- GOROD + SLATSHER + TEMNEIN + ATLANTIS CHRONICLES par ZESNAKE - 1783 lectures
GOROD, accompagné de SLATSHER, TEMNEIN et ATLANTIS CHRONICLES, était en concert aux Trinitaires de Metz le 10/10/14





L'automne, c'est la saison de la chute des feuilles mais les concerts, eux, fleurissent. Passés les festivals d'été et l'été indien, je remarque toujours un pic de shows dès que le mois d'octobre est entamé, ceci jusqu'en décembre. La bonne période pour sortir et se prendre quelques décibels dans la gueule, surtout en Lorraine ou ce n'est pas forcément Byzance, d'autant plus récemment que la salle nancéienne du TOTEM est sur le point de fermer ses portes. Plus au Nord, l'association messine Damage Done Prod continue à être active et nous propose sa première affiche de l'automne, toujours dans la très singulière chapelle des Trinitaires. Une soirée sous le signe des notes, des sweepings, des rythmiques complexes et autres plans alambiqués du Death technique. GOROD est headliner mais ce n'est pas forcément par l'odeur des bordelais que je suis alléché, n'étant pas un fan de ce qu'ils font et les ayant déjà vus au Rock Your Brain Fest il y a presque un an. TEMNEIN et ATLANTIS CHRONICLES me branchent un peu plus, et surtout c'est une séance de rattrapage bienvenue vu que je les avais ratés au même endroit (!) il y a quelques mois, et je m'en voulais un peu. Passés du caveau à la chapelle en ces quelques mois, les lorrains et les franciliens sont deux formations prometteuses. Avec les autres locaux de SLATSHER eux aussi prometteurs, il y a de quoi faire pour ouvrir pour GOROD qui débarque en Moselle avec son expérience et sa science du Death technique qui poutre. Une soirée qui filerait une migraine pas possible à qui n'est pas habitué à la déferlante de notes proposée par tous ces groupes techniques, mais une soirée à ne pas manquer pour les connaisseurs du genre. Ce qui aura peut-être laissé du monde sur le carreau, la chapelle des Trinitaires n'aura hélas pas été franchement remplie en ce vendredi 10 octobre légèrement pluvieux. Mais le public présent en aura eu pour ses oreilles.



Les locaux de SLATSHER, originaires de Jarny, vont avoir la charge d'ouvrir les hostilités et de balancer les premiers plans techniques de la soirée. Fort d'un premier album full-length, Human Light Leakage, paru l'an dernier, le groupe a pas mal tourné dans la région ces derniers mois et commence à se faire un nom. Il pourrait déjà se faire un nom rien que grâce à sa musique, que pour ma part j'ai découvert seulement la veille du concert (!) grâce à Bandcamp. Leur death technico-progressif a tout pour plaire : tour à tour brutal et atmosphérique, servi par des musiciens maîtrisant leur sujet sur le bout des doigts, le Metal de SLATSHER est un régal. Pour ce genre de musique à la fois complexe et aérée, il est difficile de passer le cap de la scène, et SLATSHER va un peu en pâtir. Le son n'était pas excellent, avec une batterie claquante et un chant en retrait, et il n'était pas évident d'assimiler la richesse des compositions du groupe surtout si on ne connaissait pas ce qu'ils font en studio. Ce sont surtout les passages plus progressifs et atmosphériques, de toute beauté, qui auront été mis en valeur ce soir, laissant apparaître le talent évident des deux guitaristes en termes de leads, solos et autres arpèges techniques. Du talent, il y en a à revendre chez SLATSHER, mais pour l'instant leur Metal progressif, brutal et technique s'apprécie et se digère plus facilement sur album (qui existe en format physique et était disponible au stand de merch), avec plus d'expérience le groupe pourra ensuite montrer de quel bois il se chauffe sur scène, mais ce show était une bonne occasion de les découvrir et faire circuler le nom de ces lorrains qui sont pour moi un grand espoir du Death technique français.






Toujours dans la couleur locale, voici TEMNEIN basé entre Metz et Nancy, qui lui aussi va donner dans le Metal technico-progressif mais dans un registre bien différent de celui de SLATSHER. Le groupe s'était déjà fait remarquer il y a quelques années avec sa démo deux titres, et a passé un cap cette année en sortant son premier full-length 404 B.C. via le label danois Mighty Music, album vendu au stand de merch à un prix défiant toute concurrence (8€ !). TEMNEIN se débrouille admirablement bien dans un Metal progressif tour à tour extrême et mélodique, influencé par différents noms du progressif mais aussi du Death-Metal et même BETWEEN THE BURIED AND ME. Mais avec son chant typé mélodeath old-school, TEMNEIN reste résolument Metal, et donnera un show Metal, avec un chanteur charismatique qui en impose et haranguera le public messin, donnant le départ du premier wall of death de la soirée. Un show Metal qui verra les cordistes multiplier les « face à face » pour le plus grand bonheur des yeux des amateurs de technique guitaristique, mais aussi de leurs oreilles. Bien que résolument fidèle à son pendant studio, la musique de TEMNEIN sait aussi envoyer du petit bois sur scène, en témoigne le tubesque "Self Division" subjugué en Live, le véritable moment accrocheur de la soirée. Avec un gros son, plus limpide que celui sur album où j'avais trouvé la production un brin trop saturée, TEMNEIN aura livré un show parfait du début à la fin, on en redemanderait presque même si le groupe a joué tout ce qui était intéressant de 404 B.C.. Il faut aimer le style plus mélodique et progressif voire « traditionnel » du groupe, mais là aussi TEMNEIN est un espoir et avec son premier album et ses shows réussis, semble avoir lancé sa carrière sur les chapeaux de roue.







