- MOTöRHEAD + THE DAMNED + SKEW SISKIN par PAMALACH - 3100 lectures
Le mardi 18 novembre 2014 au Zénith de Paris



Alors que j'accélère le pas sur la parvis mouillé menant au Zénith, plusieurs questions me taraudent en cette soirée spéciale Motörhead : Est-ce que je fais vraiment bien de m'y rendre finalement ? Est-ce que si je retrouve face à un Lemmy amaigri et fatigué, je ne vais pas cautionner ces politiques où l'on presse les artistes comme des citrons jusqu'à temps qu'ils passent l'arme à gauche, deviennent des légendes et affichent leurs bobines sur des T-shirt sans prix à H&M ? Comment Lemmy vit-il physiquement ces moments sur la route ?
Un peu refroidi par certaines images live récentes assez décevantes et quelques clichés du bassiste le montrant plutôt maigre, je me suis dit que je ne trouverais la réponse qu'en me faufilant parmi le public hétérogène présent ce soir... le Zénith affichant quasiment complet en ce mardi soir. Du vieux hardos "à patches" à l'adolescent venu avec papa, et du couple de quadra' aux minettes sur le retour, tous les profils se croisent ce soir au son de SKEW SISKIN. Déjà vu avec Motörhead lors d'une précédente venue à Paris, le quatuor livre un set rock n'roll, efficace et bien balancé. Hélas, de l'endroit où je me trouve le son est vraiment calamiteux et on n'entend guère qu'un énorme ronflement de basse couvrant la guitare et le chant d'une manière opaque. Nul doute qu'avec un son plus percutant, SKEW SISKIN aurait pu faire bouger encore davantage la foule... une bonne partie du public semblant bien réagir au son du combo allemand.


Surtout connus pour être les auteurs du hit "New rose" et les pionniers du mouvement punk en Angleterre, THE DAMNED est ce soir particulièrement heureux de se trouver là. A l'image de l'impeccable costume du chanteur Dave Vanian le show du groupe est propre, presque classieux mais assez rebelle dans le fond et la forme. Ceux qui s'attendaient en effet à se recevoir une bonne rafale d'accords "à la RAMONES" en resteront comme deux ronds de flan. THE DAMNED joue avec les ambiances, module ses sonorités et varie les tempos en fonction des émotions recherchées. On est parfois proche des PISTOLS, à d'autres moments de THE WHO, presque vers le prog' quand le clavier s'en mêle !
Ne manquant pas de métier, les Anglais ne perdent jamais une occasion de balancer un bon mot... comme lorsqu'ils mettent en orbite "New Rose" en déclarant que Lemmy avait sauvé le groupe 37 ans plus tôt ! Et vlam ! Un des plus gros hits du punk anglais dans les dents... ça fait plaisir !
Et pendant que je vois le groupe quitter la scène avec ce mélange de classe et d'effronterie, je me dis que finalement ce sont ces darons du punk qui donnent aux petits jeunes les plus belles leçons de musique : Le punk ce n'est pas faire ad vitam aeternam le même riff... c'est varier les plaisirs et apprécier les joies de l'expression multiforme. Ne cherchez pas les contre-exemples il y en a trop...




