- ROCK YOUR BRAIN FEST 2014 par ZESNAKE - 2736 lectures
La seconde édition du ROCK YOUR BRAIN FEST (ex-LEZ'ARTS SCENIQUES) s'est déroulée les 17,18 et 19 octobre 2014 aux Tanzmatten de Sélestat (Alsace). Au programme du "Metal Day" du 18 octobre : BLINDNESS, DEFICIENCY, ABSURDITY, HAMMERCULT, ARKONA, BLOCKHEADS, DESTRUCTION, BENIGHTED, CORONER, VADER et CARCASS.





Si le Fall Of Summer se posait comme un original festival hors-été, il ne faut pas oublier que plus à l'Est, toujours plus à l'Est, sévit aussi le Rock Your Brain Fest, transfuge du Lez'Arts Scéniques qui se déroulait en juillet. Finis les concerts sous le cagnard alsacien, depuis l'an dernier Zone51 a relocalisé son festoche en intérieur, dans la salle des Tanzmatten de Sélestat, attenante à l'ex-terrain de jeu des lézards. Le Rock Your Brain Fest en est à sa deuxième édition en cet estival week-end d'octobre, enfin deuxième édition et demie vu qu'une « Summer Edition » s'était déroulée cet été, mais uniquement avec des groupes à dominante Punk. Le Punk fait toujours partie prenante des soirées de Zone51 et pour ce Rock Your Brain Fest v.2014, nous aurons eu le droit à un nouveau « Disorder Day » le 17 octobre. Mais entre celui-ci et le « Voodoo Day » du 19, voilà ce qui nous intéresse le plus nous autres VSiens, le « Metal Day », le jour dédié au Metal extrême, le jour des riffs lourds, des blasts, des growls et des pogos de chevelus. Une nouvelle fois, la quatrième de suite, je fais donc les 130 bornes séparant mon domicile mosellan de Sélestat, à nouveau par la route de Saverne car, en fait, passer par l'autoroute ne me ferait que gagner 10 minutes et perdre de la monnaie… Toujours cette fichue route à boulets en tout genre, mais qu'importe, comme disent certains metalleux au torse huilé (genre Skay), Die for Metaaaaaaaaal.

Sous un beau temps qui permet de se balader en t-shirt sans risquer la pneumonie -même si la baisse de température avec le début de nuit n'a pas arrangé mon rhube naissant-, me revoilà donc dans l'enceinte des Tanzmatten. L'organisation est la même que l'an dernier, avec 11 groupes alternant sur deux scènes, la « grosse » (EMP Stage) avec crash barrer pour nous, nantis de photographes (même si une surprise pour l'autre scène nous fera encore plus passer pour des nantis…), et la « petite » Radio Metal Stage, dédiée à la communion avec le public (la communion Metal). Pas de surprise à ce niveau mais un visionnage du running-order révèlera LA bonne surprise et l'amélioration de l'organisation par rapport à l'an dernier : plus de chevauchements, les groupes s'enchaînent dans la minute comme au bon vieux temps ! Finis les « quarts d'heure » qui m'avaient tant fait chouiner l'an dernier (il paraît même que c'est grâce à moi !), le plaisir et maximal, contraintes photos ou pas (avec un shooting moins limité que l'an dernier également), et même si la soirée durera plus longtemps (de 16h30 à 1h du matin sans pause !) tout le monde sera content. Mon porte-monnaie sera aussi heureux du retour des distros, avec cette fois-ci un bon gros stand d'Adipocere pour les fouilleurs, Listenable et Season of Mist ne sont toujours plus de la partie mais c'est déjà pas mal. Enfin, ce qui est le plus important finalement, les groupes : Zone51 continue à se distinguer par son éclectisme (vous connaissez la chanson, ils en ont fait beaucoup quand ils étaient jeunes toussa…) et encore une fois, il y avait à boire et à manger : du Thrash (DEFICIENCY, HAMMERCULT, DESTRUCTION, CORONER), du Death sous différentes formes (BLINDNESS, ABSURDITY, VADER, CARCASS), du Grind (BLOCKHEADS, BENIGHTED) et au milieu de tout ça du Folk (ARKONA). De quoi passer de bons moments divers et variés et d'ailleurs, j'y viens tout de suite. Hop !



