T.A.N.K. + SMASH HIT COMBO + LOKURAH à la Scène Bastille le 7 Septembre 2013

Grâce à la sortie de leur deuxième album, « Spasms of Upheaval », les Franciliens de THINK OF A NEW KIND ont décidé d'investir la Scène Bastille pour un samedi soir qui s'annonce chaud sur le papier. Félicité unanimement par la presse après une prestation haute en couleurs lors du Hellfest, T.A.N.K. a décidé de frapper un grand coup pour cette soirée dans le quartier de Bastille. Au programme : concert + after au bar le Dr. Feelgood, non loin de là.



Complètement hermétique à la musique de LOKURAH –et son électro metal hardcore- et de SMASH HIT COMBO –et son rap français aux relents de deathcore-, je fais mon possible pour ne pas m'endormir malgré une ambiance évidente. Les Alsaciens sont donc la cible principale de ma critique, très peu de formations peuvent se vanter de faire du « rock » en chantant en français sans que cela ne paraisse ridicule. Heureusement pour ces jeunes gens, ils bénéficient d'un public chaleureux et ouvert à une prestation plus qu'honnête, même très énergique et carrée. Je reste avec le gout amer que cette formation n'est qu'un PLEYMO des temps modernes surfant sur la vague du moment. Aimer le hip hop est une chose, savoir rapper en est une autre.



La vraie raison de ma venue réside dans la prestation de T.A.N.K., qui, en plus d'impressionner par sa maturité scénique, réussit à construire des albums assez solides pour qu'on puisse s'y intéresser. Le public va de 7 à 57 ans et semble prêt à en découdre, la chaleur est plus que palpable lors de l'entrée en scène de Raf Pener qui- en véritable chef d'orchestre- mène la danse comme il se doit. Après avoir vu plusieurs fois T.A.N.K., on sent réellement une évolution scénique dans sa manière de communiquer avec le public. « The Raven's Cry » met vite l'ambiance dans une fosse déjà bien éméchée, même les photographes semblent se prêter au jeu.



Grâce à l'appui des spectateurs, les T.A.N.K. dévoilent leur main mise sur leur sujet. Très rodés dans leur prestation scénique –parfois trop- les cinq membres du combo d'Ile-de-France enchaînent rapidement les morceaux sans oublier ses premiers « classiques » comme «T.A.N.K. 09 ». Les survoltés dans la fosse s'en donnent à cœur joie avec des circle-pits, des pogos violents (mais toujours dans la bonne humeur) ou des slams où l'on verra un gamin d'à peu près dix ans côtoyer des anciens. Très consciencieux de son public, les membres de T.A.N.K. font attention à ce que la fête ne soit pas gâchée.




Techniquement, les cinq gaillards sont au top- surtout le furieux Clément Rouxel qui n'hésite pas un instant à montrer l'étendue de son talent et à narguer la foule. Aux guitares, le duo Symheris/Nils Courbaron affiche une complémentarité qui sera sans doute plus exploitée dans un futur proche. Olivier, le bassiste, fait plaisir aux puristes en maniant son instrument avec classe, c'est-à-dire sans médiator. A la hauteur de ses camarades de scène, Raf Pener montre des progrès énormes dans un registre plus chanté.

Je regrette simplement que la prestation scénique du milieu metal actuelle ne soit pas le fruit du hasard, tout est calculé-même si la spontanéité est là. On peut reconnaître que c'est efficace, mais il ne faut pas oublier que l'esprit rock ''n roll ne subsiste désormais qu'à travers la musique et non plus par l'attitude. T.A.N.K. démontre un professionnalisme hors du commun, mais c'est sans doute un peu trop. Pour quelqu'un qui voit les Français une fois par an, c'est parfait, mais quand on est amené à les voir fréquemment, la surprise n'est plus au rendez-vous.


Toutefois, T.A.N.K. maîtrise parfaitement son environnement et s'affirme de plus en plus comme une valeur sûre de la « scène » metal moderne. Le prochain rendez-vous à la Boule Noire en décembre est pris et risque d'être un sacré bordel.