- ILLDISPOSED + ANCIENT + FINAL BREATH par TONTON - 1654 lectures
Paris (la p'tite Locomotive) le 13 mars 2005



ILLDISPOSED à Paris, ou la chronique d'un échec annoncé. Confirmée à peine deux semaines avant le jour du concert et n'ayant bénéficiée d'aucune vraie promo, cette date parisienne n'attirera qu'un peu plus de cent pèlerins. Il faut également souligner l'inégalité du plateau. Entre MORTUARY DRAPE qui avait déclaré forfait sur ce concert, FINAL BREATH, encore peu connu chez nous, et ANCIENT réputé pour ses prestations live très moyennes (voire exécrables), il ne fallait guère compter que sur la tête d'affiche danoise pour rameuter un semblant de public.







On démarre en douceur avec les Teutons de FINAL BREATH qui, après trois albums, restent fermement ancrés dans l'underground une fois le Rhin franchi. Après un ou deux titres hésitants, pendant lesquels le groupe s'échauffe, la mayonnaise commence à prendre gentiment au son du death/thrash efficace de ces bougres. Je ne sais pas pour vous mais j'adore la vision du métal qu'ont les Allemands. Ils arrivent à rendre leur musique festive voire même conviviale quel que soit le style pratiqué sur scène. FINAL BREATH n'échappe pas à cette règle et créé la surprise avec un set très convaincant à défaut d'être innovant. Le chanteur a de légers problèmes de retour, il force dangereusement sur sa voix pour pouvoir s'entendre. Une poignée de fans a fait le déplacement et une ambiance bon enfant s'installe tranquillement. Le groupe ne se prend pas trop au sérieux mais assure une prestation bien sympathique qui fera naître un « pas mal du tout » dans bien des conversations à la fin de leur set.















L'extinction des lumières signifie l'arrivée d'ANCIENT sur la scène. Le moment de toutes mes appréhensions pour ce groupe aux albums de qualités inégales. J'ai encore en mémoire leur prestation bien moisie du Tattoo The Mind Fest qui avait failli nous coûter une fin de concert prématurée et l'annulation de DISSECTION. Espérons qu'ils ne feront pas sauter la sono ce coup-ci. Azrael… houps, je veux dire Aphazel (je confonds toujours avec celui des schtroumpfs) arrive sur scène avec sa panoplie habituelle : sa couronne cloutée, son rimmel waterproof et son t-shirt ensanglanté à la grenadine (colorant E220). Déjà que j'apprécie moyennement les corpse paint mais quand ils sont aussi grotesques que ceux du batteur, dignes d'une kermesse de maternelle, le ridicule atteint des sommets. Encore une fois, ANCIENT se produit avec le minimum syndical, pas de synthé ni de voix féminines ni même de sampler pour étoffer la performance du groupe. Privé de ses quelques atouts atmosphériques, ANCIENT n'est pas ce qui se fait de mieux scéniquement parlant et on s'emmerde ferme au bout de dix minutes. Les grimaces d'Aphazel ayant eu raison de mon stoïcisme, je remonte vers le bar pour rigoler un bon coup. (Bah oui, au premier rang ça aurait été vexant pour eux…)








Enfin, c'est le moment de passer aux choses sérieuses avec ILLDISPOSED qui vient, enfin défendre son dernier album « 1-800 Vindication » sur scène. Le son est plutôt correctement restitué malgré une attaque assez massive du groupe. Summer a quelques petits problèmes de retour dans un premier temps. Tout comme pour FINAL BREATH, le chant disparaît dans les retours sous des assauts rythmiques vigoureux. Rapidement les choses reviennent en ordre sans avoir trop perturbé le groupe visiblement rodé à la scène. Ils avaient prévu de jouer la quasi-totalité du dernier album mais les horaires impératifs de la Loco entameront la set list d'ILLDISPOSED, principalement axée sur « 1-800 Vindication » et « There's Something Rotten », d'au moins sept morceaux. En attendant l'ambiance bat son plein avec un début de concert revenant en arrière sur la carrière du groupe. «Psychic Circus », « Still sane » (tiré du dernier album)« Submit » et « Near the gates » inaugurent royalement la soirée. Le groupe a recours à des samples qui font parfaitement leur office pour compléter la performance des musiciens. Leur death résolument contemporain passe très bien et sous des airs de gros nounours pataud, Summer s'impose comme un très bon front man. Il faut dire que le bonhomme a l'air un tantinet éméché pour ne pas dire déchiré comme un drap de pauvres. Lorsqu'il s'adresse au public, ça devient même flagrant. Quoiqu'il en soit, ses beuglements de barbare gardent leur efficacité et il est tellement dans son trip qu'il passera son temps à se laisser tomber sur les genoux dans des poses un peu caricaturales. Pendant que la fosse bouge à l'unisson, les morceaux continuent de défiler «Purity of sadness », « I believe in me » et la reprise de MEGADETH «Wake up dead ». Le reste de l'équipe assure un set imparablement lourd et saccadé. ILLDISPOSED s'avère plutôt imposant sous les lumières tamisées de la scène. Le groupe et surtout son chanteur sont en confiance totale (bah oui, l'alcool, ça aide) et ce dernier s'avance vers le public pour demander quel morceau il souhaite entendre. Pas de chance, les fans réclament « Jeff » que le groupe avait écarté de sa setlist initiale mais quelques palabres danoises avec le batteur, auront raison du choix du public. ILLDISPOSED continue sa progression tel le bulldozer. Petite incartade du côté de « Kokaïnum » et le quintet repart du côté de son dernier enregistrement avec, entre autre, l'excellent « Dark ». C'est la fête dans les sous-sols de la Loco. La fin du concert approchant, Summer se lâche complètement et plonge dans le public qui réussit, ô miracle, à supporter à bout de bras le quintal du chanteur. Au bout d'une bonne heure de set et un rappel, ILLDISPOSED quitte définitivement la scène de la petite Loco, laissant derrière lui une centaine d'amateurs conquis par un set rondement mené.


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