Au fur et à mesure que le trio se fait attendre, les clameurs du public parisien se font ce soir de plus en plus puissantes. Aux "Motörhead, Motörhead ..." succèdent les "Lemmy, Lemmy...", signe tout à fait révélateur que le public est chaud ce soir pour encourager comme il se doit un des personnages les plus emblématiques de notre musique.
Avant la classique et immuable présentation, Lemmy se pointe sur scène, le chapeau visé sur la tête et la Rickenbacker prête à faire rugir le Marshall, réglé sur 10, comme toujours. La silhouette est plus élancée, la démarche moins assurée mais le bonhomme est là, debout et fier, prêt à nous balancer cette maxime si célèbre ... "We're Motörhead and we play rock n'roll". Tant d'années de route, de boissons, de filles, de bus et de galères pour finalement avoir constitué un patrimoine béton absolument imparable dont les amateurs jouissent encore jour après jour et écoutes après écoutes.
Comme de bien entendu, les trois premiers titres sont constitués de classiques de "Ace Of spades" et "Overkill", le groupe me surprenant en n'ouvrant pas par "Heartbreaker" de l'excellent dernier album.
Calfeutré dans son périmètre de retour, Lemmy s'économise mais chante plutôt bien et assure ses parties de basse avec justesse. Certainement conscient de la forme moins éblouissante de leur leader, Mikkey Dee et Phil Campbel prennent plus de place, n'hésitant pas à chauffer le public en prenant plus d'initiative.
Malgré le classicisme du début de concert, le public est méga chaud, la fosse bouge vraiment et les gorges chantent avec entrain. Lentement mais sûrement, le show monte en puissance et c'est en choisissant d'interpréter quelques titres un peu plus rares ("Just'cos you've got the power", "Rock it", "Doctor Rock" et "Lost Women Blues") que Motörhead titille son assistance. Évidemment, j'aurais aimé qu'ils nous ressortent encore quelques vieilleries ou qu'ils jouent plus de titres du dernier album (Eh oui, j'ai pas eu souvent l'occasion d'écrire ça !) mais le concert était cool et si franchement il n'était pas le meilleur que j'ai vu, il y avait un petit quelque chose de spécial ce soir qui a fait que c'était quand même une belle soirée.
En effet, je retiens la puissance de "Over the top", le swing de "Going to Brasil" et la musicalité de "Lost Woman Blues". Et puis merde, il faut dire que te manger du "Stay clean", "No class" ou "Ace of Spades"/"Overkill" c'est quand même de la sacrée bonne nourriture auditive !



Eh voilà, alors que nos regards restent rivés sur le drapeau " Motörhead France", on finit par quitter les trois fantastiques sur fond de larsens et de saturation. Avec sa bouteille de Perrier bien mise en évidence devant lui, chacun des mots de Lemmy aura ce soir fédéré le public dans un océan de clameurs lourd comme du béton armé. Finalement, le père Kilmister tient encore la route et si il continue encore et toujours à jouer cette musique qui l'anime tant j'en arrive à me dire que tant qu'il sera là, je serai présent pour assister aux concerts de son groupe. Merci pour tout Lemmy et vive Motörhead !

- Set list :

- Shoot you in the back
- Damage case
- Stay Clean
- Metropolis
- Over the top
- Suicide (Guitar solo)
- Suicide
- Rock It
- Do you believe
- The chase is better than the catch
- Lost Woman Blues
- Dr Rock (Drums Solo)
- Just'cos you got the power
- Going to brazil
- No class

- Ace of spades
- Overkill


Auteur
Commentaire
Morbid Tankard
Membre enregistré
Posté le: 25/11/2014 à 16h01 - (974)
A priori et de source quasi-sûre, Lemmy ne tourne plus backstage qu'à la San Pellegrino. Un mythe s'effondre ? Même pas.

blackoum
Membre enregistré
Posté le: 25/11/2014 à 17h09 - (975)
Tu entends quoi par "quasi complet" ? Début octobre, j'ai voulu m'acheter une place, on m'a annoncé qu'il n'y en avait plus, que c'était complet.
Bon après avoir lu ton live report, je ne regrette pas.

sid
IP:80.215.199.201
Invité
Posté le: 25/11/2014 à 20h42 - (976)
Ah bon

petercom
IP:31.38.34.165
Invité
Posté le: 25/11/2014 à 21h59 - (977)
Report un peu court compte tenu de la legende et des circonstances, mais bon je suis convaincu : go Hellfest!!!