Comme d'habitude, c'est un groupe local qui va avoir l'honneur d'inaugurer la EMP Stage. Il s'agit des strasbourgeois de BLINDNESS qui comptent dans leurs rangs l'ex-batteur de CALCIFERUM, le guitariste d'INHUMATE et Damien le guitariste/chanteur qui officie désormais chez ABSURDITY également. Loin du Black, du Grind et du Cyber, BLINDNESS pratique plutôt du pur Death-Metal, pratiquement old-school. Les riffs crunchy et agressifs et la voix grave et râpeuse sont donc de mise dès le début du set du groupe. Un bon son, une bonne énergie et une belle présence scénique (mention spéciale au bassiste feu follet), ce Rock Your Brain Fest commence donc très bien avec du Death classique mais efficace, qui s'autorise aussi un morceau plus mid-tempo du plus bel effet pendant la demi-heure allouée. Je m'éclipse cependant mais pas trop loin pour continuer à écouter le set, pour poursuivre mon exploration des bacs d'Adipocere à la recherche des bonnes affaires. J'en profite d'ailleurs pour enfin régulariser le No More Color de CORONER, un peu trop vite d'ailleurs (il faut dire que je me suis bien évidemment jeté sur cette rareté que je cherchais depuis des années à prix décent…) vu que le groupe lui-même, tardant à installer son stand de merch, le vendra quelques heures plus tard pour 2€ de moins… mais bon, j'ai enfin pu mettre la main sur ce chef-d'œuvre et c'est le principal. Pour terminer sur BLINDNESS, je me suis procuré leur album Sca(r)red de 2012 à leur stand plus tard dans la soirée, et surprise puisque sur album le groupe ressemble plus à un mélange très réussi entre HYPOCRISY et CENTINEX, ce qui ne se ressentait pas forcément sur scène. Quoi qu'il en soit BLINDNESS est une très bonne formation qui assure déjà sur scène et ne demande qu'à confirmer avec un second album qui devrait arriver très bientôt…






Poursuivons notre exploration des formations « du coin » avec DEFICIENCY qui inaugure lui la Radio Metal Stage. Du coin, du coin, de mon coin vu que le groupe est originaire de Moselle-Est (represent'). Groupe réellement prometteur qui commence à recueillir pas mal de suffrages, leur clip a également beaucoup de succès. Il faut dire que leur Heavy-Thrash est toujours particulièrement bien composé et efficace. Les rythmiques hyper percutantes s'enchaînent, alternées avec les leads et solos de Laurent qui maîtrise toujours autant son sujet. Le public commencera à bien chauffer, il faut dire que l'espace de la Radio Metal Stage semble avoir été créé pour la gloire du moshpit. Laurent lancera donc le premier Wall Of Death de la soirée, qui sera déjà bien brutal. C'est ainsi que le groupe célèbrera le premier anniversaire de son album The Prodigal Child. Du bel œuvre mais personnellement, dans Heavy-Thrash il y a « Heavy » aussi je ne suis pas spécialement fan de DEFICIENCY, même si le fait de voir un groupe bien de chez moi réussir m'emplit de joie et qu'ils auront toujours mon soutien. Les rythmiques thrash hyper efficaces font leur effet chez moi, pas le reste hélas. Les ayant déjà vus au Haunting The Chapel en janvier dernier, je m'éclipse pour les derniers morceaux, histoire de terminer mon exploration des bacs d'Adipo et de prendre un CENTINEX (tiens donc) à bon prix. DEFICIENCY avec sa petite demi-heure aura cartonné pour les fans du style, et j'espère pour eux que c'est un petit groupe qui deviendra grand.






