- WACKEN 2014 par GARDIAN666 - 2890 lectures
Du 30 juillet au 02 août à Wacken (Allemagne).





Le Wacken...festival aussi décrié qu'adulé pourrait-on dire, il aura fallu seulement 48 heures pour que les tickets de l'édition 2014 se soient écoulés. L'effet 25ème anniversaire ? Possible. Parce que en terme d'affiche, le Wacken n'a certainement pas la meilleure de tous les festivals estivaux, certains diront même que depuis déjà pas mal d'années, les line-up sont moyens voire pourris. Il est vrai que beaucoup de groupes reviennent tous les 2/3 ans, en plus de groupes qui à l'affiche ne plaisent vraiment qu'aux allemands. Et puis Wacken ce ne sont pas juste les groupes, c'est une atmosphère particulière et unique, qui nous déconnecte du reste du monde pendant plusieurs jours.

Mais voilà, j'ai pris sur un coup de tête mon billet pour ce Wacken 2014, le mardi après-midi ayant suivi l'édition 2013, en sachant par la suite que tous les billets étaient partis le mardi soir...ne restait plus qu'à patienter 360 jours pour se rendre à Wacken, petite bourgade, qui devient un 'pays' du metal durant près d'une semaine.

Arrivant le mercredi en fin de matinée, je peux d'ores et déjà constater que les rues/trottoirs du village sont occupés par de multiples stands (restauration, bars, emplacements façon brocantes, merchandising, etc). Sans être sur le site même du festival, nous sommes déjà plongés dans l'univers Wacken. Le temps de planter sa tente, récupérer bracelet et full metal bag (comprenant la très précieuse gourde pliable pour s'approvisionner en eau), et me voilà foulant « l'Holy Land » du metal, un terrain immense, alors que l'accès aux scènes principales (une autre grande plaine) n'ouvrira que le jeudi à 14h.



L'accès aux grandes scènes qui n'ouvrira que le jeudi après-midi.


Mercredi 30 Juillet :

J'aurais bien souhaité voir le gagnant égyptien du Metal-Battle, Crescent, malheureusement je suis arrivé trop tard sur le site. Après m'être baladé devant les nombreux stands de restauration, les divers emplacements de merch, tatoos, et d'autres trucs dont je ne me suis pas trop intéressé, je suis allé du côté du Wackinger Village, un village dans le village, avec plusieurs animations (combats de cavaliers, forgerons, défilés vikings et autres panoplies du Moyen-Age), de nombreuses tables pour se poser, et la scène Wackinger Stage : chaque jour 7/8 groupes s'y produisent, généralement les mêmes qui alternent dans les horaires. A 14h, c'est Saor Patrol qui monte sur scène, avec un guitariste, un joueur de cornemuse (grande cornemuse écossaise pour être précis), et en fond, 2 batteurs et un percussionniste. Pratiquant un folk instrumental, ce groupe est plutôt sympa à écouter, mais rapidement redondant...au bout d'une demi-heure, la répétition des thèmes, le manque de puissance de la guitare font que je décide d'aller du côté de la double tente Wet/Headbangers Stage, pour aller voir quelques groupes des Metal-Battle (au total ils sont une trentaine, venant tous de pays différents et concourant pour remporter un prix comprenant plusieurs lots, tel signature sur un label ou 5000€, etc.).

Au programme notamment, Battalion, groupe de thrash suisse qui me rappelle un Evile ou du vieux Metallica ; ils sont actifs depuis bientôt 10 ans, avec 3 albums à leur compteur, dont « Underdogs », chroniqué sur VS. Les groupes prenant part au Metal Battle bénéficient de 20 minutes de temps de jeu, soit en moyenne 4-5 titres, et le set de Battalion étant dès plus efficace, stoppé dès 20 minutes est assez frustrant et laisse un goût de trop peu. Voilà un groupe qui mériterait de partir en tournée européenne avec des pointures du thrash, les bonhommes maîtrisent bien la scène et ont des compos pas mauvaises du tout.

Pour ce qui est des scènes, autant la W.E.T Stage était servi par un très bon son, par contre la Headbangers Stage ne sonnait pas aussi bien et ce globalement durant les 4 jours. 5 minutes après Battalion, c'est le vainqueur italien Crying Steel qui monte sur scène, introduit par un speaker qui présente en 30 secondes chaque groupe se succédant sur les 2 scènes (séparées par un ring de catch, où des 'combats' ont lieu tous les jours). Crying Steel est un peu l'un des vétérans de tous les petits groupes de ce Wacken 2014, ayant été formé en 1982 (splitté en 1990 puis reformé en 2003) avec 3 albums à leur actif. Leur heavy/power hard rock est sympa, mais un peu kitsch et vieillot, à noter un hommage rendu à Steve Lee sur un titre clairement hard rock. Les musiciens ont de la bouteille et probablement tous la cinquantaine, avec des jeux de scène là aussi qui font sourire, mais sur 20 minutes cela restait plaisant à regarder et écouter.

C'est ensuite au tour des autrichiens de Roadwolf de monter sur scène, le groupe bénéficie d'un bon accueil du public et balance un heavy/hard rock classique, mais non moins sympathique. J'avoue cependant ne plus vraiment avoir de souvenir de cette (courte) prestation...le dernier groupe des Metal-Battle vu en ce mercredi fut, Anstratus, groupe de thrash venue de Slovaquie. Malgré un petit couac du guitariste/chanteur lors du premier riff, ce set porté sur la vitesse et une certaine violence, a secoué le public. Une belle découverte, pour des musiciens dont la moyenne d'âge ne doit pas dépasser 20 ans...



La Wasteland Stage, 'scène' particulière du Wacken.




Le dépaysement est total.


S'en est suivi près de 5 heures à glander, un retour au camping (le trajet aller-retour prenant au moins 1 heure) entre temps, pour se retrouver à 22h, à nouveau au cœur du Wackinger Village pour aller voir l'un des groupes de folk/musique médiévale allemands les plus réputés, Faun. La scène n'est pas bien grande, les musiciens au nombre de 7 l'occupent sans avoir trop d'espace personnel. Un public massif est venu les acclamer, malheureusement le set d'1h15 est gâché dès son démarrage, peut être bien à cause des ingés sons, puisque aucun instrument n'est clairement sonorisé, tout sonne ridiculement faible et l'on ne distingue rien. Les sifflements du public couvrent vite tous les instruments, les têtes se tournent vers la régie et ce n'est qu'à l'entame du tube « Diese kalte Nacht » que le son nous arrive enfin, accompagné par une clameur de joie de la part des spectateurs. Le set se lance pour de bon, porté par les différents chanteurs (1 homme et 2 femmes), qui jouent aussi de la flûte, cornemuse, de la vielle à roue, du bouzouki, etc ., le groupe utilisant de nombreux instruments, dont un synthé.