Raoul Volfoni
Membre enregistré
Posté le: 25/11/2014 à 22h08 - (978)

Perso, a 60 Euro la place, et aussi parce que deja vu, je n'ai pas fait le deplacement
Dommage car la set list a l air sympa
Le show a du durer 1 heure a peine? Ca reste cher...
En tout cas, le report est sympa. Merci



Humungus
Membre enregistré
Posté le: 26/11/2014 à 00h51 - (979)
Bah moi aussi ce soir là, afin d’aller mirer les trois gaillards de MOTÖRHEAD, j’ai dû affronter les quasi 4 heures de route me séparant de la capitale et surtout ce satané périph' parisien qui, pour un pauv’ petit ardennais comme moi, est toujours synonyme de stress et d’hypertension (je vois d’ici les lecteurs parisiens pur jus se foutre de ma pomme…).
Bref, quoi qu’il en soit, j’y étais donc et j’en suis même revenu sans encombre figurez-vous !
Alors dans mon entourage, il y avait et il y a toujours deux écoles bien distinctes :
Une majoritaire qui consiste à dire que Lemmy n’étant plus ce qu’il était, il vaut bien mieux rester sur un bon souvenir du groupe que de subir un concert en demi teinte.
Et l’autre, minoritaire donc, qui veut se bouffer du MOTÖRHEAD jusqu’à n’en plus pouvoir. S’en foutre jusqu’à la glotte quitte à en gerber. S’agirait pas, une fois la faucheuse passée, de se ronger les ongles jusqu’au poignet en se lamentant sur le fait que plus jamais on ne pourra voir ce groupe mirifique.
Autant vous dire que pour ma part, je fais parti de cette dernière catégorie.
Tout à fait d’accord avec Pamalach sur la faune présente ce soir là : Y’avait vraiment de tout ! Ce qui d’ailleurs me dérange bien souvent dans ce genre de concert un peu mainstream. Avec ces spectateurs là, on n’est pas gens du même monde et du coup, ces énergumènes ne savent bien souvent pas comment se comporter dans ce genre de situation… En gros dans le pit quoi… Mais bref, j’ai l’habitude et je ferai donc une fois de plus avec.
Première salve avec SKEW SISKIN. Alors je ne connaissais pas du tout et malgré en effet un son déplorable j’ai été pas mal charmé. J’comprends toujours pas l’utilité de foutre un son de merde au groupes de premières parties… C’est complètement débile. Mais bon, ça aussi j’ai l’habitude et cela ne va pas me décourager à m’intéresser de plus prêt à ces teutons sur album. Pour ceux qui ne connaissent pas encore, en gros, c’est du SAXON avec une nénette au chant.
Deuxième rafale avec THE DAMNED. Putain merde, ça je connais !!! J’me suis calé plus d’une fois entre les oreilles leur imparable première galette. Du pur Punk Rock première mouture bordel ! Bon dieu ce qu’il est bonnard cet album... Pour ma part, ce qui suit et un million de fois moins bien. Une sorte de Rock Gothique qui vire parfois même à la Pop. J’étais donc un peu mitigé d’assister à ce show : A la fois inquiet que cela me déplaise et à la fois super heureux de pouvoir les voir au moins une fois. Bah j’ai pas été déçu du tout ! Alors oui, hormis les trois dernières chansons (dont les fantastiques « New rose » et « Neat neat neat ») affiliées Punk, tout le set tirait bien vers ce fameux Goth Rock. Mais c’était foutrement bien fait ! Des musiciens talentueux et ayant une bonne prestance sur les planches (ouah ce clavier psychédélique ! Ce qu’il m’a fait rire bordel ! A gesticuler sans arrêt dans tous les sens dans son simili pyjama à têtes de mort). Et surtout, oui surtout, Monsieur (notez bien la majuscule) Dave Vanian au chant. Dedieu quel frontman ! Dans son costard du plus grand chic londonien avec foulard au cou, boutons de manchettes et tout et tout, il en jetait déjà un max rien qu’en montant sur scène mais une fois derrière son micro, c’est la très grande classe et la très grande claque. Une voix du tonnerre et une prestation plus qu’efficace (j’ai adoré le repositionnement régulier tel un fouet de son cable de micro). Et chose encore plus jouissive, les quelques intonations à la MISFITS présente en cherchant bien sur les albums étaient je trouve, encore plus présente en live. En somme, que du bonheur.
Et pour finir, tir d’artillerie lourde : MOTÖRHEAD. Là, j’étais franchement dans le doute. Est-ce que les dernières rumeurs du net donnant un Sieur Lemmy revigoré était réellement correctes ? Suspense… Ce cher Pamalach a raison en à peu près tout dans son report et notamment en disant que le père Fraser « chante plutôt bien et assure ses parties de basse avec justesse »… Mais bordel, ce que ça fait drôle de le voir comme ça ! Le diabète et les soucis cardiaques ont vraiment laissé des traces. L’idole flotte littéralement dans son jean slim. Il est totalement statique sur scène (encore plus qu’auparavant… C’est dire…). Et ce qui m’a le plus impressionné, ce sont les tremblements de ses mains. A tel point qu’il a du mal à remettre la petite bouteille de San Pellegrino (et non pas de Perrier... Bien vu Morbid Tankard en passant) dans le petit réceptacle prévu à cet effet sur son pied de micro. En gros, fait pas bon vieillir quoi.
Du coup, le show est millimétré pour ne pas trop fatiguer la bête : Quasi tous les titres joués sont des titres plutôt lents du répertoire du groupe et quoi qu’il en soit, pour la totalité du set, le tempo est plus que ralenti.
De la même façon, j’ai trouvé, le public un peu trop sage. J’ai connu des fosses sur MOTÖRHEAD bien plus mouvementées. Je me suis alors dit que, un peu tout comme moi d’ailleurs, les gens étaient vraiment là pour profiter le plus possible du spectacle. Que de voir correctement le moindre détail de la prestation de Kilmister était un but en soit. Qu’il FALLAIT s’en foutre plein les yeux une dernière fois.
Alors que penser de ce show me direz vous ? Bah malgré tout ce qui est dit juste au dessus, j’étais tout de même foutrement heureux d’être là. Que malgré tout ce qui est dit juste au dessus, ce groupe est encore une pure tuerie en live (« The best drummer in the world… Mister Mikkey Dee » ben c’est vrai). Que malgré tout ce qui est dit juste au dessus, lorsque j’ai vu ce fameux backdrop « MOTÖRHEAD - FRANCE » j’ai eu à la fois une bonne montée de rage pure dans le pit et les larmes aux yeux. Que malgré tout ce qui est dit juste au dessus, Lemmy était, est et restera à jamais une incarnation de ce que l’on aime tous ici : Le Metal.

