- HELLFEST 2012 : a new fucking battlefield ! par SKAY - 8454 lectures
15-17/0602012 - HELLFEST - Clisson



Aaah le Hellfest, cette fête du metal, rempli de gros bourrins ou de gens sensibles, réunis pour une seule passion : les musiques amplifiées. Pour la sixième année consécutive, je traîne ma carcasse à ce festival devenu une "ze-place-tou-bi" pour tout metalleux qui se respecte. Et malgré un changement de site et un peu de boue, tout se passera bien. Mais voici le résumé, par jour et par groupe vu.


VENDREDI 15/06

Je commence ma journée avec CELESTE qui a déjà commencé son set sous une Valley remplie à moitié. Vu le nombre de metalleux en attente de rentrer, c'est plutôt un bon score. Il en faut d'ailleurs plus aux Lyonnais pour se laisser abattre, et au contraire, ils vont livrer un set rageur et énervé. Sur scène, leur musique sonne beaucoup plus hardcore que sur CD, notamment dû à la voix pas mal en avant. Mis à part ce léger détail, le son est très bon, ce qui est plutôt rassurant pour la suite du festival. Les musiciens sont en forme, bougent beaucoup, surtout le chanteur. Je regrette un peu l'aspect chorégraphie entre le gratteux et le bassiste, headbanguant de la même manière et en rythme, mais c'est du chipotage. Un bon apéritif pour ce premier jour de festival.

L'enchaînement est immédiat avec MERRIMACK sous la Temple. Les Franciliens ont la lourde tâche d'inaugurer la seconde scène extrême du festival. La première chose qu'on remarque est l'énorme croix renversée qui sert de décor/light pour cette scène. Pas étonnant que tous les groupes de BM soient programmés sur cette partie de la grande tente. Deuxième chose qu'on remarque (mais que je savais déjà), c'est le que BM, c'est pas vraiment le style idéal pour débuter la journée à 11h… Malgré la tente, il fait plein jour (et plutôt beau), et c'est très difficile pour moi de rentrer dans l'ambiance. Pourtant le groupe est plutôt en jambe. Si Perversifier reste assez statique, les autres musiciens sont plus mobiles et il se passe des choses sur scène. Derrière son micro, Vestal assure vraiment. Moins impressionnant que Terrorizt, il officie dans un registre moins intimidant mais par contre plus inquiétant, arpentant la scène tel un lion en cage. La prestation est propre, devant un parterre clairsemé mais qui acclame le groupe. Un bon set, mais je suis curieux de les revoir en salle, dans une atmosphère plus sulfureuse.


Alors que l'Altar est collée à la Temple, je fais un détour à l'espace VIP pour saluer les camarades, et reviens avec Pamalach pour voir un morceau de BENIGHTED. Je ne suis pas fan du tout du groupe sur album, mais sur scène, les gaziers connaissent la recette. Leur brutal death fait mouche, l'audience est au rendez-vous et commence à se lâcher dans le pit. Et ce pour le plus grand plaisir de groupe qui en redemande et provoque le public. BENIGHTED, c'est une recette efficace, idéal pour s'échauffer la nuque et le reste des membres. Mais après 2 ou 3 titres, je suis irrépressiblement attiré par le Metal Market. Petit tour au marché du metal, tour qui se révèlera finalement plus long que prévu, puisque je loupe BELENOS. M'en fous, ma besace est déjà pleine à craquer.

Par contre, impossible que je manque THOU qui s'installe sous la Valley. Les ayant loupé visuellement lors de leur dernier passage (ben oui, c'était à la Miroiterie), je faisais un point d'honneur de les voir. Et putain de bordel de couille, j'ai bien fait. Les Américains m'ont assené une baffe monumentale dans la tronche. Aidé par un son énorme, le sludge propret et bobo du groupe (que j'adore sur scène) s'est transformé en un magma en fusion dévastant tout sur son passage. Le quintet est en place et pose parfaitement cette ambiance poisseuse et malfaisante qui lui est propre. Putain, j'ai encore du mal à m'en remettre à l'heure où j'écris ce report. En quelques années, le groupe est devenu une valeur sûre du « sludge new-school » et ce concert parfait en était le plus récent témoignage !

