- par SKAY - 2904 lectures
21-23 Juin 2013 - Complexe du Val de Moine - Clisson



VENDREDI 21 JUIN

Grâce à un arrêt au stand à Nantes, une route dégagée et un chauffeur efficace, j'arrive pile à l'heure pour l'ouverture du festival.


Direction la MS2 pour DR. LIVING DEAD. Les Suédois sont matinaux, mais également le public qui est étonnement nombreux devant la scène. A priori, l'ouverture s'est faite de manière efficace. Et sur scène, DR LIVING DEAD l'est aussi. Le thrash/crossover du groupe, quoique pas original pour un sou, est idéal pour débuter le festival et surtout se réveiller. Les tubes de la courte discographie du groupe se succèdent sans temps morts et le public réagit très bien. Bonne nouvelle, le son est plutôt bon, ce qui sera globalement le cas tout le long du festival, en tout cas sur les Mainstage.


Mais je ne reste que la moitié du set, car je voulais aussi voir un bout de THE GREAT OLD ONES. Les Bordelais ont également la lourde tâche d'ouvrir le festival, cette fois sous la tente Temple (qui partage ce grand "Y" avec l'Altar). Déjà, je constate que le son est moins bon, plus brouillon. Sur scène, le groupe est carré et envoie son metal extrême atmo à un public très concentré. J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans les 15 minutes de set que j'ai vues, trouvant leur musique plus adaptée aux petites salles plus intimistes.

Petite découverte du site, avec comme principal changement le regroupement des stands de nourriture et la mise au fond à droite (à côté des chiottes) de la Warzone. J'exagère un peu, mais il est vrai que la Warzone a eu droit à un nouvel emplacement très à l'écart et est maintenant disposée bizarrement, l'entrée formant un goulot d'étranglement.

Mais retour sur la MS2 pour cette fois-ci SSS. Les Rosbifs sont également en forme, mais très statiques. Seul le chanteur arpente la scène, mais il manque un brin de folie sur scène. Il faut dire que leur thrash ultra efficace faisait présager plus d'activité. Finalement, c'est de loin que je regarde leur prestation, un peu déçu. A noter que le son était encore une fois bon.

Direction l'Altar pour MISANTHROPE. Le son est relativement bon, mis à part une batterie sur-mixée et beaucoup trop en avant. Sur scène, le spectacle est assuré par SAS de L'Argilière comme à son habitude. La set-list est courte, forcément, le groupe joue en clôture un extrait de son dernier album, en prenant soin bien sûr avant d'arroser la foule de champagne, comme à son habitude. Une bonne prestation, malheureusement ternie par un son assez moyen.

Après un excellent sandwich au bœuf argentin braisé sous la pluie, c'est directement de nouveau l'Altar pour HOODED MENACE. Forcément cachés par leurs cagoules, les Finlandais vont déverser pendant quarante minutes leur doom/death macabre. Armés d'un gros son, ils livrent un set efficace et puissant. Les parties death dévastent tout sur leur passage, avec arrière-goût old-school bien appréciable, tandis que les parties vraiment doom écrasent un public plutôt nombreux. J'appréhendais un peu la grande scène pour leur musique, mais le concert est passé comme papa dans maman, m'hypnotisant complètement.

Mon premier passage sur la Mainstage 1 se fait avec SAXON. La bande de Biff Byford est en forme et n'accuse pas du tout le poids des ans. D'ailleurs le chanteur est en pleine forme et assure son chant. Le son est bon, les riffs font hocher les têtes. Du bon heavy metal bien efficace, et il faut dire que le groupe sait y faire en morceaux taillés pour la scène. Le public est assez nombreux également, et de tout âge.


Je délaisse quand même les Anglais pour aller voir EVOKEN sous l'Altar. Malheureusement, je n'arrive pas à rentrer dans leur funeral doom, malgré un son ultra pesant. Je laisse passer la fin du concert pour aller enfin sous la Valley tester PALLBEARER. Manque de bol pour moi, je ne suis pas non plus rentré dans le doom de nos amis ricains. La faute à un chant assez banal et des morceaux quelconques. Malgré le bon son, je ne reste pas longtemps, ayant l'impression d'avoir fait le tour du groupe pendant 15 minutes.