Quittons la Lorraine pour, avant de nous rendre dans le bordelais, passer par l'Île-de-France avec ATLANTIS CHRONICLES, enfin plutôt les profondeurs aquatiques. Le concept du quintette francilien donne naissance à un Death-Melo-Metalcore très couillu, que nous vous avions présenté sur VS dans ses grandes largeurs (une chronique - une interview - un tour report), aussi je ne vais pas rentrer dans de menus détails, toujours est-il que ATLANTIS CHRONICLES était le groupe le plus « core » de la soirée, ce qui amène un peu de variété. Varié, l'art du groupe l'est, entre mélodies, passages plus techniques et breakdowns qui font permettre aux musiciens de s'adonner au headbang synchronisé avec tapage de pied de mammouth sur la scène. A ce titre les musiciens auront été particulièrement charismatiques, donnant le surplus de peps à ce show énergique très bien sonorisé de surcroît. Sans s'attarder sur les compositions, ATLANTIS CHRONICLES est donc tout à fait efficace sur scène, on headbangue quand il le faut et on apprécie les passages techniques lorsque c'est nécessaire. Pas beaucoup de surprises (quoique le chant me semble plus varié que sur disque), mais même si la musique du groupe bien que fouillée peut lasser sur la durée, voilà le genre de groupe qui dévoile un certain potentiel scénique et est donc à voir si l'on veut s'exciter dans un pit avec de gros breakdowns bien costauds.







Voilà donc la fin des festivités avec le headliner qu'est GOROD, qui va nous proposer un show d'une heure et quart ! Ça va faire beaucoup, beaucoup de notes, surtout pour un groupe qui se distingue par son côté complexe parfois étouffe-chrétien. Comme dit précédemment, je ne suis pas un grand fan des bordelais, et leur passage au Rock Your Brain Fest il y a un an ne m'avait pas excité, le show vite lassé. Mais ne sachant toujours pas trop quoi penser du groupe, voilà une bonne occasion de lui redonner une chance, dans d'autres conditions (la fatigue m'ayant gagné à leur horaire de passage à Sélestat). Le moins que l'on puisse dire, c'est que le groupe maîtrise toujours autant son sujet, avec un gros son comme de bien entendu. Au micro Nutz possède toujours ce look « sérieux » atypique qui contraste avec son énergie et ses gimmicks de feu follet avec cette gestuelle accrocheuse, le chanteur de GOROD met de l'intensité à la musique de son groupe, tellement qu'il enverra valdinguer son micro au beau milieu du premier morceau ! Obligé de se rabattre à la hâte sur un micro préposé aux chœurs, il filera un côté rock'n'roll à ce set pourtant centré sur la technique. Le show de GOROD sera à nouveau dès plus brutaux, avec une setlist piochant parmi les 3 albums du groupe (à partir de Leading Vision) avec tous les morceaux-référence de la formation. Au final, j'arrive plus à apprécier GOROD sur scène grâce à un côté plus bastos assumé, qui remet les sweepings au second plan (surtout pour les morceaux de Process Of A New Decline) et se concentre sur les assauts rythmiques. On tape alors du pied frénétiquement sur bon nombre de passages, je me suis aussi surpris à faire du air-guitar sur l'objectif de mon reflex lors de certains leads. Mais je trouve toujours qu'avec GOROD, ça va trop vite et ça enchaîne les plans trop rapidement, les passages accrocheurs étant suivis par d'autres atermoiements un peu plus lassants, un petit trop-plein qui rend les morceaux hétérogènes. Globalement les morceaux de A Perfect Absolution passent toujours mieux dans mes esgourdes, la grosse heure de show sera passée plus vite que prévu et même si je n'accroche pas entièrement il n'y a pas eu de remplissage ou de morceau de trop, même s'il faut être préparé à affronter toutes ces notes pour ne pas avoir mal au crâne. Nous aurons même eu le droit à un morceau inédit, plus rythmique et tranchant mais toujours progressif, qui figurera sur le prochain album du groupe qui est actuellement en cours d'enregistrement. Bref, le fan aura certainement été conquis, moi j'ai pas mal tapé du pied et c'est plutôt pas mal, mais en tout cas GOROD sur scène ça envoie tout de même sévère.








Au final il ne me reste plus qu'à féliciter Damage Done Prod pour son organisation toujours irréprochable, et à féliciter les groupes pour la musique de qualité qu'ils nous ont proposé pour cette grande petite soirée messine, ce genre de soirée qui devrait avoir lieu plus souvent finalement (c'est sûr que la Lorraine, ce n'est pas l'agenda de Paname et Circenses…). Si SLATSHER doit encore confirmer son énorme potentiel studio sur scène, TEMNEIN est en train de décoller, ATLANTIS CHRONICLES est en train de se forger un gros bagage scénique et GOROD n'a déjà presque plus rien à prouver. Beaucoup de notes, mais pas beaucoup de notes superflues au final. Une soirée qu'il ne fallait pas manquer pour tous ceux qui aiment que leur Death-Metal soit conjugué à « progressif », « technique » et « mélodique » !

Albums photo : SLATSHER - TEMNEIN - ATLANTIS CHRONICLES - GOROD


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