Dès lors, difficile de rentrer dans le set de SOLSTAFIR. Et pourtant, je les attendais les Islandais. Ayant adoré leur dernier album (rappelez-vous ici), autant dire que mon impatience était assez forte à l'idée de voir sur scène leurs nouveaux morceaux. Hélas, un son approximatif, quelques pains du batteur et des problèmes techniques (Adi le chanteur/guitariste multipliait les allers-retours vers son ampli) ont eu raison de mon enthousiasme. La dose de boue musicale de THOU n'a pas aidé non plus. Résultat, après trois morceaux, j'abandonne, impossible de rentrer dans le concert. Je sors de la tente, en étant colère et déception.
La suite est un gros trou puisqu'en bon bourgeois, je suis allé récupérer les clés de l'hôtel et faire un tour au centre de ville de Clisson, toujours aussi agréable par beau temps. Le retour se fait pendant DISCHARGE, où je pointe une oreille, dans une Warzone assez calme et peu fournie, mais très boueuse. L'ambiance est assez calme, en tout cas dans le public. La faute à un son horrible, faisant la part belle à la batterie, la basse et au chant. Et sans guitare, le chanteur a beau se démener la sauce ne prend pas. Par contre, mention spéciale « tête à claque » aux deux puceaux traitant le chanteur de gros porc et la musique de merde infâme et trop nulle. Quand on ne connaît pas ses classiques, on se la ferme (comme moi).

Bref, le temps de prendre une mousse et de croiser des copains, je me dirige vers la Valley pour aller me délecter du stoner des Anglais d'ORANGE GOBLIN. Un pote me calmera assez rapidement en me disant que c'est impossible de rentrer et de voir quoi que ce soit, tant la tente est blindée. Assez refroidi, j'observe le phénomène de mes yeux, et ai l'impression de revivre Clutch l'année dernière : hors de la tente en pleurant. Si la tente a un bon son cette année, elle est toujours vraiment trop petite. Ca me sert de leçon, et je décide d'anticiper mes prochains concerts dans cette tente.

Tant pis, je continue de visiter le nouveau site dont l'organisation est beaucoup plus efficace pour les grosses affluences. Plus de goulot d'étranglement, au contraire le festival est suffisamment large pour éviter les embouteillages de vestes à patchs et de déguisements improbables. Les bars sont nombreux et éparpillés, tout comme les stands de bouffe. Seul le merch officiel des groupes du festival, situé à côté de la Mainstage (où joue à ce moment GOTTHARD, mais que je remarque à peine) occupe une localisation assez discutable, puisqu'on se prend tout le son des Mainstage dans la tronche. Pas pratique pour discuter chiffon.

Blue Oyster Cult ?


Sauf qu'à force de me balader dans le site beaucoup plus grand, j'en oublie TAAKE. Bon, je loupe 20 minutes des Norvégiens, ce qui au final n'est pas si grave puisqu'ils passent régulièrement dans nos contrées, et qu'à l'instar d'un MERRIMACK, leur musique n'est pas complètement adapté aux festivals. Quoique. En effet, le groupe a mis l'accent sur les morceaux les plus rentre-dedans et rock'n roll, et notamment du dernier album, pour un effet « dans ta gueule » qui fait oublier le manque d'atmosphère. Si le groupe n'atteint pas l'intensité qu'il peut avoir en salle, le concert reste plaisant, Hoest étant un vrai frontman menant à bout de bras ses musiciens. Un bon concert au final donc.

J'ai juste le temps de me décaller que l'intro annonçant NASUM démarre. Le couple ornant la pochette de "Inhale/Exhale" fait son apparition le temps de l'introduction, avant de laisser la place au groupe. Le chanteur précise bien qu'il s'agit d'un des derniers concerts du groupe, et qu'il n'y aura pas de suite. Ce qui explique que la tente affiche quasi-complet pour ce concert culte. Personnellement, je ne suis pas un grand fan de grind, mais ce concert a respiré l'honnêteté, le respect, le recueillement, le tout dans une violence sans nom. Les musiciens sont déchaînés, le public aussi. Tout le monde agit comme s'il s'agissait de son dernier concert, ce qui est le cas dans un certains sens pour NASUM. Un set vraiment classe mais je quitte la tente pour voir le dernier quart d'heure de TURBONEGRO.