Le public est très friand de Faun, se dépense sur les titres plus festifs et suit avec concentration les passages plus intimistes et envoûtants, la communion est belle, voilà un chouette concert à la tombée de la nuit. Après 23h, plus grand chose d'intéressant à faire, et surtout qui vous intéressera...

Jeudi 31 Juillet :

Pour ce premier jour officiel de festival, quelques averses prennent par surprise les festivaliers de bon matin...qu'importe, le soleil finit par se montrer à nouveau et le vent chasse les nuages. Les premiers gros concerts ne commencent qu'en début de soirée, mais n'étant pas partisan de rester à glander au camping, je me décide à retourner en fin de matinée sous la double tente Wet/Headbangers stage, où 13 groupes des Metal-Battle se produisent.
Parmi ces derniers, plusieurs évoluent dans la sphère du « metal moderne », parfois extrême, plus mélodique, avec un côté metalcore ; c'est le cas de Convivium (Suède) groupe toutefois assimilé à la scène thrash/groove metal et qui m'a laissé de marbre, contrairement à Trouble Agency (Belgique), groupe formé il y a 20 ans et voguant entre thrash et vieux hardcore.

Agni Kai (ex-Yougoslavie, Macédoine) a appliqué là aussi un metal moderne avec un chanteur disposant de bonnes capacités vocales, mais leur musique m'a semblé un peu fourre-tout, parfois bien brutal, et soudainement très accessible et mélodieuse...difficile de se faire un avis définitif en 20 minutes. Par contre, Revolution Within (Portugal), pas de question à se poser, leur thrash/death bourrin et sans fioritures allait à l'essentiel, tout comme le true heavy façon Metalucifer de Hellhound (Japon), dont les musiciens arboraient tous vestes à patch et lunettes de soleil. Le chanteur est adepte des nombreux screamings, 'pire' qu'un Rob Halford, c'était kitsch et rigolo, et relativement bien exécuté. En restant dans le metal oriental, quelques mots sur Evocation (Chine), groupe qui pratique un black/death metal (légèrement mélodique) rappelant vite la scène polonaise, mais là aussi bonne exécution, le groupe a en plus il me semble fini dans le top 5 du classement des groupes Metal Battle. Superbe accueil du public, pour un groupe à l'attitude 'froide' et aux regards sombres pour coller au genre, mais ils étaient à la fin ravis de l'audience.

Il est un peu plus de 14h, et l'accès aux grandes scènes vient d'ouvrir. L'occasion de fouler cette grande étendue sur laquelle des dizaines de milliers de fans vont s'amasser dans les prochaines heures, devant les Black Stage et True Metal Stage.



Certains festivaliers sont déjà en place.




Mais on est encore loin de se marcher dessus.


A 15h45 pétantes, le rideau tombeau pour dévoiler la scène et l'entrée des musiciens de Skyline, groupe habitué du Wacken (qui s'y produit toujours en ouverture le jeudi, puisqu'il contient des membres de l'organisation du festival), pour nous faire un set de 45 minutes de reprises. Ils 'osent' démarrer avec une cover de Manowar, « Warriors of the World », quand on sait que le groupe américain avait lassait sous-entendre sa venue au Wacken, ça laisse un goût de légère frustration...Le reste des reprises est à lire ci-dessous, je retiendrais surtout la cover de Type O Negative particulièrement réussie pour rendre hommage à Peter Steele et celle de Rammstein qui laisse un peu entrevoir combien ce groupe est immense en Allemagne.

Set-list Skyline : 1. Warriors Of The World (Manowar cover) – 2. Bark at the Moon (Ozzy Osbourne cover) – 3. Ain't Talkin' 'Bout Love (Van Halen cover) – 4. Fear of the Dark (Iron Maiden cover) – 5. Black n°1 (Type O Negative cover) – 6. Shoot to Thrill (AC/DC cover) – 7. Engel (Rammstein cover) – 8. There will be Metal

Je peux constater que le son est bon, clair, l'on distingue bien chaque instrument (pas trop de basse ou une batterie qui couvrirait les guitares), le public déjà en nombre et motivé, cependant il y a une demi-heure de battement avant le prochain 'concert'. L'horaire est comblé par l'arrivée sur scène d'une fanfare d'une quinzaine de jeunes musiciens qui reprennent quelques extraits de classiques du rock et metal, mais ont la mauvaise idée de faire aussi des reprises de sonorités bien plus électro/dubstep, très peu aux goûts du public qui n'hésite pas à les siffler copieusement. Jusqu'à ce que la 'Milf' (mais non moins talentueuse) préférée des métalleux débarque, je parle bien sûr de Doro. Toujours accompagnée de la fanfare, la pétillante et récente quinquagénaire interprète le « All we Are » de Warlock et le public lui embraye le pas. La débandade a été évitée pour la pauvre fanfare que je ne reverrai plus du week-end...les 30 minutes sont passées et je vais avoir droit maintenant à 45 minutes d'un humoriste allemand, Bülent Ceylan, bien réputé Outre-Rhin pour être également acteur et artiste de cabaret. J'ai pas compris grand chose de ces sketchs, en tout cas ça marchait du tonnerre auprès de ¾ du public (tous les allemands) et ça devait être très drôle. J'ai juste capté qu'il évoquait les femmes, le kamasutra, mais le tout m'a paru bien long, malgré qu'il se soit 'transformé' 2/3 fois en chanteur (avec des samples musicaux en fond) pour haranguer le public avec réussite, aidé par une utilisation régulière de pyrotechnie (grande caractéristique du Wacken, ce dernier point).

Il est bientôt 18h et le Wacken va enfin vraiment commencer pour la majorité des festivaliers ; sur la Black Stage, un concert anniversaire est sur le point de se dérouler. En effet, c'est la présence des suédois d'Hammerfall, absents sur les scènes depuis pas mal de mois, et de retour en ce jeudi 31 juillet, pour célébrer son premier album, l'excellent « Glory to the Brave » (1997). Durant ce set d'1h15, le groupe l'interprète ainsi intégralement, dans le désordre avec 3 anciens membres du groupe en guests, chacun sur un titre. Il y aura d'abord le guitariste Stefan Elmgren (Fullforce) sur « Stone Cold », puis le batteur Patrik Räfling sur « Unchained » et enfin Jesper Strömblad (ex-Inflames, Ceremonial Oath), ancien batteur d'Hammerfall, qui sur scène tiendra une guitare le temps de « The Dragon Lies Bleeding ». Le groupe utilise un backdrop géant numérique reprenant la pochette de l'album, et ne lésine pas sur la pyrotechnie. Les musiciens sont bien évidemment remontés à bloc après tout ce temps sans avoir foulés des scènes, et le Wacken est suffisamment motivant pour se donner à fond, j'ai trouvé Joacim Cans très en voix. Et ce n'est pas le public qui pensera le contraire, je n'ai pas souvenir d'avoir vécu un concert de heavy/power avec autant de slams, quinze à la minute dans mon secteur, cela n'arrêtait pas et comme pas mal de gens autour de moi, il était plus question d'être dos tourné à la scène que l'inverse (même sur la super ballade « Glory to the Brave »)...qu'importe, Hammerfall en Allemagne est une institution et les gens se retenaient depuis la matinée pour pouvoir enfin se lâcher à un concert. « Glory to the Brave » étant un superbe album, les titres complétant le set sont un peu plus faibles, même si « Bushido » interprété pour la première fois en live, m'a davantage plu que dans sa version studio.

