Paris, le Glazart , 26/09/12

Milieu de semaine sous la pluie et dans le noir, autant dire un temps parfait pour aller se faire éclater les tympans une bonne fois pour toute. Chose aisée ce soir puisque le Glazart accueille dans ses murs une affiche plus que raffinée avec les Suisses de Coilguns et leur musique étrange, au croisement entre du Grind, du black et du math metal ; les Français de Sublime Cadaveric Decomposition venus défendre en terre parisienne leur dernier album ; les Ricains de Black Breath (Seattle) et leur Death/black puissant et enfin Nasum, groupe de Grindcore de 20 ans d'âge qui signe là sa tournée d'adieu.

Commençons sans plus tarder avec Coilguns qui livre un set extrêmement efficace d'un peu plus de 30 minutes dans un Glazart encore un peu clairsemé et surtout bien trop calme. Malgré la richesse et la complexité des morceaux, le public semble ne pas suffisamment accrocher pour rendre la pareille aux Suisses (le chanteur, taciturne, qui ne manque pourtant pas d'humour grinçant, saute carrément sur le premier rang et bouscule violement les gens du public qui semblent s'endormir).

Pour le coup, les lumières de mauvais goût de la salle (qui sont devenues une institution tellement le programme repose sur des rampes lumineuses en fond) vont à merveille avec le style très particulier de ce groupe atypique à l'oreille et le son est de la partie, ce qui est plutôt bon signe. Pour clôturer ce premier set qui met de suite dans l'ambiance, l'ingé son, ne trouve rien de mieux à mettre en musique de fond que « Careless Whisper » de George Michael, ce qui déclenche l'hilarité générale dans la salle et conclut l'humeur festive instaurée de force par le chanteur de Coilguns (« On est suisses, c'est pour ça qu'on parle lentement ! »)

Demi-heure de battement oblige, voilà que débarquent sous les vivas de la foule maintenant compacte les Frenchies de Sublime Cadaveric Decomposition et leur Death ultra brutal et technique.

Cette prestation, impeccable en tous points, vient asseoir une fois de plus la réputation de ce groupe en live qui a signé, il y a peu, un excellent show sous le soleil breton lors du Motocultor. Venus défendre leur dernier album, le set ne prend pourtant pas des allures de promo déguisée. Bien au contraire, les fans étant venus en nombre pour le groupe, le chanteur présente une set list intéressante, mêlant titres du dernier album, titres phares des précédents albums, mais aussi certaines raretés des débuts, histoire de contenter les plus experts. Malgré certains soucis de retours récurrents à la batterie et à la guitare, les musiciens semblent ne pas souffrir et font chauffer nos oreilles comme il se doit, avec une générosité sincère et une joie évidente de jouer devant un parterre de fans (d'où allocution du chanteur en fin de set pour remercier les fans).
Setlist : The garden of nature, The free play of forces, We plead guilty, Armchair generals, 11 old, Shackels of terrorism, Cogs and wheels, The idea of end, Phantomof pleasure.

Black Breath, groupe très intéressant s'il en est pour deux raisons. La première est que ce groupe a joué dans ce même Glazart il y a deux ans, en tête d'affiche, devant à peine plus de 50 personnes, d'où grosse déception pour le combo qui signait alors sa première date en France. La seconde raison est que, sur les flyers papiers, ainsi que sur le net, était annoncé un groupe nommé « Black Death » !!! Il aura donc fallu que les fans du groupe (venus assez nombreux également) se renseignent comme il se doit pour passer outre cette bourde monumentale de communication. C'est donc un Black Breath avec un nouveau line up (l'un des guitaristes ayant été remplacé) et bourré d'envie d'en découdre qui monte sur scène pour jouer devant un public venu en nombre, sorte de logique vu le talent des garçons.

On change clairement de couleur musicale avec ce combo pour passer sur quelque chose de vraiment plus dark, avec des sonorités limite Black métal à certains moments. Le public est clairement réactif devant tant de professionnalisme et de headbang et c'est un réel plaisir que de pouvoir contempler ce groupe en pleine possession de ses moyens.

Place maintenant, sous les hurlements de quelques foufous , à Nasum, qui signe là son « pot de départ » comme on le dirait dans le milieu des cols cravate. Après 20ans de bons et loyaux services, ce groupe de Grindcore tire sa révérence en n'oubliant pas, évidemment, de passer par la France, pour le plaisir d'un Glazart fort rempli. En plus d'une heure de show, tout le répertoire du groupe y est passé (en même temps, avec des morceaux de 2 minutes …) , provoquant des pogos bien violents, des headbangs qui auraient fait pâlir un Ostéo et des cris dans tous les sens. Pour le coup, les lumières ce set ont été bien plus colorées qu'avec les groupes précédents et c'est tant mieux, tant l'obscurité et les stroboscopes ont pu avoir raison des plus courageux ! Dur à croire, après un tel show, un tel accueil du public, une telle carrière, que nos amis Suédois s'en vont vers d'autres horizons.

En vrac, le groupe a joué les morceaux suivants : Mass Hypnosis , Sccop , Bullshit , Relics , Shadows , Corrosion , Multinational Murderers Network , Parting is such Sweet sorrow , The masked Face , I see lies , Tested, Time to act , Particles , The engine of death , Twinkle little scar , Fury , Wrath, I hate people , The Black swarm , Circle to defeat , Closer to the end, Inhale /exhale , The final Sleep , The idiot parade et encore quelques titres en suédois que je n'ai pas compris…
Voilà une belle soirée achevée qui fera passer Raining Blood de Slayer pour du rock old school à la Black Sabbath…