Contrairement à ce que je disais dans ma news du jour, TURBONEGRO sont bien norvégiens et pas suédois, mais l'effet sur scène est le même. Leur hard rock limite shock est idéal pour le format festival. Leur chanteur, arbore un magnifique ventre à bière et met une folle ambiance sur scène comme dans le public. Un concert qui rend sans hésiter gai.

Mais le sourire qui me défigure est vite effacé avec le concert des Finlandais de MOONSORROW. L'ambiance s'assombrit effectivement sous la tente. Pourtant, habitué des festivals, le groupe va balancer des morceaux plutôt catchy et rentre-dedans. Pendant 50 minutes, leur black metal folkisant va résonner, aidé par un excellent son. Le public n'est pas très nombreux mais attentif et concentré. Les têtes bougent à l'unisson des Finlandais, qui s'en donnent à cœur-joie. Le groupe sait tenir une scène et le chanteur communique régulièrement avec le public entre les morceaux. Le set se termine sur l'épique "Jotunheim", long morceau intense et poignant, qui achève de plomber l'ambiance de cette double tente.

Pour la suite, je verrai quelques morceaux de CANNIBAL CORPSE, qui m'a l'air en forme et efficace. Malheureusement, je ne suis pas très motivé. Egalement, SATYRICON ne m'a pas passionné, que ce soit au début avec un "Now Diabolical" poussif, ou à la fin, un "Fuel for Hatred" à côté de ses pompes. Heureusement, juste après arrivent les frères Tardy pour le 21313ème concert d'OBITUARY. Si le début est efficace, rapidement, on voit que le groupe est en pilote automatique, que personne n'a l'air d'y croire. C'est d'autant plus dommage que la Temple est quasi-comble et que les premiers rangs se déchaînent ! Mais pourtant, j'ai beau essayer, la mayonnaise ne prend pas, et je vais voir la fin de Megadave avant le King.


En arrivant devant la Mainstage 2, c'est un MEGADETH plutôt en forme et tout sourire qui squatte la scène. J'arrive à la fin du set, à l'heure pour un "Symphony of Destruction", justement destructeur. Dave Mustaine a la banane, le public est nombreux et lui rend bien. S'ensuit un "Peace Sells…" dévastateur, encore plus efficace que le morceau d'avant. J'en viens presque à regretter de ne pas avoir vu les précédents morceaux. Un petit rappel et puis s'en va, oui, mais pas aussi rapidement que ça. Le groupe prend son temps, savourant chaque instant passé sur scène. Pour les réfractaires, c'est interminable, pour les autres, ça fait plaisir de voir Mustaine passer du bon temps sur scène, tant ça peut être tout ou rien avec lui.

Et c'est sous une pluie fine qu'arrive la tête d'affiche de ce vendredi, pour sa deuxième et dernière date de la saison, j'ai nommé KING DIAMOND ! Pendant un peu plus d'une heure, le King va ravir ses fans, et faire partir les autres. Commençons par ce point noir, l'audience, pas franchement touffue au début du concert, se réduira comme peau de chagrin tout au long du concert. La faute d'abord et surtout à un temps vraiment pourri, puisqu'il pleuvra tout le long du set. Il faut dire également que la musique et surtout le chant du King sont spéciaux, et compte tenu du temps, de la boue et de la fatigue, beaucoup ont déclaré forfait tout au long du set. D'ailleurs, une bonne partie aura trouvé refuge sous la Temple où AMON AMARTH joue devant une foule impressionnante. Mais revenons à nos Danois. Après de très longues années de silence et des gros soucis de santé, ce concert s'annonce être exceptionnel et une quasi-exclusivité. Si le set paraîtra un peu court pour les fans, la set-list reste efficace et avec un King en grande forme. Le chanteur tient parfaitement la mainstage, arpentant le décor, un manoir avec une grille sur l'avant-scène, surplombé d'un pentacle et de deux croix renversées qui s'allument au fur et à mesure du concert, tout en changeant de couleurs en fonction de l'ambiance lumineuse du moment. Autant briser tout suspens, le King est en voix, le chant est parfait de bout en bout du show. Seules quelques fausses notes apparaissent dans le chant medium, mais rien de trop gênant. Putain d'artiste ! Comme je viens de le dire, c'est un vrai show auquel on assiste, avec quelques apparitions d'une chanteuse venant chanter et jouer certaines scènes avec le King. Les musiciens tiennent leurs places, et hormis un solo de batterie et de guitares, ils restent relativement discrets. L'heure et quart est vraiment trop courte pour ce show, et il faut déjà rentrer se coucher alors qu'on en aurait bien repris une heure de plus. Mais vu la journée du lendemain, un peu de repos fera du bien.



