21 septembre 2013 - Divan du Monde - Paris

Le Divan du Monde, c'est quand même une super salle. Pas trop grande, mais avec une scène conséquente, un son globalement bon, et surtout, on voit toujours bien les groupes. Alors forcément, s'y déplacer un samedi soir, je dis oui ! Quand en plus, c'est pour voir des groupes qui ne passe pas si souvent par la capitale, deux fois oui. Le seul bémol de cette salle, ce sont les horaires, un poil tôt pour le fâché avec les montres que je suis.



ORAKLE a déjà commencé son set lorsque j'arrive à la salle. Heureusement, j'assiste à une grosse moitié du set des franciliens. A l'annonce du concert j'étais surpris de voir ORAKLE sur l'affiche, pensant qu'ils avaient splitté. Mais non, le groupe avait juste sombré dans un silence pendant lequel ils ont soigneusement composé et préparé leur retour. L'occasion également de présenter leur nouveau guitariste aux parisiens, Antoine '''Ohm''. Première très bonne surprise : le son est excellent ce soir (il en sera de même pour STILLE VOLK et MISANTHROPE). C'est d'autant important car la musique d'ORAKLE est riche et complexe, et un mauvais son aurait tout simplement gâché le concert. Tous les instruments sont donc parfaitement audible, notamment la basse ronflante d'Archenar. Les guitares, que ce soit dans les parties saturées ou les plages en clair font planer une ambiance froide et mystique dans la salle. A un tel point que l'accueil du public est plutôt timide, hormis quelques fans au premier rang. Le chant d'Archenar est également excellent, notamment sur le chant clair, très bien interprété et juste. Le batteur est une machine, malgré qu'on le voie à peine, mis dans un coin à cause du matériel de STILLE VOLK déjà installé. Un nouveau titre est joué ce soir, très prometteur et dans la lignée de ce que proposait le groupe. Si je reproche un manque de charisme sur scène, jouer leur musique n'est pas simple, et la maitrise du sujet ainsi que la qualité du son font de ce premier concert de la soirée une réussite.


Le changement de plateau est très rapide puisque STILLE VOLK monte sur scène à peine 10 minutes après la sortie de scène d'ORAKLE. Alors que je profite des passages de STILLE VOLK aux différents Cernunnos pour aller manger, je suis cette fois obligé d'assister au concert des sudistes. D'habitude hermétique à leur musique, c'est de manière très surprenante que j'ai apprécié le concert de ce soir. Entièrement acoustique, le concert de ce soir donne un aperçu de la discographie du groupe. Le chant très juste et bien mis en avant met dans l'ambiance les fans et les autres, pour un concert festif. Il faut dire que la musique du groupe est plutôt entrainante. Et même les morceaux plus mélancoliques ne plombent pas l'ambiance. Le batteur donne régulièrement de la voix en grognant pour soutenir le chant clair des deux chanteurs. Seul bémol, une attitude un peu tendue et stressée sur scène, notamment de la part des deux chanteurs. Ayant remarqué des caméras, je suppose que la soirée est enregistrée pour un éventuel témoignage futur, mais j'ai l'impression que ça a un peu tendu nos amis. Un bonne surprise donc, et un bon concert qui a ravit le public un peu plus nombreux au fur et à mesure de l'avancée du set.


Le temps de ranger le bor… les instruments de STILLE VOLK, le public se rassemble patiemment pour la messe. Après près de 30 minutes d'attente, Jean-Jacques Moréac, Anthony Scemama et Gaël Féret montent sur scène pour une courte intro instrumentale, rapidement rejoins par un SAS de l'Argilière planqué derrière ses lunettes de soleil, mais en grande forme. Et c'est le point de départ pour près d'une heure et demie de classiques et nouveaux morceaux, dans une ambiance exceptionnelle. Déjà, tout le groupe est plus que ravi de fouler les planches du Divan du Monde, et SAS n'hésite pas à le faire savoir. Jean-Jacques et Anthony, toujours un sourire béant au milieu du visage, arpentent la scène en assurant leurs parties, et n'hésitent pas à poser ensemble ou faire des battle. Mais le public mange dans la main de SAS, qui en fait ce qu'il veut. C'est souvent qu'il nous demande de participer, pour lancer un morceau ou reprendre un refrain. Forcément venu défendre leur dernier album, Ænigma Mystica aura la part belle de la set-list avec pas moins de 5 extraits. On garde les classiques pour le reste, avec notamment et entre-autres Les Retourneurs de Pierres, Tranchée 1914, Névrose ou Bâtisseur de Cathédrales qui clôt le concert. Le son est excellent encore une fois, SAS est en voix et assure grave, et on entend parfaitement les instruments de Jean-Jacques et Anthony. Grosse prestation également de Gaël derrière ses fûts. Dans le public, l'ambiance est aussi bonne que sur scène, avec un public en feu qui reprend les morceaux, headbang et mouille le maillot au rythme des riffs bien connus du groupe. Une heure et demie et deux rappels plus tard, la messe est dite avec brio. MISANTHROPE a montré que malgré 25 ans de carrière, ils ont toujours la foi et l'envie de défendre leur héritage musical sur scène. Et pas de surprise, le champagne a bien arrosé la foule en fin de concert.





Si les 21 ans de Holy Records n'étaient qu'un prétexte pour MISANTHROPE, STILLE VOLK et ORAKLE de jouer ensemble, c'est un excellent prétexte pour passer une bonne soirée. Trois groupes différents, mais qui ont chacun assuré dans leur genre. L'excellent travail de l'ingé-son et des groupes ont également contribué à la qualité de la soirée. Merci à Base, EMP, Holy Records et aux groupes pour cette excellente soirée !