- CERNUNNOS PAGAN FEST 6 par SKAY - 2759 lectures
Dimanche 24 février - La Machine du Moulin Rouge - Paris







Aah le mois de février, sa neige, sa grisaille, son froid et son Cernunnos annuel. Une nouvelle fois, les Acteurs de l'Ombre ont investi la Machine du Moulin Rouge (ex Locomotive) pour le festival médiéval/pagan/folk. Seule différence avec les années précédentes, les Acteurs se sont fait aider par Sigma Music Event et Battle's Beer pour la production et l'organisation. Dans les faits, pas de grand changement, tout est toujours aussi carré et bien géré.


De 14h à près de 23h, le public (venu nombreux) a pu donc voir et soutenir 10 groupes européens sur les 2 scènes de la Machine. Et comme pour les éditions précédentes, le Cernunnos est plus qu'un concert, c'est une transformation du lieu en véritable marché médiéval, puisque moult échoppes et taverne ont pris possession des lieux. Le public pouvait donc dépenses ses deniers durement gagnés en bracelets, bijoux, peaux de rennes et autres cornes (à boire ou non). Egalement étaient présents la distro des Acteurs, celle de Battle's Beer et les dessinateurs de Metalmaniax. Au deuxième étage, la taverne médiévale servait tartines, salades, plats et desserts pour le public affamé. La colmine d'Allemandes (poulet au cumin et amandes) était savoureuse quoi que la viande un chouilla trop sèche. Pour les gosiers secs, les bars de la Machine proposaient plus des breuvages habituels du Moretum et de l'hypocras rouge.
Et pendant que les groupes s'installaient, des troupes assuraient le spectacle devant les scènes. Danses, feu, combats, il y a eu de quoi s'en mettre plein les yeux. J'ai particulièrement apprécié le spectacle de danse et feu, envoutant (et pas uniquement à cause des demoiselles, je vous vois venir).
Bref, tout était fait pour plonger les visiteurs dans une ambiance détendue et païenne, où seuls les plaisirs de tous les sens primaient.


Mais parlons un peu musique. DRAKWALD a la difficile tâche de d'ouvrir les hostilités, la chance du groupe étant de jouer sur la petite scène (la Chaufferie), plus intimiste. Les Tourangeaux, relativement jeunes, ont saisi cette chance à pleine paluche et ont réchauffé un public refroidi par la neige et la file d'attente. Dès le premier titre, le pagan death metal du groupe déclenche un pogo, qui reprendra sur chaque morceau. C'est un fait assez rare à Paris pour le souligner, en général il faut attendre le deuxième ou troisième groupe pour ça. Le son est assez lourd et rend bien hommage à la musique. Le pipeau est par contre un peu trop en avant dans le mix et le clavier complètement en retrait. Le chant death du bassiste passe bien sur le death metal païen du groupe, mais je suis moins fan du chant black du guitariste. Les morceaux sont très efficaces, mélangeant passages furieux et chœurs guerriers pour poser l'ambiance. Preuve de la furie du set, le groupe organise un Braveheart dès le troisième morceau, Braveheart qui sera très bien exécuté par le public bien réchauffé. Si la musique du groupe n'est pas réellement originale, l'efficacité l'a emporté et aura très bien commencé cette journée.


Retour sur la scène principale pour voire un habitué du festival, NYDVIND. Première surprise, Loïc est de retour sur scène avec le groupe, débutant le set à la basse, Nesh s'occupant de la seconde guitare. Seconde surprise, après un bon son dans la Chaufferie, le son est trop étouffé sur la scène principale, dominé notamment par les basses. Ce mauvais son gâche complètement la prestation du groupe qui n'avait pas besoin de ça en plus. En effet, Nesh a eu plusieurs problèmes techniques avec sa guitare, et semblait peu à l'aise sur scène. La situation s'est améliorée en deuxième partie de set, après l'interlude acoustique au bouzouki, puisque Loïc et Nesh ont échangés leurs instruments. Au niveau set-list, le groupe a joué deux nouveaux titres qui figureront sur l'album à paraitre en fin d'année, titres d'ailleurs assez prometteurs. Leur heathen metal guerrier et agressif n'a par contre pas vraiment réchauffé le public de la grande salle, resté assez discret et poli, mais qui ne s'est jamais vraiment énervé. Une prestation en demi-teinte donc, grevée par un son médiocre.


Après une balade pour découvrir les échoppes, retour dans la Chaufferie où BARBARIAN PIPE BAND a déjà commencé son set devant une assistance chauffée à blanc et compacte. Les Italiens sont 5, deux percussionnistes (dont une damoiselle) et trois sonneurs s'occupent des cornemuses. L'énergie dégagée est inversement proportionnelle à l'amplification des instruments. Musicalement, ça sonne très traditionnel, forcément, mais avec un feeling assez metal. Un des sonneurs harangue le public en français, ce dernier lui se donne à fond, avec force mosh-pit. Le groupe s'en amuse et se nourrit de cette énergie pour en donner encore plus. Un vrai concert metal avec de la musique traditionnelle. Seul bémol, j'ai trouvé que la musique tournait un peu en rond. Mais l'énergie a primé, et de belle manière.


