Ça y est, nous avons remis ça, nouvelle édition, nouveau site, le Hellfest 2012 ouvre un nouveau chapitre de son histoire ! Le festival nous propose cette année une programmation encore très pointue, ce qui a pour conséquence des journées à 'manger' des décibels durant 15 heures (!) de live non-stop. Nous sommes rassemblés durant 3 jours pour profiter des artistes et parfois légendes que l'on aime, faire des découvertes, des rencontres, vivre plein de moments inoubliables quoi ! Dans cette bulle géante composée de dizaines de milliers de metalleux (de France et de bien d'autres pays), on constate que la fréquentation a encore franchi un palier cette année (pour le meilleur et le pire) et qu'il est indéniable de dire que maintenant le Hellfest est l'un des plus grands rendez-vous du genre dans le monde.
La foule est déjà massive le jeudi soir dans l'attente de récupérer le précieux bracelet du fest, avant d'ensuite accéder au camping. Un camping bien évidemment plus grand que les années précédentes, divisé en plusieurs camps, (Green Camp, Red Camp, White Camp...) dont certains viennent à se rapprocher de quelques habitations clissonaises. Nous patientons donc, attendant avec grande excitation, l'ouverture des portes prévue le lendemain matin en installant le campement pour les 3 prochaines nuits et puis en discutant un peu avec les festivaliers aux alentours.
Jour 1 : Sweet Home Hellabama
C'est un peu avant 10 heures que la grille menant à l'entrée du festival est ouverte, et ce sont déjà des milliers de festivaliers qui se pressent pour effectuer la fouille avant d'enfin fouler le nouveau site. D'entrée, c'est une déco positionnée en forme de cathédrale avec de grands tissus assemblés, que nous découvrons, surplombée de jets et mini lance-flammes qui donnent le coup d'envoi de ces 3 jours en enfer. Première nouveauté donc ! Une fois arrivé sur le site, on se rend compte à quel point il est très grand et a bien besoin de faire cette dimension pour accueillir au moins 10000 personnes en plus. Au niveau des décorations, installations, c'est un bon plus en terme de visuel qui donne du charme au cadre (c'est pas juste les scènes et les stands), et fait vraiment effet une fois la nuit tombée (cf. les photos que vous pouvez trouver un peu partout). Certains auront aussi apprécié l'aire de détente que constitue l'espace boisé pas loin de la Warzone (qui a servi aussi un peu de décharge pour d'autres...). Sinon, et contrairement aux années précédentes, les toilettes n'étaient pas très visibles (c'est pas ce qu'il y a de mieux à voir, mais c'est toujours bien de savoir où elles sont), mais pourtant les relents qui en émanaient se sont fait rapidement ressentir.
Enfin bref passons, et parlons plutôt musique. Premier concert à 11h05, il s'agit de Alpha Tiger, premier groupe de la Main 01. Qui dit groupe d'ouverture, dit son laissant à désirer, ce qui pourtant ne sera pas la seule exception pour les mainstages durant tout le fest. Alpha Tiger est un jeune groupe de heavy/power allemand tout droit sorti des années 80, aussi bien d'un point de vue musical que vestimentaire. De quoi démarrer le fest sur une touche nostalgique et kitsch, même si je ne suis pas très fan de ce groupe, la faute à un chant trop aiguë et linéaire, qui vient à lasser rapidement. Une demi-heure (suffisante) est allouée au groupe, qui se démène tant bien que mal sur cette grande scène, et proposera 6 titres, dont 2 fraîchement présentés qui figureront sur le deuxième album du groupe prévu pour août il me semble. Ça sent le heavy anglais à plein nez, c'est fun et pas original, bref un départ sympathique, mais pas transcendant.
On passe 2,3 crans au-dessus en termes de brutalité pour le show de Benighted sous la Altar ; une demi-heure, quasi sans répit, qui m'aura un peu lassé à la fin, la faute à des conditions sonores pas optimales (c'était pas de la bouillie, mais certains passages étaient difficilement reconnaissables). L'intensité dégagée par le groupe et son diable de frontman (Julien Truchan) fait toutefois que l'on s'en prend plein les oreilles, avec notamment le dernier album du groupe, «Asylum Cave» bien défendu (le titre éponyme, 'Fritzl', 'Let the Blood Spill between my Broken Teeth', 'Prey', entre autres ont été joués). Je suis pas un inconditionnel du groupe, mais de bon matin, avec un public déjà en feu (et chaleureusement remercié par le groupe), Benighted nous a donné une bonne leçon de brutalité.
Le temps de se tourner et se décaler un peu sur la droite, pour se situer en face de la scène de la Temple, que déjà retentit les premières notes de Belenos: 30 min sont données au groupe pour qu'il nous envoie son black celtique, qui ma foi est plutôt bien passé. En étant à côté de la console, le son était correct, nous permettant de bien distinguer les passages black et violents, de ceux plus 'celtiques' où les apparitions en chant clair rendaient bien en live. Le groupe peu communicatif (c'est pas non plus ce qu'on leur demande) s'appliquait au mieux pour donner un concert à la hauteur de la qualité de sa musique et faire oublier des prestations plus décevantes par le passé (surtout à cause de problèmes sonores). Pas le concert du jour, mais une bonne démonstration du savoir-faire français, dans un univers bien guerrier et épique, mais absolument pas cliché ou pompeux. Un bon moment.
Peu avant 13h, le concert de Benediction commence sur l'Altar; le temps de regarder 2 morceaux, j'ai pas été emballé plus que ça, je dois dire que j'aime bien ce groupe sur ces premiers albums, mais avec Dave Hunt (Anaal Nathrakh) au chant, la sauce prend moins et l'ensemble ne me convainc guère. C'est pas grave, je vais sagement me placer devant la Main01 pour attendre le show de Lizzy Borden: comme nous l'annonce un speaker d'entrée, il s'agit du premier concert du groupe en France ! Le groupe américain de heavy/hard traditionnel qui n'a rien sorti depuis 2007 aura donné un concert qui je pense a laissé beaucoup de monde sur sa faim ; c'est simple, sur 40 minutes, pas loin de 10 étaient inutiles : solo de basse, de guitare, la Marseillaise (pas très bien) interprétée, juste en version instrumentale, plus des titres rallongés pour faire participer un public plus ou moins connaisseur (ce qui est normal puisque le groupe est très peu populaire chez nous) et on obtient un concert vraiment en demi-teinte. Parce que pour les titres joués, y' avait matière à faire de ce premier concert français du groupe un excellent show, avec les récents 'Tomorrow Never Comes' (joué en ouverture avec 4 gonzesses en petite tenue crachant du feu), 'There Will Be Blood Tonight' et un Lizzy mordant le cou d'une figurante, également assez dévêtue, avant de lui 'sucer' le sang, ou encore 'We Only Come out at Night' (pour les 2 derniers titres, ils remontent tout de même déjà à 2000). Quelques classiques bien sûr retentissent, tels 'Red Rum', 'Me Against the World', 'American Metal'. C'est là qu'on s'aperçoit qu'il manquait d'autres très bons titres ('Eyes of a Stranger', 'Lord of the Flies', 'Psycopath'...), dont au moins 2 auraient pu être joués à la place des passages de 'remplissage'. En termes de présence scénique, eh bien ce sont des Américains y' a pas de doute là dessus, donc très crâneurs, et vas-y que je joue les gros bras (comme les guitaristes, pire que Manowar), que je te fais des tas de poses pour les photographes, bref c'était pas mal dans la caricature. Sinon, Mr. Borden apparaît en permanence masqué (avec des couleurs de masques différentes suivant les titres), ce qui en plein jour doit lui donner chaud et en plus, ne rend pas très bien en termes de spectacle.