En parlant de petit groupe qui deviendra grand, en voilà un autre qui a du potentiel, je veux bien sûr parler d'ABSURDITY qui est passé à la vitesse supérieure avec son Undestructible tout juste sorti. J'étais impatient de savoir de quel bois le groupe se chauffe sur scène après écoute de cet album et surtout après les avoir « loupés » aux Lez'Arts il y a 3 ans à cause de problèmes « administratifs ». ABSURDITY se pose comme une machine de guerre en Live, étant surtout là pour envoyer du bois, du gras, du massif. Porté par un Ricardo charismatique, le groupe alsacien vient délivrer ses compositions percutantes de Cyber-Death. La puissance est le maître mot d'ABSURDITY, qui mise tout sur l'efficacité, et les morceaux de Undestructible tout comme ceux de D:/Evolution passent le cap de la scène avec force. Sans grandes surprises, le groupe fait donc exploser le décibelomètre et écrase les masses avec des morceaux comme "Spawn" et "Concrete Brain". De l'efficacité et de la percussion, mais comme prévu le groupe n'est pas tout à fait le même entre studio et scène. ABSURDITY a opté pour un son à la « old DAGOBA », tout en basses ce qui laisse peu de places aux guitares au final. Si le style du groupe et ses morceaux restent reconnaissables, on n'apprécie pas forcément toutes les qualités de composition du groupe avec cette retranscription bien bastos sur scène, notamment pour des morceaux comme "Wounded Animal". Un peu bizarre pour moi qui a bien digéré les disques, mais ABSURDITY défonce quand même et c'est au final l'essentiel. Surtout quand Julien de BENIGHTED s'invite sur scène pour pousser la gruikounette sur "Rebellion", ce qui restera un des moments forts de cette longue soirée !
Setlist : Prelude : First Infected - Spawn - A Taste of… - Rebellion - Logical War Process - Sneaking Data - Wounded Animal - Concrete Brain - Hatred Fuel - Undestructible - D:/Evolution









On reste jusqu'au bout (on peut !) d'ABSURDITY et on retourne vite fait du côté de la Radio Metal Stage pour déguster le premier groupe international de la soirée, à savoir les israéliens d'HAMMERCULT. J'avoue ne pas du tout avoir écouté ce qu'ils font, sachant juste qu'ils pratiquent du Thrash (et encore, au dernier moment, j'avais un doute et je me demandais s'ils ne font pas du Stoner…), du vrai Thrash sans grand artifices si ce n'est quelques petits passages plus Death avec la grosse voix du bassiste à l'appui. Du Thrash à l'ancienne, rapide, agressif, avec un chant criard. Les zicos arborent à ce titre un style vestimentaire résolument old-school, avec des coupes de cheveux variées. Tout ceci est bien évidemment garanti 100% Metaaaaaaaal et à ce titre HAMMERCULT ne fait pas de chichis. Basique mais efficace, le Thrash du groupe est pourtant du genre lassant (le chant peut être rébarbatif également, ce qui est mon cas), même si certaines rythmiques furieuses font taper du pied et headbanguer, le public l'aura bien compris et commencera à devenir agité. Après avoir fait du shooting entre des headbangers motivés je m'éclipse à nouveau histoire de pauser pendant qu'il en est encore temps. Je reviens juste à temps pour apprécier la première folie furieuse de la soirée qui sera un envahissement de scène assez jouissif… HAMMERCULT pratique du Thrash musclé, classique mais furieux, en ce qui me concerne ça s'arrêtera là mais en festival, ça remplit bien son office.







Voyageons pour passer de l'Israël à la Russie avec ARKONA, poursuivant la tradition des grands noms du Folk-Metal venant fouler les planches de Sélestat, après KORPIKLAANI et FINNTROLL. Le Folk fait toujours recette et pour en témoigner, il n'y a qu'à mesurer la réaction du public lorsque Masha débarquera sur scène. Masha qui débarquera pourtant en « civil », de même que les autres musiciens. Où sont les habits traditionnels ? Perdus entre deux avions apparemment… le groupe la jouera donc classique, la jouera Metal. Ce qui n'empêchera pas l'usage de flûtiau et de cornemuse pour nous livrer du Folk-Metal enjoué, et le public aura eu du répondant pour ceci (notamment "От сердца к небу"), c'est le moins que l'on puisse dire ! Mais il faut aussi avouer que Masha est une sacrée frontwoman ! Du charisme, de la voix, de la présence, tout est là et transforme ce set de Folk-Metal sans artifices en show entraînant où l'on se laisse facilement prendre au jeu. Mais en réalité, le groupe aura eu un avant et un après От сердца к небу, dès sa signature chez Napalm le groupe est devenu plus « progressif », livrant des morceaux plus longs et plus aérés, qui forcément sont moins efficaces en Live. Passés les morceaux accrocheurs du début, ARKONA finit donc par lasser un tantinet, et c'est un peu dommage. Comme je n'accroche pas vraiment à leurs 3 (quand même…) derniers albums, je retourne flâner, surtout que le stand de CORONER était enfin installé même si me procurer Mental Vortex ressemblera à un parcours du combattant, la tenancière du merch n'ayant pas de monnaie à rendre… un tour par les bars, organisés de la même manière que l'an dernier et sans aucune queue (il faut dire que le temps d'était déjà bien rafraîchi), et l'affaire sera réglée. Reste plus qu'à apprécier en fond sonore la fin du set d'ARKONA, contrasté car efficace mais ennuyeux sur la fin. Mais heureusement il y a Masha ! La seule caution féminine de toute la soirée d'ailleurs.







