaient capable sans jamais ennuyer ni être en mesure de voler le show. Un groupe de première partie propre qui fait le boulot avec passion et envie. Les bordelais ne marquerons pas les esprits au fer rouge mais ont répondu présent, c'est l'essentiel. Le monde du Metal a besoin de ces petits artisans qui assurent la bonne tenue d'une telle affiche.



Des bordelais succèdent à d'autres bordelais. AD PATRES fait place nette pour permettre à GOROD de s'installer pour un set d'une trentaine de minutes, histoire que le public ne se refroidisse pas et soit bien chaud pour accueillir MORBID. GOROD tape aussi dans le death metal mais plus brutal, plus technique et moins groovy que leurs prédécesseurs. Quand on ne connait pas forcément les compos du groupe sur le bout des doigts, c'est un peu déstabilisant mais finalement, peu à peu on se prend à headbanguer et à suive avec intérêt leur prestation. Puis bonne surprise, le public est là, présent, et donne au groupe tout le respect qu'il mérite. Suer scène, les mecs se démènent et jouent parfaitement leur partition. C'est propre et hyper technique mais sans que jamais ça ne file dans la branlette ou la bouillie. On sent que les mecs ont de la bouteille et maitrise leur musique mais perso tout ça me laisse un peu froid, ça manque d'un peu de groove ou d'un petit quelque chose qu'on trouve chez les cadors du genre. J'ai du mal à rentrer dans le set que je me contente de regarder poliment et de réagir sur l'un ou l'autre plan qui me fait frétiller l'oreille de temps en temps. Là aussi le groupe à un son correct. Un concert très correct, pro et technique mais un peu froid en ce qui me concerne. GOROD n'a pas à rougir de se prestation par contre les infra basses, des bass drop et les subs c'est pas une bonne idée, on n'est pas dans Transformers hein les gars.



Maintenant on passe aux choses vraiment sérieuses. Où sont les poulardes, j'ai faim ! Où sont les veaux, les rôtis, les saucisses ? Où sont les fèves, les pâtés de cerf ? Qu'on ripaille à plein ventre pour oublier cette injustice ! Y'a pas quelques soissons avec de la bonne soivre, un porcelet, une chèvre rôtie, quelques cygnes blancs bien poivrés? Ces amuse-bouche m'ont mis en appétit ! Point de banquet médiéval mais « Covenant » joué par le MORBID ANGEL de 2014 à savoir Trey, Vincent, Destructhor et Tim Yeung. Rien que le fait de découvrir le décor de scène nous plonge dans l'ambiance « Covenant » qui sera joué dans l'ordre avec la précision d'un métronome suisse et la puissance de feu d'une division de chars Leclerc. Pas besoin de plus de trois secondes pour comprendre que le son sera bon, très bon même pour un Trabendo. Scéniquement, le groupe ne ressemble pas à grand-chose. Pris individuellement, on voit quatre membres totalement disparates. Destructhor jouera tout le set en faisant des squats, le mec doit avoir des cuisses de feu. Tim Yeung tambourine sur ses futs comme si sa vie en dépendait et le mec assure putain, David Vincent, avec le temps, ressemble de plus au temps à un croisement entre Mickey Rourke et l'Undertaker tandis qu' Azagtoth n'a pas changé d'un iota depuis 1986. Il est dans son monde, seul, tout seul, ailleurs, là haut. Maintenant mis ensemble, ça donne un rouleau compresseur Death Metal emmené par Vincent le frontman charismatique mais un peu trop rock star à mon gout et Trey l'architecte musical qui dicte sa loi sans jamais parlé à personne mais balance ses solos comme on en quille des perles. Le Patron du Death Metal c'est lui et personne d'autre. Le groupe enchaine les morceaux dans l'ordre et déroule un album qu'on connait tous par cœur mais qu'on à l'impression de redécouvrir. L'enchainement « Vengeance is Mine »/ « Lions Den » est toujours aussi dinguo, surtout avec un Vincent en grande forme. Le groupe termine la phase « Covenant » sur un « God Of Emptiness » écrasant de puissance et débute la partie « Best-Of » avec « Where The Slie Live » tout droit sorti de l'Enfer. Pas bégueule, MORBID ANGEL fera une place de choix à la période Steve Tucker du groupe en claquant des morceaux comme « Bill Ur Sagh », « Ageless, still I am » ou même un « Curse The Flesh » tout droit sorti d' « Heretic. Il va sans dire que Vincent se les approprie sans aucuns efforts. Les floridiens termine leur gros show sur le duo « Immortal Rites »/ « Fall From Grace » qui va bien. Salut, bonsoir, c'est terminé. Pas de rappel et c'est tant mieux.



Musicalement, y'a rien à redire, on peut éventuellement pinailler sur la setlist, un peu plus de « Bleesed » ou de « Domination » n'aurait pas été de refus ou sur l'un ou l'autre détail mais le groupe donne une leçon de Death Metal. Maintenant je suis un peu déçu par la tenue du set, MORBID ANGEL, ne se casse pas trop les noix et déroule le truc à l'américaine sans aucune surprise, une petite routine pour eux. Ça ronronne tranquillement, y'a pas de danger, de vraie agression ou de violence. Ça m'a manqué quelque part. Puis cette volonté du public de taper dans les mains ou de reprendre certains riff du groupe à la bouche, franchement faut arrêter, par moment en observant le public on se serait cru à un concert de Michel Sardou pendant « Les Lacs du Conemara ». Nonobstant cela, MORBID ANGEL à livré un gros show, rien à redire, mais beaucoup trop bien huilé pour être honnête.


Setlist:

Rapture
Pain Divine
World of Shit (The Promised Land)
Vengeance Is Mine
The Lion's Den
Blood on My Hands
Angel of Disease
Sworn to the Black
Nar Mattaru
God of Emptiness

Where the Slime Live
Bil Ur-Sag
Ageless, Still I Am
Curse the Flesh
Existo Vulgoré
Immortal Rites
Fall from Grace



Auteur
Commentaire
adacrar
IP:89.88.38.48
Invité
Posté le: 01/12/2014 à 18h42 - (984)
Pas de groove chez Gorod? Assez surpris^^ Mis à part ce petit point de discorde très bon report!

le gritche
IP:77.193.49.178
Invité
Posté le: 01/12/2014 à 21h11 - (985)
Je ne comprends pas non plus comment vous qualifiez un groupe de groovy ou pas, mais Gorod l'est assez souvent pour moi

robert
IP:88.163.57.232
Invité
Posté le: 01/12/2014 à 21h52 - (986)
le groove c'est la capacité des musiciens à être bien ensembles, ainsi n'importe quel style peut "groover"

Death c'est groovy
Vulvectomy un peu moins

Metronome
IP:194.199.4.202
Invité
Posté le: 02/12/2014 à 11h12 - (988)
Le groove ça va bien au delà de ça. C'est ce qui rend le truc difficile à expliquer. Tu peux jouer avec une précision métronique, hyper en place avec tout ton groupe, ça ne groovera pas forcément pour autant.

Orphan
Membre enregistré
Posté le: 02/12/2014 à 11h55 - (989)
Assez d'accord pour le public. Je ne me fait jamais non plus à l'idée de prendre des photos dans un concert de death. Suis un vieux con peu être, mais voir des mecs bras levés pour shooter sa photo de D.Vincent, ça à légèrement tendance à casser les burnes.




Chaussures2golf
Membre enregistré
Posté le: 02/12/2014 à 21h00 - (990)
Bon ok j'etais pas là (à mon grand malheur)
Par contre Gorod -> pas de groove... Ils ont du changer leurs partoches depuis la derniere fois.



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