Retour sous la Temple pour une valeur sûre : AURA NOIR. Malgré un Aggressor qui paraît mal en point, le groupe assure toujours autant. Le black/thrash über efficace des Norvégiens est taillé pour la scène et le public headbangue à s'en décrocher les cervicales. L'ambiance est déjà chaude quand Apollyon lance l'hommage à Jeff Hanneman et la reprise de SLAYER "Fight Till Death" jouée à burnes. L'ambiance était déjà chaude, autant dire qu'elle est devenue incandescente. Le public est ultra motivé, aidé par Apollyon et Blasphemer qui headbanguent à s'en décrocher la nuque. Comme d'habitude donc, excellent concert d'AURA NOIR avec un set sans fioriture, direct et efficace.



Petit rendez-vous rédac' VS pendant EUROPE, le temps de boire quelques bières en papotant. Le son d'EUROPE était plutôt bon, et voir toute la rédaction chanter "The final countdown" en chœur, ça n'a pas de prix.

Direction de nouveau la Temple pour ABSU. Amère constatation, la batterie est trop forte. Alors oui, la batterie est toujours trop forte, mais là, on a du mal à entendre la guitare et la basse, voire même le chant d'Ezezu. Et oui, Proscriptor est un véritable phénomène derrière son kit, entre jeu tentaculaire et chant maîtrisé en pleine action. Mais n'entendre que la batterie n'aide pas à entrer dans le concert. Dommage.

On fait quelques mètres sur la gauche, pour accueillir comme il se doit ASPHYX. Les Bataves sont comme d'habitude très en forme. Chacun secoue la tête à n'en plus pouvoir, et papa Martin harangue constamment la foule. Le son est excellent, tranchant, et la set-list démente. Bien sûr, la part d'honneur est faite au dernier, avec plusieurs extraits ("Deathhammer", "Into the timewastes", "We doom you to death"), mais les classiques sont de la partie, comme "Vermin" (qui ouvre le concert), "MS Bismark", "Wasteland of terror". Pendant près d'une heure, le groupe va mixer morceaux rentre-dedans et titres plus pesants, tirant sur le frein à main pour écraser la tente avec son death/doom excellent. Et le final sera dantesque avec un pesant "The rack" des familles. Un des meilleurs concerts du festival.


Forcément, après un bon concert, on veut juste laisser durer le plaisir et boire une mousse. Sauf que c'est PRIMORDIAL qui suit. Je me place donc avantageusement, près à perdre une nouvelle fois ma voix. Sauf que 5 minutes après l'heure de début du concert, un mec monte sur scène, pour nous annoncer que le groupe n'est pas encore arrivé à cause de problèmes d'avion. Forcément, c'est dégoûté que je reste avec l'espoir que ça ne va pas tarder (et que je loupe KREATOR et BLACK PYRAMID qui étaient prometteurs). Quinze minutes plus tard, c'est Alan déjà maquillé nous redonne espoir. Après un line check très rapide, le concert débute enfin, mais l'amer est qu'il ne reste que 30 minutes aux Irlandais pour assurer. Le set commence avec le "tube" du dernier album, "No grave is deep enough", repris en chœur par l'assemblée. Le public donne d'ailleurs énormément de voix, comme pour montrer que même si le groupe ne joue que 30 minutes, chacun va faire en sorte que ce soient 30 minutes d'exception. Pari réussi, car sur scène, l'énervement et la rage du groupe transcendent les morceaux (4 au total : "Bloodied yet unbowed", "Coffin ships" et "Empire falls" suivent). Forcément, la frustration se fait sentir sur scène et dans le public à la fin du set, et PRIMORDIAL nous assurent qu'ils reviendront en France pour se rattraper.

C'est de loin que je verrais WHITESNAKE, plus occupé à me remettre de mes émotions (snif) et à manger une plâtrée de pâtes froides accompagnée de porc au curry.

Par contre, le rendez-vous est pris avec SLEEP. Quand un des fondateurs du stoner/doom, qui s'est reformé récemment, se pointe au Hellfest, et qu'en plus ils ont foutu une torgnole à Paris l'année dernière, c'est sans hésiter que je me pointe sous la Valley. Une tente assez clairsemée d'ailleurs, les amateurs/connaisseurs semblant en petit nombre. Première constatation, le son bien que manquant un chouïa de medium, est gras comme un triple bacon cheese burger avec supplément camembert pané. Pendant une heure, le trio, composé des anciens Al Cisneros, Matt Pike et aidé par Jason Roeder (NEUROSIS) derrière les fûts, a enfumé la Valley avec des compos classiques comme "Holy mountain", "Dragonaut", "From beyond" ou "Dopesmoker". Le public hoche la tête au lent rythme des riffs lancinants des Ricains, savourant toute cette poisse qui leur lave les oreilles. Al Cisneros est très en voix, cette voix rocailleuse et burinée par le Jack et les cigarettes qui font rire. Pas de communication entre les titres, le trio se concentre sur l'essentiel, la musique, les riffs, les rythmiques de pachydermes. Encore un concert tout simplement GRAND !