Fini les flûtiaux et les paroles en cyrillique, place à quelque chose de plus vindicatif et de plus dans-ta-gueule aussi. La première édition du Rock Your Brain Fest avait été portée par la prestation d'INHUMATE qui s'était transformée en véritable folie furieuse. Les BLOCKHEADS vont lui succéder et encore une fois ça promet du lourd et du gras. 45 minutes de BLOCKHEADS ! Ça va faire beaucoup pour du Grind et l'on entend déjà le son des bras qui s'entrechoquent et des côtes qui se fissurent. Morceaux courts, riffs ravageurs, hurlements de tout le monde (même le batteur !), discours entre les morceaux, et puis wall of death circle pits pogos stage diving et compagnie à gogo. Quoi d'autre attendre d'un show de Grind ? Le chanteur (sorte de Triple H avec un bandana à la SUICIDAL TENDENCIES) se lâche à diverses occasions, fait tourner le micro au bout du câble, se l'enfonce dans la bouche (voire dans celles des slammeurs), marche à 4 pattes en équilibre sur le public, se roule par terre en hurlant à la mort… de la furie et du génie Grind à tous les étages. Le public n'aura cependant pas été aussi taré que pour INHUMATE il y a un an, se contenant qu'un simple début de pile collapse qui ne prendra pas, mais le pit était sacrément large et apparemment certains sont repartis avec de joyeuses ecchymoses. La musique ? Quelle musique ? Non je plaisante et même si je ne serai jamais fan de Grind en studio sauf quelques exceptions, il faut quand même avouer que BLOCKHEADS casse la baraque, avec un gros son, de l'énergie et surtout la science de la tuerie Grind, 1 ou 2 minutes chrono en main. Le groupe nous aura même fait cadeau de 4 nouveaux morceaux, la succession de This World Is Dead est donc proche. Un show archi-jouissif que j'aurai pu suivre d'en haut, les photographes étant, surprise sympathique, autorisés à monter au balcon. Dommage que je n'ai pas pensé à emmener de zoom… mais au moins je n'aurai pas fini en pièces devant la scène surtout que BENIGHTED et VADER vont suivre. BLOCKHEADS ? C'est la grosse branlée, même pour qui n'aime pas le Grind, c'était le show de la soirée. Et de loin.










Après le Folk et le Grind, retour au Thrash pour DESTRUCTION, déjà présent aux Lez'Arts en 2012 (avec SODOM et KREATOR) et qui succède à TANKARD présent au premier Rock Your Brain Fest. Entre temps, un nouvel album (Spiritual Genocide) est sorti, mais DESTRUCTION n'a pas bougé d'un pouce, toujours basé sur le trio Schmier - Mike - Vaaver, Schmier qui s'accapare le tout grâce à son charisme et à sa voix criarde toujours puissante et reconnaissable entre mille. Pour le reste, DESTRUCTION vient encore une fois pour livrer son Thrash teuton, simple mais efficace, à l'ancienne mais sans être rétrograde. Pas grand-chose de plus à dire pour le coup, la recette fonctionne (surtout en festival) et les morceaux sont accrocheurs, après une heure de DESTRUCTION ça fait peut-être un peu trop, et là aussi une légère lassitude se fait sentir même si le groupe gardera ses classiques pour la fin, comme "Bestial Invasion", "Curse the Gods" ou "Mad Butcher". Ça tranche, ça thrashe, c'est DESTRUCTION.