SAMEDI 16/06

Pendant mon petit-déjeuner, en lisant Ouest-France, j'apprends qu'un Mexicain, qui tenait un stand à l'Extrem Market, avait perdu la vie hier matin… Ça explique donc les sauveteurs qui tentaient de réanimer un gars et la civière avec ce même gars, en tout cas c'est ce que je déduis. Pas plus de détails pour le moment, en tout cas, j'adresse une pensée à sa famille et à ses proches !


Après ces mots difficiles, place à la musique. Le démarrage s'est fait difficilement, et c'est donc GAMA BOMB qui va avoir la tâche difficile de me réveiller. Heureusement, je sais de quoi sont capables les Irlandais lors de leur dernier passage au Hellfest. Résultat, le réveil-matin des cinq buveurs de Guinness est foutrement efficace. Leur thrash/crossover fait mouche, direct dans la gueule. Une claque comme ça tous les matins, je prends ! Le groupe est en forme, malgré une gueule de bois nous avouent-ils, et le public, qui grossit au fur et à mesure du set, ouvre les yeux également. Les titres se succèdent à une vitesse supersonique, quasiment sans temps mort. A peine le temps d'organiser le premier wall of death de la journée. Raah, des réveils dans le genre m'aideraient bien le reste de la semaine.

Après cet excellent concert, je regarde quelques titres de KOBRA AND THE LOTUS. Non mais sérieux, qu'est-ce que c'est que cette chose ? Un heavy ultra classique, porté par une chanteuse MILF. Rien d'intéressant, pourtant, je regarde 2-3 morceaux.


Prochain groupe à voir, et que j'attends avec beaucoup d'attention : NECROS CHRISTOS. Après une intro orientalisante, le death/doom des Allemands se met en branle. Ceux qui connaissent le groupe savent qu'il sait mettre une ambiance morbide, et malgré un temps de jeu sous une tente baignée par le soleil, c'est bien la Mort qui plane sous la Temple. Leur death metal mystique et pesant plombe l'ambiance. L'interprétation est sans faille, et malgré un son un peu brouillon, les subtilités de leur musique restent perceptibles. Le manque de samples et d'interludes entre les titres rend le set plus direct et rentre-dedans.

C'est encore envouté par le set de NECROS CHRISTOS que je me dirige vers la Mainstage pour DEATH ANGEL. Malheureusement, j'ai beaucoup de mal à rentrer dans leur set, malgré un bon son et un set plutôt brutal. Tant pis.

La suite avec ASCENSION. Bon, d'abord, pourquoi le chanteur est en pyjama ? Et pourquoi le son est aussi mauvais ? En fait je veux dire c'est quoi ce son pourrave qui me gâche le concert ? Bordel, j'attendais vraiment ce groupe, et à cause d'un ingé son qui a confondu basse et guitare, voire qui a un diplôme en dégueulis sonore, on se retrouve avec une bouillasse infâme à la place d'un black metal racé. Je reste 3/4 morceaux histoire de voir si le son s'améliore, mais malheureusement non, c'est moisi. Dommage car l'attitude du groupe était bien glaciale, et laissait présager un bon set si le son était au rendez-vous. C'est d'autant plus dommage que le prochain que je vais voir est dans plus d'une heure.

