Le 20 janvier 2014 - Le Trabendo - Paris

Chaque année, janvier coïncide avec l'arrivée en ville du grand cirque du Persistence Tour. Cette année, le Bataclan va encore trembler sur ses fondations au son des sept groupes qui se partagent une affiche clairement coupée en deux. D'un côté les groupes d'ouverture, de l'autre les trois « gros » que sont STRIFE, TERROR et SUICIDAL TENDENCIES. Rien de bien neuf certes, mais trois valeurs sûres sur scène.

Les portes s'ouvre dès 17h, premier réflexe, trouver le buffet goûter, c'est pas tout ça mais normalement à cette heure là moi j'me fais un paquet de Pepito et un grand verre de jus de fruits. En guise d'en cas on aura droit à NASTY qui, exceptionnellement pour cette date, ouvre les hostilités. On va faire simple, NASTY a simplement volé la première partie de show et remporte haut la main le match « des petits » grâce a une efficacité scénique rôdée au quatre coins de l'Europe, à un Matthi en grande forme et surtout à une musique taillée pour le live. Dès « Fire On The People » et « Hell On Earth » la messe était dite, ce serait bagarre. Dans le pit ça moshe et ça frotte parfois durement mais c'est ça aussi le beatdown game. Il est un peu comme le petit frère turbulent de la famille, on a parfois envie de lui mettre des baffes mais au fond, on l'aime bien. Voila, NASTY prouve que dans le beatdown européen, il y'a eux et tous les autres.

Pas facile de passer après ça, les pourtant expérimentés RAMALLAH vont en faire la douleur expérience avec un set catastrophique en tout point : musiciens à la rue, chanteur à la ramasse, pas un embryon d'énergie, jeu de scène au point mort et un groupe qui, comme le public, donne l'impression de vraiment se faire chier. Seul signe d'activité, la reprise de « Raining Blood » de qui vous savez. Bref, on va s'arrêter là, ça ne sert à rien de tirer sur l'ambulance.

Quinze minutes de pause, un petit rafraîchissement et THE ARRS arrive devant « son » public qui, mine de rien, commence à doucement se masser sur le devant de la scène. Sans être particulièrement friand des sonorités du groupe parisien, il faut avouer qu'ils ont fait le boulot avec professionnalisme et sérieux. THE ARRS balance ce qu'il fait de mieux, du metalcore calibré et classique mais carré et bien exécuté. De loin, le groupe le metalisé de la soirée mais avec une petite vibe hardcore amenée en parti par Nico son chanteur qui tient bien la scène. Le groupe qui bénéficie d'un son de qualité, comme tous les groupe du plateau d'ailleurs, enverra la setlist qu'on attendait avec des classiques de toutes les époques comme « Ennemis » ou « Du Berceau à la Tombe » pour ne citer que ceux là. Un concert sans génie mais régulier, sérieux et appliqué. A l'image du groupe en somme.

J'avoue que j'ai en grande partie zappé EVERGREEN TERRACE parce que sept groupes c'est trop et qu'à un moment il faut bien prendre un peu de recul, boire un coup et se reposer, surtout quand, comme moi, on n'a plus vingt ans. Je vois donc le concert du fond de la scène en discutant avec les copains et Mathi de NASTY, un gars à la cool. J'ai surtout entendu et ce que j'ai entendu ne m'a pas plus, pas vraiment mon truc finalement. Du metalcore classique avec refrain en voix claires très début des années deux milles. Là, à J+3 je n'ai aucun souvenirs de leur set, désolé pour les fans, s'il y'en a…

Maintenant, fini la rigolade, on démarre vraiment les hostilités, on rentre dans le lard, dans les étapes de montagnes. STRIFE arrive sur scène et c'est pas pour rigoler. Les barbes ont remplacé le straight edge, le groupe s'est remis a picoler mais n'à rien perdu de son envie de bagarre. En même temps quand on ouvre son set sur « Waitin » faut pas s'attendre à autre chose. Dès les premières notes de ce titre légendaire, je rentre dans le tas en braillant ces lyrics que je connais par cœur. « Reach back and release the power held in each. The tools of knowledge we have received. Our youth removed stripped of verity. But a voice is crying out and we'll take it back... » Oups, je m'égare un peu mais j'aime tellement ce disque. STRIFE ce n'est pas le genre de groupe à faire du spectacle mais qui parvient à amener une grosse intensité sur scène. Rick Rodney n'est pas Scott Vogel, lui son truc s'est s'ouvrir le front avec son micro, descendre dans la fosses pour permettre à tout le monde de brailler dans le micro et balancer des patates. Ca c'est ce qu'il fait le mieux. Cz soir là les patates s'appelaient « Through and Through », « Stand As One », Carry The Torch » et « Blistered ». STRIFE Fait monter le niveau de la soirée d'un cran. Il me faut un verre pour me remettre. Surtout que le tempête TERROR va débarquer…