Retour sur la Radio Metal Stage, retour au balcon, retour au gras et retour de Julien Truchan pour BENIGHTED, cinquième et dernier groupe français à officier ce soir à Séleeeeeeeestat (dites-le avec une grosse voix grasse). Le gruik, ce n'est pas ma tasse de thé, aussi n'arriverai-je jamais à apprécier BENIGHTED sur album, mais en Live c'est une autre histoire. Il faut que ça latte et de ce côté BENIGHTED remplit le contrat. J'arrive même plus à apprécier les gruiks de Julien dans pareil contexte. De plus, le son est fat, les passages plus incisifs (parfois taxés de « Deathcore » par les détracteurs…) déboitent, les morceaux proposés sont archi énergiques, le groupe se donne sur scène et le public le lui rendra bien. Pogos furieux, circle-pits et slamming intempestifs se multiplient dans une ambiance assez jouissive, encore plus que pour BLOCKHEADS qui finalement avait bien chauffé le public pour BENIGHTED ! Vu du balcon, le spectacle est saisissant. BENIGHTED ne fait pas de quartier et charcute avec ses hits de Deathgrind moderne qui tape dans le gras, le terme de « boucherie » n'aura jamais aussi bien porté son nom que pour ce groupe. BENIGHTED donne sa furie au public, le public le lui rend au centuple et s'invitera à la grosse fête sur le dernier morceau, avec un envahissement de scène épique, Julien continuant à chanter alors qu'il est porté par le public (alors qu'il n'est « pas léger » !), de la vraie folie, du génie ! Il n'en fallait pas plus pour transformer ce show en autre moment fort de la soirée, un public énorme pour un groupe énorme, ce set de BENIGHTED à Sélestat restera dans les mémoires ! Mémoires qui devraient d'ailleurs bientôt finir sur un dévédé Live…










On quitte le consortium français et le gras pour passer à quelque chose de plus poli, avec la première tête d'affiche et premier « groupe reformé pour festoche » (on aurait pu avoir AT THE GATES aussi !) qui foulera la EMP Stage, à savoir les suisses de CORONER. Ayant enfin pu compléter ma discographie (sélective), il me tardait de voir ce que le trio donnait sur scène. CORONER fut attendu en témoigne l'impressionnant nombre de t-shirts à leur effigie que l'on pouvait trouver dans le public. Ron Royce, Tommy T. Baron et le nouveau batteur Diego Rapacchietti (et le claviériste planqué dans la fumée - je n'ai même pas réussi à le prendre en photo) débarquent sur scène et… vont jouer du CORONER. Je ne sais pas s'il est utile d'y ajouter quelque chose, en fait, tant ce show aura révélé bien peu de surprises. J'ai trouvé que CORONER sur scène, c'est CORONER qui joue ses morceaux en Live, et puis c'est tout. Rien de particulier, rien de spécial, Ron et Tommy sont certes majoritairement statiques mais c'est compréhensible, et les morceaux de leur répertoire s'égrènent sans plus notable, quoique parfaitement exécutés. Peut-être est-ce parce que le groupe s'est concentré sur les morceaux de Mental Vortex et Grin (que je n'aime pas), mais le set avait franchement du mal à décoller, on sent quand même que les musiciens ne sont plus tout jeunes, heureusement que la fin était plus pêchue avec des morceaux plus anciens (donc plus efficaces) et un excellent enchaînement "D.O.A." - "Masked Jackal" - "Reborn Through Hate", qui m'a d'ailleurs évité d'aller reflâner dans les Tanzmatten après 40 premières minutes poussives… Bref, je trouve que CORONER en studio et en Live, c'est du pareil au même (hormis le son bien puissant ce soir-ci, ce qui change du mastering faiblard d'époque) et du coup, j'oserai même dire que je trouve qu'en Live le groupe n'a finalement pas grand intérêt ! C'était sympathique de voir le groupe jouer ses morceaux, toujours aussi délicieusement techniques, en direct mais en ce qui me concerne ça s'arrêtera là, mais je me repasserai les disques enfin régularisés avec plaisir.