Set-list Hammerfall : 1. Child of the Damned (Warlord cover) – 2. The Metal Age - 3. Steel Meets Steel  - 4. Stone Cold (avec Stefan Elmgren) – 5. I Believe - 6. Unchained (avec Patrik Räfling) – 7. The Dragon Lies Bleeding (avec Jesper Strömblad) – 8. Glory to the Brave - 9. HammerFall - Rappel : 10. Any Means Necessary - 11. Blood Bound - 12. Bushido - 13. Hearts on Fire

 

Voilà une véritable entame bourrée d'adrénaline et de sueur, le Wacken 2014 est lancé et il est temps de se tourner vers la True Metal Stage où l'un des groupes les plus en vus de ces dernières années s'apprête à jouer : Steel Panther N'étant pas un énorme fan de leurs albums, je regarde ce concert plus en comme spectateur et si l'entrée en scène des 4 lascars donne l'impression qu'ils sont un peu intimidés, le speech de 10 minutes après 2 titres me fait vite penser le contraire. Steel Panther a maintenant un show bien rodé et calculé, la set-list de ce soir fait toutefois la part belle à leur premier album, « Feel the Steel » (6 titres sur 13 joués). Bien sûr, boobs et titties à volonté montrés et demandés, avec quelques phrases en allemand, celles qu'ils apprennent dans toutes les langues pour se mettre le public dans la poche ; c'est rigolo, on est dans une ambiance festive pas déplaisante, après d'un point de vue musical, ce groupe me laisse généralement de marbre et je n'irais jamais les voir en salle.

Set-list Steel Panther : Pussywhipped - Party Like Tomorrow Is the End of the World - Asian Hooker - Just Like Tiger Woods - Gold Digging Whore - Girl From Oklahoma - Community Property - Eyes of a Panther - 17 Girls in a Row - Gloryhole - Death to All but Metal - It Won't Suck Itself - Party All Day (Fuck All Night)



Retour à un peu de 'sérieux', avec les légendes anglaises de Saxon, désormais plus qu'habituées à se produire au Wacken : cela ne les empêchera pas de délivrer un concert d'excellente facture, bourré de nombreux classiques intemporels et quelques morceaux plus récents tout aussi bons (« Battalions of Steel », « Sacrifice »). Après 6 morceaux, un petit ensemble orchestral (féminin) avec violons et percussion vient se greffer au groupe, pour une 2ème partie de set plus épique et grandiose, à l'image du génial « Crusader » ou l'imposant « The Eagle Has Landed » (durant lequel l'aigle du groupe nous rend une petite visite, en descendant à petit rythme du haut de la scène). Si cet ensemble a parfois du mal à se faire entendre, le groupe bénéficie aussi d'un son 'propre' et approprié. La pluie elle, refait malheureusement son apparition, mais les nombreux changements de backdrops, le jeu de lumières et là encore la pyrotechnie, en plus d'un Biff Byford impérial, font de ce concert un must de ce premier jour.
Après toutes ses années, voilà un groupe encore au top (Doug Scarratt a 54 ans met une pige à bon nombre de metalheads en terme d'headbanging), qui délivre des concerts de heavy metal d'un haut niveau professionnel ; je ne suis pas un adepte ultime de Saxon, mais chapeau messieurs pour nous avoir encore fait vibrer.

Set-list Saxon : Motorcycle Man - Sacrifice - Heavy Metal Thunder - Solid Ball of Rock - Wheels of Steel - 747 (Strangers in the Night) - Crusader - Battalions of Steel - The Eagle Has Landed - Power & The Glory - Dallas 1 PM  - Princess of the Night - Denim & Leather.



Durant le battement qui suit, ce sont 2 frères magiciens qui nous font patienter avant Accept : heureusement pour eux, ils usent (et abusent) de pyrotechnie et envoient du Rammstein dans la sono, car leur show est tout pourri et à peu près tout le monde le regarde avec une grande indifférence. C'est bien gentil de proposer un mini spectacle, objectivement de la magie dans ses conditions, ça ne va pas du tout.

Cet entre-temps discutable sera vite effacé par la déferlante Accept, LA machine de guerre de heavy teuton. Le groupe a enchaîné 18 titres, dont quelques raretés, en 1h30, laissant, allez 5 à 10 secondes de battement entre chaque morceau. Impressionnant. Pas de pause, speech ou solo inutile, juste un « Balls to the Wall » légèrement allongé. Accept avait annoncé jouer l'intégralité de « Restless and Wild », finalement seule la moitié de l'album a été interprétée. Léger détail, car le reste fût tout aussi bon, jeu de lumières impressionnant, quelques projections vidéos suivant les titres (« Metal Heart », « Shadow Soldiers »), un « Stampede » tout flambant neuf pour ouvrir les hostilités (première fois en live) et un Wolf Hoffmann au top du top des guitaristes les plus complets qu'il soit. Mark Tornillo n'est pas très loquace ou charismatique mais sa voix est celle qu'il fallait pour succéder à Udo.
Une leçon de heavy metal donnée, il y avait foule, on ne se marchait pas dessus pour autant. Idéal pour finir ce premier jour et avant d'en entamer 2 plus sportifs.

Set-list Accept : Stampede - Stalingrad - Losers and Winners -Monsterman - London Leatherboys - Breaker - Shadow Soldiers - Restless and Wild - Ahead of the Pack - Flash Rockin' Man - Princess of the Dawn - Fast as a Shark  -Starlight  - Pandemic  - Metal Heart - Teutonic Terror - Balls to the Wall - Burning



Vendredi 1er août :

Soleil de plomb en ce vendredi matin, alors qu'à 11h vont se produire les taïwanais de Chthonic. L'accès aux grandes scènes censé ouvrir à 10h, n'est possible qu'aux alentours de 10h35, alors que l'accès à la 3ème scène (Party Stage) situé à côté, est ouvert à 10h pile...étant passé par là, je peux ainsi me balader tranquillement en attendant 11h, alors qu'il y a encore très peu de monde sur le site. Mais cela ne durera évidemment pas longtemps, une belle foule étant finalement présente pour accueillir Doris et sa bande.