Après ça, l'œil encore hagard, je vais regarder un peu DEF LEPPARD. Mais le concert manque quand même de couilles, c'est tout mou. J'erre entre les différentes scènes, essayant de rentrer dans un concert de NEUROSIS également assez mou, et surtout plombé par des blancs interminables entre les morceaux.

J'échoue donc sous la Temple pour assister à 40 minutes de GOD SEED. Gaahl est le seul maquillé sur scène, ce qui donne une ambiance assez bizarre. Comme à son habitude, il arpente lentement la scène, avare en paroles comme en gestes entre les morceaux. Pourtant, il agit sur le public comme un aimant. J'ai ainsi du mal à accorder de l'attention aux autres membres, entre le gratteux avec ses cheveux courts et son attitude rock'n roll, l'autre gratteux caché derrière ses cheveux ou King ov Hell qui en fait des caisses. Musicalement, les compos de GOD SEED sont banales, pas mauvaises, mais pas transcendantes. Seuls les morceaux de GORGOROTH tirent leur épingle du jeu. Le son est crade comme il faut, donnant une ambiance de mort, renforcée par l'attitude de Gaahl. Un bon concert de black donc, sans pour autant se taper le cul par terre.

C'est avec ce concert de GOD SEED que se termine ma première journée. Une bonne journée, avec une météo clémente (seulement deux averses), d'excellents concerts et de bonnes rigolades. Le retour aux pénates se fait sans encombre et forcément, le sommeil arrive rapidement.



SAMEDI 22 JUIN 2013


Réveil aux aurores pour ce samedi, et malgré ça, j'arrive grave à la bourre, juste à temps pour voir les deux derniers morceaux de HELL MILITIA. Le premier titre que je vois est du pur HELL MILITIA, froid, haineux et efficace. Le nouveau chanteur, RSDX, est à l'aise sur scène et respire la haine. Il assure vraiment, et s'il n'a pas le charisme de Meynach, je le trouve plus efficace. Le reste du groupe, c'est rock n' roll attitude. HELL MILITIA a gagné en présence scénique et en "riff dans la gueule" encore plus qu'avant. Et la traditionnelle reprise de GG Allin avec en guest BST (AOSOTH entre autres), Chuck "Silmaeth" (SATYRICON) et Blackmass (promoteur Season of Mist) ajoute grave à ce côté rock n' necro du groupe. De quoi regretter amèrement d'être arrivé aussi tard.


Direction la Mainstage le temps d'admirer le mulet du bassiste et le hard rock vieillot des Sudistes d'ATTENTAT ROCK. Plutôt rock n' roll, mais trop passé pour me passionner.

Curieux, je suis également bien placé pour SURTR. Les Messins ont réussi à se glisser sur l'affiche, et ont le mérite de faire partie des rares groupes de doom au sens noble du terme. Le grand mérite du groupe est d'être constant dans l'interprétation sur scène comme sur album. La musique est classique mais très bien exécutée, servie par un bon son. Le chant est délicieusement approximatif, et participe à ce sentiment d'assister à un concert désuet. Sans être inoubliable ou indispensable, la prestation de SURTR est intègre et passionnée, et c'est déjà énorme.


Les Grecs de DEAD CONGREGATION se font trop rares dans nos contrées pour les louper. Bonne nouvelle, le son est bon, et il n'y aura pas de problèmes techniques pour gâcher le concert comme l'année dernière au Party San. Le groupe d'Anastasis Valtsanis va nous livrer 30 minutes de death metal bien ivol exécuté de manière propre et sans bavure. Mis à part une batterie un chouïa trop triggée (mais qui ne m'aura pas trop dérangé), le son est gras et brutal. DEAD CONGREGATION, c'est à la fois old school et rentre-dedans, mais le tout avec des ambiances impies et sataniques, qui donnent envie de se tourner vers les dieux sombres du death metal. Un set brutal et direct, sans artifice, comme le death metal doit être joué !