Après donc ce concert moyen de Lizzy Borden, il est temps d'aller faire un tour sous la Valley pour un peu mieux découvrir Brain Police, groupe de stoner... islandais ! Si les quelques écoutes que j'avais faites de ce groupe grâce à des sites de streaming légaux, m'avaient convaincu, les 40 minutes passées à les écouter et regarder m'ont ravi ! Quel panard ! Le groupe -surtout son chanteur- avait la banane, le son était très bon, les compos chaleureuses, entraînantes, pour un groupe venant d'Islande, le contraste était superbe ! Seule par moments la voix sonnait un peu trop écorchée, et ne s'harmonisait pas assez à mon goût avec cette musique plus heavy. A noter que sur le dernier titre joué (et un peu trop allongé), c'est le chanteur de Solstafir (également groupe islandais) qui est venu pousser la chansonnette ! Plutôt sympathique comme clin d'œil !
Un chouette moment de passé, il est 15h et il faut déjà refaire le trajet jusqu'à la Main01 pour voir les Molly Hatchet l'une des vieilles gloires du rock sudiste. Seulement 40 petites minutes leur sont allouées, ce qui est bien insuffisant pour que le groupe déroule tous ses classiques. Malheureusement, et comme Lizzy Borden, le son est assez moyen et je dois dire que la sauce n'a pas pris. Pourtant 'Whiskey Man' ouvrait les hostilités de manière enjouée, mais petit à petit, le concert devint quelque peu ennuyeux, pas aidé non plus par des guitares sous-mixées, comme sur le long solo de 'Justice', absolument inaudible, et pourtant à voir comment Dave Hlubek se démenait, on comprenait très bien qu'il s'agissait d'un passage difficile, mais ô combien jouissif... Dommage aussi que l'excellent 'Fall of the Peacemakers' n'ait pas été joué intégralement, ça n'aurait que rendu le concert meilleur. Content d'avoir pu voir ce groupe pas de première jeunesse, qui vieillit comme les copains, et si l'occasion se présente de les voir à nouveau, mais en salle, alors pourquoi pas ?
Après ce concert moyen, je décide de patienter tranquillement toujours devant la Main01 pour attendre Unisonic. J'en profite pour regarder le concert de The Bronx, sorte de punk/rock bien énergique, avec un chanteur qui n'hésitera pas à se mêler à la fosse, slammer (et chanter en même temps), bref s'éclater comme un festivalier ! C'est pas du tout mon style, mais en live il faut dire que ça envoyait correctement ! C'est vers 16h30 que retentit 'The Ride of the Walkyries' de Wagner, prélude au 50 minutes accordées à Unisonic: premier frisson que de voir sur scène, réunis, Michael Kiske et Kai Hansen, tous deux bien sûr ex-Helloween. Le set est constitué majoritairement des titres du premier album (éponyme) du groupe, qui passent bien en live, même la ballade 'Over the Rainbow', chanté avec une justesse et une émotion qui m'a donné pour la 3ème fois des frissons sur ce concert (la 2ème fois, j'y viens juste après). Bon ces titres sont assez légers, du hard plutôt mélodique, mais comme Kiske n'a presque rien perdu de sa voix exceptionnelle, on passe un bon moment. Moment qui devient excellent lorsque résonne 'March of Time' (avant 'Over the Rainbow'), un des classiques et meilleurs titres de Helloween, qui se révélera être le premier gros carton du fest (avec 'I Want Out' en conclusion de set). J'aurais bien repris d'autres covers d'Helloween, 'Future World', ou 'I'm Alive' en tête, mais je vais pas faire la fine bouche, ce concert s'est déroulé dans une très bonne ambiance, avec un son très correct pour une mainstage, et puis Kiske, on adore ou on déteste, reste un sacré frontman et dégage une bonne dose de charisme (comme les expressions de son visage montrant la manière dont il vit ses morceaux, ou lorsqu'il se couche sur le côté de la scène pour entamer 'We Rise').
Devait suivre le concert de Orange Goblin, mais à cause d'une Valley trop petite, il m'était impossible (ainsi qu'à des dizaines d'autres personnes) de pouvoir voir le concert normalement. Pourtant ça avait l'air excellent, le son semblait parfait, et il ne m'a pas été difficile de reconnaître 'Red Tide Rising', puis 'The Filthy and the Few'. Malheureusement, en voyant à peine les musiciens, et en étant pas placé dans la tente, il était trop dur de profiter comme il se devait de ce concert, dommage, vraiment dommage ! Du coup, je suis retourné sur les mainstages, alors que la pluie commençait à tomber pour la première fois du week-end. Je n'avais pas prévu de regarder le concert de Gotthard et pourtant je l'ai suivi en bonne partie: et ce fut plutôt un bon moment ! Nic Maeder, si il fait encore preuve de timidité sur scène est un très bon chanteur, pas non plus au point de nous faire oublier Steve Lee, mais il n'a pas à rougir en comparaison. Le hard rock mélodique du groupe suisse est agréable à entendre, et l'heure de jeu accordée lui permet de jouer un bon panel de tubes, comme les imparables 'Hush', 'Lift U Up', 'Anytime Anywhere', la superbe 'One Life, One Soul' (dédié à Steve Lee), où le duo chant/piano sous la pluie ne laissa pas indifférent, ou alors des titres plus récents, extrait du dernier album en date («Firebirth»), tel 'Starlight' et 'Remember it's me'. Un concert très sympa, et dans le style, même si c'est pas la même envergure, j'ai trouvé ça bien mieux que Scorpions l'année passée...