Heureusement, EXODUS bénéficie d'un bon son sur la Mainstage. Et comme les deux dernières fois où je les ai vus, c'était brutal ! Malgré l'absence de Gary Holt faisant des piges pour SLAYER, le groupe a toujours cette énergie communicative qui fait passer un bon moment dans la fosse. Les classiques s'enchaînent, et ils se fendront d'un Wall of Death maxi-brutôôôl. Plusieurs centaines de fans déchaînés de part et d'autre se rentrent dans le lard en soulevant la poussière devant la scène. Sur scène, EXODUS est une valeur sûre du thrash ricain. A voir et revoir sans modération (c'est un gros con de toute façon).

La suite se passe sous la tente où je me place en avance pour assister au concert de YOB. Bonne intuition que j'ai eue, puisque comme d'hab' le concert débute complet sous la tente. Première satisfaction, le son est énorme (ce son de basse !!). Deuxième satisfaction, le groupe est en forme et se donne à fond. Très concentré et très humble, le trio enchaîne les morceaux entrecoupés de lampées de bière à même le pichet. Le doom un peu psyché des gus passe très bien sous la tente, l'interprétation est aux petits oignons, et aidé par ce son pachydermique, aucun problème pour rentrer dedans. Pour le plus grand bonheur des fans, le groupe bénéficie d'une heure de jeu, le temps de proposer cinq titres, dont trois du dernier album. Voilà un sacré concert !

Une pochette de grind ? Non, des chiottes en face de la Valley !


Par curiosité, je jette un coup d'œil sous la Temple à IN EXTREMO. Une tente qui est étonnamment clairsemée a du mal à réagir devant un groupe un peu blasé. Il faut dire qu'en Teutonie, les Allemands ont l'habitude de jouer sur des mainstages devant des publics conquis à leur cause. Au Hellfest, hormis le public teuton et les rares fans d'autres nationalités, difficile pour le groupe de retrouver la ferveur à laquelle ils sont habitués. Pourtant, ils ont mis les petits plats dans les grands avec des effets pyrotechniques, un des rares groupes à en utiliser sur le festival.

Mais je n'ai pas le temps de trop m'attarder, car comme pour YOB, je vais me placer pour les patrons, les maîtres du Doom, SAINT VITUS ! Comme pour YOB d'ailleurs, la tente fait le plein. Après s'être baladés dans tout le festival, les papis sont en forme en cette belle soirée. Les classiques s'enchaînent, comme "Clear Windowpane", "I Bleed Black", "Look Behind You"… Mais le groupe se fend également de nombreux extraits de l'album qui vient de sortir, comme, entre autres, les excellents "Bleessed Night" et "Let Them Fall". Si le groupe est en forme, Dave Chandler l'est encore plus, et ses solos durent longtemps, voire trop longtemps. On sent d'ailleurs un peu d'ennui, voire d'énervement chez Wino, qui quitte régulièrement le devant de la scène pour laisser son compère s'exprimer. C'est le seul point noir d'une heure de doom à l'ancienne qui ravit les jeunes cons comme moi et les vieux cons comme beaucoup sous la tente.

La fin de soirée se déroulera sous le signe des bières, du muscadet et des bribes de GUNS'N ROSES, où une foule s'est rassemblée, compacte et très (très) nombreuse. Sur scène, par contre, c'est la cata. Passé le plaisir d'entendre en live "Welcome to the Jungle", je pars loin, très loin. Sauf qu'il est impossible de voir quoi que ce soit sous les tentes. Sous l'Altar, d'abord, ENTOMBED joue devant un parterre bouillonnant et très motivé. THE DEVIL'S BLOOD, quant à eux, donnent leur messe nocturne sous une Valley pleine à craquer, où encore une fois il est impossible de voir quoi que ce soit. Rageant. Il ne reste plus qu'à attendre BEHEMOTH, pour lesquels je pourrais copier/coller ce que j'ai écrit pour ENTOMBED. La Temple fait tente comble, et les Polaks sont ultra motivés. Les flammes jaillissent dès le début du set. Pourtant, comme sur album, je m'ennuie très vite, la fatigue n'aidant pas. Même si le son est largement moins clinique que sur disque, il est très bon, aidant les compos. Alors que les GUNS essaient de garder leur public, il est temps d'aller vers le doux plumard pour un peu de repos pour le dimanche.