PS : Juste une petite pensée pour tout ceux qui, à l’instar d’un comparse qui m’accompagnait, n’ont jamais vu MOTÖRHEAD avant et qui ne pourront que voir le groupe sur cette tournée (et espérons le encore bien d’autres).
C’est vraiment dommage pour eux… … …

!!! !!! !!! LEMMY IS DEAD !!! !!! !!!
!!! !!! !!! LEMMY IS ALIVE !!! !!! !!!

pamalach
Membre enregistré
Posté le: 26/11/2014 à 13h57 - (980)
A blackcoum :

Ben écoute, j'ai acheté ma place l'avant veille dans un magasin lambda (A claye Souilly pour être précis) et ils m'ont dit qu'il ne restait que quelques vagues places dans le secteur F et E. Sur l'écran c'est vrai que ça semblait bien plein et cela semblait se confirmer lors du live où l'assemblée était bien remplie.

A humungus : Merci beaucoup mec pour ton long post plein de pertinence et de passion. C'est très agréable de lire des messages comme les tiens. Juste une questions, quand tu parles de Motorhead en live, tu dis que tu as vu des fosses plus mouvantes que celles du zénith ce soir là. Tu fais référence à quel concert et quelle époque ?

Humungus
Membre enregistré
Posté le: 29/11/2014 à 06h37 - (981)
Réponse à Pamalach :
Etant donné que MOTÖRHEAD reste (avec SLAYER) le groupe que j'ai le plus vu, je dirai donc que pour "l'ambiance" tous les concerts visionnés du groupe étaient bien plus chahutés... Tout simplement.
Bon, pour être un chouilla plus précis, ne serait-ce que celui du même Zénith en 2011 (je crois) ou surtout pour moi le Sonisphère 2013 (une belle cheville droite totalement en vrac dès le troisième titre).

pamalach
Membre enregistré
Posté le: 04/12/2014 à 23h46 - (992)
Merci de ta réponse Humungus !

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