Retour en haut pour WAYLANDER. J'étais assez curieux de découvrir ce groupe de celtic/folk metal. Peinture bleue de guerre sur le visage et les bras, torses nus ou en kilt, la horde nord-irlandaise en impose. Par contre, dès qu'ils ont commencé à jouer, le soufflet est retombé. Première chose, le son est affreux. Les guitares ne sonnent pas, la basse trop en avant. Seul le sonneur est correctement audible. On a même l'impression que le chant est mixé bizarrement. Deuxièmement, pendant tout le concert j'ai eu la mauvaise impression que chaque musicien était dans son coin, à jouer de son instrument. Je n'ai pas vraiment senti d'unité dans le jeu des instruments ou de scène (à part entre le joueur de flute et le guitariste à sa droite parfois). Résultat, un concert qui n'a pas réussi à décoller, ne contentant que les fans. Tous ceux (dont votre serviteur) qui venaient découvrir le groupe sont repartis déçus. Vraiment dommage.


J'ai lamentablement loupé NIGHTCREEPERS pour cause de début de fatigue morale et physique. Après la piètre prestation des rosbifs, j'avais envie d'un peu de calme, et la fournaise de la Chaufferie m'a dissuadé. Il faut dire que les franciliens jouent devant une horde barbare déchainée, horde qu'ils ont su maitriser pour en tirer la furie la plus totale. Des échos que j'en ai eus, le groupe a vraiment assuré, et après coup, je regrette. Mais j'ai pu voir le spectacle de feu, envoutant !


Par contre, j'attendais de pieds ferme BELENOS, notamment à cause de la prestation gâchée par l'ingé son de l'Elysée Montmartre (il a été pendu par les ses propres boyaux finalement ?). Première bonne nouvelle, il y a 2 guitares sur scène, ce qui est toujours mieux pour rendre les ambiances gauloises du groupe. Deuxième bonne nouvelle, peut-être la meilleure : le son est excellent. Malgré des basses peut-être un chouilla trop présentes, les guitares s'entendent parfaitement, et on est loin de la bouillie infâme de leur dernier Cernunnos. Forcément, c'est beaucoup plus facile d'apprécier les subtilités de la musique de Loïc Cellier avec un bon son. Ce dernier, en plaque de cuir comme à son habitude, attire tous les regards, par sa présence au centre de la scène. A sa gauche, un crane de cerf (?) est l'unique décor de scène. Ses musiciens live assurent parfaitement les autres instruments, notamment le bassiste, talentueux et charismatique. Tous les albums du groupe sont passés en revu pendant les 50 minutes allouées au groupe. Le public de la grande scène se réveille enfin et répond favorablement au groupe. Un set excellent, dans le peloton de tête du festival.


Je loupe HYPOCRAS pour une bonne excuse : test de la taverne médiévale. Malheureusement, il n'y avait plus de cyve de bœuf, j'ai donc du me rabattre sur la colmine. Un peu sec, mais très parfumé et goût. Malgré une présentation peu soignée, il y avait du peps dans l'assiette, et surtout beaucoup de gourmand. Une belle assiette généreuse. Je leur donne une lame d'acier, ils pourront revenir au prochain prime, mais attention à la cuisson et au dressage.


Retour donc sur la grande scène pour le premier concert en terre gauloise des teutons de MENHIR. Vu la foule nombreuse amassée devant la scène, le quatuor est fortement attendu. Deux guitares, un clavier et un batteur, et un black metal pagan. Le chant est tantôt black, tantôt clair, les mélodies sentent les guerres et épisodes épiques. Le synthé est quant à lui surtout noyé dans le mix. Malgré des passages inspirés, il y a beaucoup de répétition dans la musique des Allemands, et le résultat est que les titres ont tendance à tourner en rond et perdre en intensité. L'ennui me guette, et couplé à la fatigue (on en est à la sixième heure de concert), je vais poser mon auguste séant au bar. A retenter par contre dans de meilleures conditions.