Grand soleil en attendant Chthonic, peu de monde jusqu'à...




...l'ouverture de l'accès et les plus motivés qui courent pour se mettre dans les premiers rangs


Chthonic sur scène est plus agressif que sur album, leur black mélodique fonctionne, mais le son un peu crade et donnant avantage à la batterie et au chant, fait un peu perdre les subtilités de leur musique. Le groupe est accompagné d'un petit ensemble orchestral oriental, que l'on entendra moins que l'ensemble présent la veille à Saxon, toutefois sur certains passages, j'ai trouvé le rendu très original et dépaysant.
Avec la luminosité matinale, les projections vidéos en fond de scène ne sont pas toujours très visibles, mais il s'agit plus d'un élément additionnel que le principal : des musiciens bien motivés et enchaînant les titres, dont beaucoup sont des hits en puissance (ils ont eu pour les 2/3 droits à un clip vidéo).

Chthonic à 11h c'était bien, assez bourrin, mais le son à mon goût n'a pas totalement rendu justice aux compositions.

Set-list Chthonic : Oceanquake - Supreme Pain for the Tyrant - Next Republic - Southern Cross - Rage of My Sword - Sail Into the Sunset's Fire - Broken Jade - Defenders of Bú-tik Palace - Takao 

Du côté de la True Metal Stage, changement radical de style et contrée, avec les américains très bien établis de Skid Row, arborant en backdrop la pochette de leur nouvel EP, dont ils joueront un titre, le moins convaincant de toute leur set-list. Ayant vu Sebastian Bach en 'solo' au Hellfest 2012, c'est l'occasion de 'comparer' avec le reste de ces anciens camarades : la moitié du set est consacrée à l'album « Skid Row », en plus de 2 gros classiques de « Slave to the Grind », un titre de « Thickskin », une reprise des Ramones et 3 morceaux issus des 2 récents Eps.

Autant dire un concert bien bonnard, une leçon de hard rock américain, sans trop de longueurs et avec quelques speechs de Johnny Solinger rappelant que nous sommes une communauté, nous devons tous nous aimer quel que soit nos différences, etc. Johnny est pour moi un bon chanteur et à l'heure actuelle, fait moins mal aux oreilles que Baz. S'il n'a pas le charisme de son prédécesseur, il chante avec réussite les compos mélodiques et plus 'brutes' du groupe, l'enchaînement « I Remember You »/« Monkey Business » m'ayant particulièrement convaincu.

Le son était d'autant plus à la hauteur, les guitares bénéficiant d'un très bon traitement. Une heure de Skid Row à l'heure de l'apéro, un bon moment à passer assurément.

Set-list Skid Row : Let's Go - Big Guns - Makin' a Mess - Piece of Me  - 18 and Life - Thick Is the Skin - Kings of Demolition - Psycho Therapy - (Ramones cover) - I Remember You - Monkey Business - We Are the Damned - Slave to the Grind  - Youth Gone Wild 

Retour à la violence et la noirceur sur la Black Stage (là ça tombait bien), avec les allemands de Endstille, en terrain conquis et habitués du Wacken ; n'étant pas un grand adepte du groupe et du black metal à 13h en plein cagnard (peu motivant), je regarde de loin les 15 premières minutes.



La foule déjà pour Endstille


C'est pour moi l'occasion d'aller chercher un peu d'ombre et de traverser le site pour me 'planquer' sous la tente Wet/Headbangers Stage où se produit en ce début d'après-midi, plusieurs groupes probablement jugés prometteurs par l'orga, à savoir Neopera (metal symphonique), Collibus (Metal moderne et progressif) ou Crimes of Passion (hard rock, rebaptisé Cop Uk).

Si Neopera a plutôt plu au public, grâce aux échanges vocaux entre ces 3 chanteurs (dont une soprano et un baryton) et à un metal symphonique très stéréotypé mais plutôt emballant, Collibus et Cop Uk ont joué devant 200/300 personnes...autant dire que la tente faisait sacrément vide et si il y avait un peu de public pour applaudir, je me demande si ces groupes ont vraiment leur place à Wacken, surtout avec 45 minutes de temps de jeu. Outre le peu de public, leur musique m'a semblé pour les 2 groupes très quelconque, au point de ne rien en retenir.

Collibus est emmené par une femme (qui est un peu le sosie féminin d'Alexi Laiho), mais sa voix n'avait rien de bien emballant et Cop Uk, du hard rock vu et archi revu, assez soporifique. Torment va nous sortir de notre léthargie, le vieux groupe de thrash allemand qui célèbre en 2014 son 30ème anniversaire et leur musique bas du front, font le ménage. On apprécie le show du chanteur Jörn Rüter, spécialiste de la tronçonneuse et qui en fin de set, réduit en charpie une pauvre guitare.
Pour le reste, comme c'était assez bourrin et linéaire, difficile de ressortir un moment en particulier.

On passe au niveau supérieur dans la brutalité et la connerie avec Excrementory Grindfuckers, qui joue dans une tente archi remplie, l'écart avec les quelques groupes d'avant est énorme. Leur grind'n'roll totalement barré marche du tonnerre, et en Allemagne plus qu'ailleurs. Les musiciens sont déguisés (Jésus-style, père Noël, etc.) et vu leur nombre, occupent chaque centimètre de la scène. Outre leurs propres titres, quelques reprises viennent se greffer au set (Europe), mais totalement à la sauce Excrementory. Le public chante à tue-tête, le pit est énorme, grosse et belle ambiance, après ce n'est pas un groupe que j'irais voir tous les jours.

C'est au tour de Black Star Riders (ex-Thin Lizzy) à 17h45 de venir nous donner la 2ème leçon hard rock du jour après Skid Row ; alternant entre titres de leur premier album, « All Hell Breaks Loose » et classiques du groupe irlandais, Black Star Riders et ses 45 petites minutes, régalent les spectateurs de la Wet Stage, avec un set énergique et passionnant. Le son est impeccable et les guitares sont bien heureusement audibles (il le fallait pour « Emerald » !). Ce groupe mérite de jouer 1h15 sur une grande scène, leurs propres compos sont très bonnes et les covers de Thin Lizzy, un régal ! Et puis Scott Gorham quoi ! Belle réaction globale du public alors que la tente ne s'est remplie qu'au dernier moment.

Retour en face de la Headbangers Stage pour un autre moment fun en prévision et LE carton sous cette double tente des 3 jours ; le sieur Tom Angelripper (Sodom) venu nous jouer du Onkel Tom. 1 heure de chansons festives et à boire transcende les allemands, qui sont là vraiment à fond. Le son est par contre assez moyen, guitares faibles et vocaux pas toujours distincts. Mais l'ambiance suffit à elle seule pour passer un bon moment et puis les allemands sont de sacrés chanteurs/braillards.