Première déception de la soirée finalement car à vrai dire, il y en aura d'autres… et comme on en arrive bientôt à la fin, vous voyez tout de suite de qui je veux parler… Voilà donc les polonais de VADER qui vont avoir charge de retourner une dernière fois la Radio Metal Stage. Peter débarque avec son 3493ème line-up avec toujours le but d'en mettre plein la gueule au public grâce à l'efficacité polonaise. Mais bon, pour faire court dans un premier temps, disons que j'avais nettement plus apprécié leur passage au Metal Ride Fest de l'an dernier, et ce pour trois raisons principalement. Premièrement, depuis leur passage à Nancy Tibi Et Igni est sorti et je trouve que les nouveaux morceaux passent mal le cap du Live, ils sont bien moins percutants que d'autres tueries. Deuxièmement, j'ai trouvé le son un peu trop brouillon, souvent pris dans le tourbillon de saturation des grattes. Troisièmement, le choix des morceaux reste discutable. Si "Come And See My Sacrifice" ou autre "Wings" font toujours leur effet, le groupe passe quand même à côté de grands classiques comme "This Is War" et encore une fois de "Helleluyah (God Is Dead)" pourtant réclamé à cors et à cris par le public ! Ce à quoi Peter ne saura que répondre « merci beaucoup »… Le show prévu pour durer une heure se terminera même avec plus de 5 minutes d'avance sans rappel, ce qui aurait permis de placer un hit VADERien à coup sûr… mais peau de zob et même si le public aura eu du répondant, VADER m'aura quand même laissé une impression sacrément mitigée. Peut-être que c'est parce que je les avais déjà vus, mais ce qui est sûr c'est que VADER a déjà foulé les planches françaises en meilleure forme.







Deuxième reformation, troisième (relative) déception avec CARCASS. Je balance ça d'emblée car je suis déception, presque colère même. Heureusement que le groupe jouera son hit "Heartwork" tout au bout de la nuit, ce qui aura un peu relevé le set. Je l'ai tellement attendu que j'en ai headbangé comme un gosse ! Il faut dire que ce morceau monstrueux venait au bout d'un set assez poussif, là aussi sans surprise. On ne peut pas reprocher ni le son, ni la forme de Bill Steer et Jeff Walker (très en voix et parfait communiquant avec son charming accent anglais) (même si sur la fin les pauses se faisaient plus longues…), mais en ce qui me concerne concernant CARCASS, le problème est toujours le même : Surgical Steel. Certes un "Cadaver Pounch Conveyor System" joué parmi les premiers morceaux fait toujours son effet mais alors le reste, je n'accroche toujours pas et ce n'est pas prêt de changer. Trop, trop de mélodie alors que le groupe est quand même capable de charcuter bien plus que ça. Hormis des morceaux de Necroticism, plus tranchants mais un peu trop longs aussi, et d'autres petites vieilleries, CARCASS se sera vraiment trop concentré sur ses pièces mélodiques et notamment celles de Surgical Steel. Pire, le groupe semble même avoir oublié qu'il avait pondu il y a de ça 21 ans un chef-d'œuvre nommé Heartwork, la présence du morceau-titre tout à la fin sonnera comme une libération mais sinon sa représentation sera bien maigre. Je ne réclamerai pas un "Arbeit Macht Fleisch" et j'ai abandonné l'idée d'avoir un "Death Certificate" lorsqu'il ne restait plus que 10 minutes de set, mais soit j'ai mal entendu soit il me semble que même un "No Love Lost" n'a pas été joué ! Comme CORONER, belle exécution et bonne forme du groupe, mais quelle setlist décevante et quel abus de mélodies ! Ce n'est vraiment pas ce que j'attendais d'un show de CARCASS et j'aurai vraiment aimé les voir à l'œuvre avant que ce fichu Surgical Steel ne sorte en bacs. Deux morceaux vraiment appréciés sur une heure de set, c'est le maigre bilan que je retiendrai du passage de CARCASS en Alsace. Certes cet "Heartwork" final était jouissif à souhait mais sur tout le reste, il y aurait eu moyen de faire mieux, bien mieux…