Nasum ? Turbonegro ? Colour Haze ? Aucun de ces 3 groupes ne me bottaient vraiment à l'origine, mais j'ai finalement opté pour la 2ème option, ce qui me permet en plus de rester au niveau des scènes principales. Turbonegro est un groupe que je connais peu, et du peu que j'ai entendu avant le Hellfest, ne m'intéressait pas vraiment. Eh bien pourtant, ça a été un concert très cool à suivre, avec une bonne dose d'humour et de fun (malgré une pluie un peu plus marquée). Le chanteur était aussi horripilant que drôle à voir, parlant régulièrement en français, et puis plus globalement leur rock gras et sans finesse, rendait parfaitement en conditions live. Ce qui fait que les 'Get it On', 'I Got a Knife', 'Fuck the World' et autre 'I Got Erection' étaient autant de titres rock'n'roll et fendards d'une grande efficacité. Bon il y avait bien quelques titres un peu banals dans le lot, mais 14 morceaux joués en 1 heure, sachant que le groupe s'est permis de faire un rappel (donc une pause de quelques minutes), j'appelle ça un set complet. C'est pas pour autant qu'à l'avenir j'écouterai régulièrement ce groupe sur CD, mais au moins en live, le résultat vaut d'être vu, et avec l'ambiance dans la fosse (et plus loin), je crois que je suis pas le seul à avoir pensé ça.
A 20h30, on passe 2 crans au-dessus en popularité, puisque c'est l'heure d'une des têtes d'affiches du jour, à savoir Lynyrd Skynyrd. Le légendaire groupe de rock sudiste n'aura pas ramené que du metalleux, bien entendu grâce à ses hymnes connus de tous : grand moment donc que d'entendre les 'Simple Man', 'Sweet Home Alabama', et bien sûr 'Free Bird' où Rickey Medlocke mérite le plus grand des respects pour à 60 ans passés, se démener autant sur le long solo au milieu de ce titre épique et magnifique. Heureusement qu'il n'a pas de connu de pépins sonores comme son compatriote de Molly Hatchet un peu plus tôt, ça aurait été un véritable gâchis pour tout le monde. Pour le show en général, on sent bien que tout est ultra huilé et millimétré, et au moins on n'a pas à subir de temps mort ou solo inutile. Pas non plus de longs speechs ou demande de participations du public comme beaucoup font et qui à moins d'être un gros groupe ne servent à rien. Bien que la musique du groupe soit assez soft, ça ne nous empêche pas de reprendre en chœur les autres tubes un peu moins populaires mais pas pour autant moins bons, je pense notamment à 'That Smell', 'Gimme Three Steps', 'Call me the Breeze' ou 'What's Your Name'. Apparemment, ils ont joué 'Tuesday's Gone', et j'avoue ne vraiment pas me souvenir de l'avoir entendu retentir... tant pis. A 9 sur scènes (3 guitaristes + 2 choristes + 1 piano + bassiste, batteur et chanteur), j'ai trouvé que le son était assez correct, sans être formidable, les guitares (pourtant au nombre de 3) trop en retrait à mon goût, alors que c'est quasiment le plus important chez ce groupe. Enfin, l'heure et demie du concert est passée vite et je suis bien content d'avoir pu voir un autre groupe qui à sa façon a beaucoup apporté à la musique hard rock (au sens large).
A 22h00, soit j'allais voir Hank III, et comme je craignais la tente surchargée, j'avais prévu au cas où de me rabattre sur Cannibal Corpse. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que la Valley était facilement accessible, et j'ai ainsi pu me mettre devant la console, un peu sur la droite sans difficulté. Je dois avouer que je ne connaissais pas Hank Williams, 3ème du nom, avant de voir son nom être ajouté à l'affiche du fest. Le voyant tête d'affiche d'une des scènes, il fallait bien que je découvre cet étrange individu, et son mélange de metal/country/punk/rock m'a très vite séduit. C'est pourquoi, et en attendant Megadeth à 23h10, je suis allé voir le sieur, qui entamait d'ailleurs ce soir-là une tournée européenne. Lui est là, assis au milieu de la scène, casquette vissée sur la tête et guitare ou banjo (mandoline ?) à la main. Le groupe (avec contrebasse, violon notamment) enchaîne les titres sans aucune pause, Hank n'annonçant jamais les titres, les seuls moments de 'flottement' constituaient des changements ou réglages d'instruments. Alternant entre titres country très énergiques qui mettent la banane, font danser les plus mordus/alcoolisés, et titres plus posés et mélodiques, l'heure que j'ai vu du groupe m'a vraiment satisfait. Surtout parce que Hank III a joué quelques-uns de mes morceaux favoris, comme 'Ghost to a Ghost', 'Day by Day', 'Country Heroes', auquel il a enchaîné un 'Six Packs of Beer' du tonnerre. J'ai quitté le concert alors qu'il avait entamé depuis 10 minutes un set à 2 (juste lui avec guitare électrique, et le batteur), sur une scène plongée dans une obscurité presque totale, juste éclairée par l'écran placé derrière la batterie. Exit le country metal, place à un sludge/doom de plus en plus noisy qui nous écrasa les tympans avec une formule simple, mais foutrement puissante. Certains n'ont pas aimé, moi j'ai trouvé ça assez prenant, à seulement 2 ils arrivaient à créer une meilleure atmosphère que certains à 4 ou 5 !
La fatigue commence à se faire sérieusement sentir alors que la fin de ce premier jour est proche : pourtant il reste encore du lourd à voir, sur les mainstages dont Megadeth: considéré comme la tête d'affiche du jour, le concert n'aura pas tenu toutes ses promesses : la pluie était de retour, et surtout le son loin d'être top, certains morceaux pas évident à reconnaître (comme 'Foreclosure of a Dream'). Les 2 premiers titres ('Never Dead', 'Headcrusher') du concert étaient loin d'avoir un traitement sonore digne et les conditions se sont quelque peu améliorées (sans être excellentes) à partir de l'intemporel 'Hangar 18'. Les morceaux sont joués avec beaucoup d'application et ne sont pas rallongés, on comprend très vite que le groupe est là en mode pilotage automatique. Encore pire que Lynyrd, tout est réglé à la seconde près et le show est le même que le reste des dates. Mustaine n'est pas toujours très en voix (c'est mieux de chanter en face du micro en fait), mais ne donne pas non plus l'impression de se faire totalement chier. Ellefson fait plaisir à voir, Broderick est un sacré lieutenant et soliste, et bien sûr les classiques du groupe sont toujours aussi bon à entendre. En rappel, Mustaine nous fait croire qu'il va jouer 'Mechanix' ou 'Rattlehead', c'est finalement 'Holy Wars' (comme à chaque concert) qu'il nous sert. Cependant au milieu de ce titre, il nous jouera une partie du titre 'Mechanix' avant de reprendre comme si de rien n'était 'Holy Wars' avec la plus grande des maîtrises. Que dire d'autre ? Les titres de 'Thirtheen' ne passent pas très bien en live, et il manquait une pelleté de classiques (mais pour les avoir, faudrait que le groupe joue au moins 2 heures). Un bon concert pour ma part, mais pas la baffe attendue...