19h30 passé, il est temps de refaire 'surface' et d'aller faire un tour du côté des grosses scènes ; impressionnant de voir la masse devant Apocalyptica qui se produit avec un orchestre. Je suivrais le concert de loin, et les quelques extraits entendus étaient agréables. Ce n'est pas un groupe que j'irais voir exprès, mais ce show avec orchestre ne manquait pas d'arguments. Un gros morceau m'attend sur la Party Stage, tandis que LE clash du festival pour pas mal de personnes va avoir lieu : Motörhead/Carcass. Ayant vu Lemmy l'année dernière au Sonisphere et sachant que son état ne garantit plus des concerts de Motörhead de très bonne facture (d'un autre côté, pas dit que je puisse revoir un jour les anglais à ce rythme...), je privilégie d'autres anglais et ma foi, j'ai plutôt bien fait.

Malgré à peine 1h05 de concert (contre 1h15 annoncés), Carcass a délivré ce qui a été pour moi le meilleur concert du fest, grâce avant tout à la qualité du son ; tout simplement le meilleur des 3 jours, d'une précision chirurgicale les soli de Bill Steer sonnaient incroyablement bien, la voix de Walker parfaite et même la batterie triggée ne posait problème. Chaque instrument ressortait équitablement et l'interprétation était phénoménale, même avec un Jeff légèrement alcoolisé, content d'avoir un peu de monde, malgré le monstre sacré se produisant en même temps.
Ajouté à cela une très bonne set-list où les nouveaux morceaux s'intègrent parfaitement, des vieux classiques et des medleys sympa, ce concert a été un véritable récital musical. Car si le groupe fait parti de la famille du death metal, les intonations thrash et heavy donnent d'autres allures aux titres en live. Alors les fans de death pur et dur peuvent trouver le groupe un peu 'léger' aujourd'hui, le niveau technique et la qualité des compositions sont tout bonnement excellents pour moi.

Le concert de Carcass via Arte


A peine remis de cette mandale, je croyais que Motörhead avait terminé encore plus tôt que Carcass, or il restait à Lemmy et son crew l'ultime rappel, l'increvable « Overkill », bien pourvu en pyrotechnie. 5 minutes pour voir que Lemmy est souffrant mais tient encore en place et je n'ai pas trouvé le rythme très ralentit. Les frissons toutefois au moment de le voir quitter à petit rythme la scène, sous les applaudissements nourris de tous les festivaliers.

La nuit est définitivement tombée et une foule immense s'impatiente devant la True Metal Stage où le groupe qui a peut être joué devant le plus de monde va bientôt apparaître ; il s'agit de Slayer, dont l'arrivée sur « Hell Awaits » a fait très mal. Le show est énormément servi en pyrotechnie, avec disposés de chaque côté de la batterie, des amplis formant des croix inversées, desquelles s'échappent des flammes (tout comme sur le devant et le fond de la scène). Araya est en bonne forme vocale, les classiques défilent, si ce n'est un « Hate Worldwide » plus récent, mais tout aussi explosif et ce « Disciple » que je n'apprécie que moyennement. Pas trop de surprises dans le set, quelques vieilleries jouées (« The Antichrist », « Black Magic ») et une bonne ambiance de dingue sur les « Angel of Death », « Raining Blood » et le monstrueux « War Ensemble ». Les morceaux plus atmosphériques font aussi effet, comme l'imperturbable « Dead Skin Mask » et le non moins génial « Seasons in the Abyss ». Gary Holt est désormais plus qu'un simple exécutant et il est certainement le 'successeur' le mieux adapté pour prendre la place de Jeff...le son est par ailleurs assez fort mais pas brouillon, donc le panard total pour qui aime Slayer. C'est mon cas et malgré que Slayer ne soit plus le vrai Slayer, ces 1h15 sont passées bien trop vite et ont été d'excellente facture.

Set-list Slayer : Hell Awaits - The Antichrist – Necrophiliac - Mandatory Suicide - Hate Worldwide - War Ensemble – Postmortem - Captor of Sin - Disciple - Seasons in the Abyss - Born of Fire - Dead Skin Mask - Raining Blood - Black Magic - South of Heaven - Angel of Death



Une photo de couverture du Wacken, durant Slayer.


Bientôt 00h00, l'horaire idéal pour vivre une messe noire et satanique en compagnie de King Diamond. Le danois donne là l'un des rares concerts européens de 2014 et présente comme en 2012 au Hellfest, tout un décor avec entre autres croix inversées lumineuses, représentation de Baphomet et des grilles disposées en devant de scène, qui resteront sur les 3-4 premiers titres. Le public est plus éparse que sur Slayer, plus spectateur surtout, il est vrai que la musique du groupe n'est pas la plus accessible/connue qu'il soit et que les envolées vocales du King peuvent (et ont) rebuter, surprendre et ne sont pas les plus propices aux headbangings. De même que les compositions parfois complexes (« At the Graves », « The Black Horsemen »).

En terme de morceaux, le set a été renouvelé par rapport il y a 2 ans, mais c'est toujours l'inquiétant et très bon « The Candle » qui sert d'ouverture. Quelques figurants apparaissent durant l'heure et demi du concert ; sur « Welcome Home » c'est une grand mère en fauteuil roulant, « Come to the Sabbath » voit une jeune femme nous faire son petit rituel kitsch de sabbat, toute une scène de crémation est jouée sur le titre du même nom et une femme-pantin est utilisée le temps de « The Puppet Master ». Une fois de plus, le jeu de lumières est top, les musiciens appliqués (Andy LaRocque impérial, Pontus Egberg est déjà à l'aise à la basse) et l'ensemble me donne l'impression de vivre un peu plus qu'un simple concert.

L'ambiance est cependant assez molle, le King pas toujours audible dans ses lignes vocales et soutenu sur le côté de la scène par sa femme, Livia Zita ; cela n'empêche pas d'apprécier toute l'étendue de sa gamme vocale et de s'apercevoir le chanteur exceptionnel qu'il est encore. A noter cette fois pas de solo de batterie après 2 titres, simplement quelques 'blancs' plus ou moins longs entre les titres.

J'effectue un dernier (long) trajet jusqu'à la Wet Stage pour aller y voir le show anniversaire de Vreid-Windir-Ulcus ; il est 1h30 du matin, King Diamond ayant fini plus tôt que prévu, j'ai largement eu le temps de très bien me placer pour le dernier concert de la 'journée'. Un concert qui a démarré réellement en l'honneur de Valfar, avec pas moins de 5 titres de Windir constituant le premier gros tiers du set. Les 4 albums studios sont représentés par un extrait, plus l'introductif « Byrjing ». Les vocaux sont assurés par Vegard Bakken, frère de Valfar, mais il est malheureusement assez inaudible. J'entends plus une 'couche' vocale emplie de grognements que des lignes très distinctes. Heureusement, les instruments et en particulier les guitares (qui ont une grande importance au sein de Windir) sont plus audibles et me procurent quelques frissons.