Après une attente un peu longuette, FOLGE DEM WIND investit la Chaufferie. Avant de monter sur scène, le chanteur, couvert de glaise, exécute un rituel sur un spectateur qui lui a certainement piqué son gouter. Il plonge ainsi la tête entravée du pauvre ère successivement dans deux bassines, remplies de liquides douteux. J'étais loin, et les lights de la salle n'aidaient pas à deviner, mais je pencherais pour de la glaise et du (faux ?) sang, si quelqu'un veut rétablir la vérité, les commentaires sont faits pour ça. Bref, après avoir noyé sa victime et que ses disciples l'aient emmené, le chanteur rejoins le groupe et FOLGE DEM WIND peut envoyer son black metal froid à la gueule de l'assistance. Le son est vraiment tranchant, les compos froides, ce qui a un peu refroidi le public qui met un morceau à rentrer dans le concert. Dès le second, il se réchauffe et réagit un peu plus violemment. Mais il faut dire que le black metal de FOLGE DEM WIND invite plus à l'introspection qu'à la bataille. D'ailleurs, le chanteur est littéralement possédé par ses paroles et par la musique. C'est souvent qu'il se recroqueville pour éructer ses mots. Le son est très agressif, ce qui sert à l'ambiance du concert, mais est un peu trop raw pour une partie de l'assistance, la moins black metal j'imagine, qui déserte la Chaufferie. Ils ont ainsi un excellent concert des franciliens, et peut-être l'un des meilleurs de cette excellente journée.


Il est donc temps de remonter sur la scène principale pour assister au dernier concert de la journée, celui des Allemands de CORVUS CORAX. En remontant je croise un des Acteurs qui me glisse : « c'est un vrai jeu de Lego le bordel de CORVUS CORAX, et on a des mecs dans l'asso qui ne sont pas doués en meubles IKEA ». En arrivant devant la scène, je comprends l'essence de cette phrase. Les Teutons se sont déplacés avec tout un bazar, notamment des gongs tenus par d'énormes portants, de nombreux tambours, des caisses remplies de cornemuses et autres instruments à vent. Le décor de scène est vraiment impressionnant. C'est vêtu de masques que le groupe monte sur scène, pour une introduction quelque peu dramatique, mais qui en impose. Dès le deuxième morceau les masques tombent et le show des Allemands débute. Les morceaux ont finalement assez peu de paroles, sinon chantées dans des langues anciennes. Musicalement, le groupe n'utilise que des instruments créés ou détournés par leurs soins. On retrouve donc des tambours, mais surtout des dérivés de flutes, de cornemuses et autres instruments à vent. Les trois sonneurs changent souvent d'instruments au cours des morceaux. Ce qui est surtout notable, outre les kilts, c'est l'énergie déployée par le groupe, véritablement rock'n roll sur scène, et par le public, qui répond plus que favorablement. Ca chante, danse, pogote sur de la musique néo-traditionnelle. Une véritable osmose se crée entre la scène et salle, et de nombreux curieux (dont moi) restent, happés par la bonne humeur teutonne. Le chanteur principale communique un peu entre les morceaux, harangue le public, et proposera même à ce dernier de choisir un morceau de son choix pendant les rappels.


C'est donc sur cette note festive et conviviale que se termine cette sixième édition du Cernunnos, qui fut encore une fois un succès. Seules ombres au tableau : l'hypocras trop vite épuisé, et une Machine pas entièrement pleine. Mais le public a néanmoins répondu présent, rendant justice au nom de la petite scène, la Chaufferie. Une ambiance un peu plus froide sur la grande scène, malheureusement, mais explicable également par des problèmes de son qui auront grevé les prestations de NYDVIND et de WAYLANDER. Encore merci aux Acteurs de l'Ombre, Sigma Music Event et Batlle's Beer qui auront une année de plus réussit leur pari. Puisse les Dieux les accompagner dans la préparation d'une éventuelle septième édition.


Auteur
Commentaire
Svarthyr
IP:82.245.135.237
Invité
Posté le: 06/03/2013 à 17h15 - (373)
Pour Folge Dem WInd, Argile et sang (reel) de porc.

Skay
Membre enregistré
Posté le: 06/03/2013 à 21h56 - (374)
Merci pour la précision !

Skrüll-Battle
Invité
Posté le: 07/03/2013 à 06h34 - (375)
Pas du sang de cheval



Monceau
Membre enregistré
Posté le: 07/03/2013 à 14h25 - (376)
Le sang réel ok mais coupé à l'eau tout de même :D (et oui j'ai tout vu !)
en tout cas même si on fera pas de bon boudin avec cette mixture, le set, lui, envoyait bien le pâté !
Les barges de FOLGE DEM WIND et le somptueux BELENOS ont largement justifiés mon déplacement ce dimanche tout pourri.




mardak
IP:149.235.254.204
Invité
Posté le: 07/03/2013 à 17h55 - (377)

euh pour folge, j'ai trouvé de ou j'étais que le son étais pas top. de devant on comprenait pas grand chose, de derrière çà allait mieux,.

On a croisé le même acteur, qui m'a dit la même chose pour Corvux.
Sinon Belenos était monstrueux, gros concert, Waylander son mauvais au possible, Hypocras pas ma came c'est marrant 5mn à mon goût, pas fan de la voix perso.

Clalire
Membre enregistré
Posté le: 11/03/2013 à 12h29 - (378)
pas mal d'accord avec une bonne partie de ce report, une bonne journée pour moi, il faut que je prenne le temps de rédiger le mien sur le forum ad-hoc :)
j'ai mis quelques vidéos de chaque groupe sur notre chaîne youtube !

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