Il est bientôt 1h du matin, il continue de flotter (sans que ce soit le déluge) et il reste l'un ces concerts événements de cette 7ème édition du Hellfest: King Diamond. 2ème et dernier concert prévu par le groupe cette année, cette quasi-exclusivité du festival devait être vue, si ce n'est entièrement, au moins en partie. La fatigue ayant eu raison de moi, je suis parti après environ 1h de concert, que je ne regrette pas d'avoir vu : le King est plutôt en voix, les modulations de sa voix passant à peu près toutes très bien (juste les notes les plus hautes qui, et ça se comprend sont difficiles à atteindre) et d'un morceau à l'autre la mise en scène change. Grand-mère en fauteuil roulant ('Welcome Home'), le King qui joue au fossoyeur ('Up from the Grave', excellente), une danseuse possédée ('Voodoo')... chaque titre a son atmosphère et sa particularité. Une seule 'reprise' de Mercyful Fate, le magique 'Come to the Sabbath' (avec également une jeune femme effectuant un mini-rituel un peu kitsch) vient alimenter ce set de 15 titres. La déco en fond avec grandes croix renversées, pentacle orné de la tête du diable en plein milieu du backdrop, grilles placées devant la scène (et enlevées après quelques titres), gros jeux de lumières, recouvrant parfois la scène de bleu ou de rouge, bref ils se sont pas foutus de notre gueule pour le show ! Par contre, un solo de batterie après 2 titres, c'est moyen !
Il est bientôt 2h du matin et le retour au camping est des plus difficiles, un peu de sommeil ne fera pas de mal...
Jour 2: Sacred Fest
Après une nuit plus ou moins agitée, et un réveil tardif me faisant louper Suicidal Angels et Glorior Belli (ça m'a permis en même temps de pas trop user mon énergie dès le début de la journée), je me retrouve sur le site de plus en plus ensoleillé aux alentours dès 12h. Rien ne m'intéressant à cet horaire-là, j'attends de loin le début de Channel Zero: le groupe belge de thrash/groove metal ne fait pas partie des groupes que je connais ou apprécie le mieux, mais je voulais voir si en live le rendu était aussi puissant qu'il le laissait paraître sur album. «Feed em with a Brick» dernier album du groupe est largement représenté, dont un bon 'Ammunition' d'entrée de concert. Ce concert sera plutôt bien passé, sans que ça soit une baffe, la faute peut-être à des titres qui se ressemblent un peu tous et qui n'ont pas ce petit plus qui les rendraient excellents. Le chanteur en voulait, mais contrairement à tous les vocalistes qui passeront sur la même scène par la suite, j'ai trouvé que son timbre manquait de gnaque. Une bonne mise en bouche, avant de passer à du sérieux.
Ah non en fait, puisque vers 13h30 c'est Steel Panther qui investit la Main01, pour un moment de sérieux, faudra repasser. On m'en disait le plus grand bien concernant leurs prestas live (alors que je n'accroche que très peu sur album), et la curiosité m'a poussé à regarder de mes propres yeux ce que vaut vraiment la 'panthère d'acier'. Eh bien je ne regrette pas mon choix, leur hard/glam teinté d'humour bien en dessous de la ceinture a été un pur moment de fun et de déconnade. Certes il y avait du blabla, certes c'était souvent des conneries, mais tout s'intégrait parfaitement au show (comme l'introduction très subtil de 'Just Like Tiger Woods'). Si le groupe parlait régulièrement en français, c'était avant tout pour nous parler d'une partie de l'anatomie féminine qu'il affectionne particulièrement : «NICHONS » !! J'ai pas compté combien de fois ce mot a été prononcé, mais on doit se rapprocher de la trentaine. Ajouter-y un délicat 'je bande' du guitariste, plus 'Montrez-moi vos nichons, s'il vous plaît' répété par le chanteur, et assurément vous venez de conquérir la grande majorité du public. Avec quelques références à des 'bitchs', la cocaïne et autres joyeusetés, on est plongé dans l'univers sex, drugs and rock'n'roll propre aux années 80 (et même avant). Musicalement, si ça fait penser à du Twisted Sister (aussi pour leurs apparences vestimentaires), ça reste un ton en dessous qualitativement, bien qu'ils proposent déjà quelques 'hits' qui font un malheur sur scène : 'Death to all but Metal', 'Tomorrow Night', 'Community Property', 'Gold Digging Whore'... Un très bon moment passé, dans la bonne humeur et la connerie !
Retour à du plus sérieux cette fois sur la Main02 avec les thrashers américains de Death Angel; là, ça rigole moins, puisqu'ils vont nous balancer l'intégralité de leur premier album (culte), 'The Ultra-Violence', sorti il y a tout juste 25 ans ! Au programme donc, 50 minutes de thrash sans concession, mené par un chanteur, dont l'énergie débordante est aussi impressionnante que ses dreadlocks (on a peur qu'il se les emmêle dans le fil de son micro). Si un certain sentiment de répétition s'installe sur la durée (notamment pour le titre 'The Ultra-Violence, instrumental de 10 minutes, qui en a paru 5 de plus), la violence et la précision dégagée par le groupe fait de ce récital musical un super moment, sous un soleil brûlant qui en a cuit plus d'un (moi le premier). Les 'Kill as One', 'Thrashers', 'Mistress of Pain' et autres 'Voracious Souls' sont autant de pépites du thrash qui ont fait de concert peut-être pas le meilleur du jour, mais l'un des plus intenses et les plus efficaces dans le genre ! Petit bémol sur la batterie trop triggée, qui à force, minait la tête et couvrait trop les guitares...