Malgré l'heure tardive, la fatigue et une 'voix' pas top, les « Arntor, a Warrior », « The Spiritlord », « Det som var Haukareid » et « On the Montain of the Goats » sont en effet de grands moments à entendre. J'avoue ne pas avoir compris grand chose de ce que le bassiste (de Vreid) disait, lorsqu'il a introduit un chanteur. Pourtant il parlait en anglais, impossible de capiche un mot...tout ça pour apprendre plus tard qu'il s'agissait de l'excellent Dolk, chanteur de Kampfar, venu comme principal vocaliste sur les titres de Vreid et Ulcus. La loose pour moi, car il remplaçait Sture Dingsøyr indisponible pour l'événement. Je dois dire m'être un peu ennuyé sur les 2 titres d'Ulcus joués qui m'ont semblé bien longs...un ennui dissipé par le magnifique (et aussi long mais tellement bon) «  Svartesmeden og Lundamyrstrollet », qui aurait mérité un meilleur traitement sonore...
Même si il est le frère de Valfar, Vegard a côté de Dolk faisait peine à voir, notamment lorsque les 2 sont sur scène pour le final épique « Journey to the End ». Pas le même charisme assurément et pas le même traitement sonore non plus...Dolk sur les titres de Windir et je tenais là l'un des 3 concerts du fest !

Set-list Sognametal : Byrjing - Arntor, A Warrior - The Spiritlord - Det som var Haukareid - On the Montain of the Goats - Eldast, utan å gro - Stigmatized - The Profound Power - The Reap - Svartesmeden og Lundamyrstrollet - Pitch Black - Journey to the End 

C'est donc complètement éreinté mais heureux que je quitte le site du Wacken après cet enchaînement de 4 très bons voire excellents concerts et en attendant le dernier jour de festival, qui ne sera pas non plus de tout repos.

Samedi 02 août :

En ce dernier jour globalement très ensoleillé, je suis resté en permanence au niveau des grosses scènes, faisant par exemple l'impasse sur un Decapitated (programmé en même temps que Behemoth...). A 12h, il y a déjà une foule conséquente (peut être plus que pour certains groupes programmés plus tard) pour venir voir Arch Enemy...enfin surtout Alissa. La jeune chanteuse québecoise dont c'était l'anniversaire la veille se dévoile rapidement comme une frontwoman incroyable, elle tient à elle seule la scène et connaît déjà par cœur tous les codes pour se mettre le public dans la poche et le faire participer à gogo.

Le son est au loin un peu brouillon, trop de grosse caisse et basse, les lignes mélodiques de guitares sont audibles, contrairement aux riffs, ce décalage dans le traitement des guitares n'étant pas dès plus agréable. Si le public était à fond durant 1h, je n'ai pu m'empêcher de décrocher après 4-5 titres, Arch Enemy est un bon groupe à voir sur scène avec une énergie contagieuse, mais les compos un peu trop 'facile' ont fini par me lasser. Avec une telle chanteuse, Arch Enemy n'est pas prêt de baisser en popularité, tant mieux pour eux.

Set-list Arch Enemy : Yesterday Is Dead and Gone - War Eternal - Ravenous - My Apocalypse - You Will Know My Name - Bloodstained Cross - As the Pages Burn - Dead Eyes See No Future - No Gods, No Masters - We Will Rise - Nemesis - Fields of Desolation 

Arch Enemy constituait une entrée en matière sympathique, que les bouchers allemands de Sodom ont effacé avec leur thrash bourrin et une set-list très orientée début de carrière. La bande à Angelripper joue devant un public moindre que les Arch Enemy, le son est aussi moyen au début (difficile de reconnaître les premières mesures d'Agent Orange), mais fini par s'améliorer, et là quel pied ce récital de thrash !
Et même s'il ne fait pas vraiment dans la 'finesse' (« Sodomy and Lust », « Outbreak of Evil », « Blasphemer »), le groupe place quelques titres moins directs et tout aussi excellents, à l'image du terrible « The Saw is the Law », l'excellent « City of God » ou le légèrement accéléré « Remember the Fallen ». 2 titres sont tirés des 2 derniers albums, pour le reste, beaucoup de old-school mais malheureusement rien de « Persecution Mania »...

Set-list Sodom : Agent Orange - In War and Pieces - Outbreak of Evil - Surfin' Bird (The Trashmen cover) - The Saw Is the Law - Sodomy and Lust - Stigmatized - City of God - Der Wachturm - I Am the War - Blasphemer - Remember the Fallen - Ausgebombt

La tornade Sodom passée, retour en face de la Black Stage pour y voir un groupe au show plus « sophistiqué » et théâtral, celui des polonais de Behemoth : pas mal de pyrotechnie servie pour un concert millimétré et imposant, le groupe joue a peu près les même morceaux d'une date à l'autre, avec 4 titres du dernier album « The Satanist », quelques anciens titres bourrins mais je trouve le set globalement un peu mou, malgré quelques coups de boutoir fracassants. Heureusement que Nergal est bien épaulé par Orion et Seth pour assurer les vocaux.
Bon un show de Behemoth à 14h30 avec un ciel globalement dégagé n'est pas le top pour vivre complètement la musique du groupe ; que dire de plus ? Behemoth est aujourd'hui une machine de metal extrême parfaitement huilée, qui envoie son set sans surprise mais avec une maîtrise impressionnante.

Set-list Behemoth : Blow Your Trumpets Gabriel - Ora Pro Nobis Lucifer - Conquer All - As Above So Below - Slaves Shall Serve - Christians to the Lions - The Satanist - Ov Fire and the Void - Alas, Lord Is Upon Me - At the Left Hand ov God - Chant for Eschaton 2000 - Rappel : O Father O Satan O Sun! 

De surprise il est bien davantage question avec le canadien fou Devin Townsend, programmé à l'origine sous la Wet Stage...très bonne idée de l'orga de l'avoir déplacé pour 1h15 sur une grande scène, même si la foule était là aussi pour le moins éparse. Qu'importe, sans être un inconditionnel du groupe (ça va bien finir par changer), ce concert fut très agréable à suivre, Devin est toujours très drôle et fun et totalement à part des autres musiciens qui ont défilé sur les scènes. Il demande par exemple non pas de faire le plus grand circle pit du festival, mais d'initier un 'group hug' et demande au public de s'enlacer dans un câlin géant...
La set-list n'est pas la plus évidente pour un festival, Devin nous disant avant « Planet of the Apes », « voici un morceau de 12 minutes un peu chiant, allez donc acheter un truc à manger ». Autre phrase entendu durant le concert : « I have a small penis ».