Setlist STRIFE
• Waiting
• Torn Apart
• Will to Die
• Stand As One (Redemption)
• Rise Again
• Lift
• Carry the Torch
• To An End
• Through And Through
• Blistered

Je ne sais pas s'il y'a beaucoup de cinéphiles dans les coin mais ceux qui fréquentent les salles de cinéma doivent se souvenir de l'affiche de « All Is Lost » le dernier film avec Robert Redford. Et bien dans le pit pendant le concert de TERROR c'était pareil. Seul au milieu d'une marée humaine en mouvement constant, déchaînée et imprévisible. La scène était dépourvue de barrière et de sécu, une aubaine pour le père Vogel qui n'aime pas êre seul en scène, du coup, a certains moment, il pleuvait littéralement des gens. J'en ai d'ailleurs conservé une balafre sur le coin de la gueule. TERROR fait partie de ces groupes qui, sur scène, ne déçoivent jamais et le prouve une fois de plus en remportant haut la main la palme de concert de la soirée. Pas de surprises au niveau la setlist, tous les titres habituels sont là, joués et bien joués par un groupe en phase qui démonte une salle en trois notes. Coquin, Vogel ouvre son set sur « Keepers Of The Faith », à partir de là, impossible de résister bien longtemps. Le reste sera à l'avenant, Vogel lâchant tranquillement le micro à qui voulait bien s'en saisir, puis sans crier gare, Mathi Nasty improvise un petit feat bien killer, à la cool, avant de se jeter dans le public. Bonne ambiance. TERROR tue, qu'est ce que vous voulez que je vous dise de plus ?

Setlist Terror
• Keepers of the Faith
• Better Off Without You
• Stick Tight
• Overcome
• Hard Lessons
• Out of My Face
• Strike You Down
• One With the Underdogs
• Live by the Code
• Push It Away
• Spit My Rage
• Always the Hard Way
• You're Caught
• Keep Your Mouth Shut

Maintenant il est l'heure d'accueillir la tête d'affiche de la soirée, SUICIDAL TENDENCIES venu défendre un dernier album mi figue mi raisin. J'adore SUICIDAL, ils auront encore bien assuré ce soir mais passé après TERROR était une mission impossible. Donc SxT a fait ce qu'il sait faire, ils ont groovés, ils ont envoyés mais ça n'a pas suffit, après 6h de concert la lassitude commence à se faire sentir. Le concert était bon, la setlist claque du lourd, les musiciens sont incroyables et la scène est constamment envahie par au minimum 50 personnes mais il manquait cette petite dose de passion, de rage, d'intensité qui caractérisait les sets de STRIFE et de TERROR. J'ai pris beaucoup de plaisir devant ce concert mais sans plus alors que tout était là. Le groupe capitalise sur ses vieux et indémodables hits que sont « War Inside My Head », « How Will I Laugh… », « You Can't Bring Me Down », « Possessed To Skate » ou « Pledge Your Allegiances ». Tous ces morceaux là feraient bouger un paralytique. Un bon concert de clôture porté par un bon groupe, certainement les meilleurs musiciens de la soirée, qui connaissent leur taf sur le bout des doigts mais niveau intensité scénique STRIFE et surtout TERROR étaient au dessus.

SETLIST SUICIDAL TENDENCIES
• You Can't Bring Me Down
• Freedumb
• Possessed to Skate
• I Saw Your Mommy
• Smash It!
• War Inside My Head
• Subliminal
• Slam City
• Cyco Vision
• How Will I Laugh Tomorrow
• Pledge Your Allegiance
• Memories of Tomorrow