Après 1h30 passée en plein soleil, il est temps de faire une petite pause à l'ombre en attendant un autre groupe qui a aussi eu son histoire dans le giron du thrash metal, mais n'a plus rien produit depuis plus de 15 ans. Il s'agit de Sacred Reich, qui donne quelques concerts chaque année un peu partout où il le peut. Le Hellfest les accueille pour la 2ème fois (après un passage en fin de soirée sous une tente en 2009, les voilà placés en plein milieu d'après-midi sur une grande scène), et je dois dire que je suis ressorti plutôt déçu de ce concert. Le son était encore moyen et le choix de la set-list à revoir. La reprise de 'War Pigs' pour moi inutile, on aurait pu avoir à la place 'The American Way' quand même, 'Crimes Against Humanity' rend aussi très moyennement en live, à la place un 'Death Squad' aurait mis tout le monde d'accord. Le concert a commencé 5 minutes après l'horaire d'origine, pour finir 5 minutes en avance... le groupe en lui-même a une bonne présence scénique, même si les années passées n'ont pas été tendres avec Phil Rind (chant/basse) et Greg Hall (batterie) qui ont tout deux bien pris de l'embonpoint. Sacred Reich aurait pu mieux faire, je me contenterai de ce bon concert.
Une petite balade sur le site et un arrêt au bar à vin me fera louper les 2/3 du concert de Uriah Heep: le légendaire groupe de classic rock anglais, après 40 ans de carrière et plus de 20 albums au compteur, continue d'écumer les salles et les festivals, et si (de loin), le son était capricieux, on voyait que les gaillards en avaient encore sous le coude et n'étaient pas juste là pour prendre leur cachet. Avec 50 petites minutes, difficile de jouer tous leurs classiques, ainsi passerons à la trappe, 'Lady in Black', 'Look at Yourself' et j'en passe; cependant faire un final avec le calme mais épique 'July Morning' et le très rock'n'roll 'Easy Livin' laisse le spectateur sur une note très positive. Pas grand-chose d'autre à ajouter sur ce concert, dont j'ai seulement vu les 20 dernières minutes et de surcroît de loin. La foule est de plus en plus importante, on est samedi, bientôt 18h, et un des monstres sacrés du thrash américain s'apprête à tout dévaster sur la Main02. Son nom ? Exodus ! Même si Rob Dukes n'est pas le meilleur des vocalistes pour un groupe de thrash (j'aime pas trop son timbre, trop écorché), on peut lui faire confiance pour retourner une foule et rendre dingue au bout de 2 minutes des milliers de personnes ! Grosse ambiance durant une petite heure, passée à toute vitesse et sans répit, où le groupe joua 6 des 9 titres composant le mythique 'Bonded by Blood'. Les plus récents 'Blacklist' et 'War is my Sheperd' ne déméritent pas à côté, tout comme l'excellent 'The Toxic Waltz'. Malheureusement, pas de Gary Holt à la guitare (resté chez Slayer), son remplaçant n'est pas un inconnu puisqu'il s'agit de Rick Hunolt, ancien guitariste de... Exodus ! Voilà un groupe carré, il ne manquait qu'un son un peu moins miroitant et déformé par le vent, et l'éclate était totale !
On change radicalement de style et on reste au niveau des mains pour profiter (également) du premier concert français de Skid R... euh pardon Sebastian Bach ! En effet l'ex-voix de Skid Row était pas mal entendue et le bonhomme a pas pris trop de risques pour se mettre le public dans la poche, puisque 80% de son concert était des titres du groupe qui l'a rendu populaire. Seul 'Kicking and Screaming' est une compo perso, puisque 'American Metalhead' (rebaptisé 'Français Metalhead' il me semble) est une reprise de PainmuseuM. Le reste des titres pioche dans les albums 'Skid Row' et 'Slave to the Grind', dont le titre éponyme démarra le show tambour battant ! Vocalement, si sur les parties les plus 'forcées' et criées (notamment 'Kicking and Screaming'), le résultat laissait à désirer, le reste était encore plein de maîtrise et de talent, même si il n'avait absolument pas besoin de pousser des 'screamings' à la fin ou presque de chaque titre, histoire de montrer qu'il avait du coffre... ah et puis l'écho sur la voix, pas non plus très indispensable, il a pas besoin de 'trafiquer' ses intonations pour les rendre meilleures. Le Seb' assure le show, comme lorsque il fait tourner à toute vitesse le fil et le micro autour de son corps, et surtout n'hésite pas à demander la participation du public, quitte à le faire 'jumper' 2,3 fois (je n'arrive plus à me souvenir quel titre c'est, mais il en a interrompu un pour demander à la foule de mettre un peu plus d'ambiance, et faire 'trembler le sol'). Les autres musiciens sont plus discrets, mais pas moins talentueux, notamment le tout jeune guitariste (21 ans ?) qui assurait comme une bête (notamment la magnifique 'I Remember You', qui a donné des frissons à plus d'un, vocalement comme musicalement). Un concert énergique, le père Bach est loin d'être fini, même si sa voix, a comme lui, un peu vieilli, il a tout de même encore de belles années qui l'attendent ! C'est là qu'on se dit qu'une reformation de Skid Row avec Bach, pour un concert d'au moins 1h15, ça aurait franchement de la gueule !!
On reste dans le giron du heavy pour assister sur la Main02 au concert de Edguy: le jovial groupe allemand après avoir connu bien des déboires lors de l'édition 2007 en terre clissonaise (ce que Tobias Sammet, leader du groupe, n'hésitera pas à rappeler), a une bonne occasion de se rattraper en jouant peu avant 20h, avec un temps magnifique et une foule impatiente. Le Edguy d'aujourd'hui ne m'emballe plus autant que celui de la fin des années 90, début des années 2000, et au vu des titres joués, j'avais toutes les raisons d'être déçu du show : sur 9 titres, 8 sont issus d'albums composés après 2003. Pas moins de 4 extraits de «Age of the Joker» dernier album en date, sont joués, dont les moyens 'The Arcane Guild' et 'Robin Hood' (qui a bien rendu en live toutefois), et le mésestimé 'Rock of Cashel', bien défendu par Tobias qui estime que 'c'est une bonne chanson, une très bonne chanson.' Et effectivement le résultat fut très sympa, ce titre assez long, un peu à tiroir avec passages plus folkloriques s'avère être un des meilleurs moments du concert. On savait Sammet bavard, il nous l'a confirmé ce soir-là (même si il nous a dit qu'il parlerait moins que d'habitude, bien heureusement !). Pas loin de 2 titres auraient pu être joués si monsieur n'avait pas perdu de temps à comparer le public du Hell à celui de Sweden Rock, histoire de nous 'chauffer', ou lorsqu'il sépara la foule en deux (à sa gauche, à sa droite), pour que l'on s'époumone à faire plus de bruit que l'autre partie. Joli bide lorsqu'il annonce le titre 'Ministry of Saints' (au demeurant pas dégueu), extrait du moyennement apprécié 'Tinnitus Sanctus', puisque le public n'a pratiquement aucune réaction, ce qui vaut à Tobias de nous lâcher un sympathique 'Fuck You'... Pas étonnant qu'une fois le morceau fini, le groupe eu droit à une belle ovation, comme si c'était un gros classique du groupe qui venait d'être joué. Je me demande pourquoi ils jouent encore 'Lavatory Love Machine' (inutilement rallongé), titre que j'ai toujours trouvé très quelconque, alors qu'on a même pas le droit à un 'Vain Glory Opera' qui aurait fait fureur ce soir-là... Heureusement 'Tears of a Mandrake' ou 'King of Fools' (pour clôturer le set) sont de très bons titres de heavy/power metal comme seul Edguy sait en faire. Ce concert aurait clairement pu être meilleur si d'une part, Sammet fermait un peu plus sa grande gamelle, et d'autre part si le groupe jouait plus de vieux titres (OK ils sont pas là pour jouer les nostalgiques, mais 'Superheroes', par exemple, il est naze comme morceau non ?)