DIMANCHE 17/06

La journée commence difficilement, puisque je loupe lamentablement AOSOTH. Je me console en me disant que leur black metal étouffant aurait été plombé par le plein jour. Je débute donc les hostilités avec les Ritals de HOUR OF PENANCE. Pas très subtil, leur death metal passe bien de bon matin. Rien de bien original, mais rien de répréhensible, tant et si bien que je reste devant tout le set pour me réveiller doucement.

Ca me permet d'être en place pour WINTERFYLLETH. Un des gratteux m'avait vendu son groupe en pissant et me complimentant sur mon patch MGLA, j'étais donc curieux de les découvrir. Eh bien… mouais. Pratiquant un black metal vaguement folk, le groupe se distingue pour une exécution sans faille et surtout sans surprise ni aspérité. Un bon élève qui ne fait que réciter sa leçon. Ajoutez à ça un visuel en décalage avec la musique (désolé, mais le BM en coupe bogoss et short, je ne peux pas), et vous comprendrez que je laisse tomber au milieu du set.

Par la suite, j'entendrai la fin d'ALCEST, qui joue dans une Valley blindée (majoritairement de filles, véridique). L'occasion pour moi de me rendre compte que leur son est excellent et que le chant est très juste, lui qui est pourtant assez casse-gueule. Gros succès attendu mais confirmé. Confirmé également que je n'accroche plus du tout à leur musique. Je vois également le début de LITURGY. En langage soutenu, on pourrait définir ma réaction par un « what the fuck ?!? ». Du Black Metal froid, très post-, joué par deux étudiants en informatique, qui ont en plus programmé une BAR au lieu d'avoir trouvé un pote batteur. La BAR est très en avant, ultra rapide et ultra synthétique. Autrement dit, insupportable. Pause bière/bouffe/ombre donc.


Par contre, je ne veux pas manquer FORGOTTEN TOMB. Il faut dire que bien qu'ils aient gardé le même nom, j'ai bien aimé le dernier album. La bande à Herr Morbid arrive sur la scène Temple très simplement, débardeur et casquette sur les tresses pour le leader. Pas de fioriture, le premier titre est directement issu du petit dernier, "Under Saturn Retrograde". Cet album aura la part belle de la setlist d'ailleurs. Les morceaux passent parfaitement l'épreuve de la scène, comme on pouvait le présager. Plus directs, plus mélodiques aussi, mais surtout loin du black dépressif des débuts, ces morceaux sont taillés pour la scène, et a fortiori pour les festivals. Sont joués, entre autres, le surprenant "Downlift", avec sa fin southern et son chant clair. Un "Reject Existence" est vraiment un tube en puissance. Heureusement, ou plutôt malheureusement, le groupe joue un ou deux anciens morceaux, pour lesquels l'alchimie ne prend pas du tout. D'une part, le décalage avec les nouveaux titres est flagrant, d'autre part la musique et le look des musiciens ne collent pas du tout, et enfin, le BM dépressif en festival en plein jour, c'est pas ça... Au final, un bon concert donc, dans la lignée de la version studio. FORGOTTEN TOMB est mort, vive FORGOTTEN TOMB.

PENTAGRAM est le prochain groupe que j'attends. Pas vraiment de secret, j'adore le groupe de Bobby Liebling. Hors de question donc que je reste en dehors de la Valley. Passé la surprise de voir que Bobby a piqué le perfecto clouté de Rob Halford, première bonne nouvelle : le son est énorme !! Parfait pour le heavy/doom des papis, on entend parfaitement tous les instruments et surtout la guitare de Victor Griffin. Seconde bonne nouvelle, le groupe est en grande forme, Bobby est en voix et Victor en doigts. Pendant une heure, le groupe va se fendre de ses classiques ("Death Rows", "All Your Sins", "Sign of the Wolf (Pentagram)", "Relentless"…). Bobby est toujours en train de faire ses mimiques de vieille sorcière asthmatique quand il ne chante pas. Derrière ses lunettes de soleil, Victor Griffin est, comme à son habitude, parfait sur son manche, l'exécution des titres et des solos se faisant sans accroc et avec la classe. Pour ma grande satisfaction égoïste, nous aurons droit à un extrait de leur dernier album, "Into the Ground", chanté parfaitement ! Le public n'a pas rempli la tente, mais les présents connaissent les morceaux et accueillent le groupe avec ferveur. Un des concerts du festival pour ma part, sans aucun doute !



