BURNING WINTER TOUR 09/02/2012-TOTEM-Nancy(Maxéville)

On est viendu, on a bu et on a tout entendu !
Alors pour une fois que les bouseux ont de la veine ça se fête surtout que l'affiche du Burning Winter Tour est alléchante. Donc ce soir-là, nos amis parigots auraient dû avoir l'insigne honneur d'assister à ce concert. Malheureusement pour eux et tant mieux pour ma gueule, changement de programme et direction Nancy, enfin plus précisément Maxéville où se nichent les bâtiments du collectif culturel le TOTEM. Bon l'alcoolo que je suis apprécie toujours de hanter d'anciennes brasseries, donc direction les anciennes fabriques à cirrhose perdues dans un no mans land près de la voie ferrée. Tellement perdues, que j'ai réussi à me paumer à deux cents mètres de l'arrivée ! Il faut dire que la cinquantaine de minutes de marche dans le blizzard et un froid capable de congeler un Sibérien à quatre grammes, avait momentanément réduit à néant le peu de neurones encore vivaces dans mon crâne mort. Burning, tu parles à moins que ce soit une allusion à la morsure du froid !
Je finis quand même par arriver devant l'ancienne pompe à bières, ouf… Metal, je mourirais pour toi !!! A l'arrivée, j'aperçois le chanteur de MORTUARY en train de fumer sa clope, c'est bon je ne suis pas à la bourre. Bon allons se mettre au chaud dans cette petite salle sympathique aux couleurs d'un club. A peine le temps de dire bonjour au Serpent et même pas eu le temps de commander à boire histoire de réchauffer mes vieilles articulations que le premier groupe entame son set ! J'avoue que je craignais un peu pour le son et finalement ce dernier s'est avéré plutôt bon, massif et puissant sans être assourdissant et trop brouillon. Un bémol peut-être sur la caisse claire qui claquait un poil trop fort sur l'ensemble des prestations mais rien de bien méchant.

Bon alors l'ouverture des hostilités se fait un groupe local dont je n'avais jamais entendu parler, ANUNAKI. Comme je suis un vrai pro, j'ai été un peu me renseigner avant le concert avec de très longues investigations ! J'ai été sur leur page Fesse-Bouc. Il y a indiqué Grindcore/Blackcore en style et le morceau en écoute semble avoir été enregistré à l'arrache avec un son bien live et sur cet extrait il faut bien avouer qu'il y a de ça. Au final, le combo est assez neuf et n'a encore rien enregistré pour l'instant (normalement ça se fait le mois prochain !). Pour un groupe tout neuf, ce fut assez impressionnant de maîtrise et de professionnalisme. Ca joue, c'est carré et rodé alors qu'il n'y a que très peu d'expérience antérieurement. Musicalement, on nage tout à fait dans la poudre actuelle où je fourre avidement mon pif, c'est-à-dire ce Post-Black venu des USA. On pense LITURGY quand les guitares font la course aux trémolos ou par ce chanteur assez Screamo qui vient éructer sa litanie criarde. Mais, le groupe fait sa propre sauce assez singulière car ils n'hésitent pas à régulièrement dynamiter leurs compos par des passages à la limite d'un Death assez brutal ou en vous écrasant par des accords plaqués d'un Doom sludgesque. En tout cas, sur scène ça fonctionne et c'est efficace. Très bonne surprise, j'attends maintenant avec une impatience non feinte ce futur premier enregistrement.



Le temps d'échanger deux mots avec mon ami le Serpent pendant que l'on peut encore s'entendre parler et de s'envoyer un Jack double histoire de se remettre et on est parti pour assister au show des vétérans de la scène. J'allais ajouter « nancéienne » mais ce serait tellement réducteur pour ce dinosaure qui mériterait d'être considéré comme un cador de la scène française. Oui mais voilà, MORTUARY c'est l'empereur de la guigne, le roi de la malchance. Entre les emmerdes de labels et le reste… Ce groupe incroyable reste dans l'obscurité et ce en dépit d'un excellent retour discographique en 2010 grâce au mélange bien pensé de leur Death/Thrash vieille école à la brutalité moderne sans pour autant tomber dans l'opportunisme et perdre son froc au passage. De toute façon, MORTUARY sur scène ça démonte et même s'ils ne sont plus tout jeunes eh bien ça déboîte méchamment. Un set qui va nous mettre une bonne grosse claque de Death à la fois brutale et vivifiante. On sent l'expérience mais jamais la lassitude, on sent toujours cette envie de jouer et d'en découdre. Un show qui a foncé à la vitesse d'un train fou hurlant dans la nuit ! On dit Messieurs et on s'incline !



Pause (blabla/Jack)… C'est au tour de SVART CROWN de s'installer pour eux aussi « burner » la scène et s'il y avait bien un groupe que j'attendais c'était ce dernier. En effet, leur dernier album m'avait sérieusement mis en joie. De plus, je n'avais jamais eu l'occasion de les voir à ma grande déception. Encore heureux pour moi que ce soit de véritables forcenés du live car ils les enchaînent depuis la sortie du deuxième album et vraiment ça se sent. C'est tout simplement monstrueux de puissance et d'efficacité. Les titres du premier jet passent plutôt bien dans le cadre de la scène même si on sent une petite différence avec les excellents titres du second acte qui vous sautent à la gorge comme des chiens enragés. Prestation intense et mention spéciale au camarade batteur qui fait le show derrière ses fûts. Un bon gros passage qui fait secouer ma vieille tronche patibulaire.



Petite pause avant de se plonger dans les méandres du Death si particulier du seul groupe étranger de la soirée, j'ai nommé ULCERATE. La prestation va trancher singulièrement avec ce qui a précédé car même si c'est puissant et que ça t'envoie dans le mur, la musique se veut plus atmosphérique grâce au côté technique et chaotique hérité de GORGUTS et d'autre part cette texture sombre et épique issue du Postcore à la NEUROSIS. Il faut avouer qu'il m'a fallu un peu de temps pour rentrer dans ce set après la décharge d'adrénaline que je venais de prendre. Mais une fois dedans, c'est à la fois complètement compact et planant. On est comme hypnotisé sur ce qui se passe sur scène alors que finalement ce n'est pas la grosse fiesta. L'impression d'assister à un rituel à la fois brutal et glacial. Finalement, il s'agit du même ressenti que l'écoute des disques ; une glissade dans un monde charbonneux et complexe. Grosse prestation des nos vedettes étrangères qui laisse l'auditeur un peu hébété ne sachant pas très bien ce qu'il vient d'entendre.



Et oui, les bouseux ont de la chance, ils ont assisté à une très bonne date avec de très bons groupes qui ne se sont pas démontés par ces changements de dernières minutes. Malgré le froid polaire, j'ai bien fait de sortir de mon terrier obscur. Des découvertes, des confirmations et du bon ! Que demande le peuple !!