Après ce bon concert et s'être un peu restauré, il est temps d'aller voir une véritable machine de guerre sur scène ; j'ai nommé les increvables Anglais de Napalm Death: A la base, je ne suis pas du tout fan du groupe (et du style en général), mais pourtant les écoutes répétées de 'Utilitarian' (leur dernière galette) m'ont grandement donné envie d'aller voir un groupe qui doit faire encore plus mal sur scène. Je suis arrivé après 25 minutes de concert, pour me prendre une sacrée raclée de brutalité et d'efficacité qui ne donne pas l'occasion de réfléchir, juste de se défouler un bon coup. Mark 'Barney' Greenway ne s'arrête jamais, éructant à tout va et remuant comme si il avait encore 20 ans, et c'est au final le groupe dans son ensemble qui obtient une ferveur enthousiaste à la fin de chaque titre joué, preuve d'une popularité qui ne se dément pas par chez nous. Quel bonheur que de voir des quinquagénaires (ou plus) qui n'ont pas changé d'apparence entre leur vie quotidienne et leur venue sur le festoch s'éclater autant que d'autres festivaliers, pas déguisés, mais plus facilement identifiable comme 'metalleux'. Que ça soit du grindcore ou du heavy, qu'importe l'âge, la tenue vestimentaire, tout le monde est là pour prendre du plaisir et ça se voit.
La fin de la journée approche et la fatigue se fait de plus en plus sentir. De retour au niveau des scènes principales, où il devient de plus en plus difficile de circuler, j'assiste aux dernières minutes de Machine Head; certes ce groupe est taillé pour le live et a droit à une foule conséquente pour les voir jouer une 3ème fois à Clisson, mais je n'accroche absolument pas à ce qu'il nous propose, y' a rien à faire. Le chant clair ne passe pas, et les passages plus thrash me laissent de marbre, comme si ils se retenaient d'appuyer sur l'accélérateur. La montre tourne, il est 23H30, et oui j'attends les Guns N' Roses: je suis loin d'être un gros fan du groupe, qui il est vrai ressemble plus à un tribute band, mais je peux me dire que j'aurai au moins vu une fois le sieur Axl Rose (y' a peu de chances que j'aille le voir à nouveau en fait). Première bonne nouvelle, le concert a commencé à l'heure, ce qui a dû ravir Ben Barbaud ! 22 titres joués auxquels il faut ajouter 5 instrumentaux/jams, pour un concert terminé peu après 2h du matin. A ce niveau-là, le groupe aura aussi respecté scrupuleusement le temps de jeu qui lui était réservé. Les Guns bénéficient de la plus grosse production du fest, avec 3 écrans géants, énormément de lights utilisés, pas mal de pyrotechnies (pas toujours synchros), ou encore un déluge de confettis sur 'Paradise City'... J'ai beau avoir vu le concert en entier, j'ai encore du mal à avoir un avis définitif sur cette prestation: Axl Rose a connu des hauts et des bas vocalement (dans ces derniers, j'y mets une version catastrophique de 'Knockin' on Heaven's Door', inutilement rallongé en plus), et si il n'a plus la forme d'il y a 20 ans (il a quand même la cinquantaine aujourd'hui), il n'est pas totalement à la rue dans ses prestations. De toute façon, ça na jamais été un grand vocaliste, et le fait qu'il soit régulièrement à bout de souffle et quitte la scène à presque chaque passage instrumental prouve bien que les années passants ne l'ont pas arrangé. Les autres musiciens sont des pros, aucun doute là-dessus, mais je trouve qu'ils ne transcendent pas les morceaux et ne dégagent pas de charisme. 2 exemples me viennent à l'esprit, la prestation sans folie de DJ Ashba sur 'Sweet Child O Mine' (qui fera bien meilleur effet le lendemain avec Slash), et celle de Ron Thal assez moyenne sur 'Don't Cry' (les rafales de vent et la fatigue n'aidant pas pour réellement apprécier ce très beau morceau, chanté au passage de belle manière par Axl). Les morceaux issus de 'Chinese Democracy' sont pour moi très moyens et servent juste à dire que le groupe 'défend' sa dernière production (qui remonte déjà à 4 ans), mais en contrepartie avoir entendu les 'Estranged', 'Civil War' et autre 'November Rain', tout 3 correctement chantés (on sent bien que sur les parties plus calmes, le père Rose a encore sa voix), au moins une fois, ça m'a fait un petit quelque chose, et pourtant je suis trop jeune pour avoir connu les Guns des années glorieuses. Est-ce que le père Axl se faisait chier sur scène ? Je sais pas trop. Il n'est pas très communicatif et n'a pas besoin de demander la participation du public pour qu'il y ait de l'ambiance. Peut-être est-il un peu blasé, faut dire aussi qu'avec le succès monstre qu'il a connu au début des 90's, c'est difficile de faire plus fort aujourd'hui. Voilà, j'ai vu les Guns, c'était pas un concert grandiose ça c'est sûr, mais je l'ai pas trouvé merdique pour autant (comme nous disent certains ayant vu 3 morceaux de loin...). Sans certains moments de flottements et des longueurs (ou des passages dispensables, voire moisis, tels les titres chantés par le bassiste, puis plus loin Ron Thal), pour un concert ramené à 1h45, on pouvait tenir une des meilleures têtes d'affiches que le Hell ait eu (mieux que Scorpions, Manowar, Motley en 2009, Manson...)
C'est donc après une journée bien ensoleillée, qui n'a connu que 2 petits accrocs (les annulations de ASG et Haemorrage) que des milliers de metalleux retournent tranquillement en direction d'un camping par endroits bruyants, mais légèrement plus calme que les éditions précédentes.