Mais ne partons pas sur ce constat négatif, 3 déceptions sur 11 groupes, il n'y a pas à rougir, même si cette soirée se sera terminée timidement. On va donc déjà féliciter Zone51 pour cette organisation aux petits oignons qui corrige les petits défauts de l'année dernière pour que le plaisir soit maximal pour tout le monde, l'on retrouve presque l'esprit irréprochable qui avait émaillé les deux dernières éditions du Lez'Arts Scéniques. Et l'on saluera une nouvelle fois l'esprit éclectique qui en aura filé pour presque tous les goûts, avec toujours cette capacité de mettre en avant les groupes locaux, logés à la même enseigne que les formations plus cossues hormis, logiquement, en termes de passage et de temps de jeu. Comme toujours, les formations les plus bastos comme BLOCKHEADS et BENIGHTED repartent avec la médaille d'or grâce à leur capacité à enflammer le public en un coup de médiator, deux coups de caisse claire et trois grunts. Les formations locales, prometteuses ou en passe de confirmation, auront assuré leurs shows (BLINDNESS, DEFICIENCY, ABSURDITY). Outre les inattendus HAMMERCULT qui auront fait leur office, les gros bonnets auront vu leurs performances soumises aux exigences de chacun (niark niark) avec pour ma pomme quelques légères hétérogénéités (ARKONA), des longueurs (DESTRUCTION), un manque d'intérêt (CORONER) ou des vraies déceptions (VADER, CARCASS). Mais il n'y aura tout de même pas eu d'accroc majeur, pas de groupe sans envie, pas de foutage de gueule sous aucune forme. Une belle affiche qui aura tenu une grosse partie de ses promesses, après il faut être fan de ce que fait ou comment se comporte tel ou tel groupe mais ce qui est sûr, c'est que si on est fan de Metal extrême au sens large, le « Metal Day » de ce second Rock Your Brain Fest était une date à faire. A la prochaine Séleeeeeeestat ! Un refrain qui m'aura accompagné jusqu'à mon retour au lit à 4h20… mais les voyages forment la jeunesse !

Pour voir l'album photo de la soirée, y clique sur l'image :


Merci à Stéphane, Mickaël et Erik (et Greg) pour mon accréditation.
Une pensée pour Jopezzz qui n'a pas pu venir.
Un re-coucou à Youpimatin et à Strat,
et au membre des Horda Frénétik qui, finalement et comme moi, avait bien fait d'être là plutôt que d'assister au 0-0 miteux contre Rennes.


Auteur
Commentaire
Phlogiston
IP:176.189.67.14
Invité
Posté le: 25/10/2014 à 13h51 - (906)
Je me suis aussi emmerdé pendant Carcass, mais j'ai adoré le reste ! Les groupes qui s'enchainent c'est bien et pas bien, j'ai vu que les 3 derniers morceaux de Vader parce parce j'ai tapé la discut' dehors en rencontrant des gens pour changer de salle...
Ah et Coroner je ne connaissais absolument pas, j'ai trouvé ça très bien ! Et puis ça fait du bien d'entendre de la basse de temps en temps.

C.
IP:77.201.129.36
Invité
Posté le: 25/10/2014 à 21h00 - (907)
Excellent festival. Je retiens surtout les prestations de Coroner, Blockheads et Benighted.
Pour les défauts, la petite salle est vraiment... trop petite et très vite inaccessible. J'ai également trouvé que les nombre de boulets dans le public était largement plus élevé que la moyenne (les connards qui t'arrachent de la barrière, ceux qui passent leur temps à discuter...)

redkaos
Membre enregistré
Posté le: 25/10/2014 à 22h54 - (908)
Cr d'une banalité affligeante... Tellement de choses à dire notamment sur le
Plan technique (son et lights vraiment mediocres pour la presque majorité des groupes) et la grande salle qui est tout sauf une salle de concert...
Ambiance inexistante a part sur benighted ( et peut être blockeads)
Et putain pourquoi sortie définitive pour un fest?

Ps: on s'en branle du foot

Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 26/10/2014 à 14h27 - (909)
Vader -> en mode pilotage automatique
Coroner -> trop froid pour moi
Carcass -> le côté trop mécanique du batteur ou son absence de groove (c'est selon) m'ont gâché le moment que j'attendais tant. On a vraiment l'impression qu'il manque un truc ou qu'ils ne jouent pas ensemble, c'est assez bizarre...

Sinon, oui il faisait chaud et j'en ai profité pour prendre froid.
L'orga était excellente et proposer de l'Edelweiss, ça change des sempiternelles bières coupées à la flotte que l'on trouve d'habitude en festoche. Là c'était vraiment bien et j'en profite pour remercier Jérôme et Stéphane de Zone 51 ;-)

Superbes photos !



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