Après, direction directement la Valley, pour PROCESSION. Bon, ok, les Chiliens sont mes chouchous du doom trad' actuel. Mais il faut dire qu'ils le méritent. Leur doom fortement influencé par CANDLEMASS est bourré de classe. Felipe, le chanteur guitariste, est toujours accompagné du bassiste Claudio, mais est rejoint par Jonas Pedersen (STRYCHNOS, VEIN) et Uno Bruniusson (IN SOLITUDE entres autres). Le quatuor joue donc un doom fortement metallisé, d'ailleurs aux dires de Felipe, le groupe est "en croisade pour remettre du metal dans le doom". Un constat fort à propos, tant les riffs du groupe sont couillus. Pendant 30 minutes, quatre morceaux sont joués, dont deux du très prometteur nouvel album sorti récemment. Un concert sans fioriture, qui repose les bases du metal, et fait oublier les ridicules modes stoner en train de gangrener la scène doom actuelle. Un concert excellent suivi une bonne grosse rasade de houblon !

Après ça, et quelques bières, je me réfugie sous la grande tente Altar/Temple, pour échapper aux éléments, plus capricieux que la veille. C'est une saloperie de crachin breton qui pourrit une grande partie de ce samedi. L'occasion de voir un peu THE OLD DEAD TREE, devant un parterre de fans conséquent, ainsi que ces curieux venus s'abriter comme moi. Si je n'accroche pas à leur musique, force est de constater que la reformation fait de très nombreux heureux. Et sur scène le groupe semble prendre plaisir à jouer ensemble. Je ne reste pas longtemps devant KAMPFAR, étant à la longue lassé par le groupe, proposant la même (bonne) performance, mais sans surprise. De plus le son était assez moyen.

Par contre, je me rapproche de la Mainstage pour DOWN. Un concert pour lequel le public s'est déplacé en grand nombre. Il faut dire que la bande à Phil Anselmo est très populaire auprès du public, principalement grâce à ce dernier. Sauf qu'aujourd'hui, le Phil n'est pas très en forme, manquant clairement de voix. Même si un concert de DOWN c'est comme le sexe, à savoir que même quand ce n'est pas terrible, c'est déjà géant, on ne peut que constater que le DOWN d'aujourd'hui est un peu en pilote automatique, manquant d'un grain de folie. Le groupe, même en faisant le minimum syndical, est énorme, mais ils ont du mal à me convaincre.

BELPHEGOR ensuite, me surprend au début. "Tiens, il est devenu blonde le Helmut ?" Sauf que non, il ne s'est pas teint les cheveux, il est bien sur scène, mais pas derrière le micro. Pas que le remplaçant soit mauvais, au contraire même. Il assure bien le chant, mais bon, BELPHEGOR sans les "fuck" de l'ami Helmut et ses blagues vaseuses, ça perd méchamment de son charme.

J'en profite alors pour aller voir RED FANG. Et réaliser qu'en fait, c'est l'archétype même du groupe de la scène stoner actuelle, surestimé donc comme 90% de cette scène qui s'autoparodie depuis un certain temps. Next.


MANILLA ROAD par contre, ça ne déconne pas. Devant un public famélique, le groupe culte va donner une leçon de metal comme j'en ai rarement vu. Leur heavy metal épique est taillé pour la scène, le duo de chanteur se complète parfaitement, entre la voix nasillarde du chanteur/guitariste historique Mark Shelton et Bryan Patrick et son chant plus grave et couillu. Avec plus de 30 ans de carrière (moins les pauses), MANILLA ROAD a des tubes à n'en plus pouvoir, et à chaque début de morceau, le même hochement de tête contagieux parcours un public attentif et concentré. Les fans accompagnent le groupe et les profanes (dont je fais partie, ne connaissant de 3 ou 4 albums) se prennent leur leçon avec délectation.