Jour 3: Blue Oyster Fest
Comme la veille, je dois louper les premiers concerts matinaux, étant dans l'obligation de faire un trajet camping-parking pour charger la voiture (et ainsi repartir dès la fin des concerts), puis un autre parking-site du festival ; c'est donc aux alentours de 12h30 que je débarque sous un beau soleil alors que Girlschool est en train de jouer. Comme rien ne m'intéresse après, je profite pour me balader sur le site avec en fond sonore All Shall Perish, groupe il est vrai clairement fait pour le live, mais son deathcore un peu trop téléphoné ne m'emballe absolument pas. C'est pas grave, j'attends sagement la venue de D-A-D, le groupe de heavy/rock danois, pas très populaire par chez nous, qui n'en a cure et ne veut surtout pas gâcher une de ses (rares) venues en terre française. Le groupe balance des titres récents comme 'A New Age Movin' proposé d'entrée avec son riff bien heavy, 'I Want What She's Got', gros hit déjà, mais gâché par un solo de batterie très dispensable -quand on a que 40 minutes de temps de jeu surtout- ou le très bon 'Monster Philosophy' et ses paroles pleines de bon sens. Quelques classiques, joués à la fin sont de la partie, 'Bad Craziness' et surtout 'Sleeping my Day Away' (et dire qu'il manquait un petit 'It's After Dark, 'Laugh N' a Half' ou encore 'I Won't Cut my hair' !) ; voilà un set empli de fun, avec comme curiosité un bassiste jouant sur 2 cordes (roses fluo tant qu'à faire). Quelques sympathiques paroles en français, sous un temps magnifique et vous obtenez la bonne formule pour faire un concert rock, énergique, pas parfait de bout en bout, mais suffisamment bien mené pour ne pas faire un bide.
Avec les coups de soleil pris la veille, j'évite de rester trop longtemps en plein air et trouve 'refuge' sous l'altar/temple pour aller voir un peu de Brutal Truth en attendant Forgotten Tomb. Le groupe de death/grindcore américain ne m'a pas vraiment convaincu, j'ai trouvé le son passable, et je n'accroche pas du tout à la voix de Kevin Sharp. Bon et puis pour faire court, le grind c'est pas trop mon truc. Aux alentours de 15h, du côté de la Temple démarre le concert de Forgotten Tomb, groupe de black/doom italien. Autant sur albums, j'ai plutôt été envoûté par leur musique souvent lente, et tout en ambiance, autant en live je me suis vite ennuyé. Le groupe n'utilise pas de claviers ou samples, et se présente donc sous une formation classique à 4 (avec un chanteur/guitariste). Je savais bien qu'il ne fallait pas que s'attendre à un show énergique avec du blast et des riffs cinglants, mais la sauce n'a pas pris, il manquait pour moi quelque chose aux titres pour vraiment rentrer dans l'atmosphère proposée. A peut-être revoir dans un endroit plus intime, je pense que c'est là que s'apprécie vraiment la musique de Forgotten Tomb. Je décide de continuer mon tour des tentes pour me placer un peu en avance sous la Valley en attendant Acid King. Avec ce groupe, l'humeur change ; un jour il m'exaspère, le suivant, j'adhère totalement à leur stoner/doom lancinant et répétitif. Emmené par une nana à la guitare et au chant (Lori S.), ce trio américain bénéficie d'un son comme on doit s'y attendre, massif et crade. La guitare (à la manière de groupes comme Asphyx) sonne comme une tronçonneuse et vrombit à la moindre corde claquée. Cet espèce de bourdonnement -c'est pas du Sunn O))) non plus- sert en permanence de base à cette musique lente et hypnotique, qui zombifie l'auditoire. On a bien l'impression d'entendre durant 45 minutes le même morceau, mais ce n'est pas un problème en soi, tant l'on est captivé par ce groupe évoluant sous une forme très primaire et jouant une musique au demeurant pas très technique. Et pas besoin de pétards pour rentrer dans le trip, même si la combinaison machines à fumée depuis la scène + les joints fumés à droite à gauche aident pas mal à être plongé dans l'atmosphère du concert.
Je reste sous une tente, mais retourne à l'Altar/Temple prendre ma dose de brutalité avec Dying Fetus. En attendant que les Ricains montent sur scène (par ailleurs en plein milieu d'une tournée aux USA), j'assiste de loin au concert des dingues de Anaal Nathrakh. Le groupe n'est pas réputé pour donner des concerts excellents, il faut dire aussi que leur 'chaotic extreme metal' est assez difficile à reproduire en live et s'avère une bonne prise de tête pour les ingés sons. Encore une fois cette après-midi, le son n'était pas optimale, mais le groupe a quand même fait un maximum d'efforts pour nous offrir une bonne boucherie certes un peu répétitive, 'aerée' de quelques passages en chant clair noyés au milieu de cette véritable furie musicale. En parlant de furie musicale, il est l'heure de Dying Fetus, le groupe de brutal death/grindcore est là pour nous faire oublier la déception de son annulation en 2010. Y' a pas à tortiller, Dying Fetus en live, ça cartonne grave ! J'ai pas trop eu à me plaindre du son, assez équilibré, c'était surtout la crainte d'avoir une surdose de basse, le groupe ne jouant qu'avec une guitare. John Gallagher (voix/guitare) - Sean Beasley (voix/basse) occupent le devant de la scène en alternant les parties vocales -parfois 'chantées' à deux-, supporté par un batteur (Trey Williams) constamment à bloc, d'une rapidité et précision époustouflante. Le niveau technique global du groupe est élevé, sans que le spectateur n'y voit qu'une démonstration musicale. Dans son genre, Dying Fetus a écrit pas mal de titres mémorables, (parler de 'hits' est un peu bizarre), qu'il nous balance ce soir, à commencer par 'Praise the Lord (Opium of the Masses)' en ouverture, l'enchaînement imparable que constitue 'Killing on Adrenaline' et 'Grotesque Impalement' (sacrée claque en live) et puis l'inévitable et très court 'Kill Your Mother, Rape your Dog' en conclusion du set. 2 morceaux tirés de «Reign Supreme» dernière galette du groupe, sont interprétés et n'ont pas à rougir en comparaison. Juste dommage que ce concert -commencé 5 minutes en avance sur le créneau- se soit achevé 10 minutes plus tôt que prévu (2 morceaux en plus n'auraient pas été de refus). C'est pas un groupe que j'écoute régulièrement, mais si l'occasion se représente de les voir en live, j'irai les voir à nouveau sans souci !