Pour ce qui est de la musique, le démarrage « Seventh Wave »/« War » est génial, je regrette que les claviers n'étaient pas davantage en avant, au contraire une nouvelle fois du plus gros de la section rythmique. Devin a envoyé du lourd, épaulé par de sacrés musiciens. En plus d'un humour incroyable, le bonhomme nous montre au cas où l'on en douterait, à quel point il est un compositeur hors pair.
Un artiste que j'aimerai bien revoir plus longtemps et en salle, alors qu'à la base je ne suis pas un grand connaisseur/auditeur de sa musique....

Set-list Devin Townsend : Seventh Wave  - War  - By Your Command  - Deadhead  - Planet of the Apes  - Numbered!  - Supercrush!  - Kingdom  - Juular  - Grace  - Bad Devil



Après ce très bon moment passé, il fait nuit et il est temps d'aller acclamer l'Empereur du festival...ah bah non il est tout juste 17h30, nous sommes quasiment en plein cagnard mais c'est bien Emperor qui va débuter son set...d'ailleurs le speaker qui introduit le groupe ne parle pas de « In the Nightside Eclipse », mais bien de « In the Sunshine Eclipe »...bien dommage que l'orga et le groupe n'ait pu s'arranger pour que ces derniers se produisent de nuit...d'autant que le concert était chargé en pyrotechnie et pétards d'artifice. Tout le jeu de lumières s'est retrouvé ruiné par la luminosité naturelle. Ne restait plus que le « son », et s'il n'était pas parfait (je pense que ceux qui ont vu le groupe au Hellfest avaient de meilleures conditions), ce voyage de 20 ans en arrière a été un grand moment vécu.

Interprétation à mon goût parfaite, les nappes de claviers audibles sans couvrir les parties de guitares, un Faust impressionnant de maîtrise, chaleureusement applaudi lorsqu'il est présenté par Ihsahn, heureux de pouvoir rejouer avec lui après toutes ces années. Un Ihsahn encore très performant vocalement, qui nous servira en guise d'ultime titre cette majestueuse reprise de Bathory, « A Fine Day to Die ». Malgré là encore un public assez amorphe et peu nombreux (même si des gens autour de moi, notamment un sud-américain de je ne sais plus où exactement, étaient totalement en transe), excellent concert d'Emperor qui se devait vraiment d'être joué de nuit...

Set-list Emperor : Into the Infinity of Thoughts - The Burning Shadows of Silence - Cosmic Keys to My Creations & Times - Beyond the Great Vast Forest - Towards the Pantheon - The Majesty of the Nightsky - I Am the Black Wizards - Inno a Satana - Ancient Queen - Wrath of the Tyrant - A Fine Day to Die (Bathory Cover).



Comme par magie après Emperor, voilà qu'il y a bien plus de monde pour Amon Amarth, véritable institution en Allemagne et attendu avec une grande impatience. Ce groupe doit passer tous les 2 ans au Wacken, ce qui ne les empêche pas d'avoir le public le plus chaud et énergique du jour. L'entrée sur scène se fait avec un peu de retard, que les spectateurs oublieront vite une fois la machine lancée. Johan Hegg pète la forme et les autres musiciens aussi au vue de l'intensité de leurs headbangings ; la scène contient elle 2 têtes géantes de dragons desquelles sortent fumées et flammes, c'est une énième prestation servie en pyrotechnie.

Ambiance de folie, un son aux petits oignons, riffs parfaitement identifiables tout comme les vocaux, cependant un peu déçu de la set-list qui contenait quelques titres faibles (« Father of the Wolf » en ouverture, « As Loke Falls », « We Shall Destroy ») et inversement il manquait des classiques (« Death in Fire », « Valhall Awaits Me », « Runes to my Memory »). De toute façon, les sets d'Amon Amarth font aujourd'hui la part belle aux 3 derniers albums...je ne râlerai pas davantage sur ce concert de bonne facture, qui s'est terminé avec un « Pursuit of Vikings » à faire trembler le sol.

Set-list Amon Amarth : Father of the Wolf - Deceiver of the Gods - As Loke Falls - Varyags of Miklagaard  - For Victory or Death - Guardians of Asgaard - Cry of the Black Birds - We Shall Destroy - Asator - War of the Gods - Victorious March - Twilight of the Thunder God - The Pursuit of Vikings



Photo tirée du facebook d'Amon Amarth
 



Tout le monde ressort un peu sonné de ce concert d'Amon Amarth, l'ambiance démentielle n'y étant pas étrangère ; un autre gros morceau nous attend encore sur la Black Stage avec les ricains de Megadeth, qui viennent pour la première fois à Wacken. Là aussi je constate une foule moins importante que sur le concert précédent, il y a quand même de la populasse pour voir Mustaine et sa bande. L'intro « Prince of Darkness » part bien et là gros flop, puisque rien ne se passe ensuite pendant 3-4 minutes. Intro lancée trop tôt car groupe pas prêt ? Ça y ressemble, puisque sans prévenir voilà que Shawn Drover arrive derrière son kit pour entamer « Hangar 18 ». Le son est très mauvais, notamment les guitares et la caisse claire sous-mixées, et ce pour les 3 premiers titres. Mustaine lui, est peu audible et ne semble pas en grande forme physique et vocale...autant dire que pour sa première à Wacken, Megadeth a bien raté son entrée et a refroidit tout le monde. Pas d'ambiance jusqu'à « Skin o' my teeth » où heureusement le son commence à s'améliorer. Les conditions sont meilleures, sans se stabiliser, si « Tornado of Souls » donne une érection à tous les guitaristes en herbe présent (et à moi aussi tellement ce morceau est fabuleux), « Poison was the Cure » voit à nouveau le son des guitares et du chant (re)devenir capricieux.

Un set qui a fait du yo-yo alternant les passages moyens (« Kingmaker », « Cold Sweat », une reprise de Thin Lizzy sympa mais dispensable) et les gros classiques en fin de set qui ont enfin conquis (un peu) le public. Dave parle tout doucement entre les titres, difficile de comprendre ses propos, jusqu'au rappel ; avant d'entamer « Holy Wars...The Punishment Due », le rouquin est bien plus souriant et en voix, à tel point qu'on croirait qu'il a soit pris de la poudre ou subi une intervention divine...sa métamorphose est bien tardive, le rappel n'en étant que plus excellent bien que trop court...Et de le voir heureux comme un gosse, à faire le con lors du « My Way » de Sid Vicious diffusé en outro, me conforte dans l'idée qu'il s'est peut être bien passé quelque chose durant le break.

Set-list Megadeth : Hangar 18 - Wake Up Dead - In My Darkest Hour - Skin o' My Teeth - Sweating Bullets - Tornado of Souls - Poison Was the Cure - She-Wolf - Trust - Kingmaker - Cold Sweat (Thin Lizzy cover) - Symphony of Destruction - Peace Sells - Rappel : Holy Wars... The Punishment Due.