D'ailleurs, c'est le cœur serré que je quitte la Valley pendant le set pour me placer pour CANDLEMASS. Trop tôt car je subis le dernier morceau de FINNTROLL qui a rempli les 2 tentes, mais pas trop tard pour me placer au deuxième rang. Pour rappel, c'est dorénavant Mats Levén qui remplace Robert Lowe au chant. Si Mats est moins théâtral, il est plus constant et bien plus rock. C'est un CANDLEMASS plus frais qui foule donc les planches de l'Altar, principalement pour défendre son dernier album (malheureusement). C'est donc 4 extraits, dont les bons "Prophet" et "Black as time", mais aussi les dispensables "Psalms for the dead" et "Waterwitch". Heureusement, les classiques sont de la partie, notamment "Bewitched", "Dark reflection" et le final sur "Solitude". Si j'ai l'impression que Mappe se fait chier, les autres ont la banane et mettent l'ambiance sur scène. Plus direct, le set se fait quasiment sans temps mort mis à part le rappel sans suspens. Un concert efficace et classique. On sent que CANDLEMASS a retrouvé une certaine fraîcheur avec Mats Levén.

J'essaie de me frayer un chemin pour voir la fin de KISS, pour me rendre que compte oui, le samedi a vu la plus grande affluence du week-end (comparable à GUNS'N ROSES l'année dernière), et surtout que oui, le son est définitivement très faible sur la mainstage. Etant au niveau de la banque à jeton sur la droite de la Mainstage, le son était assez faible, et autant dire que je n'ai quasiment rien entendu en allant chercher une galette saucisse pendant la fin du concert. Résultat, j'ai loupé les classiques et la pyro, mais vu le final avec les tigres et la nacelle du batteur.

La fin de la soirée, c'est pour ma part : m'être tenu éloigné d'IMMORTAL pour éviter de râler, des regrets d'avoir loupé KORN après tous les éloges entendus le lendemain, et quelques morceaux de MORBID ANGEL pour voir un groupe qui pointe à l'usine sur scène. Vivement dimanche !



DIMANCHE 23 JUIN 2013

Dimanche, je ne m'énerve pas trop pour me lever, mais arrive à l'heure pour voir SVART CROWN fouler la Temple. Bookés sur le tard, les Niçois ont néanmoins à cœur de promouvoir avec hargne leur nouvel album devant un public correctement fourni. Les têtes se remuent sur le death metal vicieux du groupe, qui enchaîne les morceaux sans véritable temps mort. Le son est plutôt bon ce matin, ce qui permet de profiter des subtilités des morceaux du groupe. Une bonne entrée en matière pour un dimanche plutôt calme pour ma part.


INQUISITION va également convaincre la Temple. Après le raz de marée brésilien, le public est moins serré pour les Colombiens, mais il s'agit de passionnés et de fans. Dotés également d'un bon son, le duo comme à son habitude va happer les fans avec son black metal hypnotique. Ils sont la preuve vivante que le bassiste ne sert à rien dans un groupe. Une batterie, une guitare et un chant de crapaud enrhumé font largement l'affaire. Quand Dagon n'est pas derrière son micro à croasser, il arpente la scène pour donner un peu de volume au concert. Mais la musique est tellement prenante qu'on reste quand même scotché à la prestation.

J'ai voulu tenter un voyage à la Warzone pour le BAL DES ENRAGES, mais l'accès de la scène du fond n'est pas le plus pratique, et c'est une marée qui s'est déversée dans celle-ci. Le monde présent et l'impossibilité, sans se tasser, de rentrer m'ont vite dissuadé. Je vois quelques bouts de SETH (dont le son est assez mauvais), GRAVEYARD, DANKO JONES, SPIRITUAL BEGGARS mais sans me passionner plus que ça.

Par contre, MISERY INDEX a foutu une grosse baffe à l'Altar. Toujours aussi efficaces, les Ricains déversent leur grind/death bien velu à une assistance chaude comme la braise. Très death, le combo est ultra efficace, et le public leur prouve un soutien sans faille. Le son est plutôt bon, idéal pour bien en profiter.



Pour VOIVOD par contre, c'est proche de la scène que je me place. Sans trop de difficultés d'ailleurs, car l'assistance est très faible pour ce groupe pourtant culte. Aidé par un son excellent, les Canadiens sont en pleine forme. Snake communique en français avec son accent québécois entre les titres. Les morceaux du dernier album passent très bien l'épreuve de la scène. Le groupe est visiblement content d'être là et ça se sent dans l'interprétation et dans le jeu de scène. Sur le côté de la scène, on voit Phil Anslemo prendre son pied, pichet à la main. Pour un titre (reprise de PINK FLOYD), il va rejoindre le groupe. Le temps de démontrer sa dévotion à VOIVOD, tant son attitude respire le respect et l'admiration. Pour le dernier titre, c'est Jason Newsted qui rejoint le groupe. Je trouve juste dommage qu'il ait passé les 3/4 du concert dos au public devant la batterie. Il n'en reste pas moins un moment de franche camaraderie.


