Le 19 août 2012 au Nouveau Casino de Paris

CROWBAR à Paris, voilà une occasion de passer une bonne soirée. Alors en plus, si vous ajoutez HANGMAN'S CHAIR sur l'affiche, vous avez là un concert qui ne peut pas décevoir. Comme à son habitude, Garance Production investit le Nouveau Casino de Paris dans le quartier d'Oberkampf, après BIOHAZARD en juillet et AGNOSTIC FRONT début août. Pour ceux qui n'ont pas pu quitter la région parisienne, il s'agit d'une aubaine pour ne pas trop se faire chier et attendre la reprise.

Après avoir tapé la causette avec le chaleureux Kirk Windstein, solide chanteur-guitariste de 47 ans officiant pour CROWBAR depuis plus de vingt ans maintenant, direction les 20°C de la salle. La clim' fait du bien, oui, mais dès que le public fait son apparition, l'horreur de la chaleur fait son retour. J'ai malgré tout décidé, par respect pour les nombreuses gonzesses venues ce soir, de garder mon T-shirt. Contrairement à beaucoup de autres fans de CROWBAR qui ont plus réfléchi via l'alcool que la raison...
C'est aux alentours de 20h que le quatuor d'HANGMAN'S CHAIR monte sur les planches pour promouvoir son dernier album, « Hope/Dope/Rope », qui me botte véritablement le cul en ce moment. C'est avec le premier morceau extrait de ce dernier, « The Saddest Call », que les Parisiens décident de débuter ce show. On peut rapidement remarquer l'aisance technique des gaillards, à l'image de Medhi qui martèle sa batterie comme un gros bœuf (il n'a pas éclaté la peau de sa grosse caisse cette fois-ci), de Clément qui fait bourdonner sa basse ou de Julien qui headbang comme un sale aux rythmes de sa guitare.
Visiblement très en jambe et appuyé par la foule, les HANGMAN'S CHAIR continuent avec « Open Veins » et continuent de « chauffer » le public pour l'entrée de CROWBAR. En tout cas, sur le papier, HANGMAN'S CHAIR est ici pour préparer la foule à l'arrivée des Ricains, mais sur le terrain les Français dévoilent bien plus que cela. Toujours dans un esprit très sobre, Cédric montre encore une fois ses talents de chanteur et ne devrait pas recevoir la moindre critique tant il était parfait dans son rôle. On a parfois tendance à en faire beaucoup avec les chanteurs, mais si la plupart pouvait reproduire ce qu'ils ont fait en studio, cela serait juste incroyable. Ici, le mec donne une leçon à tout le monde.

La seule chose qu'on peut regretter de ce concert, c'est qu'il n'ait duré que 45 minutes. Personne n'aurait craché sur une dizaine de minutes supplémentaires. Espérons que ce soit pour la prochaine fois ! En tout cas, HANGMAN'S CHAIR a mis la branlée à tout le monde sous une chaleur accablante et ça nous a fait du bien. Le temps d'aller encrasser ses poumons, choper dix-huit cancers dans la salle fumeur du Nouveau Cas' et c'est parti pour un des groupes que j'affectionne particulièrement : CROWBAR. Ou GROWLAR pour les intimes.
Les Ricains montent simplement sur scène, sans mise en scène à la con. Les quatre sont là, ils règlent leurs instruments et démarrent sur un « Conquering » oppressant. Enfin, oppressant grâce à un son tout pourri. La guitare du grand Matt Bronson est inaudible, la voix de Kirk Windstein est masquée par sa gratte et pour couronner le tout, les lumières puent la merde. Il faudra attendre « The Lasting Dose », où la joie du public se fait entendre, pour que le son soit à peu près potable. En tout cas, le son est bien l'une des choses qui m'a le plus déçu pour ce concert.

Au-delà des pépins techniques, les quatre font ce qu'ils font de mieux : un bon vieux sludge des familles. Les éviscérations vocales de Windstein sont rocailleuses et profondes, on sent bien que le gars a de la bouteille. En parlant de bouteille, tout le monde remarque que l'état d'alcoolémie de l'ami Pat Bruders est avancé, mais le bassiste remplit son taff avec brio. Ceux qui ont pu discuter avec lui avant le concert ont d'ailleurs dû se poser la question suivante : comment a-t-il fait pour ne pas s'écrouler ?
Avec « Liquid Sky And Cold Black Heart », l'ambiance devient encore plus lente et pesante. Même si je suis un grand fan des mecs de la Nouvelle-Orléans, j'ai tendance à piquer du nez à plusieurs instants. A ce sujet, je me demande d'ailleurs comment CROWBAR a choisi sa setlist, beaucoup de morceaux sélectionnés ne font pas partie des plus énergiques de la formation et on ne peut pas dire que les gaillards aient pris des risques ici. De plus, le temps d'attente entre les chansons est interminable. Mais heureusement que l'ami Kirk peut compter sur la participation massive du Nouveau Casino, comme sur les « old school » « I Am Forever » ou l'énorme « All I Have I Gave » où la fosse devient de plus en plus violente.

Setlist de Crowbar:

Conquering
New Dawn
Burn Your World
The Lasting Dose
Sever the Wicked Hand
Liquid Sky and Cold Black Earth
Self-Inflicted
I Am Forever
High Rate Extinction
All I Had (I Gave)
Planets Collide
Let Me Mourn
The Cemetary Angels

I Have Failed

Pour un mois d'août, il s'agit là d'une soirée très réussie. Les spectateurs semblent satisfaits de leur sortie, on peut encore une fois remercier et féliciter Garance pour ce concert. On peut notamment dire un grand bravo à HANGMAN'S CHAIR qui démontre encore une fois qu'on peut compter sur lui. Après avoir ouvert pour EYEHATEGOD et CROWBAR, HANGMAN'S CHAIR pourrait ouvrir pour DOWN ? En tout cas, sur le papier ça ferait une belle affiche. Comme vous le comprenez, CROWBAR a mis une tarte à pas mal de gens, même si trop de longueurs et d'approximations techniques ont peiné la formation de la New-Orleans.