Bientôt 22h, le Wacken 2014 se rapproche de la fin, reste entre autres, le concert le plus long de cette 25ème édition, les 2 heures de show d'Avantasia, groupe mené de main de maître par Tobias Sammet (Edguy). Malgré le slot occupé par le groupe, pas de guests supplémentaires que ceux présents sur les dates de 2013. Toutefois, toujours une superbe brochette de chanteurs, à peu près les meilleures dans leur style, à savoir Michael Kiske (Unisonic, ex-Helloween), Eric Martin (Mr. Big), Ronnie Atkins (Pretty Maids) et Bob Catley (Magnum). Durant ce concert retransmis à la télé dans plusieurs régions allemandes, une belle démonstration de power/speed mélodique bourré de chœurs et de passages épiques, est réalisée. Tobias en bon plaisantin s'adresse aux fans de Kreator attendant à côté, qu'ils devront encore subir un peu de « True power gay metal ». Pas très fin, mais au moins il ne s'est jamais pris au sérieux avec sa musique.

Pas de thème de « 2001, L'Odyssée de l'Espace » pour commencer, ce sont de suite les premières notes de « Spectres » qui sont émises. Aucun souci pour le son impeccable d'entrée. La set-list est répartie principalement entre le dernier album « The Mystery of Time » (dont le sublime « The Great Mystery » est un temps très fort en live, grâce avant tout à Bob Catley), « The Scarecrow » et « The Metal Opera, pt. I ».
Au rayon des autres temps forts, je citerai Atkins et Martin sur le couillu « Twisted Mind » ou le duo vocal Kiske/Sammet sur « Reach out for the Light ».
Lors du rappel final « Sign of the Cross » la présentation de chaque musicien est plutôt longue et ennuyeuse, je m'y attendais, Tobias étant comme à son habitude un grand bavard.

Set-list Avantasia : Spectres - Invoke the Machine - The Scarecrow - The Story Ain't Over - Prelude - Reach Out for the Light – Avantasia - What's Left of Me - Dying for an Angel - Farewell - Shelter from the Rain - The Great Mystery - Twisted Mind - Promised Land - Lost in Space - Rappel : Sign of the Cross / The Seven Angels

La fatigue physique commence à se supporter difficilement, reste à voir un monument du thrash européen, qui se produit ce soir en terrain conquis ; je parle de Kreator, attendu par une belle foule, parmi laquelle certains ont encore un brin d'énergie pour se dépenser à fond. Alternant titres tirés des derniers albums et vieux classiques indécrottables, ce set de Kreator globalement agressif mais pas que (« From Flood into Fire », « United in Hate ») est une leçon de thrash teuton qui repose principalement sur Mile Petrozza en très grande forme vocale et qui s'arrache encore les cordes vocales sur les « Enemy of God », « Pleasure to Kill » et autre « Endless Pain ». Ce dernier est précédé d'un joli braveheart qui pour une horaire aussi tardive est un petit exploit.

La scène est aux couleurs de l'album « Phantom Antichrist » et le groupe ne lésine pas sur la pyrotechnie et les spots de fumée, finalement des éléments courants pour Kreator.
Un Kreator qui a mis une mandale à tout le monde histoire de nous achever, personnellement bien qu'il restait Schandmaul (qui ne m'intéresse pas énormément), c'est au son de « Flag of Hate » que je repars tel un zombie, en direction du campement.

Set-list Kreator :Mars Mantra - Phantom Antichrist - From Flood into Fire - Warcurse - Endless Pain - Pleasure to Kill - Hordes of Chaos (A Necrologue for the Elite) - Phobia - Enemy of God - Civilization Collapse - The Patriarch - Violent Revolution - United in Hate - Flag of Hate / Tormentor.



Photo tirée du facebook du Wacken, durant Kreator.


Après une courte nuit et peu de repos, à 7h du matin il est déjà l'heure de replier bagages et de croiser des camarades festivaliers également en piteuse état. Le retour jusqu'en Touraine sera long, qu'importe, j'ai pu vivre de nombreux grands moments lors de ce Wacken, dont je peux lister ci-dessous les points positifs et négatifs globaux :

En positif :

La qualité du son, à quelques groupes près.
Les nombreux moyens dont disposent les groupes.
Les annoncer façon machine à jackpot avec une cloche qui résonne lorsque le nom du groupe apparaît 3 fois, très sympa avant que le concert ne soit lancé et ça nous prévient du démarrage imminent de l'événement.
Les points d'eau fraîche et les toilettes, il faut juste prévoir son PQ.
Le nombre de stands de restauration et de plutôt bonne qualité.
Malgré le monde, on ne manque jamais de place (le site est suffisamment spacieux).

En négatif :

Le manque de points d'ombre, mais ça l'orga n'y peut pas grand chose.
Quand on arrive par les navettes, l'emplacement pour retirer son bracelet n'est pas indiqué et pas forcément évident à trouver.
Un manque de prise de risques dans la programmation et certains styles sont totalement oubliés.
Un public parfois mou du cul (toutefois bon esprit global).


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Commentaire
hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 13/08/2014 à 11h35 - (864)
Super report, je me suis toujours refusé d'aller au Wacken, trop gros, affiche interchangeable, pas assez de death, trop de heavy, gnagna, blahblah. Mais quitte à faire un gros fest dans l'été, et avant d'être trop vieux pour ces conneries, je crois que je vais laisser tomber le Hellfest et me lancer pour 2016.
Puis les lives captés pour Slayer et Amon Amarth ont fini de me convaincre.



gérard klein
Membre enregistré
Posté le: 13/08/2014 à 13h00 - (865)
Putain de report, merci beaucoup, un vrai régal à lire.

svalbard
Membre enregistré
Posté le: 14/08/2014 à 11h54 - (866)
Merci beaucoup pour ce superbe report...Très, très agréable à lire.
Suis jamais allé au Wacken (trop gros, trop populaire ...préférant le Party San, Summerbreeze et consorts). Je tenterais l'aventure un jour.

Merci encore pour ce boulot et cette lecture du matin revigorante !



NicKo_tsk
Membre enregistré
Posté le: 14/08/2014 à 14h21 - (867)
J'ai vu un peu moins de groupes mais je partage globalement son avis - Carcass mais quelle boucherie!
Slayer/megadeth j'ai trouvé ça chiant comme la pluie, Devin la setlist était une abomination et King Diamond ce fut carrément l'enfer.
Mention spéciale à fleshgod apocalypse qui a savaté tout le monde sous le chapiteau samedi soir juste avant Vortex en solo pour un set surprenant.

Note: oui y'avait pas d'ombre mais l'orga filait des gourdes à tout le monde.

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