Je me retrouve un peu plus tard sous l'Altar, retrouvant ma folle jeunesse à entonner les hymnes poilus de MOONSPELL. Les classiques que sont "Opium", "Alma mater", "Full moon madness" ou "Vampiria" font un effet bœuf sur votre serviteur comme sur le reste du public plutôt nombreux, et les morceaux plus récents passent tout aussi bien. Le groupe est en forme, le son est bon, les ingrédients sont là pour passer un excellent moment. Surtout que Fernando, très en voix, sait manipuler le public qui ne demande que ça.



On fait quelques pas en crabe pour MARDUK. Son moyen, concert moyen. Il faut dire que je préférais largement le Mortus des débuts, quand il arpentait la scène tel un fauve en cage, haineux et intimidant. Au lieu de ça, il dit merci et communique entre les morceaux. Bon, MARDUK ça reste quand même une machine à "hits" black metal, ce qui sauve un peu le concert, mais il manque ce zeste de haine qui s'est dissous avec le temps.

En attendant GHOST, je bois quelques bières et douces liqueurs aux herbes, en regardant VOLBEAT. Je n'en retiens pas grand-chose mis à part une (courte) reprise de "Breaking the law" de JUDAS PRIEST et un court hommage à SLAYER. C'est un peu attaqué que j'assiste au concert de GHOST. Et c'est surtout du début dont je me souviens, un Papa Emeritus II très en voix, avec une attitude très théâtrale qui attire irrémédiablement le regard. Le groupe passe assez largement en revue ses 2 albums, mais à part chanter en chœur et avoir le cœur chaviré à cause du maître des chasseurs, je ne me souviens pas de tout. Notamment pas de la coupure de son vers le milieu ou de la fin du concert.


C'est donc sur une note herbacée que se conclut mon HELLFEST 2013. Une cuvée plutôt bonne, avec une météo correcte, notamment un dimanche très beau. Sans être exceptionnelle, cette édition pérennise le nouveau site qui m'a plutôt convaincu. Si les pissotières ne sont toujours pas assez nombreuses, la bonne surprise réside dans les chiottes traditionnelles nombreuses et plutôt bien respectées. Un grand nombre de sous-hommes continuent de pisser dans les lieux communs, mais un peu plus de pissotières remédieront à ça (notamment entre la Valley et la Temple, où seules des chiottes normales étaient prévues).
Le regroupement des stands de nourriture était une bonne idée, des stands variés et pour tous les budgets. Seul le Metal Market est un chouïa trop étriqué, notamment pendant les averses. Il faudrait quand même peut-être des tentes ou tonnelles sur le site pour s'abriter de la pluie/soleil.
Mais globalement, la cuvée 2013 est une réussite, et seul un line-up sans grandes surprises empêche cette édition de se hisser au niveau de l'exceptionnel. L'année prochaine ?

Top 5 du festival (oui, il y en a 6, et dans le désordre) :
MANILLA ROAD
ASPHYX
PROCESSION
CANDLEMASS
VOIVOD
SLEEP

Merci à BSPix, Phoenix et Koa (Dr Living Dead, Primordial, Dead Congregation, Manilla Road)



Auteur
Commentaire
wakatepebaboun
IP:88.176.26.45
Invité
Posté le: 08/07/2013 à 15h07 - (493)
Joli report!
Au passage je suis assez d'accord sur ce qui est dit sur Red Fang. J'aime bien ce groupe, j'écoute souvent sur album, mais je trouve qu'ils ont tendance à être trop surestimés.

Meuleu
Membre enregistré
Posté le: 08/07/2013 à 16h04 - (494)
Bizarre pas de Hooded Menace dans le top 5-6..



Jotun35
Membre enregistré
Posté le: 08/07/2013 à 18h09 - (495)
T'as loupé Cryptopsy ?! O.o

Bon report en tout cas !



Skay
Membre enregistré
Posté le: 11/07/2013 à 15h19 - (501)
@Meuleu : cool de t'avoir croisé !
Pour Hoooded Menace, ils sont dans le top 10, mais il y avait quand même un gros niveau sous les tentes cette année.

@Jotun35 : je ne les ai pas loupé, je n'y suis pas allé, nuance ;-)

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