La suite se déroule encore sous la Valley avec THE OBSESSED. Si je sentais hier Wino peu concerné pendant le set de SAINT VITUS, c'est tout le contraire ce soir. Le leader a la banane, étant seul guitariste sur scène, il a pu se faire plaisir avec son instrument fétiche. Faisant hurler sa guitare, il balance les titres de son projet ressuscité en début de cette année. Le doom très sabbathien du groupe est parfaitement exécuté, et on sent tout le monde très impliqué et concentré, mais toujours en se faisant plaisir. Les morceaux cultes s'enchaînent pour les premiers rangs, à fond pour soutenir le groupe. Assez bizarrement, la tente est loin d'être pleine, bien moins que YOB ou SAINT VITUS. C'est assez surprenant pour un groupe aussi culte, mais qui est peut-être tombé dans l'oubli. Mais heureusement, l'ingé son n'a pas oublié de faire son boulot, puisque c'est une vraie chape de plomb qui s'abat sur nos pauvres personnes. Le son est énorme, on entend parfaitement tout, et notamment le batteur qui cogne comme un sourd ! Encore un foutre bon concert !

Et pour rester dans cette ambiance doom, quoi de mieux qu'un OZZY and FRIENDS pour clôturer le festival ? Eh bien à peu près n'importe quoi. En effet, juste avant le début du set, une pluie conséquente s'abat sur le festival. Puis, c'est un Ozzy malade qui monte sur scène, pour commencer le concert avec des morceaux de ses albums solos. Alors oui, ça fait toujours plaisir de voir un "Mr Crowley", mais bon, j'avoue que la déception de l'annulation de BLACK SABBATH, additionnée à un concert de Ozzy l'année dernière puis la pluie font beaucoup de mal à ma motivation ce soir. Après quelques morceaux de OZZY OSBOURNE, le papa de tous les metalleux est rejoint par Slash, pour des morceaux de BS, comme "Iron Man" ou "NIB". Puis Zakk Wylde rejoint à son tour la scène pour "Crazy Train", puis par de nouveau Slash et Gus G. pour un "Paranoid"… final. Car à cause de sa santé chancelante (un gros rhume), le concert est écouté de 30 bonnes minutes. Que je suis colère, même si on ne peut pas en vouloir vraiment à Ozzy. Mais quand même. C'est donc chafouin que je rentre pour ma dernière nuit à Clisson, après 2 morceaux de LAMB of GOD et quelques bières avec les copains !



En tout cas, si l'affiche m'était moins excitante que les précédentes, cette cuvée 2012 est un vrai succès. Le nouveau site est bien plus fonctionnel et la circulation des personnes y est plus facile. Fini les bouchons entre les différentes scènes. Les tentes ont globalement un bon son, même si on peu déplorer le fait qu'on entende les balances de la scène voisine sous la double Templar/Altar. Et soit dit en passat, la Valley, comme les années précédentes, montre encore une fois ses limites en termes de fréquentations. Dommage également que les gros bourrins qui ne maitrisent pas leurs vessies ont pris le petit bois ombragé pour une pissotière, alors qu'à coté de la Warzone, à 30 secondes, il y avait des chiottes sans trop de monde. Si tout n'était pas parfait point de vue orga donc, globalement, le changement d'emplacement est bénéfique pour LE festival de musique extrème en France. Espérons tout de même qu'il ne continue pas trop à grossir et garde ce souci de proposer des affiches variées entre maintream et underground ! En tout cas, vivement l'année prochaine !

Merci à Aris3Again et Koalita (madame Skay) pour les photos !


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