Vers 18h30, je change radicalement de style pour me rendre devant la Main01 (du coup un peu en avance) attendant la montée sur scène de vieux de la vieille, les Black Sabbath américains, j'ai nommé Blue Oyster Cult: l'histoire que j'ai avec ce groupe ne date pas de longtemps -c'est seulement l'été dernier que je l'ai vraiment découvert-, et pourtant j'en suis très vite devenu fan. Leur hard rock tantôt occulte, tantôt mélodique est une bonne bouffée d'oxygène après des concerts plus brutaux ou disons 'lourds'. Il faut dire que le B.O.C joue un hard assez pépère, peut-être parfois un peu mou, mais certainement pas sans saveur. Les 2 derniers membres d'origine de la formation, Buck Dharma et Eric Bloom, qui se partagent également le chant et sont tous deux guitaristes, sont bien les leaders sur scène, mais il ne faut pas éclipser le troisième guitariste (parfois aux claviers) qu'est Richie Castellano et auteur de quelques soli à tomber par terre (notamment sur 'Then Came the Last Days of May'). Buck Dharma, LE soliste attitré du groupe, au jeu fluide, fin et gracieux est aussi un vrai régal à voir jouer, même quand il nous sort un solo de plusieurs minutes (un certain Z.W. devrait en prendre de la graine). En terme de set-lists, le groupe jouera seulement 8 titres, dont un rappel un peu décevant (le rapide mais pas inoubliable 'I See you in Black'). Les 'Godzilla', 'Don't Fear (The Reaper)', 'Burnin for You' (placé peut-être un peu trop tôt dans ce concert, le son était encore en réglage) et autre 'Cities on Flame with Rock'n'Roll' sont autant de classiques qui nous font dire que le B.O.C pourraient encore en jouer une dizaine d'autres comme ça (par exemple 'Hot Rails to Hell' d'habitude joué en final, ne sera pas interprété ce soir-là). En terme de bon moment, il faut également souligner 'Buck's Boogie', titre entièrement instrumental, apparaissant en bonus sur la réédition de l'album «Tyranny and Mutation» ; un pur régal musical, groovy et boogie (sans blague). Avec un peu moins de passages à rallonge et 2-3 titres en plus, ce concert aurait vraiment été excellent. Il a été bon, mais j'en attendais un peu plus.
Enchaîner les concerts devient un peu difficile, je préfère un peu me poser avant une doublette que j'attends impatiemment: d'abord Ihsahn, qui revient tout juste 2 ans après un très bon concert donné sur le sol de Clisson. La set-list n'est pas tout à fait la même, bien que 2/3 des titres de ce soir furent déjà joués en 2010. Le son est correct, bien qu'un peu brouillon et la réaction du public est ultra chaleureuse à chaque intervention de l'ex-Emperor. D'ailleurs, aucun titre de son ancien groupe phare ne sera joué, ce qui en soi n'est pas très grave au vu de la qualité de ses compos persos. Petit bémol sur le dernier titre joué, 'The Grave' (extrait de son dernier album, «Eremita») qui sur la version studio comporte des parties de saxophone, absentes par contre en live (même pas sur bande). Ce qui fait que le concert s'est terminé sur pas loin de 10 minutes d'une musique lourde, très sombre et un peu redondante. Pour le reste, rien à redire, des musiciens très carrés et appliqués (bien que le claviériste headbangue comme un dingue), l'alternance des parties chant clair/extrême audibles, et puis aussi des lumières utilisées un peu à outrance, comme les stroboscopes sur 'A Grave Inversed' titre -au passage- méchamment violent.
Le temps de faire un petit tour sur la gauche et me voilà en face de la scène de l'Altar pour prendre à travers la tronche 1h de brutal death metal (technique), avec un des groupes maîtres et pionniers en la matière : Suffocation ! Frank Mullen a beau être un peu bavard, quel 'growleur', quel frontman nom de dieu ! Je ne suis pas un grand connaisseur de la disco du groupe, mais qu'importe, aidé par un son qui pour moi a été un des meilleurs sous cette tente (parmi les quelques concerts que j'ai fait), c'est une véritable démonstration de brutalité toute maîtrisée à laquelle nous avons eu droit. Le 'nouveau' batteur, Dave Culross (pas si nouveau puisque il avait déjà joué par le passé avec Suffo') nous fait à peine regretter le départ de Mike Smith et contribue grandement à la réussite de ce concert. Exit les mélodies pendant une heure, sans tomber dans une overdose de violence. Les Suffocation sont des pionniers dans ce qu'ils font et mettent encore aujourd'hui une bonne branlée à bon nombre de groupes qui s'en inspirent de près ou de loin. J'ai pas grand-chose d'autre à ajouter, c'est pourtant pas mon style de prédilection, mais j'ai pris un pied d'enfer devant des gars qui jouent purement par amour de la musique, chapeau !
De retour en plein air, la flotte fait à nouveau son apparition et ça tourne carrément au déluge peu avant 23h. Ce qui n'empêche pas Slash de dérouler et conclure son set avec un 'Paradise City' bien plus convaincant que la veille avec les Guns, repris par une foule ravie. Alors que la pluie redouble d'intensité, je patiente avec la crainte d'avoir des soucis techniques pour le show de Ozzy Osbourne (and Friends), qui sera écourté d'une bonne demi-heure, because papy Ozzy était souffrant, et qu'en plus les conditions météorologiques pas faites pour améliorer sa santé. Dès l'introduction du concert, constituée d'images du prince des ténèbres projetées sur l'écran géant, on capte vite que l'on aura aucune surprise et qu'il faudra s'attendre à 2-3 titres près, au même concert que l'année dernière. 5 titres de sa carrière solo sont d'abord interprétés, avant un 'Rat Salad' bien jouissif (bien qu'inutilement rallongé d'un solo de Gus G.). L'enchaînement des classiques du Sab', 'Iron Man', 'War Pigs' et 'N.I.B' est un grand moment musical, qui nous permet de (re)voir en chair et en os Geezer Butler, ainsi que Slash qui n'a pas tardé pour être à nouveau sous les projecteurs. Alors certes Ozzy se fait vieux, il a de plus en plus de mal dans sa gestuelle et sur le plan vocal, mais le monsieur essaie encore de bien se démener et se montrer un peu concerné par les concerts. Je ne vois pas la fin du concert (il a joué encore 2 titres), la pluie a raison de moi, et je dois toute façon prendre le direction du parking, pour retourner à ma maisonnnn...
Si il y a quelques points importants à régler en terme d'organisation (les toilettes, la sécurité au camping...), sur un plan strictement musical, je n'ai retenu pratiquement que du positif ; beaucoup de (très) bons concerts, des qualités sonores pas toujours excellentes, mais pas non plus déplorables, pas de problèmes de timing entre chaque groupe... Sauf indisponibilité, je retournerai avec grand plaisir une fois de plus à cette fête de l'enfer, qui promet d'être encore meilleure l'année prochaine.
Merci a Aris3again et Wasted pour les quelques photos !